Sturmai, Vente, Delta du Niemen

 

Sturmai, la maison duj capitaine

De Klaipeda vers le sud

La campagne lituanienne est très différente des paysages que nous venons de quitter en Lettonie ou Estonie. Les forêts sauvages ont disparu ainsi que les grands espaces inhabités. Les villages sont rapprochés, les champs plus petits. De nombreux vergers aux pommiers bien taillés et bien alignés, des fleurs, mais des maisons t moins signées, souvent grisâtres. Et bien sûr, toujours les HLM soviétiques en briques grises.

Dans cette campagne peuplée, faire pipi est un casse-tête, il y a des maisons partout. Peu avant l’arrivée une « aire récréative » est annoncée. Au bord de la lagune, entre les roseaux on peut accéder à l’eau. Deux grandes tables de bois sous des auvents sont disposés pour le pique-nique avec  des balançoires. Une famille lituanienne et ses 4 gentils enfants blonds, fait trempette dans la lagune. Je les rejoins « not too cold ? » demande le père. Comme ils parlent anglais, on leur demande s’ils connaissent Sturmai et notre Hôtel. « c’est tout près à 3 km ! »

Sturmai

hôtel Sturmai

C’est le plus bel hôtel qu’on puisse imaginer : sur le bord de la lagune, une grande bâtisse de briques rouge est coiffée d’un étage de bois gris foncé. Les fenêtres à petits carreaux sont entourées de blanc et de bleu. Le toit de tuile est souligné de bleu. Un peu plus loin, le restaurant est installé dans une longère en bois patiné.

La dame est un peu gênée. Elle nous avait réservé la maisonnette sur le quai du port. Voyant notre âge, elle hésite « il faut monter à la chambre par une échelle ! ». Cette petite maison est faite de deux cubes empilés, celui du haut plus grand que l’autre. Le niveau du bas est en briques , l’étage est en planches. On entre dans la minuscule pièce meublée de deux bancs laqués de blanc avec des accoudoirs bleus encadrant une table ronde. Sur le rebord de la fenêtre, une lampe tempête. L’échelle de meunier mène à l’étage meublé de deux lits, table et table de chevet en pin brut, tapis et couvre-lits beige et vue sur le petit port. La salle de bain est laquée de blanc.  Pour décor, un baromètre et un poster de phare.

On a à peine plus de place que dans une cabine de bateau.

Au restaurant, pas de menu : on choisit son poisson, couché sur un lit de glace. Après pesée, il est cuit dans un grill à forme de poisson dans la cheminée et  servi accompagné de pommes de terre.

Trois bateaux noirs, posés sur la pelouse entre port et lagune, servent de perchoir aux mouettes.

Autour de la grande maison trois barques ont été remplies de terre en guise de jardinières : l’une  d’eux est un potager avec des laitues, du persil, aneth et menthe. Les deux autres contiennent des fleurs. Les girouettes ressemblent à celle de Neringa, de l’autre côté de la lagune : une barque porte un village ou des personnages.  Les tas de bois ronds sont très pittoresques.

Nous resterions volontiers toute l’après midi si nous n’avions pas d’autres visites à notre programme. Ce voyage est un marathon qui nous conduit dans des endroits merveilleux dont nous n’avons pas le loisir de profiter.

Venté

phare de Venté

 

Venté est situé à la pointe du Delta du Niémen. Un phare et une station ornithologique sont installés sur le passage des oiseaux migrateurs. Des filets forment un vaste piège qui permettent de baguer des milliers d’oiseaux. Dans la station une collection d’oiseaux empaillés étiquetés en lituanien, Allemand et anglais. Je n’aime pas trop voir les animaux empaillés. J’ai trouvé dans la maisonnette un livre magnifique résumant les données des comptages concernant chaque espèce migratrice. J’ai eu la surprise d’apprendre que les rouge-gorge et les corbeaux apparaissent dans les comptages avec les mésanges. La distinction entre migrateur et sédentaire s’estompe. Cela dépend vraiment du lieu où on se trouve. Nous avons assisté à l’un de ces comptages à la Pointe de L’Aiguillon. J’avais été impressionnée par le nombre d’oiseaux et par la dextérité des ornithologistes.

Aujourd’hui, une cigogne arpente le pré, grave et solitaire. Quelques mouettes volent, un goéland juvénile dort sur le bord du bassin carré.

Minija

Le guide Vert raconte qu’un canal remplace la rue principale à Minija. Une piste de terre large et plate va de Kintai à Minija, longeant une série de bassins rectangulaires et un canal. Nous sommes dans le Delta du Niémen. Les maisons construites sur la digue ressemblent à celle de Neringa avec les mêmes bordures bleues, les décorations de toit et les planches rouge sang. Nous pensons aux villages du Delta du Danube. Marchons sur le bord herbu du canal. Les maisons ne sont plus habitées par les pêcheurs ou les paysans. Des artistes les ont rénovées ou elles sont aménagées pour les vacanciers. Bateaux promenades, canoë ou bateaux de plaisance permettent d’explorer le Delta. Si nous avions le temps….

L’orage

l'orage s'approche

Le temps d’acheter deux yaourts à la supérette de Kintai, de nuages sont arrivés. Nous avons tout juste le temps d’arriver à Sturmai. Il fait encore beau sur l’Isthme de Courlande mais ici les grosses nuées noires s’amoncellent. Les deux familles parties en bateau à moteur débarquent à la hâte avec leurs beaux gilets de sauvetage bleus. Brusquement le vent se lève, soulève la poussière, secoue les arbres. La surface de l’eau du port est parcourue de ridelettes, sur la lagune des vagues se forment. Les clients attablés dehors au restaurant  se lève emportent leurs  bols de soupe et les verres de bière, puis ressortent et s’alignent le long du restaurant. Chacun attend la pluie qui vient enfin à grand fracas. On hésite à rentrer pour profiter encore du spectacle du déchaînement de la nature. Les oiseaux s’agitent. Des éclairs rayent le ciel. Quand une pluie serrée commence à nous tremper, il est temps de se mette à l’abri. L’orage a coupé l’électricité. Même après la fin de l’averse, le courant ne revient pas. La dame tire un seau de l’eau de la lagune pour terminer son ménage.

au petit matin, les pêcheurs

6 heures, les pêcheurs partent en canot à moteur.

8 heures, ils retirent les poissons de leurs filets. Ils sont jeunes, grands, blonds, un groupe parle fort en Russe. Que nous ne parlions pas Russe, les fait beaucoup rire. Les poissons sont grands, certains ont la forme d’une carpe. D’autres sont allongés.

Au petit déjeuner, on sert le fromage avec du miel, des cornichons malossol, des blinis et de la confiture de myrtilles.

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Auteur : Miriam Panigel

professeur, voyageuse, blogueuse, et bien sûr grande lectrice

3 réflexions sur « Sturmai, Vente, Delta du Niemen »

  1. La grotte des rêves perdus avec ou sans 3D c’est très bien, mais pour une fois que la 3D apporte un plus ! Mais ce qui compte, c’est de voir le travail d’homo spiritualis dont les dessins épousent les aspérités de la roche. Pour nos ancêtres d’il y a 30 000 ans, je suis ébahi. Je n’avais jamais rien vu de tel au cinéma, et je pense qu’on voit beaucoup mieux que dans ces grottes où tu ne peux rien voir de toute manière puisque c’est trop loin.

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    1. on n’imagine pas toute la richesse touristique, et pas seulement les châteaux également les parcs naturels, les randonnées! si nous avions su qu’il y avait tant à voir nous n’aurions pas choisi de visiter 3 pays. Un seul aurait suffi pour le mois de Juillet!

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