LIRE POUR L’AFRIQUE
Louga, fin du 20ème siècle. Nalla, douze ans, rêve pendant les exercices de grammaire. Il s’ennuie. La solitude lui pèse. Inhabituelle, cette solitude d’enfant unique. Les enfants sénégalais se rencontrent plutôt en bande de cousins ou de frères. Ses parents, éduqués et modernes, vétérinaire et sage-femme, ont prévu une éducation occidentale, stricte et bien rangée. Nalla n’a pas le droit de jouer avec les enfants du quartier. Il doit réussir à l’école, même au prix des cours particuliers de Monsieur Niang.
Nalla s’étiole. Ses parents, inquiets, l’interrogent. Il ne rêve pas, il écoute les tambours de l’arène. Son seul ami, André était un lutteur du Saloum. Il lui a fait connaître Malaw, le grand champion, qui a fait de lui son garçon-fétiche. Le monde des lutteurs, est l’antithèse de ce que les parents modernes et occidentalisé imaginaient pour leur fils. Traditions ancestrales, brutalité de ce sport. Ils cherchent à l’éloigner des arènes.
Nalla trouve un allié inattendu chez Monsieur Niang qui voit toute la poésie dans le rêve de l’enfant. Poésie des chants des griots et des paroles des combattants qui’l a enregistrées sur un magnétophone. Poésie des contes que Malaw, le lutteur raconte à l’enfant. Traditions orales transmises par les griots et les chanteuses. Initiation des enfants qu’on a refusée à Nalla…Solidarités familiales et villageoises qu’il a connu, petit, chez sa grand mère dont on l’a éloigné.
Le diagnostic de Monsieur Niang est précis : aliénation.
« L’aliénation est assurément la plus grande mutilation que puise subir un homme »
[….] « l’homme perd ses racines et l’homme sans racine est comme un arbre sans racines : il se dessèche et meurt. »
L’auteur raconte avec grâce le monde enchanté des lutteurs, des griots, les traditions, les hommes-lions, les fêtes et les gris-gris…
Ce livre prend le contre-pied de l’Echarpe des Jumelles de Mamadou Samb qui montrait les traditions rétrogrades enfermant les femmes dans une condition dégradante et donnait le beau rôle aux personnages modernes. Les deux points de vue sont à considérer dans un Sénégal qui bouge.
C’est bien exprimé. Mais comment est résumeée la fin : le dénouement et la situation finale.
Cet oeuvre est une critique de l’aliénation aveugle sans demi mesure.
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Ce roman m’a beaucoup fait plaisir.
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