première matinée anglo-normande : Saint Pierre-port et la route côtière

CARNET DE GUERNESEY

English breakfast

Le petit déjeuner de Fleur de jardin est pantagruélique : un œuf (au plat ou brouillé), bacon, une petite tomate chaude, une saucisse, une tranche de boudin (black pudding) ; au centre de la très grande assiette, une minuscule casserole avec des haricots à la sauce tomate. Sur un buffet on peut aussi se servir de yaourts, céréales, viennoiseries et salades de fruit. Déjà que le boudin était en trop !

Autour de Fleur du jardin c’est la campagne avec des fermes, des vaches normandes, des serres mais l’urbanisation ronge le paysage.

Toponymie

Nous avons fait confiance au GPS pour nous mener à la capitale : Saint Pierre Port. La toponymie est un poème, en guernysien qui est un ancien patois normand. L’hôtel n’est pas à Kingsmill comme l’annonçait Booking.com mais aux Grandes Moulins, nous empruntons la Ruette des Bergers. Une ruette est une route étroite destinée aux cyclistes et aux piétons qui sont prioritaires où la vitesse est limitée à 15 MpH. Nous passons au Champ du Roi (français dans le texte) puis par la Ruette des Brayes, la rue de la Charroterie, le Bordage. Plus on s’approche du port, plus on traverse des quartiers administratifs et commerciaux, et plus l’Anglais se substitue au Français : Market square, Fountain street, High street….

Un cottage

Dominique trouve une place de parking au port le long de la Marina Victoria, non loin de l’Office de Tourisme qui est logé dans un imposant bâtiment de pierre. L’accueil y est sympathique. L’employé répond de très bonne grâce à toutes mes questions. Pour aller à Sark, il cherche sur Internet les horaires des bateaux et des marées. Selon le coefficient de marée, il y a plus ou moins de marches sur un escalier de pierre. Dominique avait très envie de retourner sur la petite île sauvage sans voiture ni moteur, gardée par ses falaises, elle renonce à regret à cause des marches qui pourraient être glissantes. Je ressors du bureau avec une pile de documentation, une carte indispensable et un plan de la ville.

Etape suivante : se procurer du cash au distributeur (ATM). Les guichets de la Barclays,  sur HIgh Street bien  à l’abri, ne délivrent que des livres guernesiaises. Je ne prends que 100£, s’il m’en reste à la fin du séjour, elles seront inutilisables ailleurs qu’à Guernesey. Par ailleurs, il faut éviter l’utilisation de la Carte Bleue, la commission bancaire est élevée.

Il fait beau, la rue commerçante est fleurie, les boutiques pimpantes et les prix attractifs. A la boutique Millet (magasin de sport) il y a des chaussures de randonnée à 39£ (c’est donné). Les chiens sont les bienvenus, un bol d’eau et un bol de croquettes à leur disposition. Plus loin, jeans de belle qualité détaxés 55£ pour femmes, 65 £ pour hommes, promotions chez Marks & Spencer : tous les pulls à 39£ sans parler de la papeterie qui vend du matériel très raffiné avec des promotions pour la rentrée des classes. Je craque pour un carnet doublé de cuir. Je me promène dans les rues très pentues de Saint Pierre. Un panneau retient mon attention :

CES PREMISSES SONT TERRES A L’AMENDE

La note en anglais est plus explicite : Fine 50 £. Curieuse façon de formuler « interdit de stationner » !

Je suis perplexe : que veut donc dire « prémisse » aussi orthographié « prémises » ?

Je monte jusqu’aux clochers et tourelles qui dépassent des toits et qui m’avaient tant plu hier soir. Certaines appartiennent au Elizabeth College. Fondée en 1563 par Elizabeth 1ère, c’est une Public School qui accueille 750 étudiantes et étudiants. Des garçons sortent, en uniforme, costume bleu marine, chemise blanche et cravate à rayures, mal coiffés, la chemise tirebouchonnée ou flottante. J’entre dans une église méthodiste 19ème siècle, gothique parfait ! Ville en pente mais aérée avec des parcs et des jardins.

Saint Pierre Port

Nous quittons le port en suivant la route côtière vers le nord, passant à la sortie du port par des quartiers neufs, style contemporain, beaux balcons et bureaux. La Grève bay est une grande plage de galets. Un peu plus loin, une petite zone industrielle avec de hautes citerne, centre de traitement des ordures, cheminée d’usine étrange spiralée.  Juste après, le petit port de Saint Sampsons. à l’extrémité de la Grève, je trouve le sentier côtier pour une courte promenade parfumée aux Eléagnus en fleur – floraison très discrète de clochettes blanches minuscules mais très odorantes. Nous pique-niquons rapidement d’une tartine de rillettes sur le parking de la Marina Albert sous la statue du Prince Consort Albert curieusement vêtu de hauts de chausses crevés et d’un pourpoint élisabéthain (ou shakespearien). Pourquoi est-il ainsi attifé ?

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Auteur : Miriam Panigel

professeur, voyageuse, blogueuse, et bien sûr grande lectrice

4 réflexions sur « première matinée anglo-normande : Saint Pierre-port et la route côtière »

  1. Je ne suis allée qu’à Jersey et il y a longtemps. Guernesey a l’air assez différent. Avec le petit-déjeuner, je n’aurais plus besoin de manger pour le reste de la journée !

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