3ème CARNET BÉNINOISE ET TOGOLAIS

Juste après la frontière, une allée ombragée conduit à des bâtiments coloniaux bien usés par le temps et patinés à la terre rouge. C’est Aného (prononcer le H comme le CH dur allemand). Le Musée Ethnographique de la Région Maritime fait revivre les souvenirs de la colonisation allemande 1884-1914 installé justement dans un bâtiment de cette époque.
Le 5 juin 1884, le Protectorat allemand a été signé par le commandant Nachtigal et le roi de Togoville. Trois gouverneurs allemands se sont succédés .
Le Togo allemand était beaucoup plus vaste que le Togo actuel, partagé entre le Protectorat français et le protectorat britannique en Gold Coast (Ghana actuel) en 1914 et non pas à l’issue de la Première Guerre Mondiale comme je l’imaginais.
Autre surprise : l’attachement des togolais à la colonisation allemande. Certes, c’est une originalité par rapport aux voisins béninois ou ivoiriens que d’avoir d’abord été sous Protectorat allemand. On montre une curieuse photo de classe où les enfants africains sont affublés d’une belle casquette recouverte de velours rouge. Ce couvre-chef fut utilisé comme argument dans la scolarisation des garçons qui rentraient chez eux très fiers de la porter.
Les Allemands ont construit trois lignes de chemin de fer : la ligne du coprah à Aného, la voie du coton à Lomé et celle du cacao-café à Kpalimé.
En plus des fac-similés des traités, on montre des photos anciennes et dans les vitrines des instruments de musique : hochets, gongs pour annoncer des messages, tamtam parlant. Dans une autre vitrine on voit les attributs royaux : la sandale portant le crabe-symbole d’un souverain. Les sceptres servaient de convocation : le porteur du sceptre avait droit à tous les égards qu’on réserve au souverain ainsi que l’obéissance.