En route vers le sud sur la Western Desert road

EGYPTE 2008/MOYENNE EGYPTE

 

touktouk à samalout

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Le minibus jaune repart derrière le véhicule militaire. Nous voici jouant à Sarkozy et Carla en Egypte. Dès qu’on a rejoint la route principale, l’ escorte nous  abandonne. La Western Desert road est une 4 voies, presque une autoroute, qui descend dans le désert jusqu’à Assiout. Rares camions, quelques minibus et des pick up Chevrolet décorés. Bizarrement, l’éclairage n’est installé que d’un côté. Brille-t -il la nuit au moins ? Rien n’est moins sûr. Il est maintenant passé midi, la poussière vole, le ciel est blanchâtre. Il n’y a plus d’ombres. La chaleur rend tout gris. Cela m’endort.

Les chantiers du désert

Ce désert n’est pas beau. Il a été labouré par des engins de chantier. On y a déposé des gravats. Tout d’abord, je m’étonne de la présence de murs soigneusement maçonnés. Des murs dans le désert ? Pour enclore quoi ?C’est bien après que je découvre les arbres : palmiers ou tamaris ? Comment vont-ils pousser ? Intriguée, j’observe. Les tas foncés qu’on a apportés, ne seraient ce pas de l’engrais ? Je vois enfin les fins tuyaux noirs de l’irrigation. Les champs irrigués goutte à goutte apparaissent enfin. L’agronomie moderne va faire verdir le désert. Le goutte-à -goutte n’est pas réservé aux arbres. Des choux en bénéficient aussi. La mince bande de la vallée du Nil est bien trop étroite pour nourrir la population égyptienne. Le désert va prendre le relais.
–  » Qui travaille cette terre ? A qui appartient elle ? »  :
–    « big company »,Nabil qui répond évasivement
Les investissements sont énormes. On imagine mal les paysans pauvres acheter les tuyaux, les pompes. Peut être le gouvernement ?j’aimerais approfondir la question. L’anglais de Nabil est un peu limité. Il est fatigué. Nous avons peur de le voir s’endormir dans cette étendue monotone sur la 4voies toute droite sans rien qui ne retienne l’attention et si, peu de circulation.

La Western Desert Road est presque une autoroute mais la vitesse est limitée à 90km/h. Autoroute ? Pas tout à fait, des ralentisseurs très hauts remplacent bretelles et ouvrages d’art à chaque intersection.
Nous avons négligé le « beau restaurant  pour touristes » à la hauteur du Fayoum espérant trouver quelque chose de plus modeste pour acheter des sandwichs ou de la taamyia. Il n’y a rien du tout. A la sortie de Magaga, nous comprenons que nous ne trouverons rien à manger sur cette route. Il est déjà tard. Nabil dit qu’on achètera à Minia.

Barrages

S’il n’y a rien à manger, les barrages de police eux abondent. Chaque fois, Nabil nous présente, donne son itinéraire. Deux fois il descend avec son paquet de cigarettes. Quand il remonte, il nous montre le paquet vide. Ce n’est sans doute pas le seul cadeau.
–    « combien gagne un policier ? « je demande,
–    « 600LE mais avec ce que donnent les gens il doit arriver à 2000LE , comment vivre sans corruption avec 600LE ?
–    « comment l’Etat Egyptien peut il payer plus à cette foule de militaires et de policiers ? »

Il nous faudra tenir compte de ces « cadeaux » dans le pourboire qu’on donnera à Nabil à la fin.

Les policiers lui ont expliqué comment aller à l’église à Deir-Gabal-At-Tair qui ne figurait pas sur son itinéraire mais qu’il était sur le descriptif du voyage donné par Oriensce. Nous quittons l‘autoroute à Samalut.

Cafétéria pour routiers égyptiens

Face à l’intersection : un grand parking et une sorte de restaurant pour routiers où nous tentons notre chance. Il y aura sûrement de l’eau. Pour les sandwiches, Nabil est sceptique. En effet rien à manger à la boutique en dehors des « snacks » emballés : chips, gaufrettes et gâteaux secs. Je vois des œufs, j’insiste. On veut bien me vendre du pain  (fine pita délicieuse) et du fromage en pack : une sorte de feta mal essorée. Nabil doute que cela me plaise. J’adore cela ! le problème sera de faire sortir le fromage par la petite ouverture que j’ai pratiquée dans le pack. Pour payer, Nabil me fait signe de ne pas sortir l’argent trop tôt. Pour acheter 5 pitas, une bouteille d’eau et un paquet de fromage il faut prendre son temps pour négocier. Le marchand laissera la bouteille à 3 LE (le prix du Caire) en tout il y en aura pour 12 LE . Il  semble que le marchandage soit une sorte de politesse dont nous avons perdu l’usage. Pas spécialement pour faire baisser le prix. Dans la société de consommation, nous achetons tant que nous négligeons la conversation avec le marchand. La marchandise est plus importante que la personne qui vend. Est-ce que nous regardons la figure de la caissière quand elle passe ses codes-barres ? Est-ce qu’elle nous voit ?

bananes

L’arrêt au parking a été une erreur. Dès que nous traversons Samalut nous voyons des boutiques de toutes sortes et surtout des étalages de fruits. Nabil me demande :
–    « combien de kilos de bananes ? «
–    « kilos ?? seulement deux bananes «
–    « impossible, les bananes se vendent au kilo ! »
Nabil revient avec un sac en plastique noir contenant 1 kilo. Après les sandwiches, je n’ai plus faim. Heureusement que nous aurons un frigo à l’hôtel.

touktouks

Dans Samalut circulent d’innombrables touktouks les mêmes qu’en Asie, fabriqués en Inde et décorés de façon délirante à la gloire du conducteur le plus souvent mais parfois au nom de sa fiancée, de sa femme ou de sa fille. Pensant voir les mêmes à Minia, je néglige de les photographier, je le regretterai ensuite.

Auteur : Miriam Panigel

professeur, voyageuse, blogueuse, et bien sûr grande lectrice

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