Paris 1874 – Inventer l’Impressionnisme – Orsay

PRINTEMPS DES ARTISTES

Exposition temporaire jusqu’au 14 juillet 2024

Claude Monet : vue du balcon du 35 Boulevard des Capucines

Anniversaire des 150 ans de l’Impressionnisme  avec la première exposition impressionniste

Chez Nadar,

35 bld des Capucines . Dès les années 1860, Monet, Bazille, Degas, Renoir, Pissarro et Sisley, souvent exclus des Salons officiels s’organisent pour une exposition indépendante. Leur projet verra le jour en 1874.

Peindre le Présent/Exposer par soi-même

Renoir : La Parisienne

200 œuvres sont accrochées sans jury ni marchands sur des murs tapissés de rouge. Deux grands Renoir nous accueillent : une grand danseuse et La Parisienne. 31 artistes exposent ici des œuvres très variées, grande peinture comme celles de Renoir, eaux fortes de Braquemond avec des portraits comme celui de Théophile Gautier, une amusante pie « Margot-la-critique » et une Locomotive d’après Turner qui m’a bien plu.

Braquemond locomotive

Je découvre des noms inconnus de moi : Ludovic Napoléon Lepic qui présente deux portraits de chiens, Antoine-Ferdinand Attendu

Le Salon de 1874

Camille Cabaillot-Lassalle :Le Salon de 1874 A l’arrière-plan les miniatures des tableaux sont peints par leurs auteurs

Dans le Salon officiel ouvert le 1er mai au Palais de L’Industrie et des Beaux Arts 2000 tableaux accrochés bord à bord ont été sélectionnés par un jury. Immenses tableaux historiques, religieux ou mythologiques…

Le Salon officiel

L’exposition d’Orsay imite cette présentation . L’Orientalisme est à la mode. J’ai bien aimé ce Poète copte d’Henriette Browne, moins la scène biblique E Lawrence Alma-Tadma égyptisante, et pas du tout La Scène de danse dans les rues de Tanger grimaçant et outrancier de Dehodencq. 

Henriette Browne ; poète copte

J’ai zappé les « grosses machines » et les peintures de guerre, énormes tableaux de bataille. Noté une critique de Zola (cela m’a bien rappelé L’Oeuvre

Marguerite – Marie Braquemond

Dans le Salon officiel, j’ai été étonnée par le nombre de femmes-artistes, Henriette Browne, la sculptrice Hélène Berthaux, et même Marie Braquemond avec sa Marguerite alors que son mari est au Salon Impressionniste. Bien sûr Berthe Morizot et Eva Gonzales

Eva Gonzales : Une soirée aux Italiens

Convergences

Certains artistes exposent dans les deux salons ; Lepic, De Nittis, Lépine,

De Nittis : Dans les blés

le tableau de De Nittis est tout à fait charmant mais le tableau de Manet, Le Chemin de Fer exposé à côté lui a « fait ombrage », on a moqué le Manet. le Bal à l’Opéra de Manet, lui, a été carrément refusé sans doute à cause du sujet : dans le foyer de l’Opéra les transactions entre les prostituées et leurs clients ont choqué le public bien-pensant. Mallarmé s’en est indigné dans un article. 

Edouard Manet : Le Bal à l’Opéra

La Vie moderne comme motif

Baudelaire en 1863 a fait de la modernité un composant du Beau. les impressionnistes ont peint la modernité. Le port du Havre Impression au soleil levant, bien sûr, mais aussi les scènes de champ de course de Degas. De très petites aquarelles de Boudin représentant la plage à Trouville m’ont beaucoup plu comme ses études de ciels et de nuages. Berthe Morizot a aussi peint ces petites scènes. 

Berthe Morizot cache-cache

L’Ecole de Plein  air

Cette section rassemble des tableaux que nous connaissons bien comme les Coquelicots de Monet, des Sisley, des Pissarro ravissants

Pissarro Gelée Blanche

j’ai choisi cette Gelée Blanche que je ne connaissais pas. Pour l’impressionnisme entre Orsay et Marmottant, nous les parisiens sommes gâtés. j’ai donc préféré illustrer mon billet avec des oeuvres moins connues quitte à oublier un peu les chefs-d’oeuvres.

Guillaumin – soleil couchant sur Ivry

Une bien belle exposition qui montre la naissance de l’Impressionnisme dans son contexte!

Et pour ceux qui en veulent encore plus il y a aussi l’Exposition Immersive mais elle est vraiment très chère et je ne sais pas si j’ai très envie de me  promener avec un casque de réalité virtuelle pendant 45 minutes. Ma dernière expérience a été désastreuse.

De Marseille à La Môle par le chemin des Crêtes et Carqueiranne

CARNET PROVENCAL/CÔTE D’AZUR

parc des Calanques – route des crêtes

routes des Crêtes de Cassis à la Ciotat – déjeuner à Carqueiranne – Bormes les Mimosas

Nous quittons vers 9h Marseille d’Est en Ouest par un long tunnel payant qui débouche dans le IX ème arrondissement vers Mazargues, Cabot, Le Redon. Nous passons sous l’énorme barre blanche de la copropriété La Rouvière à la Panouse que j’avais repérée du bateau du Château d’If. Le grand rectangle blanc tranchait sur le paysage et m’avait paru monstrueux. Elle a été érigée au début des années 60 pour héberger les rapatriés d’Algérie. Un peu plus loin, sur la route de Cassis je découvre Luminy et son campus. Nous entrons dans le Parc National des Calanques aux montagnes blanches arides. Les Calanques sont inaccessibles en voiture.

Cap Canaille et Cassis

Après Cassis, le Cap Canaille avec sa haute falaise se détache. On parvient très vite au sommet de la plus haute falaise de France (394 m) par des lacets serrés. De belvédères partent des sentiers dans la garrigue pour atteindre le rebord de la falaise. Vertigineux ! le romarin en fleur, les bruyères se détachent sur le bleu intense de la mer. Nous sommes passées, il y a une dizaine d’années par grand vent et Dominique avait été prise de vertige. Soit la route a été élargie, soit le temps magnifique a contribué à nous sécuriser. Après plusieurs arrêts nous avons trouvé le parcours trop rapide. Les grands pins pignons nous ont étonnées. Ils ont été plantés après un incendie en 1982. Spectaculaires aussi ces rochers, grottes, arches du côté-terre.

Nous voulions éviter l’autoroute et rester en bord de mer. Rapidement nous en avons assez de rouler dans les stations balnéaires entre feux rouge, ralentisseurs et passages-piétons nous rejoignons l’autoroute avant Bandol. Traversée en souterrain de Toulon.

Carqueiranne

Déjeuner sur le bord du port de Carqueiranne qui semble être un haut lieu de la pétanque. Côté port deux rectangles sablés entourés de planches formant des bancs. Deux hommes avec de la ficelle s’affairent à tracer les terrains, survient un troisième avec un cerceau. Au-dessus des rochers, un parc arboré est aussi dédié à la pétanque : « la Boule des pins penchés », au sol les rectangles sont très étroits et très longs délimités par des lignes blanches permanentes.

Bormes les Mimosas

Je n’ai pas emporté de documentation touristique pour le Var comptant sur celle des Offices de Tourisme. L’OT de Bormes-les-Mimosas est ouvert le samedi après-midi. Ce n’était pas vraiment une bonne idée. Ce week-end à Bormes-les-Mimosas, se déroule le Corso, la fête du Mimosa en pleine floraison. Le parking est très difficile.  Le village est occupé par diverses anima tions. Trois comédiens-danseurs costumés en jaune se trémoussent. Des ateliers sous des barnums occupent la place : peinture de bouquets de mimosa pour els enfants, pompons jaunes et divers travaux manuels avec de la laine jaune (enfants + dames âgées) . Un petit marché touristique propose des spécialités locales et du mimosa. A l’Office de Tourisme les hôtesses sont débordées. Je n’en tirerai rien de bien intéressant.

Courses au Leclerc de Cogolin, immense.

notre cabanon dans les vignes

Nous retrouvons avec grand plaisir notre « cabanon dans les vignes »Je ne me souvenais pas que la chambre était si jolie avec le linge en dentelle et les rideaux à volants brodés, couette assortie, la commode ancienne et les grandes photos de cerisiers blancs en fleur.

Dimanche nous retournons à La Londe-les-Maures sur le sentier côtier de l’Argentière à Cabasson (en face de Brégançon). Sentier spectaculaire, magnifique, mais un peu trop fréquenté le dimanche matin. On y reviendra en semaine !

Marseille, porte du Sud – Albert Londres

LIRE POUR MARSEILLE

Affiche de l’exposition coloniale de 1906

« Écoutez, c’est moi, le port de Marseille, qui vous parle. Je suis le plus merveilleux kaléidoscope des côtes. Voici
les coupées de mes bateaux. Gravissez-les. Je vous ferai voir toutes les couleurs de la lumière ; comment le
soleil se lève et comment il se couche en des endroits lointains. Vous contemplerez de nouveaux signes dans le ciel et de nouveaux fruits sur la terre. Montez ! Montez ! Je vous emmènerai de race en race. Vous verrez tous les Orients—le proche, le grand, l’extrême.[…] Je vous ferai voir des oiseaux qui plongent et des poissons qui volent.

Embarque-toi ! Embarque-toi ! »

 Albert Londres est le père du journalisme d’investigation. Grand voyageur, il s’est embarqué de Marseille pour ses  voyages lointains en Asie, Inde, Chine et Japon…  Eté 1926,  après l’Exposition Coloniale de 1922 Albert Londres écrit une série de reportages réunis dans ce livre qu’il dédie au Gardien du phare du Planier.

 

« En résumé, une porte monumentale, où passeraient, flux et reflux, les cent visages du vaste monde. Passer ! Le mot convient à la ville. On va à Lyon, à Nice. On « passe » à Marseille.

Il y a les sédentaires de Marseille et puis le flot des nomades qui va de la gare au port ou du port à la gare. Si vous ne faites partie ni des sédentaires ni du flot vous n’êtes plus rien. Vous êtes le badaud. Vous gênez la circulation. »

Pour Albert Londres, Marseille est avant tout un port où entrent et sortent personnes et marchandises et ceci depuis 2500 ans avec l’arrivée des Phocéens. Entrée des marchandises coloniales, sortie des colons qui partent peupler l’Algérie ou l’Indochine. Et inversement arrivée des marins en transit vers les ports du monde entier et qui se rencontrent autour d’un verre avant de repartir. Arrivée aussi des émigrants s’installent . En 1926 Marseille est italienne, grecque et arménienne…

« Marseille était bien dans un département qui s’appelait les Bouches-du-Rhône. J’ai fermé la géographie. Le lendemain, je l’ouvris de nouveau. Marseille était dans les Bouches-du-Rhône, cependant les Bouches-du-Rhône devaient être en Italie. Eh bien ! Non, ce département était en France. Je repris courage et, comme nous étions au matin de cette journée d’expérience, je sonnai la femme de chambre. Elle arriva. C’était une Italienne. « Alors,
lui dis-je envoyez-moi le valet. » C’était un Italien. « Faites monter le sommelier ! » Il était italien ! J’empoignai mon chapeau, ma canne, mon pardessus. Je sortis de ma chambre. J’appelai l’ascenseur. Le garçon de l’ascenseur lisait Il secolo ! Je brûlai le hall jusqu’à la porte. Là, je m’adressai au portier et j’eus comme un espoir : le portier était anglais… »

Même si le propos est connu, le livre est original par le ton amusant. Lecture jubilatoire.

J’aurais pu choisir pour illustrer ce billet des conversations de  bistro, rencontres de commerçants qui se donnent rendez-vous après avoir fait le tour de la planète. Chaque chapitre, chaque annecdote

Quel conteur!

Le Docteur Pascal – Emile Zola –

LES ROUGON-MACQUART (t. 20) – LECTURE COMMUNE

Pasteur 1886 – Edelfelt

Ce volume termine le cycle des Rougon-Macquart à Plassans là  il avait commencé 25 ans plus tôt.

Pascal, le troisième fils de Félicité, le seul qui ne soit pas monté à Paris faire fortune comme Eugène, le ministre de Napoléon III ou Aristide – Saccard, l’homme d’affaires.  Médecin des pauvres mais dans le livre, il a presque cessé d’exercer et se consacre à la recherche médicale. Il cherche à fabriquer avec des cervelles de mouton, une sorte de panacée qu’il injecte à ses patients pour leur donner des forces. Son remède est-il au point? La visite du médecin et ses injections semble avoir des effets miraculeux. Effet placebo? Il s’avère qu’il injecte de l’eau pure.

« Ce qui avait amené le docteur Pascal à s’occuper spécialement des lois de l’hérédité, c’était, au début, des
travaux sur la gestation. […]mettant surtout en observation sa propre famille, qui était devenue son principal champ d’expérience, »

« Il avait, pour sa famille, d’abord dressé un arbre logiquement déduit, où les parts d’influence, de génération en génération, se distribuaient moitié par moitié, la part du père et la part de la mère. »

Son second axe de recherche s’oriente sur l’hérédité et comme Zola il dresse un arbre généalogique de la famille élargie des Rougon-Macquart assorti de fiches décrivant les caractères de chacun et la transmission possible des tares de la famille : alcoolisme, folie, ou débilité. Les Rougon-Macquart semblent assez nombreux pour fournir un bon échantillonnage. 

Le docteur Pascal a recueilli Clotilde , sa nièce, la fille d’Aristide Saccard qui l’appelle « Maître » et qui l’adore. Evidemment, ils vont tomber amoureux. Mais comme cette liaison presque incestueuse pourrait choquer, Pascal attendra que Clotilde ait 25 ans. Il est rempli de scrupules et renoncera à elle quand il sera ruiné pour qu’elle mène une vie plus confortable auprès de son frère Maxime dont on a fait connaissance dans La Curée. Les histoires d’amour chastes et pures ne sont pas ce que j’ai préféré dans la Série des Rougon-Macquart. Il me semble que Zola excelle dans la méchanceté et le vice et qu’il s’affadit dans la vertu. 

Nous retrouvons de nombreux protagonistes de la saga : l’ancêtre, Adelaïde, centenaire vit toujours dans l’asile des Tulettes. Mutique et desséchée, la folie l’a quittée. Antoine, l’alcoolique s’est aussi assagi, il a sa ferme des Tulettes et coule une vieillesse sereine. Félicité,  toujours aussi manipulatrice,  détient le pouvoir sur la famille. Elle craint que les recherches généalogiques de Pascal ne s’ébruitent et qu’elles ne jettent l’opprobre sur la famille. Pascal, le scientifique libre-penseur est en contradiction avec les convictions catholiques qu’elle professe.

« Veux-tu que je te dise mon Credo, à moi, puisque tu m’accuses de ne pas vouloir du tien… Je crois que l’avenir de l’humanité est dans le progrès de la raison par la science. Je crois que la poursuite de la vérité par la science est l’idéal divin que l’homme doit se proposer. Je crois que tout est illusion et vanité, en dehors du trésor des vérités lentement acquises et qui ne se perdront jamais plus. Je crois que la somme de ces vérités, augmentées toujours, finira par donner à l’homme un pouvoir incalculable, et la sérénité, sinon le bonheur… Oui, je crois au triomphe final de la vie. »

Cependant le personnage de savant positiviste, libre-penseur, apparait un peu faible. Dans Germinal, La Terre, la Bête Humaine, L’Argent, et d’autres… Zola livre une analyse fouillée du milieu dans lequel évoluent les personnages, tandis que Pascal dans son laboratoire est plutôt désincarné. Zola avait il eu connaissances des recherches de Mendel à Brno? Des recherches de Pasteur? La première vaccination contre la rage a eu lieu en 1885, le Docteur Pascal a été publié en 1893

D’autres personnages sont évoqués comme l’abbé Mouret et le Paradou. Maxime avec sa jeunesse dissolue est presque un vieillard alors qu’il n’a pas la quarantaine. Son fils illégitime,  Charles beau comme un ange, est complètement dégénéré. On le confie à la garde d’Antoine et même d’Adelaïde….

Quatre générations de Rougon-Macquart peuplent ce dernier livre, consignés dans l‘arbre généalogique qui est la pièce-maîtresse de l’intrigue. Si l’analyse politique et sociale du Second Empire s’achève avec la Débâcle qui aurait pu être la conclusion de l’histoire. Le docteur Pascal en est plutôt un épilogue ou un post-scriptum. 

C’est une lecture commune donc CLIC sur le lien

Un peintre et son marchand Amedeo Modigliani à l’Orangerie

EXPOSITION TEMPORAIRE Jusqu’au 15 janvier 2024

Paul Guillaume

Arrivé à Paris en 1906, Amedeo Modigliani rencontre Paul Guillaume en 1914 par l’intermédiaire de Max Jacob. la première salle est consacrée au marchand avec Trois grands portraits de Paul Guillaume ornent els cimaises. Il faut dire que Paul Guillaume est chez lui à l’Orangerie. Sa collection est voisine des salles d’expositions temporaires. 

Tête en marbre de Carrare

Modigliani peintre renommé était aussi sculpteur.(1911 à 1913) Comme Picasso, Apollinaire Picasso…, la découverte de la sculpture africaine et des masques exerce une fascination sur les plasticiens. La stylisation des visages rappelle les masques . Face aux têtes sculptées et aux masques africains on a accroché une série de portraits peints en 1915 : l’Enfant Gras, Lela de Valence (presque cubique) La Femme au ruban de velours

la Femme au ruban de velours

La troisième salle : Milieu Parisien et affinités artistiques et littéraires

la Belle irlandaise

on trouve les portraits de Max Jacob, de Kisling, des portraits de femmes comme la Belle irlandaise mais aussi ceux d’inconnus plus modestes comme l’épicière, le jeune apprenti, une petite fille. 

le jeune apprenti

Sur les murs de la dernière salle, on projette le décor des appartements de Paul Guillaume.

Le parcours se termine ainsi, un peu en queue de poisson. J’en aimerais encore! C’est facile parce que la Collection Paul Guillaume est à l’Orangerie. Je peux donc contempler les Derain, Douanier Rousseau, Picasso, Utrillo…. qui comblent mon envie de peinture. 

 

vers la Pointe de Barfleur : Coutances, Saint Vaast la Hougue, Barfleur

BALADE NORMANDE

le Port de Barfleur

Traversée du Cotentin, du Sud-Ouest au Nord-Est par Coutances et Valognes (environ 110 km aller)

Jusqu’à Coutances, la route est une 2×2 voies très roulante dans une campagne boisée très verte. Les villages aux sévères maisons de pierre présente un homogénéité architecturale étonnante. Peu de constructions contemporaines défigurent l’ensemble. Seule concession au XXIème siècle : les ronds-points.

Cathédrale de Coutances : transept

La Cathédrale de Coutances se voit de loin, perchée sur sa colline. Y accéder en voiture est un peu compliqué. Il faut tourner autour de la vieille ville avant d’arriver sur la grande place située entre la Mairie et le parvis de la Cathédrale qui est aussi la Place du Marché. La Cathédrale est impressionnante. Elle peut se visiter guidée ou individuellement avec un audioguide (après 10h du matin). Je me contente d’une courte visite dans la haute nef très lumineuse, prodige du gothique en Normandie. Après avoir admiré piliers et arcades d’une hauteur vertigineuse et d’une grande finesse, je découvre les vitraux anciens très colorés.

Coutances vitrail

Selon le Guide Vert, Geoffroy de Montbray acheva la nef en 1056 grâce à la générosité des fils de Tancrède de Hauteville, les conquérants de la Sicile et des Pouilles. Non loin d’ici : le Château de Hauteville-la Guichard loge le musée Tancrède. Ce nom de La Guichard me rappelle le petit port grec de Fiscardo à Céphalonie qui doit son nom justement à un des fils de Tancrède né à La Guichard.

Le ciel est barré de gris puis la route de Valognes entre en plein brouillard. Le Château de Gratot n’est pas loin mais invisible de la route. L’Abbaye de Lessay, en bordure de route, mérite la visite mais nous n’avons pas le temps. Nous traversons Valognes : l’hôpital occupe un véritable château. Les hôtels qui bordent la rue principale sont construits avec un soin particulier et de belles pierres de taille claires qui contrastent avec le style des maisons de la Manche que nous avons vu, petits moellons de schiste gris rosé. La ville est très fleurie, les rondpoints débordent de dahlias, géraniums et œillets d’Inde.

Saint Vaast-la-Hougue

port de Saint Vaast et île TAtihou

A la sortie de Valognes, il reste encore 7 km pour arriver à la côte à Quettehou qui touche Saint Vaast-la-Hougue que nous découvrons sous un ciel gris et bas qui nous étonne en ce mois d’Août de canicule sur le reste de la France. Le guide Vert conseille d’abord la visite du port. Déception, la plaisance a chassé les bateaux de pêche : une forêt de mâts qui se balancent. Nous continuons la route et arrivons à l’abri de remblais herbus bien verts, protection contre les vagues submersives, mais pas de vue ! Demi-tour. A l’autre extrémité du port, derrière un petit chantier naval où sont réparés de beaux bateaux de bois. Derrière, la Chapelle des Marins, vestige de l’église du Xième siècle : portail roman et des modillons sous la corniche. A l’intérieur les murs sont couverts de plaques gravées aux noms des marins morts en mer. A côté une plateforme surélevée permet de découvrir la jetée conduisant au phare à l’entrée du port et plus loin l’Île Tatihou qu’on pourrait rejoindre à pied à marée basse. Comme la mer est haute, une curieuse embarcation amphibie, bateau à roue, bleue et blanche fait la navette pour emporter les touristes.

Symétrique au fort de l’Île Tatihou, le fort de la Hougue est construit par Vauban sur la presqu’île de la Hougue au bout de la Grande Plage. Construites après la bataille de la Hougue (1692 défaite de Tourville.) en 1695.

Saint Vaast la Hougue

Nous assistons à un curieux ballet à la sortie du port, course entre les gros bateaux de pêche lourds et colorés et une flottille de petits bateaux blancs à moteur qui suivent les grands puis les dépassent. Les petits partent-ils à la pêche ou sont-ils des plaisanciers suiveurs ? Ces embarcations ont attendu la marée et sortent tous en même temps. Le long de la jetée un gros bateau a le pont couvert de caisse plastiques contenant des bulots. Je surprends une conversation ; le bulot n’aime pas l’eau chaude, le réchauffement de l’océan leur sera-t-il fatal ? Chez les poissonniers les prix des mollusques ont grimpé en flèche, maintenant le bulot est devenu un produit de luxe.

Saint Vaast la Hougue : fort de la Hougue

Parcourant la digue au-dessus de la Grande Plage qu’on ne voit pas à marée haute j’arrive à la Hougue (1.5 km) . De l’autre côté de la digue, il y a de l’eau calme comme celle d’un lac et plein d’oiseaux. La visite du Fort de la Hougue est fléchée. Fermée le matin, visite possible l’après-midi. Je me contente de faire le tour des remparts sur un bon chemin à l’abri d’épineux, ronces et prunelliers qui forment un tunnel. Ce sentier est d’abord très confortable et je ne comprends pas les avertissements l’interdisant aux poussettes. Je le comprendrai quand le cheminement sera au sommet d’une muraille large de 50 cm sans aucun garde-fou se prolonge au-dessus de l’eau ; la dame devant moi est bloquée et a le vertige. La balade sur l’eau est facile mais impressionnante. Heureusement tout le monde le suit tranquillement amis que se passerait-il si un touriste indiscipliné arrivait à notre rencontre : un peu étroit pour se croiser.

Etroit passage entre deux eaux

Pour le pique-nique nous trouvons un emplacement « avec vue » après Réville sur la route de Barfleur en suivant la côte au-dessus de la petite anse de Landemer. Les maisons de pierre sont fleuries et pittoresques. Des marches descendent à l’anse. Quelques algues brunes n’empêchent pas un homme de nager. Après la salade de pommes-de-terre/anchois, j’hésite à me baigner. Le ciel s’est dégagé, je me laisse tenter et suis bien récompensée. Dans la crique, l’eau est lisse, même pas une ride. Un peu fraîche, mais nager réchauffe. Un vrai bonheur.

Barfleur

Barfleur église saint Nicolas

Barfleur est un tout petit port de pêche et pratiquement pas de plaisanciers. Curieuse, je regarde sur les ponts les chargements de bateaux : l’un d’eux croule sous les caisses d’araignées ; certaines sont énormes.

L’église Saint Nicolas (17ème siècle) semble fortifiée avec sa tour carrée trapue ; pas vraiment un clocher. Si on en fait le tour on découvre la mer. La rue principale est bordée de maisons de pierre, fleuries décorées par un céramiste qui a émaillé les plaques des rues et les numéros des maisons, fabriqué d’amusants oiseaux vernissés posés sur les toits. La promenade devient un jeu à la recherche de ces éléments du décor. Heureusement les boutiques de souvenirs ont oublié de s’installer et le village reste authentique.

A l’horizon on devine le très mince et très haut phare de Gatteville : 12 étages, 365 marches, un défi pour les touristes. Il marque la Pointe de Barfleur. Nous voici arrivées à la Pointe Nord du Cotentin.

La côte Nord du Val de Saire qui arrive à Cherbourg est recommandée par le Guide Vert. L’heure tourne et il nous faut penser au retour. Je sélectionne le minuscule Port Pignot et le Cap Levi et son phare qui ne sont distants que de 25 minutes à pied sur le sentier côtier (très fréquenté).

Mai 67 – Thomas Cantaloube – Série noire Gallimard

GUADELOUPE 

 

« Ce n’est pas un affrontement entre flics et grévistes qui dégénère, c’est quelque chose qui remonte des tréfonds de notre histoire. Les gens sur la place de la Victoire ont complètement oublié les demandes d’augmentation. Ils se battent maintenant contre l’injustice, contre ce qu’ont subi leurs parents, leurs grands-parents et toutes les générations avant. Les policiers en face, eux, tout ce qu’ils voient, ce sont des Noirs qu’il faut remettre à leur
place ! »

[…]

Le 27 mai, c’est la date anniversaire de l’abolition de l’esclavage en 1848,

Qui connaît le massacre du 26 au 28 mai 1967 sur la Place de la  Victoire à Pointe-à-Pitre?

Au cours de notre visite en touktouk de Pointe-à-Pitre, Baptiste, notre guide a immobilisé le touktouk pour nous montrer la fresque et nous conter cet épisode tragique de l’histoire de la Guadeloupe.

Le livre de Cantaloube tente de nous éclairer sur cet épisode oublié de l’histoire récente. Oublié ou occulté? Le décompte des victimes n’a même pas été établi, 8 morts, officiellement, une centaine, avance Christiane Taubira, peut-être davantage. Sans compter les arrestations, et l’emprisonnement en Métropole de syndicalistes et militants et même de personnes n’ayant pas pris part aux manifestations.

Ce n’est pas un livre d’histoire, mais une fiction.  l’auteur est toutefois très bien documenté et livre ses sources.

Trois personnages principaux interviennent : un journaliste ancien flic, un barbouze émargeant aussi bien à la CIA que dans les officines parisiennes d’ultra droite, un ancien truand corse, marseillais, spécialiste des convois de drogue, reconverti skipper transatlantique pour les yachts de luxe. Tous trois connaissent les coups tordus, le maniement des armes, savent donner des coups (et les encaisser). Nous allons suivre les aventures de ces tristes sires en Guadeloupe d’abord, puis à Paris avec combats de rue et barricades de Mai 68. Une France qui s’ennuie comme on l’a dit à la télé? Peut être que la Guadeloupe n’est pas tout à fait la France? En tout cas l’Etat de Droit n’y règne pas vraiment.

Loi du genre, le roman sera bien arrosé de rhum et d’hémoglobine. Ce n’est pas vraiment ma tasse de thé. Je me serais passée des vengeances personnelles. Mais l’aspect trouble de cette période, les personnages comme Foccart, les dessous pas très propres de la France sous De Gaulle sont très bien évoqués.

Juvisy-sur-Orge avec le Voyage Métropolitain

GRAND PARIS

La Gare de Juvisy-sur-Orge

Notre Voyage commence par un pique-nique à bord de la péniche l’Alternat amarrée sur la Seine à quelques encâblures du Pont de Juvisy . Eric, le batelier nous fait le, s honneurs de sa péniche, ou plutôt de ses deux embarcations. La plus grande, la plus ancienne aussi, 1936 est aménagée avec parquet, scène, bar comme un espace festif. Elle a échappé à la réquisition allemande qui a tronqué nombreuses péniches en vue d’un éventuel débarquement sur les côtes anglaises. C’est un gros gabarit autrefois chargeait du sable, gravier ou du blé. Eric nous fait prendre conscience de l’enjeu écologique du transport fluvial dramatiquement négligé en France. Une seule barge peut emporter le chargement de nombreux camions, avec l’équivalent du moteur d’un seul petit camion. De plus, les particules d’usure des pneus n’existent bien sûr pas sur un bateau! 

Sur la Seine : la péniche Alternat et le pont de Juvisy

L’Alternat m’a d’abord suggéré des politiques alternatives. En effet l’Alternat s’inscrit dans un mouvement de la Paix. Eric nous a invités à réfléchir à ce concept. Il est engagé dans des actions pédagogiques avec les écoles et collèges de Juvisy et Corbeil. Une belle exposition sur le thème de l’eau se trouve étalée dans la cale. Eric emmène les écoliers en croisières sur la Seine. Croisière qui peut durer plusieurs jours puisque la péniche est équipée de cabines, douches, cuisine. Dernièrement ils ont navigué jusqu’à Rouen. 

Avant qu’on quitte la péniche Eric a attiré notre attention sur un projet de mobilité fluviale RIVERCAT  : le projet MonBeauBateau pour l’Île de France : une navette de 100 passager qui desservirait l’Île de France de Soisy sur Seine à Saint Denis . C’est un projet coopératif qu’on peut soutenir. Il me rappelle la navette Voguéo qui reliait Maisons Alfort à Austerlitz et que j’avais plaisir à utiliser puis qui a disparu brusquement.

l’horloge de la gare de Juvisy a survécu au bombardement mais pas à la modernisation elle émerge d’une passerelle moderne

Juvisy-sur-Orge fut un temps la plus grande gare ferroviaire du monde : la ligne allant de la Gare d’Orsay, puis Austerlitz à Orléans et la ligne PLM partant de la Gare de Lyon y convergeaient. En plus des Grandes Lignes, les RER C et le RER D  s’y retrouvent. Le 18 avril 1944, Juvisy a payé très cher cette célébrité : le bombardement britannique a détruit non seulement les installations ferroviaires utilisées par les Allemands mais aussi tout le centre ville fut rasé avec 392 victimes. 

La reconstruction de la ville qui a suivi les destructions est particulièrement intéressante : les pavillons en meulières furent reconstruits presque à l’identique, un œil exercé remarque cependant que la meulière est utilisée seulement en parement sur le béton, les encadrements des fenêtres en relief sont des cadres préfabriqués. Les garages montrent l’importance de la voiture individuelle dans une vie « à l’américaine » . Certains ont eu la chance de voir leur pavillon reconstruit, d’autres furent relogés dans des petits immeubles collectifs toujours en meulière. On élargit aussi les rues en bordant certaines d’arbres d’alignement.

Dans le Centre-ville, l’actuelle Halle de marché, conçue par les architectes Ohnenwald, Aubert et Valdin, bâtiment remarquable, est actuellement classé. Un grand centre culturel est attenant au Marché mais il a été rénové avec façade en verre qui tranche avec la halle de béton.

L’Orge à Juvisy ici canalisée

Juvisy-sur-Orge est bien sûr irriguée par cette rivière de 54 km qui prend sa source  on loin de Rambouillet, traverse les Yvelines et l’Essonne. L’Orge est partiellement couverte dans le centre-ville mais elle est aussi canalisée et offre une belle promenade. 

Le centre-ville et la Gare se trouvent le long de la Seine bordé par un coteau bien raide, rebord du plateau de la Beauce. Autrefois, des vignes étaient cultivées à flanc de coteau, remplacée après le phylloxera par des arbres fruitiers. Il reste encore des espaces couverts d’une végétation sauvage, arbres, buissons et lianes. Nous empruntons un sentier au dessus de la rivière et au hasard de la promenade découvrons une jolie source : bassin arrondi au rebord de pierre contenant une eau très transparente. A Athis-Mons, la commune voisine on nous avait aussi parlé de sources.

Une source cachée dans la& végétation du côteau

Un château gardait la ville, lieu stratégique où embarquait le blé de la Beauce, seul pont sur la Seine jusqu’à Paris. De ce château dominant la vallée de la Seine, il reste un beau parc. Juvisy fut (dit-on) pressentie pour la construction d’un royal à la place de Versailles. Le parc aurait peut-être été dessiné par Lenôtre.  Il reste une splendide terrasse avec une vue dégagée sur la forêt de Senart de l’autre côté de la Seine. Un joli bassin agrémenté de grottes en rocaille nous sert d’abri pendant l’averse. A l’occasion le groupe dérange un couple de petits amoureux. Joli endroit pour un flirt!

Le parc a été loti au fil du temps,  les perspectives ont été tronquées mais il reste de jolis coins comme ces fontaines que nous découvrons à la nuit tombante. Elles ont été déplacées et se trouvaient autrefois  sur le pont sur l’Orge.

les belles fontaines qui ornaient le pont à la tombée de la nuit

Des fontaines sur un pont? Etrange, pas tant que cela si on pense que le Roi Soleil le franchissait avec son carrosse et la Cour en route vers Fontainebleau. Approximativement, la RN 7 (la Route du Soleil) suit une Voie Romaine vers Sens, Lyon…Rome? A Juvisy, le dénivelé était important et peu confortable pour les équipages royaux, on inventa alors une déviation avec une grande courbe pour obtenir une pente douce.

l’Observatoire Camille Flammarion

Sous la nuit nous montons sur la RN 7 pour découvrir l’Observatoire de Camille Flammarion (1842-1925) . En son honneur un astéroïde a été nommé  (605) Juvisia clic

Sur la nationale on peut encore voir la pyramide de Cassini (1742)  qui a servi à mesurer le méridien de la Terre par triangulation avec celle de Villejuif. le cinéma Eden a disparu.  La fin de la randonnée est sous le signe des étoiles avec la projection du fillm Gagarine clic que j’ai déjà vu et beaucoup apprécié : destruction de la Cité Gagarine à Ivry vue par un jeune passionné par les étoiles.

A la gare panique totale : les tableaux des départs sont en panne tous rouge, quel quai? quel train? la foule court en tous sens. Des trains sont supprimés mais en l’absence de panneaux personne ne sait lesquels. Sur le quai 51 il faut pousser pour entrer dans le wagon, deux dames avec des poussettes renoncent juste devant moi et les portes se ferment. Sur le quai 49 des jeunes en gilet rouge dissuadent les voyageurs et les renvoient sur le 51 bondé attente 22 minutes, je retourne sur le 49, le train est là, vide, départ dans 3 minutes. Partira-t-il? Et bien oui contre toute attente.

 

 

Rosa Bonheur à Orsay

Exposition temporaire jusqu’au 15.01.2023

Rosa Bonheur dans son atelier

Depuis notre visite au Château de By j’attendais avec impatience cette exposition. Un billet d’un blog que je suis avec beaucoup d’intérêt m’avait un peu irritée : avec condescendance le blogueur comparait les peintures de Rosa Bonheur aux illustrations des anciens calendriers des Postes. J’étais donc pressée de voir les tableaux de Rosa Bonheur dont je n’avais vu que des photos ou des copie. 

labourage

j’ai aimé l’attention que Rosa Bonheur accordait aux animaux et au monde rural : charbonniers, laboureurs, bergers, marchands de bestiaux. le monde rural est décrit avec minutie et exactitude. Même si parfois les couleurs font un peu « chromos » (surtout dans les barques d’Ecosse).

Berger des Highlands

Le tableau qui l’a rendu célèbre en France, à Londres et en Amérique : le Marché aux chevaux exposé à New York n’a pas fait le voyage mais la copie londonienne si, toute une salle montre les différentes gravures, études pour ce chef d’œuvre

le marché aux chevaux

je ne vois aucune « miévrerie » dans la course musclée des percherons ni dans les attitudes des maquignons

course des chevaux sauvages fuyant l’incendie

Le tableau américain des chevaux sauvages est le contrepoint du précédent : impression de liberté de ces animaux sauvages.

Cerfs dans la brume

les cerfs de la forêt de Fontainebleau sont aussi peints dans toute leur majesté comme ces bisons menacés par les « blancs usurpateurs »

Bisons

La personnalité de Rosa Bonheur transcende  son talent de peintre. Même si la peinture animalière n’est pas à la mode, sa figure de femme libre, défenseure des animaux, des Indiens, qui a adopté le pantalon quand les femmes n’y avaient pas droit, qui a vécu au grand jour avec une femme toute sa vie, en font une icone très moderne. En passant lire le petit livre  de la collection féministe la petite ixe.

A la plage : Saint Aubin, Veules les roses, Sainte Marguerite

BALADE NORMANDE- PAYS DE CAUX 2022

Lever de soleil sur Quiberville

Réveil brumeux. Des écharpes noient le marais et les étangs de la Saâne. Mer et ciel se confondent en un bleu très doux. Je ne distingue pas l’horizon.

Au programme : le village de Veules-les-roses et le plus petit fleuve de France avec ses cressonnières.

Saint Aubin : bâteau de pêche

En chemin, nous nous arrêtons à Saint Aubin où, comme à Quiberville et Pourville, une haute digue barre la vue. Sur la digue les cabines de plage, ici sont multicolores pastels, rose jaune poussin ou bleu clair. Les propriétaires ont donné des noms et les ont personnalisées par des fresques et des dessins naïfs. La marée est basse, l’estran est dégagé, la plage de sable parait immense. Dans l’eau, au loin des silhouettes poussent des filets à crevettes, d’autres font du longe-côte. Après avoir passé en sandales le cordon de galets je me déchausse et marche sur le sable mouillé parfois vaseux et me dirige vers la falaise où des épis semblent bien rouillés et délabrés. Des rochers arrêtent ma progression. Ils sont bas, hérissés de silex coupants ou forés de trous de pholades, couverts d’algues glissantes. Avec des bottes et un seau, j’aurais pu faire une belle pêche !

la plage de Saint Aubin à marée basse

Je me rapproche de l’eau et marche à la limite de la vague dans la direction opposée (vers Veules-les-Roses) où m’attend encore des affleurements de ces rochers pointus.

Pendant que j’arpentais la plage Dominique s’est installée sur la plate-forme où le poissonnier a son étal : directement du bateau de pêche à la vente ! le bateau est encore là. Les pêcheurs tirent leurs filets pour les ranger. La coque est en métal brillant, à bord des piquets portent des drapeaux oranges. Un tracteur va tirer le bateau et le conduire à l’eau. J’assiste à son départ entouré d’un vol de goéland qui l’accompagnent jusqu’au large.

Dominique a acheté deux petites soles qu’on conservera dans la glacière. Il y avait aussi des roussettes (avec la tête on reconnait bien els petits requins), des moules, des crabes et araignées mais pas de bulots qui sont trop chers aujourd’hui.

Veules-les -Roses

Veules les roses : le plus petit fleuve de France

Veules-les -Roses est un village ravissant aux petites rues étroites avec de nombreux restaurants, très touristique aussi ! Pour préserver le calme et le charme du village, on canalise les voitures dans de grands parkings sur le plateau à l’extérieur du village (parking du Canon et Parking de la Falaise). Le bourg n’est pas interdit à la circulation mais il est impossible de se garer (30 minutes seulement quand on trouve une place). Il faut donc avoir de bonnes jambes pour visiter Veules-les-roses et faire la jolie promenade le long du plus petit fleuve de France (un peu plus d’un kilomètre). Les restaurants sont concentrés à l’intérieur du village près de l’église les terrasses dans des   recoins et des placettes ou à l’intérieur. Certains sont hors de prix. Il y a bien une brasserie sur le front de mer mais la : touristes sortis d’un car. Le déjeuner en bord de mer à Veules, c’est raté !

Dans mes recherches de restaurants je suis quand même entrée dans l’église : beau plafond de bois peint et les mêmes piliers sculptés qu’à Varengeville. Les motifs sont marins avec des coquilles Saint Jacques.

Sotteville

Sainte Marguerite : Restaurant Les Voiles

Les Voiles est un restaurant installé au milieu de la digue près des cabines de plage marron avec un liseré blanc. La terrasse est protégée du vent et du soleil par les voiles. Des canapés (demi-palettes de bois et coussins beiges confortables) face à la mer sont simples et rustiques et jolis. Le restaurant est complet, on nous fait attendre qu’une table se libère sur les canapés où nous aurions pu commander des tapas (assortiment de charcuterie, fromages, bulots ou rillettes de poisson) mais nous avons envie de moules. Il nous faudra attendre.

les parapentes débarquent

Au café, une surprise, un véritable débarquement de parapentes groupés, colorés gracieux. Un vrai plaisir des yeux !

Et puis, une baignade dans une eau verte un peu agitée mais pas trop.

Nous rentrons tôt pour profiter de la terrasse de note maisonnette.