Dernier jour: dune de Keremma, granite, brumes du matin

 

dune de Keremma

 la dune de Keremma.

Pour notre dernier jour en Bretagne, par beau temps. Je commence ma promenade sur la digue que surplombe une étendue herbeuse très plate séparée de la mer par un long cordon dunaire. De nombreux oiseaux s’y attardent. En cherchant les jumelles je me rends compte que je n’ai plus mon appareil photo. Téléphone ! Il a glissé à mes pieds dans la voiture.
Histoires de maisons
Le sentier n’est pas balisé du tout. Je demande mon chemin à un couple âgé. Le monsieur tient absolument à me raconter l’histoire d’une maison ensablée sur le cordon littoral qui ne me passionne pas. Il fait aussi allusion à de très belles maisons sur le bord de la route, un phalanstère, cela m’intéresserait davantage mais il ne s’étend pas sur le sujet.

Ne trouvant pas le chemin je marche sur la crête des dunes avec quelques remords, le piétinement des oyats est normalement interdit, c’est très mauvais pour la dune. Mais ici, il y a de nombreux sentiers et aucun  n’est balisé. Arrivée à un parking, je préfère continuer sur la belle plage de sable.
Artichaut surprise!

artichaut surprise

D m’annonce une surprise. C’est une surprise volumineuse ! J’ouvre la boîte et je découvre un artichaut cuit. On a découpé la pointe et évidé le cœur en enlevant le foin. Au dessus du cœur, un œuf poché noyé dans de la crème fraîche parfumée à l’échalote et au vinaigre. C’est inattendu et délicieux. J’ai tellement vu d’artichauts pendant mes balades que cela aurait été dommage de quitter la Bretagne sans en manger un.

granite

Avant de rentrer au collège il me faut aussi rapporter des échantillons de granite pour mes collections. Comme je n’ai plus de marteau de géologue ni de masse, je choisis une solution de facilité et m’adresse à un marbrier qui découpe des plaques de granite. Samedi, les ouvriers ne travaillent pas,l’ancien patron à la retraite  joue le rôle du gardien. Il est ravi de nous faire visiter ses stocks et il est très généreux. Nous repartons les bras chargés de morceaux de granite et migmatites de toutes les provenances même de l’Inde !

Révisions: sentier côtier, plancton, thalasso

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ramassage du goémon

Journée de Révisions. Je recommence la plus belle promenade de Saint Jacques à Kervaliou.

Au centre Thalado : séance microscopie.
Après avoir fait un  prélèvement sur l’estacade, l’animateur commente ce qu’on voit sous lame et lamelle. Il a un microscope magnifique. Un caméscope numérique  est installé sur des bagues sur un oculaire. Un vidéo projecteur relié à un ordinateur portable projette sur un écran de très belles images.

diatomée navicula MEB

Peu de diatomées, seulement quelques naviculas se déplacent entre les débris organiques. On pourrait les confondre avec des animaux tellement elles sont mobiles. L’hiver les algues sont moins nombreuses. En théorie plus d’espèces sont visibles. J’espérais voir des dinoflagellés ou le terrible alexandrium toxique. Mais non !

 

Coucher du soleil à la piscine

Le coucher de soleil est somptueux vu de la piscine du Centre Rockroum. Des voiles pourpres se déchirent sur les lueurs orangées derrière la presqu’île de Penharidy. les grands pins et les cyprès se détachent à contre jour. Dans l’eau nous retrouvons les mêmes gens que l’autre jour. Des curistes sans doute.

Retour à l’Ile de Batz – jardin exotique – Algues

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yuccas sur l'île de Batz

Les îles exercent toujours une fascination. Nous préparons notre expédition à l’avance, consultons la météo, nous levons dès potron-minet pour ne pas louper le bateau de 10h. La météo – même locale- n’est pas fiable. Des bancs de nuages cachent par moment le soleil.

Tour de l’île

Nous reprenons le tour de l’île là où nous l’avions arrêté. C’est un  plaisir de reconnaître les lieux. Une si petite île, c’est si facile de se l’approprier !
Deux faces à cette île : d’un côté, le village sans voitures, avec les petits jardins, les volets colorés, de l’autre, la côte sauvage avec des rochers et des petites criques de sable blanc. L’herbe verte fait penser à l’Irlande. Des chevaux aux poils longs perchés sur des buttes herbeuses. Quand le soleil sort des nuages, l’eau est bleue, transparente.
Pique-nique sur une plage à guetter les gros bateaux à l’horizon, le ferry qui vient d’Angleterre.
Jardin Exotique

Batz : draecena et tombes préhistoriques

Le jardin Exotique est une véritable merveille. Les étiquettes vont me permettre d’identifier les plantes exotiques qui poussent si bien dans les jardins de Roscoff et de l’île. Nous les avons presque toutes rencontrées à Madère ou aux Canaries. Mais il faut toujours réviser ! Cet arbre qui ressemble à un yucca ou à un  dragonnier, c’est Dracena Cordyline. Je confonds souvent aloès et agaves. En revanche, j’avais bien reconnu la Vipérine Géante, Echium, originaire des Canaries, que nous avons vue pour la première fois ans la caldeira du Teide. Sèche en février à Tenerife, elle est ici soit défleurie soit fanée. Quand? Et où la verrons nous en fleur ?

Bretagne ou jungle tropicale?

Plus que la découverte de plantes extraordinaires, est la mise en scène est passionnante. Les Cordylines se détachant sur une pelouse très verte, accompagnent des tombes de l’Age de Bronze. Une nécropole préhistorique a été exhumée ici. Plus loin, caché par un énorme palmier des Canaries, une composition de mousses et fougères autour d’une petite pièce d’eau. L’eau s’égoutte sur les rochers de granite. Un petit ruisselet cascade ? Plus loin,  un écrin  met en valeur la vue sur Roscoff et les rochers du littoral. Réunion exotique de plantes de Nouvelle Zélande, rubans roses, orangés, paille… Un calvaire sur un dolmen, des statues modernes. Dommage que le soleil ne soit pas de la partie et que l’horaire du bateau du retour  presse. Il faudrait pouvoir flâner, dessiner, s’asseoir face à la mer.

un air de Nouvelle Zélande

retour sur le continent

Le sentier  se faufile entre les maisons, passe sous un tunnel de verdure et débouche en haut du village.
La traversée du retour ne ressemble pas à celle de la semaine dernière. En huit jours les marées se sont décalées. Aujourd’hui c’est marée haute, il y a un fort courant et des vagues. La petite vedette se cabre, tangue et roule Nous avions débarqué  au bout de l’estacade. Nous arrivons sur le quai où de gros bateaux de pêcheurs déchargent leurs poissons directement dans des camions frigorifiques.
monstre marin
Sur des tréteaux, on vend du poisson : crabes, raies et surtout d’extraordinaires lottes. Chez les poissonniers, on ne présente jamais de lotte entière. Sa tête est celle de Méduse qui pétrifie celui qui la regarde. Le pêcheur lui ouvre la gueule énorme aux deux rangées de dents. Il nous raconte les coutumes de ce prédateur qui peut avaler son poids en une journée. Un poisson de 12 kg peut entrer dans sa gueule extensible. Il va ensuite digérer trois semaines, immobile sur le fond de la mer. Tout le monde veut photographier ce monstre violacé à la peau ridée.

Conférence : diversité des Algues

 

 

 

 

 

 

 

 

A 17 heures, animation au Centre Thalado, « comptoir des algues »: un magasin qui propose aussi bien des algues alimentaires que des produits de beauté, une infinité de  crèmes, savons, lotions, huiles, paillettes….Un homme vante les qualités culinaires des algues vendues en paillettes multicolores. Verte la laitue séchée, marron le wakamé (celui des sushis) ou mauve. J’achète un mélange. Entières, les laminaires permettent de cuire le poisson en papillotes,  les spaghettis de mer se cuisent comme des pâtes. En pâtes à tartiner, à infuser, associées à du thé vert ou à du thé noir….
La conférence est passionnante. Le conférencier mobilise l’assistance, enfants comme adultes. Il commente de magnifiques photos, met l’accent sur la richesse, la variété et toute l’étendue de ces plantes que l’on regroupe sous le nom d’algues. Apparues les premières, les algues rouges ont très peu en commun avec les algues vertes qui sont plus proches des plantes terrestres. Difficile d’appréhender l’importance quantitative, sauf à dire qu’elles produisent la moitié de l’oxygène disponible sur terre. La présentation suit la répartition verticale sur la plage : du lichen encroûtant les rochers, faisant des taches noires que j’avais prises pour du mazout jusqu’aux laminaires rarement découvertes à marée basse. Mais il existe d’autres répartitions : algues vivant en eaux calmes, algues des rochers battus par les vagues. Cette zonation ne m’étonne pas. C’est un classique des livres de 6ème L’esthétique des photos est une véritable réussite.
Quand on en arrive à l’ulve, un spectateur intervient :

– « C’est une bonne et une mauvaise chose ! ». Le conférencier rebondit : « mauvaise » pour l’odeur pestilentielle, pour les nageurs et les surfeurs, pour les pêcheurs qui en remonte des tonnes dans ses filets. Bonne ? Par la photosynthèse, elle participe à l’élaboration de l’oxygène (et quand elle pourrit ?). Elle neutralise les nitrates qu’elle utilise (ce serait mieux sans nitrates !). Finalement sa seule « utilité » serait d’être compostée. En  plus de donner un excellent engrais, elle dégage beaucoup de chaleur en se décomposant.

utilisations traditonnelles

Après avoir présenté la diversité, l’animateur énumère les utilisations traditionnelles ou actuelles. La combustion du goémon a été une activité très importante pendant trois siècles. Au début on brûlait les algues pour récupérer les cendres formant de la soude douce NaCO3 qui servait à abaisser la température de fusion de la silice dans la fabrication du verre. Au 19ème siècle on trouva un produit de remplacement plus approprié puisque la soude douce colorait le verre en vert. La combustion des algues permit ensuite d’extraire l’iode jusqu’à la fin du 20ème siècle. De vieilles photos montrent les goémoniers partant pour des îlots déserts, embarquant famille, outils, ustensiles de cuisine et même poules et cheval dans leurs barques à voiles. Une photo montre même les hommes écoutant l’arrivée du Tour de France le 14 juillet. Ils portent des sandalettes en plastique et ont un transistor !

GR 34 de Sibiril à Poulfoën

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le ruisseau s'élargit après quelques centaines de mètres

Ce tronçon du GR 34 est particulièrement bien entretenu : panneaux de bois gravé, marches et balisage sont parfaits. C’est aussi le plus beau parcours sous un soleil très lumineux.

De saint Jacques à Moguériec

Un petit pont enjambe le ruisseau dont le GR va longer le cours jusqu’à la mer. Très rapidement, le lit s’élargit, la rivière fait des méandres. De gros rochers arrondis jonchent le cours d’eau. Un vieux moulin abandonné en utilisait la force. Un  kilomètre plus loin,  l’estuaire ensablé est large d’une bonne centaine de mètres. Le sentier s’élève raide au dessus d’une vieille maison blottie dans la vallée Kersauson. Je retrouve les artichauts.
Les haies vives me protègent du vent violent : ronces et lierre, prunelliers, parfois troènes. La côte est rocheuse et très découpée. Le trajet est plus long que prévu. Utilisant mon doigt pour mesurer le parcours,  j’avais évalué 2,5 km. Il y en a presque le double jusqu’à Moguériec où D m’attend devant le Bar de la Marine. Dans une petite déchirure de la côte, un petit port est installé. Les bateaux de pêche me paraissent d’un tonnage important pour un si petit havre.

De Moguériec à Kervaliou

arche végétale

Rendez vous à la plage de Kervaliou, à 13h. Je reprends mon périple sur le chemin côtier. Pour changer, des fenouils. Un cultivateur a eu une charmante attention pour les promeneurs : il a taillé une jolie arche dans les troènes et a placé un beau banc de granite. Au bout de son champ, il a pratiqué une fenêtre dans la haie. La vue est saisissante : d’énormes blocs forment un chaos granitique !

chaos

Chaos!
Tout le rivage est hérissé d’énormes blocs. L’un d’eux imite un  visage simiesque. De loin, je crois apercevoir un dromadaire agenouillé. Le Port neuf est installé dans une fente étroite gardée par un monstre de pierre. Le sentier épouse de petits fjords qui allongent considérablement le trajet. Ce paysage pittoresque avec tous ces rochers rappelle un peu la Côte de Granite Rose. Dans la mer, toujours des îlots où la vague vient s’abattre dans une gerbe d’écume. Dans une petite anse, des surfeurs sont à l’eau. Encore un petit cap, puis une plage de sable blanc où personne n’a foulé les rides amassées par le vent.

granite et embruns

Rendez vous manqué

A Kervaliou  D  n’y est pas. Prise de doute, je frappe à la porte d’un gros camper qui a un GPS. C’est la première fois que j’en  vois l’utilité. Le GPS confirme. Nous sommes bien à Kervaliou. Je téléphone à D sur la carte routière, il manque les chemins.
Une dame arrive avec deux chiens. Elle m’annonce qu’elle a vu «La dame qui vous cherche »– « Elle a à peu près votre âge, elle est tout près ». Le téléphone sonne : « Tourne toi à gauche ! » Je suis interloquée, « A gauche de quoi ? » « A bâbord !» »tu  ne me vois pas ? » Non je ne vois rien. « Tu devrais aller chez l’ophtalmo ! ». Je ne vois toujours rien, mais comme la dame m’a assuré que D était tout près je continue le chemin d’où la dame a débouché avec ses chiens. Un énorme rocher cache la suite. Pas de voiture, pas de parking. Je continue à marcher jusqu’à l’appel suivant, D  très énervée : »tu vas croiser 5 personnes ». Je ne vois toujours rien. La mer à ma droite,  à gauche une haie, en face un petit cap avec des tamaris d’où émergent au loin les cinq personnes annoncées qui ont bien vu une 206 immatriculée en 94  et une dame qui crie dans un téléphone . Enfin, la voiture brille au soleil au loin! Il était absolument impossible que D ait pu me voir dans la petite anse de Kervaliou. D’ailleurs l’immense camping car était immanquable ! Elle a dû me confondre avec une autre personne. J’ose espérer que c’était vraiment le cas. Sinon cette comédie  était vraiment perverse, prétendre me voir et se moquer de ma naïveté.

Pique-nique sur la plage

Nous avons beaucoup de mal à approcher avec la voiture de l’anse de Kervaliou, si bien cachée pour pouvoir y pique-niquer contre les rochers, près de l’eau, au soleil. Il fait trop frais pour s’attarder sur la plage. D’ailleurs la marée monte.

la longue plage de Tevenn Kerbrat

Le sentier côtier suit une longue plage de sable bordée de basses dunes plantées d’oyats. Je préfère marcher sur le sable mouillé. Dans l’eau, des surfeurs et trois voiles de kite-surf. Avec le bon vent et beaucoup d’habilité ils quittent la surface de l’eau pour s’envoler et faire des figures. C’est un vrai spectacle. Au bout de la plage, une maison est encastrée entre d’énormes rochers. A la base,  une sorte de canal et une vanne.  Le GR emprunte la route, nous suivons une plage, je me déchausse et marche pieds nus malgré la fraîcheur. Un peu saoule de vent, je suis contente de remonter en voiture.

Sentier côtier jusqu’à Dossen – légumes – thalasso

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chou fleur

sous la pluie sur la plage de Santec.

Sous un ciel bien maussade, équipée, de ma cape, je quitte le gîte par le chemin creux. Sous la pluie je marche sur la plage jusqu’à Santec. Le sentier remonte dans les champs de carottes. Les laitues sont coiffées de curieuses cloches de plastique blanc. Cela change des choux fleurs ! Comme le GR s’éloigne du rivage, je médite sur la loi Littoral. Contourner une vieille maison bretonne, passe encore ! Mais quand il s’agit d’un  terrain occupé par une caravane – sans la caravane – cela devient agaçant. D m’attend à Dossen.

Quand sème t on les choux fleurs?

Le soleil a dispersé les nuages, il fait un  peu frais pour déjeuner sur la table extérieure. C’eut été dommage pour les filets de vieille. La dame du gîte passe quand nous en sommes au caféen prenant le café.  Je peux  la bombarde de questions :
La plus simple :-  « Quand sème t on les choux fleurs ?
–    on ne les sème pas, on repique les plants qu’un pépiniériste fait dans des pastilles de tourbe. Selon les variétés, on récolte toute l’année »
La dame nous livre les informations en vrac,  j’ai du mal à retranscrire.

artichauts

les serres :
« les serres ? » Autrefois ils cultivaient des fleurs. Les jeunes, en reprenant l’exploitation des parents n’ont pas voulu continuer cette culture trop exigeante en main d’œuvre. Maintenant il y pousse des pommes de terre qui seront prêtes en février, les premières. Petites pommes de terre nouvelles primeur, de luxe. Ils arrosent les pommes de terre. L’arrosage n’est pas nécessaire pour la plante mais pour empêcher la salinisation du sol. Pourtant nous sommes perchés sur une butte.

mini-choux (les clés donnent l'échelle)

Irrigation
En ce moment, un gros engin creuse une tranchée pour installer un gros tuyau qui permettra d’irriguer les champs. Cette année, année de sécheresse, ils ont eu du souci pour irriguer. L’eau d’irrigation est très contrôlée bactériologiquement. Ils possèdent leur propre forage.

Parlons tomates
Les tomates sont cultivées  « hors-sol » et en « lutte intégrée -pratiquement bio » – dit-elle – « D’ailleurs, nous sommes presque bio, nous n’utilisons presque plus de pesticides, sauf pour les pucerons » . La présence de pucerons est inconcevable dans des salades en sachets.

Artichauts

Les artichauts nécessitent beaucoup de travail. Il faut arracher les drageons et ne laisser qu’un seul pied au m2. Ils en font moins. D’ailleurs cela se vend moins bien. « Cela fait des feuilles dans la poubelle » Je m’étonne de cet argument. C’est qu’il faut penser à tout ! « On pourrait produire n’importe quoi selon le désir des consommateurs » tant les agronomes travaillent dans les nombreux instituts phytosanitaires, de sélection… installés dans les environs de Roscoff ?

Hangars du Prince

 

mini-légumes-prêts à partir

Une autre spécialité de la région : les mini légumes. La dame  nous recommande de visiter l’usine de conditionnement de Saint Pol de Léon. Ce que nous faisons. Nous trouvons les hangars Prince de Bretagne à l’entrée de Saint Pol de Léon. Mais on ne voit rien du tout. Des transpalettes circulent à une vitesse folle et déplacent des piles de cartons et de cagettes. Les variétés de tomates sont nombreuses. Nous sommes loin de la campagne !

Piscine de luxe

A 17h, le centre de Thalasso ouvre ses portes aux baigneurs de la piscine. Très peu de cabines dans les vestiaires. On entre au compte goutte. Les  deux belles piscines sont carrelées avec goût, les grandes baies vitrées s’ouvrent sur la baie. Les goélands planent très près. L’eau est à 32°C. L’éclairage est très doux. Associés à l’ambiance des piscines, en général, une mauvaise acoustique  amplifie les cris des enfants et les bousculades. Ici, rien de semblable. Thalasso est synonyme de cure de luxe. Point de massages  ni d’enveloppements pour nous. Cela coûte une fortune et je ne crois pas que cela nous plairait. Mais l’ambiance soin  et luxe règne sur les piscines. Je peux donc nager calmement, faire mes bassins sur le dos sans être dérangée. Point de sportif non plus. Le public est varié. Tous les âges se côtoient. Chacun a payé 10€ pour être au calme. Dans le deuxième bassin, toutes sortes de bulles, de courants, de cascades, comme dans un  jacuzzi géant, nous paressons longuement.

Sentier de St Pol vers Carantec- château de Kerjean

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le château de Kerjean


Château de Kervenez

Départ du GR  devant le château de Kernevez, à la sortie de Saint Pol de Léon. Belle allée plantée de grands marronniers entre les hauts murs jusqu’à la baie. La mer est haute, les petits bateaux de plaisance se balance sur une eau lisse comme un miroir. Le sentier côtier est en bordure du château qui apparaît au milieu d’un parc magnifique, grand, symétrique gris et un  peu pompeux.

Le sentier est très bien balisé. Quels pèlerins ? Quels scouts ont peint au pochoir la coquille des chemins de Saint Jacques ? Et parfois l’hermine bretonne. Protégé par des haies vives, il ne laisse voir la mer que par trouées. Je fais l’inventaire des essences : troènes ; tamaris mais aussi prunelliers et ajoncs.

Méditations pour un chou fleur

Je chemine le long des artichauts et des choux fleurs. J’aimerais interroger la propriétaire du gîte à leur sujet. Quand les sème t on ? Quand récolte-t -on ? Fait-on quelque chose des magnifiques feuilles des choux ? Est-ce qu’on laisse ces magnifiques plant d’artichauts plusieurs années durant comme dans les jardins ? Ce sont des questions innocentes. D’autres  concernant Le Prince de Bretagne, fâcheront peut être .

La Pointe Saint Jean, plus sauvage, s’avance dans la baie. Puis le sentier quitte le rivage pour serpenter entre les maisons d’un hameau et se perd dans les choux. Je débouche sur un lavoir à Keriven.Le GR suit la route à une centaine de mètres de la mer, cachée.

Midi au gîte : bavette à l’échalote, carottes râpées et la fin du kouing Aman.

Vers Kerjean, cueillette des choux fleurs

Kerjean

Le château de Kerjean est très bien fléché à chaque rond-point. Une belle brochure promet une visite intéressante. Nous nous habillons sur notre 31 pour faire honneur au château : jeans propre et Nike neuves !

Les remorques des choux fleurs sont tirées par de très gros tracteurs à cabine vitrée qui occupent toute la route ;  elles sont bâchées d’un blanc immaculé. Une fenêtre transparente laisse voir les cagettes de bois. Pendant la cueillette, un tapis roulant conduit les grosses têtes . Nous aimerions faire un court film de cette cueillette.

le château de Kerjean

Kerjean : le puits dans la cour

Le château  est entouré d’une enceinte quadrangulaire, de douves et d’imposantes tours carrées. Pourtant c’est un château Renaissance qui n’a jamais eu de fonction stratégique. C’était plutôt une résidence de prestige. Le portail d’honneur est surmonté d’un fronton de trois arcades décorées de colonnes corinthiennes, d’une cariatide et d’un atlante. Le niveau inférieur des pilastres est dorique. Côté cour, la galerie qui va du pavillon de l’horloge à la chapelle rappelle les loggias italiennes. Les clochers ornant les pavillons sont très complexes : empilement de niches de colonnes soutenant un templion  un lanternon, un pot à feu…
Les quatre côtés de la cour sont construits de bâtiments à deux étages. Seul le pavillon N-E a été détruit, sa façade se découpe à vide, tel le fantôme du bâtiment incendié. Cette ruine donne à l’ensemble un charme supplémentaire. Dans un coin de la cour le puits est très joli porte lui aussi pot à feu, templion et colonnes corinthiennes.

Kerjean les cuisines du château

L’intérieur de ce très vaste château est malheureusement bien  vide. Les grandes cheminées sculptées ont été restaurées mais il y a peu de meubles en dehors de coffres anciens, massifs et sculptés. La cuisine est complète avec de belles marmites de cuivre sa lourde table, le pétrin et un beau coffre. La visite manque d’histoire, d’anecdotes.

une expo prétentieuse

Une exposition d’architecture sur le thème de la Mesure de l’Homme défigure la cour avec des panneaux orange. Très ambitieuse, très intello, trop décalée. Que viennent faire ici Le Corbusier, Nouvel, le restaurant de Beaubourg, au milieu d’un exposé sur le Nombre d’Or et la projection d’une séquence de l’Année Dernière à Marienbad ?
Les lits clos bretons sont bien à leur place.

kersantite

Kerjean : fontaine

La chapelle possède un beau plafond  de bois. Elle est ornée de nombreuses statues, certaines en granite grossier, d’autres en kersantite. La kersantite ou kersanton des calvaires m’intrigue. C’est une pierre foncée à grain fin, venant de Daoulas. La carrière est inondée. La pierre contenant de l’eau serait tendre à sculpter, puis durcirait en séchant. C’est elle qui a donné les extraordinaires statues des calvaires.
Enfin je pars à la recherche de la fontaine que je trouve cachée dans un  creux – pot à feu, colonnes – verdis par la mousse sous de beaux arbres du parc.

 

Pointe de Penharidy sous un crachin breton

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Le changement d’heure  procure une grasse matinée supplémentaire pour lire au lit les Louves de Zoé Valdès. Une histoire de pirates caraïbes pour un port breton ? Ce n’est pas le livre le plus réussi de la romancière cubaine. Ses femmes pirates sont belles, forcément, les capitaines sont sexy, forcément. Histoire de travestissement dans un 18ème siècle convenu. Beaucoup de clichés.

Crachin breton : temps de Toussaint ? Voire, il fait doux. La télévision annonce des températures record dans le Midi. La maison est humide, rien ne sèche. On va acheter du linge de rechange.

Sous la pluie, je descends la petite route entre choux- fleurs et fermettes transformées en B&B croulant sous les hortensias. J’ai revêtu ma pèlerine de plastique vert par-dessus le coupe-vent. Je me promène sur la plage. Arrivée au village, je peux enlever tous mes équipements de pluie. Le temps s’est éclairci.

Déjeuner chaud au gîte : boudin et kouing aman.

marée basse et temps de Toussaint

Le circuit N°3  fait le tour de la Pointe de Penharidy limitant vers l’Ouest la baie de Laber. Un petit château de granite, genre manoir hanté, monte la garde devant la digue qui enjambe un ruisseau. A gauche, un  marais, joncs, roseaux et plantes d’eau. On s’attend à dénicher les oiseaux. Une aigrette plane.

A la base de la pointe, un lotissement et un grand camping. Le sentier se perd ensuite entre fougères et ajoncs. Des haies de tamaris et d’éléanus en fleurs embaument. Autant la fleur de l’éléanus est discrète autant son parfum est entêtant. Il me semblait que ce pistachier était une plante typiquement méditerranéenne. Ici elle se plait tellement qu’elle forme de hautes haies. Le circuit serpente entre la face est et la face ouest de la pointe. Face à Roscoff nous longeons le cordon dunaire. Les thuyas ont des proportions de cèdres. Nous contournons le centre héliomarin, grands bâtiments blancs, piscine sous une verrière moderne. Un gros rocher forme l’éperon du petit cap. Je m’installe pour dessiner. L’île de Batz est toute proche. La baie de Laber a été abandonnée par la mer. On pourrait presque la traverser à pied sec. Et toujours ces écueils qui affleurent autour de la côte.
De retour par la plage, nous  avions oublié l’existence du ruisseau. Je remonte sur la digue tandis que D préfère se mouiller et passer dans la vase.

Enclos paroissiaux, Monts d’Arrée : tourbière allée couverte

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à la découverte des enclos paroissiaux


Temps couvert. Une bande orangée nous laisse l’espoir de voir le soleil.

en route vers Landivisiau : choux fleurs
Le circuit des Enclos Paroissiaux commence à Landivisiau. Autour de Roscoff et de St Pol de Léon la campagne est cultivée exclusivement de choux fleurs et d’artichauts. Tous alignés, de même taille, pas une mauvaise herbe, pas une feuille qui dépasse. Le Prince de Bretagne est tout puissant.Comment les paysans se procurent ils les semences, les engrais et les pesticides ? Quelle catastrophe si le cours vient à s’effondrer ! Il faut que j’en parle avec la propriétaire. Ils cultivent aussi des oignons et des salades Iceberg, mais où ? Toute puissance de l’Agro-alimentaire. On ne parle même plus d’agriculture à cette échelle. D’ailleurs, je lui ai demandé si nous pouvions acheter les légumes à la ferme. Elle a pris un air étonné. Leurs salades sont destinées aux sachets de « salade mélangée ».

Aux alentours de Landivisiau la monoculture du Prince est battue en brèche par l’arrivée du maïs. Plus loin, le bocage d’herbe verte avec des laitières noires et blanches ? Les gens ici sont conscients des enjeux politiques de l’industrie agroalimentaire. Dans chaque église, une discrète affiche jaune invite à une conférence « Le Soja contre la Vie » à Châteaulin.

Le premier calvaire du circuit, à l’entrée de saint Pol de Léon, est masqué par les panneaux publicitaires dans l’univers de consommation des ZAC à l’entrée de la ville, zones industrielles, entrepôts et hypermarchés installés à l’entrée de chaque ville – même petite – quelle tristesse !
Landivisiau est très animée le samedi matin. Nous aurions volontiers fait nos courses dans le beau marché couvert. Nous achetons du pain frais pour accompagner crevettes et langoustines de l’andouille de Guéméné et du boudin.

Saint Thégonnec

Saint Thégonnec  possède un enclos paroissial  monumental. On y pénètre par une Porte Triomphale (1587). Le magnifique calvaire est peuplé d’une multitude de personnages en habits du temps d’Henri IV portant la fraise. Le sculpteur semble s’être beaucoup amusé à leur faire des trognes de soudards ou des cheveux longs de mousquetaires. Face à l’enclos : le Bar du Loup. Le saint patron local, Thégonnec, après que le loup ait dévoré son âne l’avait attelé à sa charrette. Je découvre avec plaisir la petite statue le représentant. A l’intérieur de l’église Saint Hervé est aussi représenté dans ses démêlés avec cet animal.

Dans l’église

Comme l’église de Roscoff et toutes celles que nous visiterons aujourd’hui, l’église possède un beau plafond de boiserie. Elle est vaste, deux nefs partagées par des arcades. La chaire de bois sculpté, peinte et dorée attire tout de suite le regard. Des sculptures des vertus, les angelots dépassent. Bas reliefs, médaillons et guirlandes de fleurs. Tout cela est coloré, un peu naïf, kitsch. Je ne sais plus où donner de la tête entre les boiseries, les colonnes torses, l’Arbre de Jessé, les statues des saints…Comme à Roscoff, je suis ébahie devant une telle abondance de décors dans une église de village. Etonnée aussi de cet art proche du baroque mais en plus naïf. Les oiseaux picorant les pampres de vigne sont de bois et non pas d’or, les couleurs pastel des médaillons trahissent une certaine simplicité.

Guimiliau
Quelques kilomètres seulement nous séparent de l’Enclos de Guilmiliau ,celui qui m’a le plus impressionnée, avec ses 200 personnages peuplant le calvaire. Le panneau représentant l’enfer  m’a le plus amusée : Cattell Gollet, une pécheresse personnage connu ici. Dans le calvaire (1591- 1588)  les personnages narrent la vie de cette époque. Sous le porche deux rangées de saints et d’apôtres nous accueillent, nous n les identifions grâce à leurs attributs traditionnels.
Le baptistère de bois sculpté retient longuement notre attention. Saint Louis a la figure de Louis XIV (pas étonnant, il a été sculpté en  1675) . Le buffet d’orgue  date de la même époque ainsi que la chaire. Comme à Saint Thégonnec,  les retables richement ; colorés représentent les saints locaux : Saint Hervé et son loup, saint Yves patron des avocats entre le riche et le pauvre,Saint Miliau, roi breton décapité. Je me régale de toutes les anecdotes et des détails qui fourmillent dans ces sculptures.

Lampau-Guimiliau

Tout près, encore un Enclos remarquable à Lampau-Guimiliau, village très tranquille plus petit que les précédents, un seul magasin de souvenir, un bar. Tout semble fermé. Il est vrai qu’il est midi. Nous passons encore sous une porte triomphale pour trouver un calvaire. Sous le porche, les mêmes saints nous attendent, Pierre avec ses clés, Simon et sa scie, André et sa croix…A l’intérieur, toujours des lambris peints de bleu, une frise sculptée … Une Poutre de Gloire traverse la nef(16ème siècle) sculptée très colorée.

Sur la route de Commama

Nous avons visité avec beaucoup d’attention ces trois édifices , il est temps de passer à autre chose. Tout d’abord à pique-niquer  en bordure des monts d’Arrée, sur la route de Commana, devant un vaste paysage vallonné, avec des prairies très vertes où ruminent des vaches, nous dégustons langoustines et crevettes.
L’enclos de Commana  nous déçoit, l’église est fermée. Dans le cimetière qui se trouve dans l’enclos, on lave les tombes à grande eau à l’occasion de la Toussaint comme dans Volver  d’Almodovar.
l’allée couverte

allée couverte

Nous tournicotons dans la campagne à la recherche de l’allée couverte de Maugau Vian. De belles dalles de granite d’un  peu plus d’un mètre de haut sont alignées sur 14 m. A l’entrée, un panneau signale des  pétroglyphes : des lances et les deux seins de la Déesse Mère. Je suis sceptique, les pétroglyphes, je ne les trouve jamais ! Et bien si ! Les deux hémisphères sont bien perceptibles ainsi qu’une gravure qui ressemble à une plume.

La tourbière

Tourbière

Du parking part une promenade dans la tourbière – Ouverte de Mai à Octobre – lit on. Un cheminement de planches a été aménagé avec des bornes explicatives. Un korrigan, pour l’amusement des enfants, joue le rôle de  guide. Les explications sont très bien faites, et pas seulement pour les enfants. Des saules et des peupliers se sont installés sur ce qui était une pâture humide. La tourbière est menacée par ce boisement sauvage. Contre toute attente, une tourbière doit être entretenue. Nous traversons donc un petit bois très humide et moussu. C’est à la sortie du bois que  nous découvrons la tourbière proprement dite plantée de végétaux caractéristiques : la Narthécie ou Oxyfrage qui ressemble  à une graminée portant une inflorescence épaisse orange. Un panneau signale des plantes carnivores : droseras que je cherche longuement, sans succès. Sans doute la saison est trop avancée et elles ont disparu. Parmi les Narthécies, bruyères et callunes fleurissent encore. La ¨Plante de tourbière c’est la Sphaigne, plante éponge formant des coussinets en étoile. Les coussinets noyés formeront la tourbe tandis qu’au sommet de nouveaux coussinets cherchent la lumière. Il est écrit que la tourbière joue le rôle de château d’eau. Château d’eau bien plat alors que les crêtes des Monts d’Arrée sont toutes proches !

la lande

ajoncs de la lande

Nous parvenons à la lande. J’ai la surprise d’apprendre que la lande n’est nullement un paysage naturel mais une création  de l’homme à la suite de l’écobuage et du déboisement. Même les ajoncs ne poussent pas ici par hasard ! Avant l’introduction des prairies artificielles au 17ème    siècle on a apporté des ajoncs pour améliorer la qualité des sols granitiques pauvres avant de cultiver le terrain en céréales. L’ajonc était aussi utilisé, broyé, comme litière pour les animaux. Ajoncs et callunes fleurissent en cette fin octobre alors que les fougères aigles sont complètement roussies ayant leur aspect hivernal. Le sentier aboutit à un large chemin d’ardoise qui monte vers les crêtes. En un bon quart d’heure je serais parvenue au sommet si un grillage n’en avait pas interdit l’accès. Une baie rouge, brillante et juteuse roule à mes pieds. Quel est ce fruit semé en vol par un oiseau ? Je découvre rapidement un hou magnifique haut de 4 à 5 m. Un peu plus loin, un pommier sauvage porte des petites boules rousses innombrables : des petites pommes miniatures ! je n’en avais jamais vues. Pour être plus sûre, j’en dissèque une et la goûte. C’est bien une petite pomme mais son goût est infect : âpre et blet à la fois.

Sizun

Dernier enclos : Sizun. La Porte Triomphale est très grande, digne d’un arc de triomphe an tique ou d’une loggia toscane. Le reste de l’enclos est sans prétention. L’ossuaire Renaissance est fermé. L’église ressemble à celles vues ce matin. Nous sommes blasées. Cinq enclos pour la journée, c’est beaucoup ! Nous passons sans nous arrêter devant le 6ème du circuit à proximité de Landivisiau.

Ile de Batz

 ROSCOFF,SENTIER CÔTIER, CHOU-FLEUR, ALGUES &THALASSO

Le bac.

Roscoff vu du bac

Au lever du jour, ciel complètement  est dégagé sans un nuage. Toutes affaires cessantes, nous prenons le premier bac pour l’Ile de Batz. Nous comprenons enfin le rôle de la passerelle ce ciment qui enjambe le port : l’estacade. C’est l’embarcadère pour Batz à marée basse. Mais ce matin, la marée est haute, les bateaux de pêche se reflètent dans le miroir de l’eau. Bouées et balises étincellent dans le soleil. Le bac s’appelle l’Ilienne. La traversée coûte 7€ et dure 15 minutes. Nous prenons place à l’arrière et regardons s’éloigner Roscoff. Le clocher complètement évidé semble encore plus aérien et léger qu’hier, les toits plus intéressants.

Au débarcadère : des roulettes

Batz, côté village

A peine avons-nous quitté le port de Roscoff, que Batz s’approche derrière des bancs de roches qui affleurent. Plages de sable, côtes rocheuses, thuyas et pins, pelouses vertes occupent la pointe est.
Le bac aborde sur une jetée en bord de village. Comme sur toutes les petites îles, une noria de tracteurs attend les arrivants. Les chariots, caddies, roulettes se déclinent sous toutes les versions, la plus simple étant le diable. Les caisses plastiques, arrimées avec des sandows sur roulettes.

Un joli village

Bars et crêperies ont des noms de fantaisies. Le Bigorneau Langoureux, aux volets mauves et nombreuses ardoises, a disposé chaises et tables de lattes de bois pour attendre les clients. Les corbeilles d’argent en touffes très odorantes colonisent les murs de pierres. Palmiers et yuccas sont en fleurs. Au sol des capucines rampent.
C’est la morte saison. Bien des volets sont clos. Pourtant, on devine une petite communauté bien  vivante avec sa maison paroissiale, sa mairie et même son collège.

Tour de l’île sur le sentier côtier

le chien de l'île de Batz

Après avoir traversé le village, admiré les jardins, pris maintes photos des petites anses, nous trouvons le chemin côtier. Peu entretenu, plutôt boueux et très mal balisé. Un labrador jaune nous accompagne. Après trois quarts d’heures de marche, nous faisons une courte halte au pied du phare, face aux dernières maisons que je dessine. Le chien nous plante là, préférant suivre d’autres marcheurs. C’est vexant !
A la pointe Ouest, nous voyons enfin la mer ouverte, les vagues qui roulent sur les écueils et qui se brisent en écume blanche. Sous le ciel sans nuage, l’eau est bleu marine. Hier, sous le ciel gris elle était verte.


Le sentier court parmi les ajoncs et les gros rochers de granite. Des chevaux à la longe et une grosse vache rousse verte paissent la belle herbe verte. Sur les rochers, de nombreux goélands, aussi des petits limicoles, des cormorans mais aussi des hérons et de nombreuses aigrettes blanches. Sous nos pas, des passereaux surgissent, un vol de chardonnerets .Les champignons sont monstrueux. Une coulemelle atteint 40 cm. Deux promeneurs en remplissent des sacs.
Vers midi des bancs de nuages arrivent sans altérer l’impression de beau temps. Sur les plages, les laminaires pourrissent sous des vols de mouches innombrables, curieusement peu agressives. Le goémon a une odeur iodée agréable, pas les laminaires !
La côte nord  très découpée et rocheuse, est  sauvage, peu construite. Les champs de choux-fleurs arrivent au ras de l’eau. Certains viennent d’être coupés mais il en reste encore.
Nous avons marché une bonne douzaine de km et obliquons à travers les choux avec le sémaphore pour cap.

marée basse

le pêcheur avec ses appâts

14H45, au village,la mer s’est retirée. Les bateaux paraissent échoués. Il faut parcourir toute la jetée pour rejoindre l’Ilienne qui libère ses passagers venant à notre rencontre : des étudiants revenant pour le week end, des îliens avec de gros paquets de courses dans les supermarchés du continent. La traversée est courte par basse mer. Au bout de l’estacade un bateau de pêche est décoré de fanions rouge et jaunes. A bord, le pêcheur découpe soigneusement des lanières de calmar qu’il accroche à ses hameçons faisant cercle autour d’une sorte de tambour. Que va-t-il prendre avec ces appâts si bien disposés ?

Roscoff, visite de la ville et courses à Saint Pol de Leon

 ROSCOFF,SENTIER CÔTIER, CHOU-FLEUR, ALGUES & THALASSO

le clocher de l'église de Roscoff

Une petite route descend vers la mer, un peu chemin creux. Elle traverse les champs de choux et d’artichauts. Nous sommes dans la Principauté du chou Fleur. De grandes feuilles allongées s’épanouissent sur un trognon. Est-ce là le chou fleur ? Je n’oserai jamais le demander à la propriétaire de peur de me rendre ridicule.

De la maison, nous devinons la mer, enclavée dans la baie, parsemée de rochers et de bateaux, barrée par l’île de Batz. Le clocher à clair voie dépasse les habitations. Il nous guide parmi les maisons et les hôtels construits le long du rivage.

Roscoff s’est fait une spécialité de la Thalassothérapie, la balnéothérapie, l’Héliothérapie…et, ce, depuis un siècle. Des grandes bâtisses occupent les meilleurs endroits de la côte. Bâtiments sévères coiffés d’ardoise, aux murs de granite. Ils ne détonent pas comme les établissements modernes de certaines stations.

Aux abords de ces hôtels, le stationnement est difficile. Nous nous ruons sur la première place disponible aux abords de la station biologique. Erreur ! La ville possède de nombreux parkings beaucoup plus proches du centre et du port.

Johnie : vendeur d'oignon en Angleterre, une tradition

Après avoir fait l’acquisition d’une carte de randonnées au 1/25 000ème, nous visitons Roscoff.

L’église

A l’abri, dans son enclos paroissial,le  haut clocher Renaissance  avec des lanternons ouvragés, des gargouilles et des figures de granite, dragons et monstres en saillie, se détache sur le ciel bleu et je ne me lasse pas de le photographier. A l’intérieur, un  magnifique plafond de bois, comme une carène de bateau, peint de bordures colorées. Des statues telles des figures de proues. Le retable est baroque : colonnes torses dorées ornées de motifs végétaux. La parenté avec l’Espagne et le Portugal m’apparaît évidente. La rude vie des marins, des pêcheurs, des gens de mer côtoyant la tempête a réuni Galiciens, Portugais et Bretons, ainsi, que les techniques de construction des bateaux.

Un tourisme chic

maison à Roscoff

Les boutiques ouvrent dans la rue principale proposent des lainages chics, saint James, pulls marins ou kabigs, coupes indémodables, vêtements increvables. Prix élevés. Détaxe possible pour la clientèle étrangère.

Restaurants et crêperies de bon goût. Ici, peu de souvenirs criards d’un tourisme tapageur et bon marché. Peut être l’été, les touristes en marcel ou maillots de foot tranchent- ils sur  la distinction de ces maisons de granite aux lanternons, tourelles et aux monstres sculptés ?

Circuit des abers

 

le port de Roscoff

Le « Circuit des Abers » nous paraît bien fléché. Censé longer le rivage, il disparaît dès la sortie du port. Et nous voici parcourant la même rue dans l’autre sens. Après l’Aquarium (fermé) toujours pas de sentier de douanier. Un escalier permet de descendre sur la grève. Par chance la marée est basse. Nous marchons sur le goémon et les rochers. Je repère des bigorneaux de collection. Après la Thalasso et les cliniques, le rivage devient plus sauvage, le sable blanc accueillant. On s’y installe pour le pique nique.

Je retourne au gîte par la campagne. Très jolie promenade, très tranquille. Les hameaux sont fleuris. Les capucines forment de véritables tapis. Les hortensias ont encore des boules énormes. Beaucoup de maisons sont aménagées en chambres d’hôtes ou en locations saisonnières.

L’après midi, averses fréquentes et violentes qui ne nous empêche pas de nous promener.

St Pol de Léon
Courses au Leclerc de saint Pol de Léon.

Dès que les balises du GR34 sont visibles je descends par une  petite route entre deux hauts murs couverts de polypodes, de mousses et de graminées. Derrière l’un d’eux, un château peut- être ? En tout cas un  petit bois de mimosas
La  mer s’est retirée, les bateaux de plaisance sont affalés sur l’estran. Une promenade est aménagée le long de l’eau. Malgré la pluie battante, on se donne rendez vous sur l’îlot Sainte Anne. Gros rocher émergeant d’une pelouse où poussent des pins parasols magnifiques. Une chaussée carrossable a été construite sur une digue qui se poursuit jusqu’à un centre nautique.

Sur la digue, j’ai une surprise : la mer est parsemée de rochers. Depuis ce matin, nous n’avons pas encore vu la mer ouverte. Devant Roscoff : l’île de Batz. Ici, je ne sais pas où se trouve la mer, la Baie de Morlaix, l’aber. Comment nommer cette grève abandonnée par la marée et jonchée de bateaux ?