Château de Dunvegan, fleurs, vaches et phoques

JUILLET ÉCOSSAIS

Les tables de Mac Leod

 Courses

Nous avons décidé de profiter de notre agréable cottage et de rester dans les environs . Il y a trois épiceries au village. La plus grande, une superette offre des produits de base, des surgelés et a un distributeur de billets. En face, le marchand de légumes propose des produits bios y compris des médicaments. Plus loin, le Magasin Général, épicerie à l’ancienne vend de la viande fraîche et des poissons fumés artisanalement. Problème : il ouvre tard  – 10heures – et ferme à 17 heures.

Jardins à l’anglaise

Géraniums bleus et mélange coloré

Le château de Dunvegan est entouré de jardins et d’un parc qui, à eux seuls, valent le déplacement. Des jardins à thème : jardin rond avec des buis taillés à la française, « jardin entouré de murs », jardin d’eau, jardin sauvage. Le contraste entre les paysages austères de la lande désolée et des prairies rases, et l’exubérance des jardins, leur variété, me rappelle l’opposition entre désert et jardins, au Maroc. Là-bas, le jardin est symbole du Paradis. La couleur verte et l’eau de la fontaine sont objets de délices  inouï. En Écosse, le vert est une banalité et non un luxe, c’est plutôt la profusion des fleurs qui croissent à l’abri des murs ou des grands arbres. Grande sophistication du jardin à l’anglaise, rien ne doit trahir l’artifice. Tout doit sembler naturel. On mélange géraniums simples, campanules et digitales qui poussent à l’état naturel mais avec des variétés extrêmement élaborées. Au lieu de rares clochettes sur une hampe unique, les campanules forment des touffes bleues fournies avec des tiges ramifiées portant de véritables bouquets. Peu de place est accordée aux rosiers en buissons taillés bas comme chez nous. Les rosiers d’Ecosse sont grimpants, leurs fleurs sont simples comme de églantines à peines teintées de jaune, mais au parfum suave, ils s’appuient sur des arbres ou arbustes. On ne sépare pas la clématite aux fleurs rouges éclatant du rosier. Les lianes s’enchevêtrent avec bonheur. De même, on laisse se développer mousses, lichens et fougères sur les arbres. Ces épiphytes deviennent un élément du décor. Un sorbier est envahi de lichens velus ? Peu importe ! Son tronc et ses branches revêtus de gris vert seront plus décoratifs que son feuillage atrophié.

 

Le château des MacLeod

Le château des MacLeod, propriété de famille depuis le Moyen Age, a  la silhouette d’un château fort malgré les rajouts du 16ème au 19ème .Un crépi gris cache les pierres anciennes et gâche un peu l’aspect extérieur .

Comme à Cawdor, c’est un château habité. Il ne faudra pas chercher l’authenticité historique ou la reconstitution des décors d’époque. Plutôt une accumulation de beaux objets à travers les siècles. Le plus intéressant : la collection de portraits des différents châtelains. Jusqu’au 19ème siècle, ils portaient l’habit et la culotte de soie de la noblesse et non le kilt. C’est sir Walter Scott qui a fixé « l’accoutrement » (sic) du seigneur pour la cérémonie en l’honneur de la venue de George IV à Édimbourg (cette cérémonie, nous en avons entendu parler plusieurs fois). C’est depuis cette époque que les MacLeod se sont fait peindre en kilt.

Pas de leçon d’histoire comme à Armadale, des anecdotes concernant des objets précieux conservés au château. Le drapeau des fées est le plus précieux d’entre eux. Soierie tissée à Rhodes, elle apporte la victoire à qui livrerait bataille en sa présence. A-t-elle été donnée par une fée ? A-t-elle été rapportée de Croisades ? Est elle parvenue par le commerce des Vikings avec Byzance ? Autres trésors : une corne de bovins décoré d’argent ciselé pour en faire une corne à boire, des tabatières…On nous montre le cachot, les escaliers dérobés dans l‘épaisseur du mur.

 

Rencontre avec un berger en kilt

rencontre avec des vaches écossaises et leur berger

Retour  à la plage de Corail pour terminer la promenade retrouver les phoques à marée  basse. Le troupeau des vaches chevelues paît tout près de la route. Occasion de faire des photos « typiques ». Pour une fois, nous nous comportons en touristes exécrables. Nous approchons de bien trop près ces pauvres ruminants qui aimeraient brouter en paix. Je m’avance d’un air décidé vers celle qui porte les plus belles cornes effilées. Du haut de la colline d’en face, on m’interpelle en français : – « Reculez en arrière ! –laissez cette vache ! »D prend la mouche, croyant qu’il s’agit d’un touriste muni d’un téléobjectif  furieux parce que nous lui gâchons la photo. Elle lui répond de manière peu amène et même grossière. J’ai bien vu que l’individu portait un kilt de tartan, en regardant mieux, il n’a pas d’appareil photo mais de grosses jumelles. C’est peut être le berger ou le propriétaire des vaches. Nous regrettons notre confusion. Nous aurions pu aller le voir, bavarder, le questionner au sujet du troupeau, de Skye…Survient un Français narquois :

–          « Alors, comme cela, vous embêtez un berger écossais ! »

qui remonte dans son camping car immatriculé en Savoie.

 

La sieste des phoques

Les phoques sont bien là, sur leur îlet. C’est l’heure de la sieste.  L’eau s’est retirée très loin. La plage de corail est frangée d’un cordon de galets gris. Un passage permet même de gagner à pied la petite île situé en face. Plusieurs touristes s’y aventurent. Ils m’agacent parce j’ai peur qu’ils ne dérangent la colonie de treize phoques en train de prendre leur bain de soleil.  Dimanche dernier, à la marée montante, les phoques faisaient des cabrioles. Ils étaient plus amusants.

 

Les Tables de MacLeod

Les Tables de MacLeod sont les deux sommets de Dunvegan. Leur nom local Healabhal vient du norvégien.

 «  La légende raconte qu’autrefois ils étaient pointus. Lorsque St Columba vint évangéliser Skye le moine fut chassé après que le chef local li ait dit qu’il ne trouverait aucun abri sur ses terres. Aussitôt eut il prononcé ces paroles, un énorme grondement vint  des profondeurs de la Terre et l’ai se remplit de poussière. Quand la poussière se dissipa les sommets étaient aplatis faisant ainsi un lit et une table pour Columba.

Le nom anglais de Table de MacLeod vient du 16ème siècle quand MacLeod rendit visite au roi Jacques V à Edimbourg. Au cours du banquet, provoqué par les chefs du continent, MacLeod se vanta d’avoir une plus belle salle de banquet sur Skye. Le défi fut lancé. Tous les participants au dîner d’Edimbourg, le roi compris, furent conduits sur Healabhal où un anneau d’hommes portant des torches faisaient le tour du sommet. Par chance il faisait beau et les étoiles brillaient «  (traduit d’après Chris Touwnsend, livre de randos sur Skye)

 

Filets et casiers

Le petit port de Dunvegan est bien caché. C’est  un vrai port de pêche avec des casiers à crustacés et de vrais bateaux de pêche. Nous rentrons au gîte sous un beau soleil mais aussi un vent frais. Encore une belle journée !

Sud de Skye

JUILLET ÉCOSSAIS

Vers le sud

paysage de Skye, eau et nuages

Pour aller au sud il faut plus d’une heure, 50km sur une route à 2 voies où la circulation est plus dense que sur autres routes de l’île. D’abord nous passons entre le vert fluo et l’eau qui s’insinue partout dans des bras de mer tortueux et compliqués. Après Sligachan l’imposante silhouette du Cuilin domine tout le paysage et accroche les nuages. Les couleurs changent : brun, rose des bruyères, vert foncé des fougères. Des dégoulinades pierreuses évoquent des coulées anciennes décolorées. Peut être des pierriers dus à l’érosion ? Vers Broadford, Skye est plate. Les cottages avec leurs panneaux B&B se succèdent. Le tourisme n’est pas agressif, pas de faute de goût, pas d’immeubles, des petites maisons blanches derrière leur jardin. Mais le charme est rompu. Plus de solitude, de landes ou de vertes prairies peuplées seulement de moutons.

Des petits panneaux bleus étoilés signalent que la route de Sleat est financée par la Communauté Européenne. Elle est large de 2 voies, avec (luxe !) des bas côtés faisant trottoir et même une piste cyclable ! La route la plus large que nous ayons fréquentée depuis bien longtemps. Là aussi, cela casse l’ambiance !  La côte sud est la « Côte d’Azur de Skye » : le climat est plus doux, les agaves fleurissent, les fuchsias forment de gros buissons rouges, presque des arbres, poussant, sauvages, sur le bord de la route. La côte est également plus construite de jolies villas avec des jardins magnifiques.

  Armadale

Chardon de collection? ou chardon écossais?

  Le Château du clan Macdonald est entouré de jardins. Le « château » est une ruine gothique de 1815 et qui a brûlé quelques dizaines d’années plus tard. L’aile plus ancienne est une belle  bâtisse rectangulaire. Une autre ruine se trouve dans le jardin devant le lavoir. Les jardins sont plus intéressants : mélange « naturel » de plantes cultivées et de fleurs sauvages. Des primevères composées, super-coucous à plusieurs étages de 60 cm de haut. Des fuchsias arbustifs, des agaves au feuillage et aux hampes florales violettes.

Le musée est ultra moderne. On y prête un audio guide très bien fait. Sans cet auxiliaire, l’exposition de textes et de photos aurait été bien austère et indigeste. Mais le commentaire est intelligent. Nous entendons une nouvelle version de l’histoire de l’Ecosse à travers la version du clan Macdonald.

Les origines celtiques des Gaëls sont bien expliquées. Comment faire des Hébrides et de Skye le centre du monde ? En affirmant que les Vikings ont « découvert l’Amérique », en étendant leur domaine d’influence jusqu’à l’Empire byzantin et même à  la route de la Soie. On imagine alors que les marins abordant Skye échangeaient des informations venant du monde entier. L’ancêtre des Macdonald, Sommerled, marié à une princesse norvégienne, établit – dit on – sa supériorité en dotant son drakkar d’un gouvernail. Les Macdonald étaient les Seigneurs des Iles. Leur domaine s’étendait jusqu’à l’Irlande.

Le nom de Flora Macdonald est lié à celui de Bonnie Prince Charlie. Les guerres Jacobites sont aussi très bien expliquées. C’est une bonne mise au point après notre visite au château d’ Édimbourg.

Une pièce est consacrée aux tartans, cornemuses, et autres accessoires romantiques ou folkloriques mis en scène par Walter Scott puis par l’Angleterre victorienne. Ce folklore est repris à son compte par une Écosse actuelle toujours nationaliste.

Je n’ai pas appris grand-chose de nouveau qui ne soit pas dans le Gallimard mais c’est une bonne illustration. A force de répétition, l’histoire de l’Ecosse commence à rentrer !

 

végétation exotique

Pointe de Sleat

Vers la Pointe de Sleat, la route à 1 voie monte et descend comme sur les montagnes russes de la foire. Pendant la montée on ne sait ce qu’on va trouver en haut de la côte. Il vaudrait mieux ne pas se croiser dans la pente. Heureusement il y a peu de voitures pendant l’heure du déjeuner et chacun fait bon usage des passing places. Pour aller au bout de la Pointe il faut continuer à pied sur une grande piste qui pourrait être carrossable et qui, comme la route, monte et descend. A la Pointe : une petite plage de sable blanc, quelques maisons, un petit port. C’est une agréable promenade – un peu sportive – d’un peu plus d’une heure et demie en marchant d’un bon pas.

Les fuchsias égaient et ensoleillent la côte sud

Les loutres de Kylerhea

Des naturalistes ont installé une cabane d’affût pour observer une colonie de loutres. Le parking est aménagé 1 km sur un bon chemin qui descend progressivement. On a de très  belles vues sur le Sound of Sleat, très étroit, qui sépare Skye de l’Ecosse. Un petit ferry fait des navettes entre des débarcadères rudimentaires. A l’affût des magnifiques jumelles sont attachées au rebord de bois. On cherche les loutres et on trouve des phoques sur un îlot couvert de laitue de mer. Un cormoran et perché. Deux hérons parcourent gravement  la grève. Les goélands escortent bruyamment le bac. Après une bonne demie heure d’affût nous rentrons.

Le retour est encore bien long sous un soleil radieux jusqu’au Cuilin qui est comme auréolé d’un nuage comme aspiré vers le sommet donnant une impression d’estampe japonaise. Le soleil baigne le nord de Skye.

 

margouillats, éperviers et tortues, 2ème après midi à Helvetia

BÉNIN 2006 : BALLONS DICTIONNAIRES ET BÊTES SAUVAGES

Margouillats

Collation au bungalow : avocat, mangue et yaourt.

J’attends la visite de Sébastien, le guide de Sandotour. Deux margouillats font leur apparition sur la terrasse. La femelle, grise et gracile, le mâle avec sa curieuse tête orange greffée sur un corps noir. Ils sont très amusants : on dirait qu’ils font des pompes, leurs épaules sont presque humaines.

Une visite

Sébastien,n’arrive pas seul : il est accompagné par une touriste française qui souhaite partager  la 4X4 de Natitingou. Financièrement, c’est une bonne affaire. Nous avons l’impression qu’on nous impose des équipières qu’on n’a pas choisies.
A la plage

A 18heures, les parasols se sont vidés sur la plage du Jardin Helvetia. Les 4X4 énormes et les grosses voitures rutilantes des Européens expatriés quittent le parking. Diane et le jeune serveur ont traversé à nombreuses reprises la route, portant des plateaux avec des bières, des cafés et autres rafraîchissements.

Quand je vais à l’eau, une Française se baigne. J’espère qu’elle va plonger dans la vague et me montrer le chemin. Elle se contente d’attendre la vague et de reculer quand l’onde est trop haute.

Maintenant que le soir tombe, je peux reprendre ma promenade sur le sable mouillé à la limite de l’eau, là où l’écume mousseuse arrive et se retire avec force. Le ciel est gris opalescent. Les cocotiers au loin, sont noyés dans une sorte de brouillard. Des petits crabes presque transparents courent de côté et sont balayés parla vague suivante.
Un rapace plane, puis deux. Encore l’épervier ? Plutôt une buse.

Les tortues viennent pondre en avril et en mai sur cette plage. Deux carapaces sont exposées au restaurant, portant des slogans pour leur protection. Heiner et Moronikê se désolent : ici on mange les œufs. L’espèce est pourtant protégée. La misère est si grande ! Ils mangent aussi les chats.
Dîner
Au dîner : salade carottes maïs et salade verte, poisson en papillotes accompagné de courgettes sautées au persil très parfumé, bananes plantain caramélisées épinards délicieux. Pour dessert une part de tarte avec une boule de glace moka maison.

Nous dînons à la table voisine de celle de nos hôtes et bavardons familièrement d’une table à l’autre. Heiner nous explique le déroulement de l’excursion prévue à Ouidah.

Réserve de la Pendjari : les animaux de la Mare Bali

BÉNIN 2006 : BALLONS DICTIONNAIRES ET BÊTES SAUVAGES

la mare Bali panoramique un hippotrague dans l'eau

La Réserve

A l’entrée de la Réserve, il faut s’acquitter des droits (23 000F). Les champs sont encore cultivés 5km à l’intérieur du Parc. Ensuite, c’est le domaine des animaux. La périphérie est zone de chasse, nous avons peu de chance de rencontrer des espèces craintives. Seuls, les éléphants qui ont mis à mal la végétation, cassé des branches, même renversé de petits arbres, se promènent. Il commence à faire très chaud et cela m’assomme. Je redoute qu’un troupeau d’éléphants passe et que je le rate dans mon abrutissement.

Notre « premier animal » sera une antilope élégante qui nous ravit. Nous allons en voir beaucoup mais nous ne sommes pas encore blasées.

Mare Bali

le "vieux mondieur babouin"

Près d’un mirador, un gros babouin nous attend au parking à 1,5m du capot. Son nez est entaillé, il est de bonne taille. Duran nous conseille de ne pas l’approcher et nous invite à monter sur les marches de l’affût rapidement. Un homme y est installé avec sa sacoche-photo et un pied. Il boit une bière. Son français est plutôt germanique ainsi que ses cheveux blonds et ses yeux bleus. Il connaît Duran, évoque des problème de braconnage, parle des spots- télé qu’il a réalisé pour le parc. Très en verve, il nous présente les différents animaux.

Le mirador domine la Mare Bali. Tous ou presque tous les animaux que nous cherchons, nous attendent : une tribu de phacochère se roule dans la boue. De loin, ils ressemblent  à s’y méprendre à des sangliers, ils sont suivis de marcassins qu’ils n’hésitent pas à pousser et à corriger. Plusieurs espèces d’antilopes boivent au bord de la mare. Le cinéaste nous montre le « Monsieur qui n’arrive pas à honorer sa Dame », poursuite des antilopes, début d’accouplement, sans suite, la biche se sauve.

Oiseaux

 

18h arrivée es buffles à la mare Bali

Juste en face, un crocodile, la gueule ouverte. Des dizaines d’oiseaux le côtoient sans souci : »ventre plein ». je suis ravie par la beauté de échassiers : ibis blancs, hérons cendrés, grues couronnées d’une aigrette  brun, blanc et noir, oies du Ghana au plumage noir bleu métallique, aigrettes garzettes, hérons garde-bœufs. Les plus beaux oiseaux sont sans conteste les Jabirus du Sénégal avec leur bec coloré en rouge et jaune, très grands oiseaux ressemblant à des cigognes, élégants debout comme en vol. Un peu plus loin, des Hippotragues « antilope-cheval », un peu lourds. Nos préférés sont les babouins.

Babouins

Nous pourrions rester des heures à les observer tant leur vie est variée et facile à interpréter, tellement ils nous ressemblent. Une famille est installée de l’autre côté de la mare, ils s’agitent sans s’occuper de notre présence. Les jeunes se chamaillent : grandes poursuites soulevant la poussière. Les mères récupèrent leurs bébés…beaucoup plus proches de nous sur les arbres dominant l’abri, un autre groupe nous observe du haut des branches. Une dizaine de petits s’amusent en sécurité à la cime tandis que les mères sont à mi-hauteur. Des adultes s’épouillent au sol, surveillant nos gestes.

Le »vieux monsieur au nez entaillé » qui nous avait accueilli au parking, rôde très près. Il monte sur le plancher du mirador. Le photographe le chasse. Il a cueilli une petite branche qu’il brandit pour l’intimider. Peu efficace ! Pendant que nous bavardons en observant les oiseaux, le singe arrive par derrière et vole la sacoche-photo. Le photographe récupère son sac et se montre plus décidé avec la badine. Le babouin prend ses distances mais reste à l’affût dans les parages. On dirait qu’il défie l’homme et que cette sorte de jeu l’amuse beaucoup.

Sur la route

Sur la route menant à l’Auberge de la Pendjari, nous faisons connaissance avec les bubales, antilopes très gracieuses, et avec les singes rouges, les Patas. Ces derniers ont de longs membres et une longue queue. Seuls le haut de la tête et le dos sont rouge. Côté face, ils sont blancs ou beige clair. Les Patas sont beaucoup plus craintifs que les babouins, leur apparition est fugitive.

oiseaux dans la savane près de la Mare Bali

 

 

A l’auberge de la Pendjari, piscine et hippopotames

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A l’auberge de la Pendjari

l'auberge de la Pendjari

Accueil chaleureux,   Léon a bien fait les choses :  nous sommes attendues.. La chambre climatisée est au prix de la ventilée. (elle est  climatisée et ventilée, nous mettons en route les deux appareils sans scrupule). C’est la 106, située à l’extrémité d’un long bâtiment bas chaulé de blanc et couvert d’un toit de chaume qui dépasse.

Plusieurs de ces bâtiments allongés, une paillote ronde pour le restaurant, des cases rouges complètent l’installation. La piscine est toute proche. Des arbres donnent une vague ombre quand le soleil est au zénith. Le sol balayé, les alignements de pierres passées à la chaux donnent un air vaguement militaire au campement.

L’intérieur de la chambre est propre et fonctionnel, un peu vieillot : murs blancs, dessus de lit décolorés, un tableau « coucher de soleil » orange africain, un peu chromo.  Couleur locale : la moustiquaire bleue soutenue par un cadre en tasseaux un peu bancals. Le bricoleur qui a fait cela n’était sans doute pas un menuisier professionnel. Une table, deux chaises, et même des caches pour les néons qui servent de lampe de chevet. Ce n’est pas luxueux mais c’est très complet et propre.

Après un déjeuner léger de yaourts, bananes et mangues et la douche, je tente un plongeon dans la piscine. 3 hommes sont là, tatouages, coiffure militaire :

–    « Gardez vos claquettes, madame, c’est gras.».

Je tourne les talons. La compagnie des militaires ne me tente pas, l’eau n’a pas la transparence désirée. Je me rafraîchirai sous la douche. Le garçon qui nage insiste :
–      « Venez, Madame, elle est bonne ! »

A la recherche des Hippopotames.

Nous reprenons la 4X4 à 16heures en quête d’hippopotames et, si possible, de buffles ou d’éléphants qui manquent à notre palmarès.

–    « Lion, il est rare. Il faut avoir de la chance. »

Antilopes

cobe

Nous croisons d’autres antilopes : des Cobes de Buffon, des Bubales et les Waterbucks. Le Bubale est plus élégant, les autres plus rares.

préjugés

Les hippopotames nous attendent dans une mare que nous avons du mal à atteindre. Devant nous, roule le 4X4 blanc des militaires avec Hakim, leur guide. Nous pestons contre eux : ils soulèvent la poussière et font fuir les animaux. Nous avons bien tort de les maudire. Ils sont meilleurs que nous à détecter les animaux et d’excellents pionniers. Il suffit de les suivre pour découvrir les antilopes bien cachées ou les phacochères.

La 4X4 blanche emprunte une piste latérale tandis que Duran rejoint la rivière Pendjari bien visible avec ses hauts palmiers : les Rôniers. Un rônier s’est abattu en travers de la piste. Duran doit rebrousser chemin. Les militaires sont installés depuis longtemps au mirador quand nous arrivons. Comme souvent, les préjugés nous font fuir une compagnie utile et agréable. Ces trois garçons sont charmants et beaucoup plus expérimentés que  nous.

hippos

hippos

Les hippos sont très nombreux, au moins une vingtaine. Les plus gros font des bosses grises, arrondies, qui sortent de l’eau. Les plus petits sont plus agités. Ils sont rigolos, on ne voit que les oreilles et les narines hors de l’eau. L’attraction ce sont leurs bâillements bruyants spectaculaires et communicatifs. Ces animaux paraissent très paresseux, ils se retournent parfois et s’affalent sur l’autre côté. Certains n’ont pas bougé de toute l’observation. J’en profite pour dessiner. J’observe à la jumelle. C’est la première fois que je me livre à cet exercice. Le résultat n’est pas très réussi.

Au retour, nous suivons la 4X4 blanche qui sert d’éclaireur. De chaque côté de la route : trois ou quatre buffles. On sort les appareils-photo. Duran proteste :

Pas de flash, ils chargent »

Nous sommes prises dans un dilemme. Si on ne les photographie pas, nous risquons de ne plus en revoir d’autres. Si on les prend, on risque de déclencher une catastrophe. Trop tard pour débrayer le flash.

Pendjari : Pâques à la Réserve : les éléphants à la Mare Sacrée

BÉNIN 2006 : BALLONS DICTIONNAIRES ET BÊTES SAUVAGES

les éléphants


Nous sommes au bout du monde seules avec les animaux !!!

Je me réveille dès 4h, très impatiente. et regarde ma montre toutes les 30 minutes. Je n’arrive pas à réaliser que  nous sommes réellement en Afrique, au bout du monde, dans la savane, loin des routes, du réseau téléphonique et électrique. Seules avec les animaux, ou presque. Ici, le personnel est africain mais tous les clients sont blancs sauf la femme de l’ancien Président Soghlo qui a droit aux honneurs d’un garde du corps.

Penser que nous sommes passées en moins de 24heures du taxi brousse de Djougou au luxe de « la »  4X4, du marché de Bohicon où nous étions les seules Blanches, à la société de la Pendjari, nous donne le vertige. J’assume sans trop de difficultés cette contradiction. Ces Italiennes, dans la 4X4 de Médecins du Monde venue du Burkina, cette bande de jeunes mal élevés en voyage organisé (4X4 immatriculé au Nigeria) ne sont pas vraiment des représentants de la Jet Set. Probablement des gens comme nous, qui, le temps du week- end pascal, dépensent sans compter. Parce qu’ici, tout est très cher. Madame l’Ex- présidente proteste parce que la Possotomé coûte 1200F. J’ai programmé le téléphone de Willy comme réveil, mais je n’ai pas confiance. Je me lève avant l’heure. La sonnerie c’est le « Vol du Bourdon » tout à fait efficace.

6h, le petit déjeuner est bien lent à arriver. Ne pas oublier  la Malarone, (il y avait des moustiques à Tata Somba et à l’observatoire des hippos). J’ai dormi sous la moustiquaire cette nuit.

6h45, enfin ! Décollage.

Nos premiers animaux, ce matin, sont les vautours perchés sur un arbre mort derrière l’auberge. Ont-ils mangé les viscères du mouton du méchoui ? Attendent-ils les poubelles ? Y a-t-il une charogne dans les parages ?

Lion est rare ! Il faut de la chance
Un kilomètre plus loin, la 4X4 qui nous précédait s’est arrêté. Tout le monde est sorti : les lions. Cette fois, ce ne sont pas de vagues présomptions : une lionne est assise à une vingtaine de mètres, deux autres sur quatre pattes un peu plus loin. J’espère qu’on les verra sur la photo ! (Deux semaines plus tard : on ne les voit pas). Trop tard pour l’observation à la jumelle, elles se sont éclipsées. Je remonte avec Duran sur le toit du camion espérant les découvrir au loin. « Les herbes embêtent », proteste- t- il doucement.


A la poursuite des éléphants

Notre prochaine cible : les éléphants. On les signale à la Mare Sacrée à une douzaine de kilomètres d’ici. Devant nous la 4X4 des Italiens. Faute d’éléphants, je m’extasie devant les pintades de belle taille en troupeau. J’observe l’Aigle Pêcheur qui plane. Un aigle, d’habitude, c’est toute une affaire. Est-ce que par hasard, je deviendrais blasée ? Les tourterelles, ici, sont très petites, leur cou est très fin, leur bec pointu. Des perdrix volent. Il y a aussi des oiseaux magnifiques très colorés, turquoise ou vert métalliques, peut être des martin pêcheurs ? D’autres ont une très longue queue. Malheureusement, Duran n’y connaît rien aux oiseaux. Je me contente de m’émerveiller.

rollier

Le camion des Italiennes nous barre la route. Duran est contrarié. Il a hâte d’arriver à la mare Sacrée et tente un doublement par la droite en plein dans les buissons. Les italiennes ont repéré un ou deux éléphants tout proches. Nous remontons sur le toit. L’éléphant vu de dos,  est occupé à boulotter un arbre, il est petit, gris foncé intense. D, du fond du 4X4, n’a rien vu.

A la Mare Sacrée, il y a seulement des hippopotames, les éléphants sont partis. En revanche, quatre voitures sont garées. Des énergumènes français gueulent sur Hakim qui les a doublés, et ils n’ont même pas un regard pour les hippos, déversant sur nos chauffeurs leur hargne.