Nous garons la voiture près de la Porte Arnaldo au pied des remparts. Comme c’est dimanche, c’est gratuit. A quelques pas de la porte nous trouvons la Place du Musée Archéologique installé dans l’ancien Hôpital des Chevaliers et en face l’Auberge de la Langue d’Angleterre.
Les Auberges avaient pour vocation de réunir les chevaliers parlant la même langue. Au 15ème siècle, les nations n’étaient pas ce qu’elles sont aujourd’hui. L’auberge de la Langue d’Espagne réunissait les chevaliers espagnols mais aussi les catalans, les portugais tandis qu’il y avait une Auberge d’auvergne et une autre de Provence. Elles sont toutes construites dans le Collochium et bordent pour la plupart une longue rue que nous remontons dans le calme du matin. L’Auberge de la Langue de France est la plus spectaculaire avec ses gargouilles à gueules de crocodile ;le Grand maître Dieudonné de Coujon avait tué un de ces sauriens, échappé d’un bateau et qui terrorisait la ville. A proximité, dans une niche, une vierge à l’enfant précède une jolie chapelle à coupole byzantine. Plus haut on voit la maison du chapelain avec les armoiries gravées dans une croix en creux. Il faudrait de bonne notion de hieraldique pour lire l’histoire de la chevalerie racontée par ces blasons. En face, dans les jardins de la Maison de Villaragut, une très jolie fontaine turque est mise en valeur par de beaux feuillages. Une grille aux gracieuses volutes de fer forgé sépare le jardin de la rue. La serrure en forme de croix permet une très jolie photo. Encore plus haut se trouve une autre fontaine ottomane en marbre blanc, sur le trottoir. Dans cette rue très européenne, la marque ottomane se résume aux fontaines. Ce n’est pas rien ! La chaussée est pavée de petits galets blancs et noirs plantés verticalement mais les trottoirs sont dallés de belles pierres lisses plus agréables sous nos pas. On passe sous l’arche reliant l’Auberge d’Espagne à celle de Provence. En haut une arche monumentale domine la rue : la Loge saint Jean, reliant la grande église Saint Jean qui n’existe plus, à l’énorme Palais des Maîtres.