CARNET DES CYCLADES – SIFNOS

La « jolie brise » a forci en « vent frais » qui soulève la mer blanchie d’écume dans la baie de Kamares. Les vagues avancent jusqu’aux parasols, les terrasses des restaurants sont submergées.
Nous espérons trouver une baie plus calme à Heronissos. J’y avais nagé dans une sorte de fjord s’enfonçant loin dans la terre, protégé par 2 caps faisant écran aux vents du nord comme du sud. Nous avions bien aimé la taverne bleue et le petit port de pêche ainsi que la route sauvage partant juste en bas de chez nous à Aghia Marina s’élevant dans une contrée sauvage où il y a seulement quelques monastères et églises coiffant les collines (environ 500 m d’altitude), le seul village Troullaki est formé de quelques maisons dispersées ;

Occasion de refaire les promenades 9 et 9A (topoguide Sifnos-trail ICI). Le sentier d’Aghios Nikolaosest caillouteux et non pas décoré à grand renfort de peinture blanche comme ceux qui desservent les autres églises. C’est que l’église est tournée face à la mer. Un escalier aux marches soulignées de blanc descend au débarcadère. C’est en bateau qu’on y arrive. Selon certaines traditions Saint Nicolas est le patron des marins, selon Wikipédia les saints orthodoxes comptent au moins 11 saint Nikolaos. Une chatte tricolore vient se frotter à mes jambes. Vit-elle seule à Aghios Nikolaos ? Peut être pas, son écuelle est pleine d’eau.

J’arrive à 11h30 à Heronissos, Dominique m’attend à la même taverne mais pas à la même table. Les vagues ont inondé la terrasse le long du quai. Seules quelques tables à l’entrée du restaurant sont utilisables. Encore faut-il ne rien poser sur le sol, les grosses vagues projettent de l’eau à l’intérieur du restaurant.. Il fait très frais (24°). Cette taverne ne propose pas de plats de viande ni de moussaka ou farcis, pas de sardine ni de petite friture bon marché, seulement des poissons au poids très chers. On pioche dans les entrées en en commandant plusieurs pour faire bonne mesure. Aubergines frites, haricots géants et feuilleté aux épinards. Encore une fois, nous sommes très déçues ; Alors que sur la table voisine arrivent des aubergines farcies appétissantes, les feuilletés ne datent pas de ce matin, ils sont ramollis et les haricots géants sortent d’une boîte. On paie le droit de s’asseoir dans un joli endroit, c’est tout ! Ce n’est pas la première fois que nous en faisons l’expérience.

Déçue du repas, déçue aussi de ne pas avoir pu me baigner, je cherche une promenade qui donnera un peu d’éclat à cette journée.
Le sentier N°7 qui monte à Aghios Simeon, perché sur la montagne, emprunte la route et la quitte au niveau de la décharge. Il descend sur Artemonas (406 km – 1h30) Topo-guide Sifnos-trail ICI.
Le sentier est cimenté, la proximité de la décharge est déplaisante à cause de l’odeur, et surtout aujourd’hui, le vent soulève des sacs de plastique. Je descends à allure soutenue pour fuir ce désagrément. Je descends ensuite un véritable escalier de marbre. Ceux qui l’ont construit n’on pas été bien loin pour chercher les dalles, mais il ne s’agit pas de blocs qui affleurent mais de véritables dalles tranchées et ajustées avec soin. En quel honneur ? Pour les dévotions à Saint Siméon ? Peut être était-ce le chemin des mineurs (les mines de fer sont à proximité). Je descends cet escalier d’honneur jusqu’au lit d’un ruisseau (à sec) et remonte par des marches des schiste jusqu’à un site énigmatique « 3 piges » (trois sources) . Un texte mentionne plusieurs dates de 1840 à 1976. Un puits profond. Le sentier monte encore par des marches, encadré par de jauts murs. Au sommet de la colline je découvre des églises dispersées dans les environs. A nouveau le chemin est dallé de marbre.

Artemonas ressemble à un labyrinthe de ruelles comme Apollonia. Je passe devant de très belles demeures néo-classiques entourées de jardins ; Artémonas semble très chic, aristocratique(?). La promenade se termine sur la Platéia, esplanade bordée de jolis cafés. Un moulin en ruine (mais avec des ailes)se tient à l’entrée. Trois sentiers de randonnées partent de là.
Nous rentrons vers 16h à Grand View, achetons les billets de bateau pour Kythnos, demain. Nous avons téléphoné à l’hôtel, tout est OK, il ne reste plus qu’à trouver une voiture.
Je termine par ma promenade dans l’eau le long de la plage et en profite pour faire ma BA écolo : je ramasse 2 sacs plastique dans l’écume.