j’avais été frappée, émue, par le beau film de Villeneuve sorti il y a un peu plus d’un an. j’en avais gardé un vif souvenir. C’est avec beaucoup d’impatience et de curiosité que j’ai abordé cette soirée théâtrale.
Comment l’incendie, clé de la tragédie, pourra-t-il être représenté au théâtre? Comment cette guerre civile libanaise sera-t-elle montrée?
Finalement, rien ne sera montré. La mise en scène est d’une sobriété exemplaire. Un décor blanc cassé, nu. Seulement des bidons, des objets métalliques, rappelleront un univers guerrier ou carcéral. Costumes en noir et blanc. Noirs, les fantômes. Blancs, les vivants. Seules couleurs: la veste bleue que Nawal lègue à sa fille et qui est plutôt un indice qu’un vêtement, rouge le cahier que Simon, le jumeau n’acceptera qu’à la fin.
Tragédie antique, sans les dieux, cependant. Eschyle, Sophocle. Si les dieux sont absents Chamseddine ou le guide Fahim, joués par le même acteur Frédéric Leidgens, m’évoquent Tiresias. Je pense à Antigone aussi. Incendies n’est plus la pièce d’une guerre civile, c’est une tragédie classique.
Fin dramatique et combien émouvante, bravo à Véronique Nordey, qui joue Nawal 60 ans et qui nous a émus aux larmes.
J’ai beaucoup aimé lire la pièce; la trilogie de Mouawad a été donnée au festival d’Avignon mais hélas! je ne l’ai pas vue!
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Tu as lu toute la trilogie?
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