ARMÉNIE

Coïncidence, je viens à peine de terminer la lecture de L’Arménienne au moment de la sortie du film de Guediguian Une Histoire de Fou. Je comptais aller au cinéma ce week-end. L’actualité en a décidé autrement. Coïncidence, encore, le sujet : des attentats terroristes, le rende encore plus d’actualité.
L’Arménienne – L’indestructible fil de la vie – Survivre au génocide – de Gaya Guérian
Roman ou témoignage?
Le récit déroule le fil des générations, de mères en filles, arméniennes. Comment porter l’insupportable, le souvenir du génocide de 1915?
Après les massacres de Trébizonde, Achrène a erré sur les routes du désert, a perdu son bébé après avoir été séparée de sa fille Chenorig agée tout juste de 2 ans. Chenorig est une rescapée, sauvée par un soldat turc, à peine tolérée dans la famille de paysan qui lui dispense une chiche hospitalité.
Mère et fille se retrouveront par miracle en France.
Elles s’installent dans la France de l’entre deux guerres. On voit comment la communauté arménienne maintient le souvenir et la culture en diaspora mais aussi comment elle s’adapte. Gayané, l’auteure, née en France, porte sa double culture et la génération suivante aussi.
Le témoignage est poignant même si on reste un peu sur sa faim quant à l’analyse historique. On aurait aimé plus de précisions, plus de détails descriptifs. J’aurais aimé mieux connaître Trebizonde, goûter aux saveurs de la cuisine… Il manque un je- ne- sais- quoi, de littéraire. Toutefois, c’est une lecture facile( difficile d’écrire « agréable » si on pense à la tragédie abordée).
Je remercie les éditions XO document et la Masse Critique de Babélio de m’avoir offert ce livre.
Une Histoire de FOU – film de Guédiguian
Même si les critiques ne sont pas unanimes pour louer ce film, j’ai tenu à la voir. Guédiguian, Ariane Ascaride, Abkarian font partie de ma « famille de cinéma » tant pour leur personnalité que pour les idées qu’ils portent. Pour le centenaire du Génocide arménien Guédiguian a réalisé un long (2h14) film entre fiction et documentaire.
Documentaire, la reconstitution en noir et blanc du procès à Berlin (1921)de Soghomon Thelirian, qui a froidement abattu Talaat Pacha, l’un des responsables du Génocide, condamné en Turquie et réfugié en Allemagne.
Thelirian – acquitté à Berlin – sert de modèle, des décennies plus tard aux jeunes Arméniens qui essaient de réveiller la mémoire du génocide au monde à coup de bombes et d’attentats meurtriers. On se souvient de l’attentat d’Orly.
Fiction : – en couleur – à Marseille, Aram poussé par sa grand mère rescapée du génocide, fil de commerçants (Simon Abkarian et Ariane Ascaride) rejoint les terroristes. Il blesse un cycliste qui passait sur les lieux de l’attentat et s’enfuie à Beyrouth où d’autres arméniens s’entraînent dans des camps en compagnie de Palestiniens, d’Irlandais et d’autres combattants.
Anouch, la mère désespérée de l’acte et de la fuite d’Aram rend visite au blessé pour lui dire sa honte. Ce dernier débarque à Marseille chez les épiciers, se documente sur la cause arménienne et demande à rencontrer Aram…
Actuellement il est difficile de visionner un film qui met en scène des terroristes. On ne peut que les condamner en bloc. Même si le souvenir du génocide est une cause louable. pPeut être est-ce pour cela que le titre s’intitule une Histoire de Fou.
Histoire de fou, aussi, l’entêtement de la Turquie 100 ans ans plus tard à nier le génocide. On ne comprend pas ce qu’elle a à gagner ou à perdre dans cette attitude négationniste.




Ariane Ascaride est venue à Rouen hier ou avant-hier pour échanger sur ce film, je n’ai pas eu le courage d’y aller, à cause de l’actualité trop lourde. Je vais peut-être arriver à le voir la semaine prochaine.
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un peu comme Aifelle je ne suis pas certaine d’aller voir ce type de film en ce moment
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@Dominique et Aifelle : ce film n’est vraiment pas sorti au bon moment. Personne n’a envie de voir d’attentats ni de bombes ni de camps d’entrainement de terroristes! Pourtant il est intéressant. Cela doit être drôlement difficile aux acteurs et au réalisateur de faire des présentations publiques
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C’est certains que le film doit être intéressant par son sujet même mais c’est vrai qu’il faut avoir du courage en ce moment pour aller le voir!
Comment expliquer, en effet, cette obstination à nier le génocide ?
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