CARNET DES BALKANS/MONTENEGRO

Un seul parking, entre la ville close et le port. Un énorme yacht est à quai et quelques autres plus petit. On entre dans la vieille ville par la Porte Marine passant sous un porche arrondi décoré d’un médaillon en demi-lune où la Vierge entre deux anges est délicatement sculptée dans du calcaire très blanc. On arrive sur la Place d’Armes dominée par la Tour de l’Horloge et une Pyramide ayant servi de pilori. Terrasses et boutiques chic la bordent. La ville close est habitée mais souffre du syndrome de Concarneau ou du Mont Saint Michel : boutiques de luxe ou souvenirs pour touristes, restaurants dans chaque ruelle, chaque place, parasols rouge coca-cola et siège en faux osier gris…
Citadelle

Pour grimper à la forteresse, il faut de bonnes chaussures. Plus de 1000 marches ! Le matin tôt le chemin est encore à l’ombre. Je monte plus pur la gloire que par curiosité : le meilleur point de vue sur Starigrad et les Bouches de Kotor, nous l’avons eu hier des Echelles de Cattaro. La montagne saint Jean est diablement escarpée, tout en soufflant, je fais l’inventaire des citadelles que j’ai gravies, depuis Nauplie, Monemvassia, Lindos, Cefalu….mais au moins là-haut il y avait quelque chose à découvrir tandis que sur le Château saint Jean flotte le drapeau monténégrin rouge et avec un aigle bicéphale brodé. Depuis l’époque illyrienne, le Mont saint jean fut fortifié, romains, Byzantins Vénitiens et autrichiens apportèrent leur contribution aux fortifications, j’ai un plan des forts et remparts, cela ne me passionne pas plus que cela ! Au bout de 45 minutes j’arrive au sommet pour redescendre illico. La descente est moins pénible que la montée, mais elle est plus périlleuse, les passages en rampes sont terriblement glissants ? je me retrouve assise sur les fesses juste avant l’église.

Je découvre au hasard les petites rues. Entre dans la petite église orthodoxe Saint Luc, puis dans la grande Saint Nicolas, des peintres contemporains russes ont fait des fresques géantes des 4 évangélistes qui occupent toute la hauteur de la nef, j’apprécie moyennement.

Nous nous installons à la terrasse du café Jazz à proximité du Musée Marittimo . Mon expédition à la forteresse m’a assoiffée, je commande un café frappé à la place de mon espresso habituel. Mal m’en a pris, on m’apporte un Ice-coffee (3€) avec de la glace au chocolat avec de la Chantilly et même pas un verre d’eau que je dois réclamer. Le musée est installé dans le palais Grgurina(18ème). Les collections sont réparties sur deux niveaux le premier présente le 17ème et le 18ème siècle, au second 19ème et 20ème. Dans l’escalier des gravures et cartes marines de « Cattaro ville des Vénitiens dans la Dalmatie ». Des maquettes de toutes sortes d’embarcation sont présentées : Galion (16ème -18ème ) Felouque avec ses voiles latines, Caraque (15ème )Nave de Leon Coronato brûlée par les pirates en 1748. Au mur, des tableaux de marine et les portraits des capitaines.

J’ai aimé la Bataille au Large de Patras(1823) et celle au large du Pirée encadrant le portrait de Marco Ivanovic de Dobrota. Il est amusant de remarquer que les capitaines fameux étaient dits de Dobrota plutôt que Kotor. Il y a également des bijoux en filigrane d’argent, ceintures, boucles d’oreilles, peignes et épingles. Dans la salle voisine, des armes ; les fusils sont incrustés de nacre sur toute la longueur et brillent. D’autres sont décorés de filigrane de même que les pistolets, les fourreaux des sabres et les sabres eux-mêmes. L’étage du 19ème et 20ème est moins poétique, les bateaux yougoslaves modernes sont moins spectaculaires que la marine à voile. 1837 Arciduco Lodovico fait la transition entre vapeur et viole, en plus des voiles il a une roue à aube. Les portraits des capitaines sont nombreux, mais ce sont des photos plutôt que des tableaux. On voit des uniformes noirs et une curieuse collection d’enfants de douze ans qui représentaient la marine de Koro. Sur un vidéogramme on voit la danse des marins sur la place d’arme, farandole dansée uniquement par des hommes graves se tenant par des mouchoirs blancs.

l’église saint Triphon (2.5€) a un musée ecclésiastique que je parcours distraitement ; Un sarcophage est le vestige de l’ancienne église du 9ème siècle. L’église romane a été consacrée en 1166, elle porte encore des fresques du 14ème malgré les destructions du séisme de 1979. Le clocher détruit par un tremblement de terre a été reconstruit au 17ème avec la balustrade baroque qui relie les deux tours . Le baldaquin au dessus de l’autel est remarquable.

Les terrasses bondées et les prix très touristiques nous font renoncer au déjeuner au restaurant. Le long des murs se tient un très beau marché, on hésite entre figues et melon pour accompagner un excellent jambon. Déjeuner d’été léger sur le balcon après une baignade. je retrouve mon rythme méditerranéen avec une vraie sieste .

Après l’endroit de ma baignade sur la corniche de Dobrota la route remonte à Ljuta et Orohovac et s’éloigne du rivage. Au dessus de Perast nous découvrons les deux îles très photogéniques , l’île Saint Gorge et l’ile Madona dello Scarpello. C’est une véritable chasse photographique compliquée par le fait que le soleil de face se reflète sur la surface de la mer m’éblouit complètement ; j’appuie sur le déclencheur à l’aveugle.

Le village de Perast est piétonnier. Les gardiens du parking sont particulièrement agressifs même pour els porteurs de la carte « handicapé », l’un d’eux me braque un laser dans els yeux sous prétexte de « voir si j’ai bu ». Perast est charmant avec ses palais, ses églises, ses bateaux amis il y a foule. Difficile d’avancer même à pied entre les gitanes et leurs dentelles, les terrasses des restaurants (délicieuses senteurs de moules et poissons grillés), les groupes de touristes qui attendent les bateau qui les conduiront aux îles. Je n’ose pas m’attarder dans l’église en robe de plage ; pas question de visiter le musée. Nous retournons à l’endroit de ma baignade d’hier mais une femme nous interpelle en serbe(ou en monténégrin) c’est le parking de son hôtel, il faut bouger. Je vais donc nager un peu plus loin toujours le long des flotteurs

Deux énormes bateaux de croisière encombrent la baie et bouchent la vue. L’un d’eux est un véritable géant de plus de dix étages, l’autre norvégien est de taille plus raisonnable mais sa coque est bariolée de fort mauvais goût. Non seulement ils déversent une foule moutonnière, mais ils sont vraiment laids !
Comme toi j’ai horreur des ces gros bateaux qui gâchent les plus beaux paysages ou les détériorent (comme à Venise)
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@c laudialucia : à Venise c’est en plus dangereux pour les fondations des bâtiments!
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