CARNET PORTUGAIS

J’avais « trop » bien préparé la journée, avec la carte, le téléphone, les documents du propriétaire. J’avais trouvé des randonnées parcourant la voie romaine qui allait de Braga à Astorga en Espagne. Nous devions découvrir des bornes miliaires, des inscriptions. Tout cela était fort excitant.
Googlemaps m’avait donné l’itinéraire : 4.5km après la sortie de Povoa nous devions trouver la route 205 et arriver très vite à Terras de Burro. A la sortie de la ville, le GPS s’emballe, nous le faisons taire et prenons la première route à gauche.
Le mystère est que nous nous retrouvons au sud de la ville croyant être au nord. On arrive à un petit lac, je crois que nous passons le Rio Cavado (c’est le Rio Ave). Comme je me crois au nord, je ne retrouve rien sur la carte (au 1/800 000ème) puisque je ne cherche pas du bon côté.
La campagne est très encaissée, très verte. Il y a de l’eau partout, du vignoble, c’est-à-dire des rangées de vigne entourant des champs de maïs ou de choux.
Nous arrivons enfin quelque part, dans un village très animé – pour cause d’enterrement ! – impossible de demander notre chemin Le père et son fils repeignent une grille. Je leur demande Terras de Burro, le père fait un vague geste, puis soupire « c’est loin ». On poursuit donc dans la direction indiquée. Collines, barrages, plage fluviale, belles forêts. Et toujours aucune indication !
Un homme soude dans son garage. Il nous trace un plan : à8km à la station service, tourner puis 12km prendre Viera do Minho. Enfin une ville figurant sur ma carte !
Viera do Minho malgré son parc floral, sa place monumentale avec sa sculpture de l’Homme dominant la Nature – en l’occurrence une chèvre – malgré sa maison-musée (maison d’un écrivain dont je n’ai jamais entendu parler) malgré tout cela, Viera do Minho est un trou ! La dame de la Maison-musée-université du 3ème âge me renseigne volontiers, elle ne sait que me conseiller : « Allez donc à Gérès ! ».
Caniçada
Au dessus de Caniçada une flèche indique la promenade n°9 vers S. Bento. En face, il y a un ravissant café avec une très belle vue sur le lac de barrage. Dominique peut m’attendre en regardant le lac.
Le Trelho S. Bento s’avère être une très mauvaise piste sans aucun balisage. C’est un sentier très raide et très glissant. Après la route, il s’enfonce dans les fourrés. Des ronces s’accrochent à mon chapeau. Peu après, le sentier disparaît complètement dans un débarras de tôles et d’orties. Je renonce et grimpe à grand peine. Arrivée sur la route, éblouie par le soleil, je cherche mes lunettes. Sans doute dans les ronces. Je retourne les chercher : introuvables !
Récréation au petit café Taskinha paraky où je dessine le lac et une jolie petite église qui pointe dans la verdure – orangers, oliviers, magnolias en fleur. Plus loin, beaux châtaigniers et coiffant la sierra des forêts de résineux.
Nous reprenons la route, espérant trouver un restaurant au bord de l’eau. Nous poussons jusqu’à Gérès. Des locations, des campings, mais pas de restaurants au bord de l’eau. Au bord de la route, cela ne manque pas, mais nous voulons voir le lac !
Finalement après avoir bien cherché, nous trouvons un restaurant perché, plus classe (donc plus cher). Demi-poulet avec beaucoup de frites. Omelette jambon fromage. Avant on nous a apporté (sans qu’on ait rien demandé) du pain, du beurre, des olives (payants en plus de la carte). Avec une ½ bouteille de vin blanc l’addition monte à 18.4€ (raisonnable pour un restau chic !).
Le retour s’effectue facilement sur les conseils d’une portugo-française qui nous indique la route de Braga . Nous traversons Terras de Burro (que nous avions tant cherché) sans nous y arrêter. Après Amares, Povoa est indiqué. Un beau pont de pierre enjambe le rio Cavado. Nous découvrons le Castelo de Povoa au dernier moment. Je comprends ma méprise. Nous avons confondu entrée et sortie de Povoa, nous étions bien sur la route 205 mais dans l’autre sens! Pas étonnant que tout soit inversé !
J’ai une amie spécialiste des routes prises à l’envers ! tant qu’on ne s’en rend pas compte, on reste dans le brouillard.
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