Les Ogres – Lea Fehner

TOILES NOMADES

lese ogres

Davaï!

2H24 De couleurs, de musique de cirque, de danses de fou-rires, de très belles images colorées

2h24 de cinéma burlesque sur les traces de Fellini ou de Kusturica

Du théâtre aussi, puisque nous suivons une troupe ambulante qui joue deux pièces de Tchekov endiablé avec de la vodka qui tombe du plafond dans un lustre tandis que les acteurs distribuent les victuailles de la noce….

Du cirque avec un numéro d’acrobatie, un monsieur Déloyal – très déloyal ….

2h24 de Carnaval – selon Cinéma dans la lune – où les valeurs sont inversées, où tout est permis..

2h24 de déconnade où toutes les bêtises dont vous avez rêvé – ou pas – se succèdent : chevauchée des caravanes, voitures et camions avec dépassements très limites, téléphone au volant que dis-je, ordinateur sur le volant, bataille avec la nourriture, couscous qu’on se lance joyeusement à la figure, bouses de vaches sur la scène, enfants qui fouillent les sacs à main, femme vendue aux enchères (cela c’est pénible), scènes de ménage au mégaphone…

Non! je ne vais pas tout raconter, allez-y!

la Dolce Vita – Federico Fellini

CINE-CLUB ROMAIN

Evidemment, je me souviens de cette scène !

Mais le reste du film était bien flou dans ma mémoire. De retour de Rome j’ai eu très envie de le revoir.

Le prologue avec la statue du Christ héliportée a un goût de déjà-vu, déjà-vu dans la vraie vie, à Carrare, il y a une trentaine d’années j’ai vu une telle statue transportée (mais pas en hélico), l’ai-je rêvée? Association d’idée, Lénine sur sa péniche dans le Regard d’Ulysse d’Angelopoulos?

Sublime Anouk Aimée, mystérieuse et blasée dans cet univers mondain de Dolce Vita où Marcello Mastroianni  et ses copains paparazzi tirent leur subsistance pour un journalisme mondain agressif .

Avec le temps, Mastroianni, latin lover, dilettante, homme de lettres ou parasite, a perdu beaucoup de son charme. Anita Ekberg aussi,  en charmante idiote, fantasme nordique et blond des italiens excités. Le monde a changé, les  sex-symboles n’y ont plus la même place.

Si le film a conservé sa magie, c’est à la ville qu’il la doit! A la Fontaine de Trevi, aux ruelles qui l’environnent, au mélange de cinéma et de vie populaire.

 

Délices de Tokyo

TOILES NOMADES

délices de tokyo

Une année à Tokyo, rythmée par les saisons, commencée à la floraison des cerisiers. Une ville fortement urbanisée avec un train (métro?) mais aussi des vélos, des jardins….Une échoppe qui vend des pancakes fourrées, les dorayakis appréciés par les collégiennes . Un cuisinier au regard triste, une vieille dame enthousiaste, une écolière solitaire forment une équipe hétéroclite et solidaire. On est d’abord capté par la recette de ces Délices de Tokyo. Puis se dessine une histoire forte, pleine de secrets que bien sûr je dévoilerai pas!

Ne pas oublier de prendre la recette de ces Dorayakis disponible au comptoir du cinéma.

Lire aussi le billet de Dasola,.

A peine j’ouvre les yeux – film tunisien de Leyla Bouzid

PRINTEMPS ARABES

Elle a la pêche Farah, 18ans, tout juste son bac en poche!

Elle veut chanter avec son groupe malgré l’opposition de sa maman qui préférerait qu’elle s’inscrive en faculté de médecine!

Elle ne s’interdit rien, ni la bière dans un café louche, ni de danser, ni de sorti court vêtue…

Ses chansons provoquent le pouvoir, quand le concert est interdit elle chante dans la rue devant les grilles fermées sous les yeux attendris, et inquiets de sa mère.

Farah
Farah

Dans la Tunisie de Ben Ali, la musique est subversive. Tous le savent. Farah n’écoute pas les avertissements.  Une boule d’énergie.

Un bon film avec deux actrice formidables et de la bonne musique. A peine j'ouvre les yeux mère

IXCANUL film Guatémaltèque

TOILES NOMADES

ixcanul-120x160-768x1024

Un voyage sur les flancs du volcan. Une rencontre avec les Mayas dans une plantation de café. Maria, 17ans est promise au contremaître, veuf, père de trois enfants. Elle rêve d’autre chose, de l’amoureux Pepe qui, lui, rêve des Etats Unis. Juana, sa mère, rêve de rendre heureuse sa fille. Tous vivent dans la nature sauvage, en osmose avec la nature dont l’air sent le café et le volcan, loin de la civilisation moderne. Ils ne parlent pas espagnol et ne savent même pas lire. Liés au patron et au contremaître qui peut les chasser de leurs terre infestées par les serpents.

 

C’est un très beau film, décors costumes acteurs d’une grande beauté. C’est aussi une histoire vraie mais ne comptez pas sur moi pour vous la dévoiler. Allez le voir! Il y a des personnages, du suspense..

<iframe width= »560″ height= »315″ src= »https://www.youtube.com/embed/gW9YXzaKkTI &raquo; frameborder= »

 

depêchez vous il ne passe que dans quelques salles!

Béliers de Grimur Hakonarson (film islandais)

TOILES NOMADES

RAMS-1

Pour toutes les blogueuses de ma connaissance qui suivent passionnément les polars islandais et Erlandur, voici des images hivernales…..

Attention, ce n’est pas un polar, ni un film d’action, encore moins un documentaire avec volcans et glaciers! Plutôt un film contemplatique, lent, avec un humour décalé qui raconte l’histoire de deux éleveurs de moutons, deux frères Gummi et Kiddi  dont les fermes sont voisines mais qui ne s’adressent plus la parole depuis quarante ans,. Leur passion, ce sont leurs moutons. Voilà que la tremblante se déclare dans la bergerie de Kiddi….

Béliers

Les acteurs sont extraordinaires, vieux, barbus, un peu ventripotents, taiseux….

Les moutons sont magnifiques, avec leur laine mousseuse (toilettée).

 

Red Rose un film de Sepideh Farsi

TOILES NOMADES

 

red_rose_affiche_sm-73c00

 

Avant les élections de  2009 de grades manifestations se déroulèrent à Téhéran et furent sauvagement réprimées par les Basidjis. Une petite troupe de manifestants poursuivis se réfugient chez Ali, un quinquagénaire puis s’en vont. Sara a oublié son portable et revient le chercher. Cherche-t-elle son téléphone ou autre chose? Elle s’attarde chez Ali qui a le double de son âge, et se trouve en partance, les affaires déjà dans des cartons. Indifférent à ce qui se déroule dans la rue il ne sort pas de chez lui et attend un permis pour rejoindre femme et enfant au Canada. Sara va manifester mais elle revient chez Ali et le séduit. Une histoire d’amour se noue. Elle avoue chercher un homme et un lit. Un ordinateur peut être aussi. Sous le pseudo de Persianstar,  elle tweete, navigue sur les réseaux sociaux. Peut être est-elle une organisatrice? Elle cherche à entraîner Ali dans sa lutte. Il a déjà donné, quand il avait son âge, en 1988. Il est désabusé, casanier.

RED-ROSE3-1170x486

Sara étonne par son énergie et aussi par sa liberté de ton et de vie. Elle se veut libre et provocante quand elle ouvre les fenêtres en grand et toute nue crie dans la nuit « Allahou akbar! » cri de ralliement des manifestants.

Libre et provocant ce film qui comporte des scènes de sexe crues qu’on n’imaginerait pas dans un film iranien. Si la réalisatrice Sépideh Farsi est bien iranienne, le film est une collaboration Iran-France-Grèce. Elle vit en France et par ce film s’interdit un retour à Téhéran. Étonnantes aussi les images des manifestations filmées avec un téléphone portable, documents véridiques? Elles rythment un film qui serait un huis clos dans le bel appartement d’Ali.

Une fiction donc, mais aussi un document.

 

Tsili film d’Amos Gitaï

TOILES NOMADES

Tsili

Je suis une fan inconditionnelle d’Amos Gitaï et de Aharon Appenfeld qui a écrit le roman  Tsili. Il fallait donc que je voie le film. Mais peut être aurais-je dû lire le livre avant. J’aurais sans doute mieux suivi cette oeuvre a-typique. Amos Gitaï sait raconter une histoire en utilisant les canons du cinéma habituel. Il peut aussi produire une installation avec des vidéos comme celle dédiée à son père avec le documentaire Lullaby to my father qui m’avait beaucoup émue.

Le générique de Tsili est une chorégraphie, une jeune fille (Tsili?) danse sur fond noir en chemise de nuit blanche. Long plan-séquence. Je sais que ce ne sera pas un film d’action, plutôt un film contemplatif. Tsili vit dans les bois, dans ces forêts où étaient les Partisans  d’Appenfeld. Elle mange des baies, se fabrique un nid. Visuellement il ne se passe rien, en revanche la guerre est présente dans la bande sonore. C’est autant un film à écouter qu’à regarder.  Arrive un jeune homme, Marek, qui essaie de nouer un dialogue, offre du pain, leurs rapports sont très étranges. Scène de viol. Tsili ne veut pas. Très pénible pour moi. Succède une scène très tendre où les amants dorment dans un nid de branchages. Compliqué : Tsili est joué par deux actrices aux longs cheveux mais qui ne se ressemblent pas; Pourquoi? 

 

Une colonne de réfugiés marche vers la mer. La mer Noire ou la Méditerranée. Ils s’abritent sous un hangar.

tsili3

Puis suivent des images d’archives. Des enfants de diverses communautés d’Europe Centrale, prises avant la guerre. Très émouvantes.

Il faut que je lise le livre!

Lire la critique ICI

 

Les chansons que mes frères m’ont apprises

TOILES NOMADES

Les chansons que mes frères affiche

 

 

la petite Jashaun est merveilleuse, son frère est aussi un acteur dynamique.

Les paysages de Badlands ravinés sont aussi très beaux.

Mais le reste est bien triste.

Sur la réserve indienne peu d’avenir s’ouvre aux adolescents. Le professeur interroge les jeunes sur leurs projets. Curieuse classe, chacun joue avec un animal, serpent, une mygale ou un scolopendre. De quoi rêvent-ils? De faire du rodéo, de la boxe. Seule une fille veut étudier le droit.

Pas d’avenir pour les jeunes; les adultes sont rongés par l’alcoolisme et la pauvreté. Il faut croire que les Américains n’ont rien compris avec la Prohibition. Sur la réserve indienne, l’alcool est interdit. Bootlegger est la seule profession lucrative, engendrant luttes de clans et violence et n’interdisant aucunement les abus. Les enfants qui ne sont pas encore atteints deviennent les seuls responsables. La petite Jashaun traverse le film avec beauté, dignité.

 

Esto es lo que hay, chronique d’une poésie cubaine – Lea Rinaldi

TOILE NOMADE

esto es lo que hay3

Un tour à Cuba en musique cela ne se refuse pas! Le titre annonçait de la poésie. Le résumé du hip hop et du rap. Si j’apprécie le hip hop, le rap me casse souvent les oreilles.

J’ai tenté et bien aimé. Ces musiciens dégagent une énergie et une chaleur incomparable. Parce qu’il en faut de l’énergie à la Havane, pour se produire lorsque leur concerts sont interdits, puis permis? Lorsqu’ils veulent diffuser leur musique sur Internet alors que la connexion se fait à la vitesse de la tortue. Ils se veulent libres, déjouent les pièges qu’on leur tend en cherchant à les récupérer. irrécupérables!

Documentaire? Bien sûr, mais surtout un film avec des personnages sympathiques et de temps en temps une sublime image de la Havane qui m’a fait flasher.

ESTO ES LO QUE HAY