CARNET DU TREGOR

Temps maussade, crachin et averses.
Mardi, c’est jour de marché à Paimpol.
Tréguier se trouve sur notre route. . On nous donne un plan à l’office du tourisme près du port. Je remonte la rue Renan gardée du côté du port par les deux tours d’armateurs, tours carrées qui étaient des greniers à blé. Elle est bordée de nombreuses maisons à pans de bois aux poutres colorées et par des maisons de pierre dont on a égayé les fenêtres par des mouettes ou aigrettes de bois, des boutiques d’artisans, des librairies, des crêperies en font une promenade vivante même sous la pluie.

La maison de Renan est une belle demeure du 16ème siècle à poutres jaunes et bois tourné. Elle est maintenant un musée qui se visite en saison mais qui est fermé aujourd’hui. On ne devinerait jamais que cette maison a un jardin, presque un parc et qu’elle est très vaste. Je n’ai rien lu de Renan, il serait peut être temps de se documenter. Plus haut, un bistro est à l’enseigne du Bistro d’Ernest, sur la grande place du Martray une statue figure le grand homme en bronze, assis sur un banc, derrière lui une femme qui ressemble à Minerve brandit une couronne de laurier, ou un rameau d’olivier, figure-t-elle la gloire, la science ?
La cathédrale Saint Tugdal
Le premier édifice fut détruit par les Normands, de la construction romane du 12ème siècle il reste la tour Hastings, en 1339, sous l’impulsion de Saint Yves elle fut remplacée par un édifice gothique. Sa nef est très haute, très claire. Des vitraux modernes (1970) sont colorés. Certains sont figuratifs d’autres plus décoratifs comme la grande verrière du transept.
Nous aurions aimé visiter le cloître mais n’avons pas trouvé l’entrée (il fallait le chercher dans la cathédrale) et nous voulons arriver à Paimpol avant la fin du marché
Paimpol

Facile de trouver le marché, on demande le centre-ville au GPS et ensuite on suit les gens qui portent des cabas La marché occupe plusieurs petites places et les rues adjacentes. C’est un joli marché avec de nombreux poissonniers, des fromagers, des charcutiers et bien sûr des fruits et légumes, comme dans tous les marchés de province les étals de vêtements et chaussures. Les camions de crêperies sont nombreux et on y fait la queue ainsi que des foodtrucks.
Paimpol et sa falaise

On a beau connaître la Paimpolaise il n’y a pas de falaise.
Comme la pluie a recommencé nous cherchons un endroit pour déjeuner dans la voiture. Pas de parking possible devant la plage, largement découverte, les coefficients de marée sont élevés. On retourne au port pour avoir une vue plaisante. Le port est plus une marina qu’un port de pêche. Les trois gros bateaux pour Brehat stationnent au milieu du bassin. Les bateaux de plaisance sont gros et très nombreux ; les bateaux de pêches sont colorés, je remarque à l’arrière des chaines et crochets pour pêcher la coquille Saint jacques.
L’abbaye de Beauport

A 3km de Paimpol, non loin de la côte, dans un endroit verdoyant au bas d’une colline, nous découvrons l’abbaye. On voit d’abord les ruines de l’église abbatiale gothique. La nef a perdu sa couverture et il ne reste que les ogives romantiques. Un rosier encore tout fleuri égaie les baies qui ont perdu leurs vitraux.

On entre dans le bâtiment des hôtes 17ème siècle, les caisses sont installées dans une vaste salle. On découvre les celliers qui sont des caves avec de beaux piliers. Après avoir traversé un jardin je découvre le Bâtiment au Duc où des fouilles archéologiques ont mis à jour des fours bronziers. Une énorme cheminée est le seul meuble.

On a utilisé la grande salle pour une jolie exposition les Petites choses de Denis Pochard : sculptures éphémères à base d’éléments floraux, végétaux, organiques, reflet de leur environnement à une saison données qui existe d’après leur représentation photographique. Les photos sont en grand format sur fond blanc, très colorées tandis que ce qui a servi de modèle est présenté sous cloche flétri, à moitié desséché, je reconnais des pinces de crabe qui font des derrières et des jambes parfaites de sorte de lutins follets, un dahlia fané est une tête folle, un demi citron desséché, un bonnet ou une coiffe. Je peux alors retourner aux photographies et j’identifie, ici, une asperge, là une fleur. C’est futé.

Nous traversons passage aux champs, jardin de simples, romarin, oseille, thym et autres.
Dans le cloître des buis ont une taille ondulante et non pas géométrique comme dans les jardins à la française. Une végétation exubérante de fougères, mousses, lianes dégouline des ruines. La salle capitulaire est joliment décorée de colonnes jumelles et d’arcatures d’une roche volcanique verte très délicate. Le mélange des roches donne un charme particulier à l’abbaye. Je m’étais habituée aux monuments sévères de granite. Ici on a sculpté du calcaire fin, du grès donne des teintes rouge. Nous retournons à l’église abbatiale .

Après avoir cherché le canal hydraulique qui circule profondément dans une tranchée le long du bâtiment au duc nous faisons le tour du jardin clos conservatoire de variétés anciennes de pommes, grands pommiers dans les carrés délimités par des pommiers en espalier dont j’admire la taille. Jamais je n’oserais tant tailler et ne garder que des moignons de branches de quelques cm. Le long du mur regardant le midi une vigne court, admirablement taillée elle aussi.
Je termine la promenade en allant à la mer, de l’autre côté de l’abbaye ; des vaches noires et blanches paissent.
J’ai passé des vacances à Tréguier (une belle ville et une riche région ). Que cette abbaye est belle! je suppose que je l’ai visitée mais je ne m’en souviens pas.
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