En vol vers Yerevan, en passant par Moscou

CARNET ARMÉNIEN

En vol : la Russie

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Vendredi 26 avril : vol Roissy-Moscou- Yerevan

 « Vous partez où ? »

 Le chauffeur  du taxi est iranien. Il a connu de nombreux arméniens à Téhéran qui vendaient de l’alcool et de saucisses de cochon, autrefois, avant les mollahs….Leçon d’histoire : l’Arménie fut province persane avant l’annexion par les Russes.

En Champagne, les nuages se densifient et se déchirent après le déjeuner au dessus d’un pays plat planté de nombreuses éoliennes, des autoroutes et des champs hivernaux. Allemagne ? Pologne ? Biélorussie ? Les rivières font des méandres et présentent de curieuses échancrures. Les forêts remplacent les cultures, des coupes en bandes pointillées dessinent un curieux alphabet morse à l’intention du ciel.

L’avion descend à l’approche de Moscou. C’est l’hiver : les champs sont gris, râpés, les rivières encore gelées. Débâcle : les petits cours d’eau sont libres tandis que sur les plus larges, la glace se fend. Les  lacs conservent  les traces des pneus qui ont roulé dans la neige.

près de Moscou, les bateaux sont encore pris dans les glaces

Transfert à Moscou : il faut rejoindre le terminal D. Au contrôle de police, nous sommes les seules passagères. La policière tamponne la carte d’embarquement  nous traversons ensuite les installations de sécurité, désertes ;  au bout du couloir, la porte est fermée : une souricière. La policière essaie de nous calmer : « vous avez encore une heure ! ». Finalement deux employés arrivent, scannent nos sacs à dos et ouvrent la porte. Nous traversons au pas de course le Terminal E puis le D, la porte d’embarquement est tout au fond.

L’ uniforme des hôtesses d’Aéroflot est brodé avec la faucille et le marteau sur le col de la veste. Les pistes d’envol sont bordées de prés détrempés avec encore de gros tas de neige. Géométrie de grands champs rectangulaires parcourus par une rivière aux méandres paresseux. Je remarque un village en demi-cercle, 4 rayons délimitant 4 quartiers, les maisons construite selon des rues concentriques.  On survole une vallée sèche, où est passée la rivière qui a creusé son lit ? A une heure au sud de Moscou les champs sont verts. Nombreuses retenues d’eau puis un grand lac aux belles eaux bleues. Un épais édredon de nuages blancs cache le Caucase. Des sommets noirs très pointus dépassent. Ils portent des névés. Les très petits champs aux mille-raies, les nombreux villages sont très différents. Des ruisseaux ont creusé des canyons.

sommet de l ‘Aragats dépassant des nuages

L’arrivée sur Yerevan  est spectaculaire. Le soleil couchant a teint en rouge grenat les nuages. Au détour de l‘aile de l’avion nous découvrons les hautes silhouettes du Mont Ararat et de l’Aragats . L’avion fait des tours au dessus de  maisons dans des jardins très verts et touffus. Puis survole les bâtiments de ciment d’une industrie lourde soviétique (à l’abandon ?), des cheminées ressemblent à celles d’une centrale nucléaire ( ?), d’autres cheminées sont à moitié en ruine. Enfin, la ville, tours et barres…à nouveau la campagne.

Hakob nous attend à la sortie, une quinzaine de km  séparent l’aéroport de Yerevan. Le centre-ville est très éclairé, nous grimpons dans les hauteurs vers la maison d’Hasmik.

Auteur : Miriam Panigel

professeur, voyageuse, blogueuse, et bien sûr grande lectrice

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