FEUILLES ALLEMANDES

La crypte des Capucins à Vienne renferme les sépultures des Habsbourg depuis 1633.
François-Ferdinand Trotta, le narrateur, parent du héros de la Marche de Radetzky, est un jeune viennois d’origine slovène. A la veille de la grande Guerre, étudiant en droit, il passe sa vie dans les cafés de Vienne en compagnie joyeuse de jeunes aristocrates plutôt décadents. Un cousin provincial, Joseph Branco, paysan slovène dévoué à sa terre à la belle saison et marchand de marrons ambulant l’hiver, vient lui rendre visite. la simplicité et la cordialité de ce cousin le touche. Par son intermédiaire il fait connaissance avec Manès Reisiger, un cocher juif de Galicie.
« La quintessence de l’Autriche, on ne la découvre pas au centre de l’empire, mais à la périphérie. »
« La substance autrichienne est sans cesse nourrie, refaite par les pays de la Couronne. »
La Déclaration de Guerre met fin à l’insouciance viennoise. Trotta décide de se marier à la veille de son départ pour la guerre et choisit de se faire affecter au même régiment que Branco et Manès Reisiger près de la frontière russe dont il préfère l’amitié à celle de ses relations viennoises. Les trois amis seront prisonniers en Sibérie…
A la fin de la Guerre, Trotta retourne à Vienne chez sa mère et sa femme. Sa mère est inchangée. Elizabeth, sa femme s’est émancipée, elle mène une affaire d’Arts décoratifs (j’ai un peu pensé au Bauhaus) avec son amante Hongroise. Trotta est associé à l’entreprise d’Elizabeth qui le ruine. La maison aristocratique est transformée en une pension où s’installent les amis d’autrefois, tout aussi ruinés. Décadence.
Joseph Roth montre l’effondrement de l’Autriche mais il n’écrit pas un roman historique. Les fusillades de février 1934 et l’assassinat de Dollfuss ne sont qu’à peine évoqués : enterrement du fils révolutionnaire de Manès Reisiger . En revanche, l’Anschluss met le point final au roman viennois.
J’ai beaucoup aimé ce roman cosmopolite comme la Vienne de l’Empire, qui nous conduit jusqu’en Sibérie. Richesse des personnages et finesse de l’analyse.
Je l’ai lu il y a longtemps. Il mériterait une relecture.
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@Aifelle : certes, mais j’imagine que la liste de livres à lire doit être longue!
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J’ai lu un seul roman de Roth et je regrette de le connaître si mal. Faut que je trouve le temps de combler cette lacune. Ce que tu dis de ce roman fait très envie.
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@nathalie : ce n’est pas un livre très long, il se lit bien.
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j’ai visité cette crypte lors de mon séjour à Vienne, je note ce livre!
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@eimelle : tes souvenirs de voyage te parleront mais si la crypte a donné son titre, il ne s’y passe rien, qu’une nostalgie de l’Empire des Habsbourg disparu
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J’ai essayé de le lire il y a des années et il m’avait barbée !
Peut-être m’intéresserait-il aujourd’hui ? Mais, après ma vieille tentative de lecture, je n’en ai pas encore envie !
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