ESPAGNE
merci à Eva pour ce cadeau et à l’éditeur !
Un beau livre, beau papier, édition soignée, avec, en couverture la belle photographie de la file des paysannes récoltant le riz de l’Ebre (à y bien regarder il y a des hommes aussi). Une belle écriture libérant parfums et saveurs des fruits et de la cuisine de Pilar. Repas mijotés, ou pain à la tomate, pêche mûre ou grenade qui gicle…les odeurs de vase aussi, tout un monde de serpents, d’anguilles, de sang.
L’autre moitié du monde, est elle composée des femmes, ou des paysans? Ou est-ce tout simplement le mot d’amour d’Horacio pour Toya, l’autre moitié de son monde de ce combattant anarchiste dans la guerre d’Espagne?
Toya, tout juste sortie de l’enfance, vit librement dans le marais. Petite sauvage, elle ne va pas à l’école, trop jeune pour travailler la terre, elle chasse les grenouilles, ramasse les palourdes, et parfois aide Pilar, sa mère à la cuisine du Château. Cette insouciance de l’enfance contraste avec la misère qui enchaîne les paysans au dur travail des rizières, sous le joug des Ibanez. La Marquise Serena, impitoyable maîtresse des paysans, son mari, militaire qui ramène la troupe pour mater les velléités de révoltes, Carlos, le fils oisif, dégénéré, imbu de son droit de cuissage sur toutes les femmes à sa portée, élevant des chiens féroces.
Les femmes sont les premières victimes de leurs abus : Alejandra pendue au figuier. On devine facilement l’auteur du crime. Pilar qui se vide de son sang après un avortement. Ce deuxième décès déchaîne la colère des paysans : grève générale!
Le roman ne se déroule pas au Moyen Âge comme les Ibanez le croient encore, mais au début des années 30. Les idées républicaines, anarchistes ou communistes se sont répandues, des syndicats sont actifs, les travailleurs s’organisent avec la CNT, en Catalogne et à travers l’Espagne.se mettre en place les forces en présence dans la Guerre civile, les coups d’état des militaires avec la complicité de l’Eglise. On voit aussi les communautés anarchistes inventer un nouveau mode de vie, on devine les antagonismes avec les communistes.
L’enthousiasme et les premières victoires des combattants font place à la répression féroce. Même les nouveau-nés ne seront pas épargnés. Il faudra plusieurs décennies pour solder la vengeance de Toya qui vit avec ses fantômes.
Lu d’un trait, ou presque.
je l’avais noté, cela renforce mon envie!
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@eimelle : je te le recommande vivement!
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J’ai aimé ses trois précédents romans ; je lirai celui-ci aussi.
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@Aifelle : bonne lecture
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Elle est demain au Festival America il me semble, avec 1 soupçon d’hésitation.
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@maeve : tu y seras?
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Eva et moi sommes très heureux que le livre t’ait beaucoup plu !
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@Patrice : encore merci
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