De Cagliari à Muravera en suivant le littoral

CARNET SARDE

Nous quittons le gîte situé dans un quartier excentré de Cagliari, part une rue déserte et un autopont. Nous sommes sorties de la ville sans la voir. Le GPS nous guide sur des voies rapides jusqu’aux Salines sans pouvoir s’arrêter. Les flamants roses sont bien là.

Les flamants roses dans les salines de Cagliari

A notre droite : la mer et la Plage du Poetto (rien à voir avec la poésie, mais avec un puits Pozzo). Une contre-allée double la voie rapide et permet de rejoindre les parkings. Une grosse piste cycliste et piétonne court le long de la plage et des établissements balnéaires. Une foule marche, court, pédale, tous âges confondus, lycéens en groupe, jeunes adultes en leggings et hauts moulants, retraitées en pantacourts des messieurs aussi. Chacun fait son sport matinal tandis que les restaurants de plage ouvrent et que sur le sable de nombreux parasols sont ouverts. Les établissements balnéaires n’ont pas encore déployé les ombrelloni ou étendu les lettini mais des cordelettes et piquets interdisent le passage sur le sable. Je marche dans l’eau, tiède. Certains se baignent. Personne ne nage. Des femmes marchent ou sautillent. La voiture est garée devant un bâtiment en ciment à étage avec de nombreuses portes : cabines de plage en quantité industrielle rappelant des cellules de prison.

Plage du Poetto

Direction Villasimius sur la route principale à travers Quartu Santa Elena. Les plages se succèdent. Pinèdes et condominiums qui barrent l’accès à la mer. Comme ils sont agaçants ces grillages et ces portails électroniques ! Lot de consolation : les murs de bougainvillées rose fuchsia ou violets, lauriers roses géants.

Is Morturius (quel nom !), un panneau signale un nuraghe. Demi-tour, retour en arrière, nouveau demi-tour. On ne le trouvera jamais.

On tournicote dans les petites rues pour trouver une plage pour me baigner. Je suis saisie par la diversité des sites : criques de sables, entassement des mates de posidonies (non ! ce ne sont pas des saletés mais les feuilles des prairies marines essentielles pour la biodiversité marine), calanques rocheuses minuscules.

Figuiers de barbarie

Avant Villasimius, nous avons quitté la route principale pour une route en corniche qui domine de très haut la mer turquoise. Les figuiers de barbarie sont fleuris, les grosses fleurs jaunes sur le bord des raquettes épineuses. De grosses graminées sèches se balancent. Un maquis touffu garnit la pente et de grosses boules de granite se détachent.  La mince pointe du Capo Carbonara barre le golfe. Les nombreux voiliers ont des voiles sombres. Nous arrivons vers midi à Villasimius nous ne trouvons pas l’Office de Tourisme qui a déménagé, la station balnéaire n’offre que peu de charme, des boutiques pour touristes bordent la rue principale.

La route littorale de Villasimius à Muravera

Pour trouver la route littorale SP 18, nous indiquons Sant Elmo au GPS (si on lui donne Muravera comme destination finale il nous renvoie sur la 4 voies SS125 var qui coupe par l’intérieur avec tunnels et ponts. La SP 18 est à moitié barrée, nous passons quand même. C’est une route spectaculaire jusqu’à Cala Sinzias. Le long de la route de Sant’Elmo à Costa Rei de nombreux lotissements, villages de vacances aux maisons jolies mais toutes pareilles et bien serrées, des campings et résidences se cachent dans la verdure. De curieux rochers granitiques forment des sommets pointus. Des fermes proposent à la vente du fromage et des œufs. A la sortie de Costa Rei, il faut encore ruser pour rester au bord de l’eau et se diriger vers le Capo Ferrato. Nous sommes en avance, nous prenons le temps d’emprunter tous les chemins qui mènent à une plage. Je trouve une merveilleuse plage de sable bien cachée avec une eau délicieusement transparente. Bêtement j’oublie de marquer le nom, nous la rechercherons plus tard et ne la retrouverons plus.

La route littorale se transforme en piste vers Capo Ferrato au pied du cap des marais, étangs et zones humides que nous passons sur de petits ponts étroits. Des vergers d’agrumes sont abrités par le cap. De hautes cannes des roseaux nous font une haute voûte. Nous avons l’impression de nous perdre dans cette luxuriance. Nous retrouvons la route goudronnée SP 125 avant San Priamo dont le clocher dépasse des maisons.

Avatar de Inconnu

Auteur : Miriam Panigel

professeur, voyageuse, blogueuse, et bien sûr grande lectrice

Laisser un commentaire