la Nouvelle Vallée : Wadi-El-Gadid.

EGYPTE 2010 / DESERT BLANC ET OASIS

route de Dakhla

 

A mi chemin entre Farafra et Dakhla, se trouve le village de Dorham  entouré de cultures irriguées, luzerne et céréales.
Après le village, des petits tas à distance régulière, sur un tracé bien parallèle à la route ont manifestement été exécutés par une excavatrice. Après le km 110 de Dakhla, les cultures se précisent : oliviers et arbres fruitiers irrigués au goutte à goutte. Céréales et luzernes sont protégées par des haies coupe-vent. Une jolie mosquée multicolore au minaret trapu semble toute neuve. Je vois très peu de maisons d’habitation. Où sont donc les paysans qui travaillent dans ces champs et ces vergers ? Où habitent-ils ? Comment viennent-ils travailler ? Les vergers sont vides. Inutile de questionner Samer que cela n’intéresse visiblement pas. Son rôle se borne aux rapports avec la police et  à faire la conversation à Chérif pour que ce dernier ne s’endorme pas. L’endormissement du chauffeur est un risque réel sur ces routes vides où rien n’accroche l’œil. Chérif arrive du Caire, il a probablement roulé toute la nuit. J’en suis donc réduite aux conjectures. Je ne sais que penser du grand projet de la Nouvelle Vallée . Faire fleurir le désert ! Ce projet m’a souri il y a presque 40 ans. Ce que les Israéliens ont réalisé dans le Néguev, se fait ici aussi. Les 70 millions d’Egyptiens sont concentrés sur 5% de leur territoire. Exploiter les 95% restant est un défi passionnant. Les vergers le long de la route d’Alexandrie ont rendu caduc le nom de Desert Road. Relier les oasis du désert libyen en une vallée verte est en cours de réalisation. Mais n’est-ce pas au détriment des oasis ? La nappe qui alimente miraculeusement les sources ne risque-t-elle pas de se tarir ? La culture oasienne est déjà mise à mal par l’arrivée du béton et des engins à moteur. Qu’en est-il de l’hydrologie ? Les lacs du  désert sont souvent des lacs salés, à tant forer, ne risque-t-on pas une salinisation des sols ? Même problème avec les autres minéraux contenus dans les sources thermales.
Qui  répondra à mes questions ? Au retour je lancerai des antennes sur INTERNET. Peut être dans cet espace inconnu, se trouvera-t-il quelqu’un comme ce monsieur Roumain qui se donnera la peine d’y répondre ? J’aurais envie de les poser à Erik Orsenna qui m’a passionnée avec son  Avenir de l’Eau. Dans son enquête planétaire il a sans doute étudié le sujet. Devant le désert qui défile, j’ébauche un brouillon de lettre qui commencera par le témoignage de mon admiration, les roches de Portsall…
On voit maintenant des vaches au pré. On double des charrettes transportant du fourrage qui a même été bottelé en pavés. Des palmiers bordent un chemin. Sommes- nous déjà arrivées dans l’oasis de Dakhla ou dans cette Nouvelle vallée. Check-point, encore le Gouvernorat du Wadi-El-Gadid.

Auteur : Miriam Panigel

professeur, voyageuse, blogueuse, et bien sûr grande lectrice

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