Je ne veux pas rater le lever du soleil sur les colosses de Memnon.
En prime, de gracieuses montgolfières survolent notre terrasse.
Dans la lumière du matin,la montagne de Thèbes est rose, les maisons du village orange, jaunes, vertes…
Le temple de Médinet Habou est aussi à son avantage. Sur un talus, une bande de chiens veille. J’attends prudemment qu’un homme à vélo les dépasse, ils ne sont pas agressifs. Devant le temple, le village est aussi parcouru d’excavations : archéologie ou tout-à-l’égout ?

Dans mon tour matinal je salue les colosses de Memnon. Depuis Septime Sévère, ils ne chantent plus, mais c’est l’heure !
C’est aussi l’heure où le chantier s’anime. Des ouvriers en galabieh mélangent de la boue à de la paille pour confectionner des briques. A quoi serviront-elles ? A reconstruire le sanctuaire ? Ou de support sur lesquels on a posé des nattes pour accueillir les fragments de statues de granite que d’autres ouvriers charrient sur des brouettes ? Aux archéologues de faire le puzzle. Un grand support de béton en forme de stèle porte déjà un gros morceau de granite, il porte des trous cylindriques. Est-ce le cœur d’un autre colosse, dieu ou pharaon ? Un « petit colosse » debout est intact, d’après les socles installés il devrait y avoir une rangée de ces grandes statues. Si nous restions plus longtemps à Gournah ce serait passionnant de regarder travailler tout ce monde.
7h30, le pain du petit déjeuner sort du four, le fromage de bufflonne est délicieux, la confiture maison.
Que visiter ? Les tombes des Rois des Reines, des Nobles ou des artisans ? Les temples ?
Le village des artisans est le plus proche. Nous avons gardé un excellent souvenir de cette visite il y a huit ans..
Les tombes des artisans
Imherkat était un architecte de Ramsès III et de Ramsès IV. Son caveau familial montre toute la famille réunie. Les tombes des artisans sont très décorées. Les sujets sont inattendus. Des musiciennes jouent de la harpe, on voit une curieuse chimère mi-lapin mi-lion et un bizarre serpent.
Juste à côté la tombe de Sennedjem avec la très belle peinture « champs de Ialou », le paradis avec la représentation d’un champ de blé irrigué par un canal bleu. En dessous un verger où alternent dattiers et sycomores. Sur un autre mur toute une rangée de dieux à têtes d’animaux très colorés.
Je me souvenais aussi de Pachedou accroupi pour boire l’eau.