Cima da Conegliano au Luxembourg, une expo, une rencontre et une nouvelle….

 

LE MONDE EN EXPOS

affiche de l'expo Tête de Saint Sebastien

D’abord, l’occasion de faire la visite en compagnie de 2 blogueurs amis que je n’avais jamais rencontrés. C’est quand même plus chaleureux que les commentaires, même s’ils sont fréquents et amicaux! Échanger devant un tableau, c’est plus enrichissant que sur le net! surtout quand on a un spécialiste de l’huile, moi qui ne connaissais rien aux couches et glacis….

Plusieurs longues minutes devant une gravure de Venise en 1500! Nous arrivons à reconstituer nos itinéraires de vacances récentes!

Cima (1459-1517)de Conegliano dans les Dolomites est moins célèbre que Carpaccio ou que Bellini ou Giorgione, les maîtres vénitiens les plus connus. C’est donc une découverte que nous offre cette exposition!

La première salle est dominée par un grand tableau de 1489 La Vierge à l’Enfant en trône entre St Jérôme et St Jacques : trône de marbre sous un arc formé par une tonnelle de vigne et chaque côté, des orangers modèrent un peu la solennité et la symétrie parfaite du tableau.

Cima vierge et l'enfant bologne

Plusieurs tableaux plus petits sont des variations sur le thème de la Vierge et l’enfant, Vierge très mélancoliques, enfants tout à fait adorables. Ma préférée est celle de 1494 exposée à Bologne. Déjà, perfection de la technique, mais je ne suis pas technicienne, mon esprit s’égare dans le souvenir d’une nouvelle de Stefan Zweig  » les Prodiges de la vie » dans le recueil « L’Amour d’Erika Ewald« où un peintre cherche longtemps l’inspiratrice de la Vierge dans Anvers des guerres de Religion, la trouve en une jeune Juive et métamorphose la jeune fille en lui faisant asseoir l’enfant sur ses genoux. La tristesse de l’expression des Vierges de Cima m’a tout de suite fait penser à cette nouvelle.

lamentation sur le Christ

Les Lamentations sur le Christ est un tout à fait frappant d’expressivité. la douleur de la mère est palpable. Cima a représenté Marie vieillie, inconsolable malgré la présence des deux femmes qui l’entourent. En plus des visages la variété des couleurs des costumes en font un tableau remarquable.

Saint Sébastien et Saint Roch faisaient partie d’un triptyque, ils sont pourtant très différent. Saint Roch réaliste tandis que Saint Sébastien au corps marmoréen malgré la flèche qui transperce sa cuisse a le visage complètement détaché, déjà ailleurs? Les paysages en arrière-plan sont merveilleux. Ce n’est pas pour rien que la présentation numérique de l’exposition est sous-titrée : La Poésie d’un Peintre , Paysages et Visages à la Loupe. Francis nous fait remarquer les couches successives d’huile pour obtenir une telle transparence. Transparence et lumière extraordinaire dans une tête de Christ couronné d’épines!

Cima ne s’est pas cantonné à des sujets religieux. Des coffres de mariages montrent aussi des sujets mythologiques dont l’un racontant Thésée m’a bien amusée.

 

Pour les explications des spécialistes, le parcours numérique du Musée du Luxembourg est passionnant.

 

Auteur : Miriam Panigel

professeur, voyageuse, blogueuse, et bien sûr grande lectrice

5 réflexions sur « Cima da Conegliano au Luxembourg, une expo, une rencontre et une nouvelle…. »

  1. En ce moment je suis plutôt avec Léonard de Vinci n’ayant pas la chance de voir cette expo je me console ici , c’est moins bien que la réalité mais c’est sympa quand même

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  2. ET voilà de retour de Paris! Heureuse de t’avoir rencontrée! Bravo pour ton billet où je retrouve le souvenir de cette belle exposition. Une découverte! J’ai vu que même les critiques d’art parisiens ne connaissaient pas cet artiste ! J’espère que les détails techniques ne t’ont pas trop barbée!!

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    1. @claudialucia : Les détails techniques ne m’ennuient pas du tout! Au contraire ils me passionnent : surtout la sédimentation du glacis! (la sédimento c’est ma spécialité!) et comme je n’y connais rien à la peinture à l’huile, j’en aurais bien demandé plus mais je n’ai pas osé!

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  3. Tu as eu tort de ne pas oser.. Francis se serait fait un plaisir. Moi aussi , je ne suis pas très technique et j’aime bien laisser aller mon imagination. Mais d’ailleurs les deux ne sont pas incompatibles. Ce que je demande d’abord, c’est d’être touchée par une oeuvre d’art! Et plus je pense à cette expo plus je me dis que Cima a dépassé le contexte religieux pour nous montrer des personnages véritablement humains : les expressions, la souffrance, la tendresse maternelle etc…

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