Cové :La Cité du Bonheur

JUMELAGE CRÉTEIL/POBE

Cové est un gros bourg commerçant aligné le long de la route. Aucune trace d’un hôtel. Le minibus sort de la ville. Michel hèle un passant.
–    «  En arrière ! »
Kamal fait demi-tour. Pas plus de panneaux. Chaque fois qu’on demande à quelqu’un, l’avis est différent. C’est amusant de les voir pointer des directions opposées d’autant plus que les Béninois utilisent beaucoup leurs mains pour parler.
La Cité du Bonheur est un hôtel qui appartient à un douanier devenu ensuite député (dixit Michel). L’établissement regroupe plusieurs bâtiments bas, une salle de conférence, un restaurant rond tout cela dans une verdure bien entretenue. De gros climatiseurs dépassent à l’extérieur. Nos trois chambres occupent un édifice circulaire caché derrière un gros manguier. On découvre des chambres biscornues peintes jusqu’à mi-hauteur d’un marron assez repoussant. Moustiquaire. Ventilateur au plafond à grandes pales, une salle de bains carrelée pimpante. « il y a coupû(r)e ! ». Nous ne pensons qu’à une chose : la douche ! On nous assure que l’eau reviendra d’ici un quart d’heure. Un énorme seau (une poubelle de 30 L) recouvert d’un couvercle plein à ras bord nous fait penser le contraire. Nous nous rinçons à l’écuelle comme au village.

Pour dîner : de l’agouti

Nous traînons à la terrasse du restaurant . Pas de visites. Pour une fois, nous apprécions bien cette détente. Michel a fait installer des chaises sous le manguier.
Au dîner : de l’agouti, une sauce délicieuse et du couscous. L’agouti ressemble à un ragondin, on l’appelle aussi rat palmiste. Sa chair est ferme rappelant celle du lapin, en plus ferme (tout est plus ferme au Bénin, souvent trop cuit et coriace). Michel avait proposé une bouteille de vin rouge qui n’est jamais venue. Pendant le dîner « il y a coupu(r)e ! ». Nous dînons à la bougie. Moins plaisant : l’arrêt des ventilateurs, les chambres seront des fournaises. On dormirait volontiers dehors sans les moustiques.

"Il y a coupû(r)e!" dîner aux chandelles!

Bonne assise !

Nous terminons la soirée sous les étoiles innombrables. Une femme passe et nous souhaite : « Bonne assise ! ». Douceur de la nuit africaine. Retour du courant : le ventilateur brasse de l’air chaud. Dernière douche au seau. Si on ne bouge pas un orteil la chaleur sera supportable !

La transparence des élections au Nigeria

7 h du matin, un employé frappe à notre porte, un lourd seau à la main.
Il justifie :
    « Il y a des élections au Nigeria. Quand il y a eu des élections au Bénin, le Nigeria a prêté beaucoup de courant pour qu’elles se déroulent dans la transparence… »
–    « Quel rapport avec l’eau ? »
–    « quand il n’y a pas de courant, l’eau ne monte pas à la pompe. C’est pareil dans tout le Bénin, à Porto Novo ou à Cotonou… »

C’est vrai, le Bénin subit une grave crise énergétique. Le Ghana, son fournisseur principal, ne peut plus fournir la demande car le barrage est à sec. On est parfois obligé de faire appel à la Côte d’Ivoire. En tout cas, aucun rapport avec le manque d’eau ici.
Au petit déjeuner, la dame arrive :
–    « Bonjour à table ! »

Auteur : Miriam Panigel

professeur, voyageuse, blogueuse, et bien sûr grande lectrice

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