Odessa Transfer – Chroniques de la mer Noire – Collectif ed. Noir sur Blanc

BALKANS/

Le soir de notre retour de Crète, sur Arte nous avons visionné le documentaire :Seuthès, le roi Thrace, et c’est ainsi que notre voyage en Bulgarie s’est décidé! Depuis je n’ai pas quitté les Balkans (tout en restant dans ma chambre). Premier voyage cinématographique, onirique et envoûtant Le Regard D’Ulysse d’Angelopoulos qui m’a emporté par taxi, train et même péniche à travers la Grèce,  l’Albanie, la Macédoine, la Bulgarie et la  Roumanie pour arriver à Sarajevo en pleine guerre. Second voyage sur les mêmes itinéraires avec Maspéro dans Balkans-Transit illustré par Klavdij Sluban.

Odessa transfer m’offre un périple autour de la Mer Noire dans le même registre. Cet ouvrage rassemble 14 textes écrits par 14 auteurs différents, rangés dans l’ordre des aiguilles d’une montre.

Le voyage commence en Géorgie à Batoumi « BATOUMI: UNE VILLE A L’ODEUR DE FUITE » d‘Aka Morchildazé. Reportage? texte poétique?Pas plus que les autres textes, j’arrive à le définir.

EAU AMERE (Istanbul et la rive turque de la mer Noire) d’Eminé Sevgi Özdamar est une sorte de méditation à la suite de l’assassinat de Hirant Dink à Istanbul. » Mer Noire, Mer Noire, Ta mer est devenue Noire«  Ece Ayhan. Méditation poétique, souvenirs anciens d’une mer hospitalière, dispensatrice de bonheur alors qu’Arméniens, Grecs, Turcs se parlaient : « Dans le fond de mon sein , tout au fond de moi, entre les algues il y a une vieille femme morte qui s’appelle Kiriaki Sergianadou. Écoutez vous trois cette vieille Grecque du Pont chanter une chanson populaire en turc. … » Elle m’appelle (dit la Mer Noire) Efksinos Pontos . Efksinos signifie qui donne le bonheur…..Eminé, la Turque, retrouve le langage de la Mer Noire à Thessalonique, la Grecque et pleure l’Arménien assassiné.

SUR LA ROUTE D’ISTANBUL  est une sorte de carnet de route d’un journaliste polonais, Andrzej Staziuk, qui se souvient qu’autrefois Pologne et Lituanie s’étendaient jusqu’à la Mer Noire combattant les Ottomans. Toujours à cheval, dans les steppes... »pas des chevaux de mer : des chevaux cosaques, tatars, turcs, sarmates, scythes ou mongols »..…,mélangeant le Baroque et le byzantin…

L’ÎlE DES BIENHEUREUX racontée par Sybille Lewitscharoff, au large de la Bulgarie entre Burgas et Varna existe-t-elle vraiment? « elle a surgi de la mer une nuit, alors que les mortels ordinaires ignoraient tout du malheur et de la haine que les Bulgares attireraient bientôt sur leurs têtes ». Qui est donc Haralampi Oroschakoff? le texte se termine avec de déroutants Macédoniens…..

Takis Theodoropoulos raconte LA CONQUÊTE DU PONT EUXIN, je me retrouve en pays de connaissance : Jason, les Argonautes, Médée sont des personnages familiers. 

« Pour quelle espèce de raison la poésie grecque, et ce depuis ses tout  premiers pas, a-t-elle à ce point surestimé la figure d’Ulysse, et n’a-t-elle fini par s’intéresser à celle de Jason que des siècles plus tard? »

Euxeinos (hospitalier) ou Axeinos la Mer Noire?La mer familière aux Grecs est la Méditerranée, l’Égée avec toutes ses îles.

Theodoropoulos raconte aussi l’Anabase (le seul texte que j’aie déchiffré en VO) ….

PONTOS AXEINOS est le titre du texte de Mircea Catarescu, écrivain roumain qui, de Constanta  évoque la figure d’Ovide exilé là. Ovidiu, prénom si répandu en Roumanie, ….devant une Mer Noire prise dans les glaces. Écrivain des métamorphoses.

Justement, MÉTAMORPHOSES est le titre de la nouvelle suivante d’Attila Bartis, Roumain d’expression hongroise, ou Hongrois(?) (Le canal du Danube et la péninsule Balkanique) en est le sous-titre, évoquant Kafka dès les premières lignes. Kafkaïenne est l’entreprise de travail forcé comparée à la tectonique des plaques censée engloutir la péninsule balkanique. Griffonnages sur la relégation d’Ovide, griffonnages sur l’empire ottoman, griffonnages sur divers centres d’intérêt, griffonnages qualifie-t-il ses écrits qui auront pour titre Métamorphoses et non pas La Métamorphose, clins d’œil à Ovide et à Kafka.

L’ÉTÉ DES SCARABÉES DE 2 MAI (le littoral roumain de la Mer Noire) de Katja lange-Müller est une nouvelle plutôt pessimiste.

Nicoleta Esinencu est Moldave et écrit en vers 7km(de Chisinau au septième kilomètre) raconte les mécomptes des Moldaves qui ont vu leur vie se compliquer, les tracasseries administratives les empêchant de rejoindre la Mer, les divers trafics…

Karl-Markus Gauss, écrivain autrichien, évoque Odessa dans L’INCESSANTE MIGRATION

« Décision fut prise en 1794de faire jaillir de terre une ville où l’on attirerait des représentants de nombreuses nationalités grâce à de multiples privilèges – liberté religieuse… »

Habitée par des Russes, des Juifs, des Arméniens, des Grecs, des Ukrainiens, des Bulgares, des Allemands, classique pour la Mer Noire, mais aussi des Levantins, des cubains, des Africains, Coréens et Malais…. cosmopolite ,berceau des génies de la musique son marché aux légumes est tout aussi coloré!

LE PASSEPORT DE MARIN (la côte de la Crimée) de Serhiy Zhadan est une nouvelle mettant en scène des jeunes perdus entre trafics et  beuveries, des ouvriers moldaves abandonnés dans un chantier arrêté. Assez désespéré ce futur post-soviétique!

Soviétique ou Post-soviétique, LES ENFANTS D’ORLIONOK  de Katia Petrovskaïa? Un camp de jeunes pionniers dans la grande tradition pédagogique de Nadejda Kroupskaïa avec ses spoutniks, ses enfants-garde-frontière les « Guetteurs« , le « camp des Komsomols » et pourtant les éducateurs sont des soutiens de Poutine et le texte est contemporain.

Enfin, un dernier reportage sur l’Abkhazie referme le tour de la Mer Noire. UNE CHANCE DE REJOINDRE LE MONDE  de Neal Ascherson analyse la situation de ce micro-pays entre Géorgie et Russie. J’aurais été bien incapable de situer l’Abkhazie avant de lire ce livre.

Dans mon résumé j’ai oublié de signaler les très belles photos en Noir et Blanc – c’est aussi le nom des éditions – panoramiques pris sur les plages de la Mer Noire. Elles ne correspondent  pas toujours au pays des textes où elles sont intercalées. Qu’importe si les parasols et les baigneurs bulgares se trouvent entre la Crimée et la Moldavie?

C’est un livre que je rendrai à regrets à la bibliothèque. Un livre que j’aurais aimé garder, relire au retour de  notre visite à la Mer Noire. Extraordinaire diversité et en même temps parfaite cohérence dans la construction. Chaque texte est à sa place et la lecture n’est jamais décousue. Poésie et reportage, reportage et roman, imaginaire et réalité.

 

 

 

 

 

 

 

 

Etaria: 1821 – Roumanie

BUCAREST/PARIS

Cette rubrique correspond à un échange de correspondance avec un lecteur roumain qui apporte un regard différent du mien. Je croyais en avoir fini avec la Bouboulina et voici que m’arrive cet épisode de Roumanie. Selon Michel de Grèce, elle fut initiée dans la compagnie secrète Filiki Etaria fondée à Odessa. Les luttes contre le pouvoir ottoman n’ont pas le même enjeu selon qu’on se place du côté ds Romantiques Victor Hugo ou Byron ou du point de vue balkanique ou même russe.

« …Pour nous et pour notre histoire, Eteria c’est plutôt l’histoire d’une grande trahison.
En 1821, le territoire de la Roumanie a connu “la révolution de 1821” ayant
comme “leader” principal Tudor Vladimirescu, qui est celui qui a créé une armée
des “panduri” et qui a lutte pour indépendance des Roumains et de la Roumanie. Il a
soutenu Eteria, mais en même temps il a entretenu une permanente correspondance avec
les turcs et les russes(pour éviter une invasion et un contrôle total des étrangers et pour
éviter aussi un guerre sur le territoire roumain) car ce qu’il voulait c’était seulement
indépendance du territoire roumain, contrôlé par l’empire turc et influence par
les intérêts russes. En final, il a été trahi et assassiné par Eteria, a l’ordre de Alexandru
Ipsilanti, car il a suivi seulement l’interet national et il a refuse de suivre strictement les
ordres et les actions de Eteria. Pour le territoire roumain, cet assasinat c’est aussi le fin
de “époque fanariote”(quand la Roumanie a été contrôlée par des riches qui habitaient
dans le quartier Fanar de Istambul et qui simplement ont payé au sultan pour le droit
d’être “princeps” en Roumanie et pour s’enrichir mieux. C’est aussi le moment quant
une sorte de “assemblée populaire” a demande au sultan turc de avoir le droit d’avoir
un “princeps” qui doit être seulement d’origine roumaine.
Bouboulina c’est une grande femme, le seul amiral de la flotte royale russe.

Dans la tradition populaire roumaine, le mot “Bubulina” est d’habitude donne aux
femmes “fortes” qui ont un caractère fort, correct et sans compassion…. »

Je ne suis pas historienne, je relaie simplement en ajoutant des accents le texte que George m’a envoyé en le remerciant.

Mère-vieille racontait – Radu Tuculescu

LIRE POUR LA ROUMANIE

Chronique villageoise, d’un de ces hameaux perdus de Transylvanie, désertés où ne subsistent plus que les vieux et où les Tsiganes occupent les maisons vides.

Nous avons séjourné dans un village analogue, village saxon.L’arrivée m’a laissé un souvenir marquant : maisons vides, pas une voiture, pas un commerce, juste un café où trainaient quelques gitans. L’électricité avait disjoncté.  J’avais cru d’abord à une catastrophe naturelle,  un séisme, pour expliquer ce vide. On m’a expliqué que les habitants avaient tout laissé pour partir en Allemagne.

Dans le livre, Mère-vieille s’exprime en Hongrois, l’abandon du village a sans doute une autre cause, l’exode rural tout simplement. L’auteur ne donne aucune piste pour expliquer cette désaffection. Il ne reste plus qu’un troupeau avec deux bergers… un facteur qui apporte les pensions des retraités, un tavernier. L’auteur n’a pas la prétention d’analyser : il transcrit les souvenir de Mère-vieille, une octogénaire au franc parler et au grand sens de l’humour.

Roman ou document ethnographique? Le fantastique s’invite sous la forme d’un gros chat noir au cours d’une noce. Références littéraires : Mère-vieille qui n’a pas été à l’école a découvert la lecture sur le tard et mêle Puck de Shakespeare avec le Maître et Marguerite…

C’est pourtant l’aspect documentaire qui m’a plu le plus : une noce sur trois jours, les enterrements, la vie de ces gens simples, les préparatifs pour les repas de fête sont admirablement racontés. L’auteur n’enjolive pas la vie rurale : l’essentiel de la vie des hommes se passe à boire la tuica et nombreux propos sont radotages éthyliques. Après la boisson et la mangeaille, c’est l’amour, commérages et cocufiages qui occupent les conversations. Jalousies et séduction, mais aussi solidarité des voisins et chaleur humaine.

Il est pourtant dommage que les travaux des champs n’aient pas été plus détaillés. Les porcs qu’on élève pour l’usage familial, quelques poules améliorent l’ordinaire. En dehors de l’apiculteur qui s’est bien enrichi de la vente de son miel, on ne sait pas de quoi vivaient ces gens quand le village était encore vivant. L’auteur ne s’est pas attaché à raconter les changements de la période collectiviste et de la fin de cette époque. Tout juste, le profiteur qui a détourné les subventions destinées à la modernisation du village, est-il mentionné. Pour l’analyse, je reste sur ma faim. De même, les Tziganes qui repeuplent le village ne sont mis en scène qu’à de rares occasions : les musiciens de la noce, et au bistro. On sent qu’ils ne sont pas intégrés et figurent une vague menace pour un des personnages qui craint qu’on le lui prenne sa maison.

C’est un livre curieusement construit : la première partie, 100 pages très denses,  donne la parole à Mère-vieille, style parlé – la traduction utilise un argot un peu vieilli, un peu artificiel. A la p105, le narrateur, sa compagne emmènent Mère-vieille à la ville. Le voyage en voiture est une rupture, non seulement dans le quotidien de la vieille dame mais aussi dans le style et l’écriture plus alerte, plus aéré. Sortir de la maison donne une respiration au livre. Le temps d’une promenade à pied du narrateur permet de sentir l’atmosphère du village. La troisième partie : « la mort de Mère-Vieille » et « ces noces-là » sont deux chapitres courts et enlevés. Ces ruptures dans l’écriture font un livre hétérogène mais attachant.

Merci à Babelio et à l’opération de la Masse Critique de m’avoir donné l’occasion de découvrir cet ouvrage

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Le Regard d’Ulysse(DVD)/Balkans-Transit

TOILES NOMADES

 

A peine ai-je refermé Balkans-Transit de François Maspero qu’il me vint l’urgence de revoir Le Regard d’Ulysse de Théo Angelopoupos, correspondance parfaite entre ces deux œuvres, quasi-simultanéité (1994-1995), identité de lieux, Odyssées dans les Balkans….Le Regard d’Ulysse et surtout la musique d’ Eleni Karaindrou que j’écoute en boucle m’ont déjà accompagnée . Je gardais des images de la barge portant la statue de Lénine sur le Danube, de Sarajevo en ruine…et le souvenir d’un film bouleversant, hypnotique, étrange.

Le voyage commence à Fiorina, projection clandestine du film de A. (Harvey Keitel) cinéaste exilé, dans une ville quadrillée par l’armée et par des processions inquiétantes, sous la pluie, la nuit. L’accueil réservé à Maspero et au photographe Klavdij Sluban fut à l’unisson:

« Des images d’Angelopoulos, il ne manquait que la brume«  note l’écrivain.

Taxi (comme dans le livre) mais dans l’autre sens, vers la frontière albanaise. Avec les migrants albanais, chargés de pauvres baluchons, reconduits en autobus militaires. Dans les champs albanais déserts et enneigés marchent des hommes, nombreux, comme l’avait remarqué l’écrivain. Pendant que je visionne le DVD, le texte du livre est très présent. Neige sur l’Albanie, qui interdit de continuer…

La quête de A., les bobines perdues d’un film de Manakis, peut être le premier film grec, se poursuit en Macédoine. Macédoine hostile – les Grecs lui refusent l’existence et surtout le nom . La conservatrice du Musée Manakis à Monastir (que Maspero désigne de son nom macédonien de Bitola) n’est gère coopérative. Les bobines perdues ne sont pas à Bitola. C’est justement dans le chapitre consacré à Bitola que l’écrivain fait allusion au film d’Angelopoulos et aux frères Manakis et   » Le regard innocent de leur caméra Pathé témoignait d’une diversité et d’une unité balkanique perdues à jamais » . Regard d’Ulysse?

A. poursuit sa quête à Skopje, train de nuit, vide, fantomatique. Enfin pas tout à fait vide puisqu’il y trouve la Conservatrice hostile. Sincère ou Ulysse menteur? Il la séduit en lui racontant le Re-Naissance d’Apollon à Délos qu’il a voulu photographier. La femme lâche l’information : les bobines ne sont pas à Skopje! Et le suit dans le train qui poursuit vers Bucarest.

A la frontière bulgare, épisode étrange. A. devient Manakis. Simulacre d’exécution. Exil à Plovdiv. Si Maspero m’a donné de bons repères spatiaux, le film m’égare dans le temps

 

D’autant plus que sans s’attarder à Bucarest nous arrivons à Constantza en 1945 dans une fête de famille. Famille de A? Les scènes tournées dans le salon des bourgeois grecs de Constantza sont les seules séquences brillantes et colorées de ce film gris-bleu. Exil des Grecs, confiscation de leurs biens….

 

 

A. embarque sur la barge qui conduit la statue de Lénine sur le Danube. L’épisode qui m’avait le plus marquée à la précédente séance du film. Plans lents, impressionnants, au rythme du fleuve. La foule accompagne la statue sur les berges, les Roumains s’agenouillent,  se signent. je m’interroge sur la signification de ces manifestations religieuses.

Le Danube conduit A. à Belgrade en pleine guerre de Bosnie. Il y rencontre un journaliste, correspondant de guerre grec. Les bobines étaient bien à Belgrade mais elles sont parties à Sarajevo pour y être développées. Siège de Sarajevo : rien à faire d’autre que de se saouler : beuverie épique avec des toasts à tous les cinéastes, Eisenstein surtout? Impossible de rejoindre Sarajevo par route ou par train, par les rivières? A. oartira au fil de l’eau.

Encore une étrange séquence avec une paysanne bulgare qui organise sa cérémonie funèbre. C’est bien Harvey Keitel, mais qui joue-t-il : Manakis ou le cinéaste de 1994?

Le périple de Balkans-Transit est entrecoupé d’un Cahier de Sarajevo écrit pendant le siège. Encore une correspondance entre le film et le livre! Angelopoulos n’a pas pu tourner à Sarajevo, les plans de la ville en ruine sont une reconstitution, qu’importe! ce n’est pas un documentaire mais une fiction. Plus vraie que vraie, et onirique, l’arrivé par un trou béant dans le mur de brique de la salle de cinéma de la Cinémathèque de Sarajevo. Le bobines sont là! Sous les balles et les bombes.

Le final dans la brume est indescriptible. Le brouillard à Sarajevo est une trêve, une fête, un orchestre, des danseurs, de l’allégresse on passe sans transition à des funérailles, puis à une promenade familiale, une exécution. L’écran se brouille, plus d’image, des voix. Filmer sans images! Je pense au Cheval de Turin, vécu comme une fin du cinéma alors que le Regard d’Ulysse est une quête des origines du cinéma.

Cette interprétation, avec le livre en miroir, est une des possibles. On pourrait imaginer une autre lecture en relation avec l’histoire du cinéma, des « images animées » , on peut aussi faire l’expérience passive de se laisser porter par des images magnifiques rendues mystérieuse par la nuit, la brume, les ruines….On pourrait chercher aussi des correspondances avec l’Odyssée…. je crois que je visionnerai encore de nombreuses fois ce film qui me fascine!


 

François Maspero : Balkans- Transit

VOYAGER POUR LIRE/LIRE POUR VOYAGER

 

D’emblée, l’auteur se présente « Portrait de l’auteur en Européen » , puzzle d’une Europe rencontrée en un temps où existait encore la Prusse orientale, bien différente de la Communauté des 27 états actuels. Aujourd’hui, quand l’idée européenne vacille sous les buttoirs des financiers, triples A et dettes, et sous les discours souverainistes, lire le livre d’un Européen me fait chaud au cœur.

En compagnie du photographe dromomane, polyglotte et slovène Klavdij Sluban, il a parcouru les Balkans, de Durrës en Albanie à Sofia et Bucarest jusqu’à la Mer Noire. Balkans-Transit n’est pas le carnet d’un voyage, plutôt la somme de cinq ans de périples, de retours, de rencontres, de lectures aussi dans des Balkans secoués par l’implosion de la Yougoslavie et la chute du communisme.

Cet ouvrage fait découvrir des pays méconnus, l’Albanie, Pays des Aigles, et la Macédoine, pays dont même le nom est sujet de conflit. Très loin du voyage touristique, l’auteur ne s’attarde pas sur la description des ruines antiques. En revanche il plonge dans l’histoire de toutes les nations qui composent la mosaïques balkanique.

En Albanie, il raconte Skanderbeg, le héros national contre la progression ottomane (1443-1478),  le roi Zog(1924-1939) mais aussi Byron 1823 et ses fidèles Souliotes, palikares et armatoles qui le suivirent dans la guerre d’Indépendance Grecque. Sur la route de Gjirokaster, ville de Kadaré, ils passeront près du Mont Grammos, frontière entre l’Albanie, la Grèce et la Macédoine où se déroulèrent les batailles de l’ELAS (1949), entre les andartes partisans communistes et les troupes gouvernementales soutenues par les Britanniques évocation de la dictature de Metaxas et du commandant Markos. histoire récente de la Grèce que j’avais oubliée. Dans ces territoires toutes les histoires se chevauchent comme toutes les littératures. Je ne connaissais pas Faik Konika, ami d’Apollinaire…Palimpseste de poésie, de batailles, d’histoire….

Balkans-Transit se lit aussi comme un roman d’aventure quand leur autobus branlant prend en chasse un automobiliste « psychopathe » ou quand les chauffeurs de taxi grecs refusent de les charger…

C’est surtout un récit de rencontres. Rencontres avec des chauffeurs de taxi, des universitaires, des gens ordinaires dans des cafés qui livrent des histoires extraordinaires. Est-il grec ou macédonien le chauffeur de taxi de Florina? Les gens ne livrent pas forcément leurs origines. Origines souvent mêlées. Hellinisations forcées d’Albanais ou de Macédoniens, purification ethniques, serbes ou bosniaques. le choix d’une langue pour communiquer va induire des rapports différents. Le photographe slovène polyglotte maîtrise le Serbo-croate que tous comprennent mais qui peut aussi être source de conflits…

En Macédonie, le puzzle se complique encore. qui sont donc ces Macédoniens qui ont volé le soleil d’Alexandre aux Grecs? Grecs, Slaves, Turcs, Bulgares, Aroumains, Albanais, Roms, Juifs ont coexisté ou vivent encore ensemble. Baïram à Skopje, ou rencontre avec les moines de Prilep. Au hasard d’un carrefour de Prilep, le bust de Zamenhof « Autor dus Esperanto 1859-1919″….

la Bulgarie est qualifiée de Pays Sans Sourire et pourtant toute la partie du livre qui lui est consacrée contredit ce titre péremptoire, rencontres chaleureuses à Sofia avec une Arménienne (encore une autre ethnie) . L’histoire raconté est un peu différente, guerre de Crimée, insurrection contre les Turcs de 1877, Alliance balkanique 1912, les combattants prennent nom de comitadjis. Alliances hasardeuses du petit Tsar Boris III rencontré par Albert Londres….Et, bien sûr la période communiste Dimitrov, homme lige de Staline. Il passe aussi à Ruse, le Roustchouk d‘Elias Canetti où l’on parlait espagnol depuis le 15ème siècle…

Passant le Pont de l’Amitié sur le Danube il termine le voyage en Roumanie, commençant le chapitre par une citation de Panaït Istrati. Bucarest, ville Lumière de l’Est mais aussi celle de Ceauscescu..

Je ne veux pas raconter ici tout le livre, seulement donner un aperçu de la richesse des références et de la mosaïque des populations balkaniques.

Maspero raconte son expérience dans Sarajevo assiégée, il fait l’impasse sur le Kosovo, où il n’a pu se rendre

« La guerre, elle a hanté mes voyages, elle hante ce livre. Les guerres du passé, avec la résurgence des obsessions nationalistes que le désespoir et la misère alimentent toujours »

écrit-il dans la postface de 1999.

« De ces voyages, je suis sorti, moi qui aime profondément ma patrie, renforcé dans un sentiment : la haine des nationalismes« 

Est la dernière phrase du livre.

Depuis que je l’ai refermé, un mot me vient, fraternité.

 

Balkans-Transit – François Maspero – Le pari du voyage (citation)

INVITATION AU VOYAGE

le ferry s'éloigne de Bari

. » La plus belle récompense d’un voyage extraordinaire est bien de rencontrer des gens ordinaires, disons, comme vous et moi. Des gens qui ont traversé comme ils l’ont pu, sans faire d’histoires et sans forcément faire l’histoire, des évènements pas ordinaires. Qui nous rappellent que ces évènements-là auraient pu aussi bien arriver à nous, en leur lieu et place. Et, vraiment, avant toute chose, on ferait bien de se demander ce qu’on aurait fait en leur lieu et place. Le sentiment de se retrouver partout au milieu de la grande famille de l’espèce humaine n’a pas de prix – ne serait-ce que parce qu’il confirme que celle-ci existe. Ce n’est pas toujours évident.

C’est peut-être cela, le pari du voyage : au-delà de tous les dépaysements, des émerveillements ou des angoisses de l’inconnu, au-delà de toutes les différences, retrouver soudain, chez certains, le sentiment d’être de la même famille. D’être les uns et les autres des êtres humains. parfois, ça rate. parfois même, ça tourne mal. mais le pari vaut d’être fait, non?… »

 

Elytis : Petite mer verte

HERAKLION/BUCAREST/PARIS

Petite mer verte
Joli brin de mer si verte à treize ans
Je voudrais de toi faire mon enfant
T’envoyer à l’école en Ionie
Approfondir absinthe et mandarine
Joli brin de mer si verte à treize ans
À la tourelle du phare à midi tapant
Tu ferais tourner le soleil en sorte d’entendre
Comment le destin s’agence et comment
Savent encor l’art d’entre eux se comprendre
De crête en crête nos lointains parents
Qui telles des statues résistent au vent
Joli brin de mer si verte à treize ans
Avec ton col blanc et tes longs rubans
Tu rentrerais par la fenêtre à Smyrne
Me calquer au plafond ce qui l’enlumine
Reflets de Glorias Kyrie Matines
Puis un peu la Bise un peu le Levant
Vague à vague retournant au loin
Joli brin de mer si verte à treize ans
Nous irions dormir hors la loi tous deux
Pour que je découvre au fond de ton sein
Éclats de granite les propos des Dieux
Éclats de granit les fragments d’Héraclite

Odysseus Elytis
L’arbre lucide et la quatorzième beauté
traduction Xavier Bordes et Robert Longueville, Poésie-Gallimard
La traduction en Roumain envoyée par George
Mică mare verde

Mică mare verde de treisprezece ani
De mult aş fi vrut să te înfiez
Să te trimit la şcoală în Ionia
Să-nveţi mandarina şi absintul
Mică mare verde de treisprezece ani
În turnuleţul farului de la amiază
Să-nconjuri soarele şi să auzi
Cun soarta se dezleagă şi cum
Din deal în deal se înţeleg
Rudele noastre îndepărtate
Care opresc vântul precum statuile
Mică mare verde de treisprezece ani
Cu guler alb şi cu panglică
Să intri pe fereastră la Smirna
Să-mi copiezi reflexele bolţii
De Kyrielesion şi Slavă Ţie
Cu puţin Boreas şi cu Levantul
Val cu val să te-ntorci iarăşi
Mică mare verde de treisprezece ani
Ca nelegiuit să te culc
Să aflu adânc în braţele tale
Bucăţi de piatră cuvintele Zeilor
Bucăţi de piatră fragmentele lui Heraclit.

Paris – Bucarest, sans retour…Ulysse de Marsillac 1821-1877 et une surprise: Nerval!

PARIS/BUCAREST

De Bucarest, un  fidèle  correspondant m’a fait parvenir ce texte :
J’ai seulement ajouté des accents
Il nous présente un personnage marquant de la francophilie en Roumanie: Ulysse de Marsillac
Paris – Bucarest, sans retour…
carte postale ancienne de Bucarest

 

 
France, 1821: C’est l’année de naissance de Ulysse de Marsillac, journaliste français.
 1852, à cause du son désir pour connaitre “L’Orient sauvage”, il quitte Paris pour toujours et arrive à Bucarest. Ici il a travaillé comme professeur de français au “Collège National Sf.Sava” (actuellement “Lycée Sf.Sava”(près du parc Cismigiu) – le plus fameux lycée de Bucarest et de Roumanie,  ou seulement les meilleurs élèves peuvent entrer et étudier. En même temps, le lycée où on trouve la plupart des  enfants des “nouveaux riches” c’est : “Jean Monet”, qui est plus au nord, près de la zone résidentielle(et du parc Herastrau) des ceux qui ont contrôlé la Roumanie avant 1989. La presse a écrit récemment qu’un deuxième « lycée français » sera ouvert a Bucarest.
 
Ulysse de Marsillac a travaille aussi à “L’École Militaire”  de Bucarest et à l’ université de Bucarest.
 
Il a fondé les journaux:
 
–  La Voix de Roumanie (il aidé par un autre français, Frédéric Dame, qui avait une épouse roumaine).
–    Le Moniteur Roumain;
–    Le Journal de Bucarest;
–    Indépendance Roumaine;
 
Il a écrit les livres :
 
–    Guide du Voyageur a Bucarest;
–    Histoire de l’Armée Roumaine
–    De Pest à Bucarest. Notes de voyage
 
Un jour, Ulysse de Marsillac, allant  au “Sf.Sava” , s’égare dans les rues de Bucarest…Il trouve un bonhomme  assis sur un banc, devant une porte, le regard perdu dans le néant de son destin roumain… Ulysse de Marsillac s’approche et demande:
–  “Ou est-ce que je me trouve?”
Le vieil  homme  secoue la tête comme s’il s’éveillait d’un rêve profond et répondit :
– « dans le pays le plus malheureux de l’Europe! »
Ulysse de Marsillac fut surpris par une telle réponse: il voulait seulement savoir dans quelle rue il s’était perdu mais il découvrit dans quel pays il se trouvait.
 
Le réponse du bonhomme est valable encore aujourd’hui pour la Roumanie et les Roumains…
 
Un autre jour, il monte la colline de Filaret(à la première gare de Bucarest), accompagné par un ami, pour admirer la panorama de Bucarest couvert par le vert des arbres et parcs…et il demande:
–   ”Quelle est la distance entre Bucarest et Paris?”
Son ami répond “immédiatement”:
–   “Trois cent ans, monsieur!!”
 
 
En 1871, le « Grand Théâtre de Bucarest » a donné une “Représentation extraordinaire en faveur des paysans et des ouvriers français, victimes de la guerre”. C’est le moment quand Ulysse de Marsillac a interprété le rôle de “M.Jadis” dans la comédie: “Le Bonhomme Jadis”.
(Il s’agit de la guerre franco-allemand de 1871: à Bucarest, tout le monde était “anti-allemand” et  même dans les quartiers les plus éloignées et dans tous les “boîtes” tout le monde, y compris les “lautari” tziganes au violon, chantait “La Marseillaise” .  Une foule de manifestants « très en colère » ont même attaqué avec pierres les fenêtres de “la salle de banquet” où l’ambassadeur allemand (Joseph Maria Von Radowitz) et  les allemands résidant àBucarest avaient  décidé de fêter la jour de naissance de l’empereur allemand Wilhelm I.)
 
A Bucarest, les journaux et les « représentations » de théâtre étaient seulement en français (a partir des années 1840). La “haute société” et la “bourgeoisie” roumaine parlait seulement en français.
 
Ulysse de Marsillac n’est jamais retourné en France. Il est décédé en 1877, a cause de sa souffrance profonde, générée par la mort d’ Élise, son épouse…
 
Sur: www.memoria.ro, vous pouvez lire(en français) l’article: “Bucarest ou le corps retrouve” écrit par Marianne Mesnil, où elle parle de Ulysse de Marsillac.
 
J’aimerais savoir que vous pouvez trouver et lire les livres écrits par Ulysse de Marsillac, car ici je n’ai pas été capable de les trouver.
Cherchant sur Internet les écrits d’Ulysse de Marsillac,  et des renseignements, je découvre par hasard un article sur….Gérard de Nerval :
Je ne résiste pas au plaisir de partager un poème. Et me voici revenue au Romantisme! Juste après avoir lu l’excellent billet de claudialucia ICI où Nerval était comparé à une « hirondelle apode » par son ami Théophile Gauthier.
El Desdichado

Je suis le Ténébreux, – le Veuf, – l’Inconsolé,
Le Prince d’Aquitaine à la Tour abolie :
Ma seule Étoile est morte, – et mon luth constellé
Porte le Soleil noir de la Mélancolie.

Dans la nuit du Tombeau, Toi qui m’as consolé,
Rends-moi le Pausilippe et la mer d’Italie,
La fleur qui plaisait tant à mon cœur désolé,
Et la treille où le Pampre à la Rose s’allie.

Suis-je Amour ou Phébus ?… Lusignan ou Biron ?
Mon front est rouge encor du baiser de la Reine ;
J’ai rêvé dans la Grotte où nage la sirène…

Et j’ai deux fois vainqueur traversé l’Achéron :
Modulant tour à tour sur la lyre d’Orphée
Les soupirs de la Sainte et les cris de la Fée.


Coliva : préparation de blé sucré pour les funérailles – Roumanie

PARIS/BUCAREST


 

 

 

 

Cette catégorie de mon blog résulte d’une correspondance avec un fidèle lecteur roumain qui m’envoie souvent des témoignages de la culture roumaine inaccessibles à une touriste. J’ai copié/collé en ajoutant seulement les accents


Ici c’est une courte histoire de la COLIVA et la recette pour le préparer .Coliva est prepare seulement pour faire l’aumone  pour commémorer ceux qui appartiennent à une famille orthodoxe et qui ont quitté ce monde…

. On laisse une partie de coliva et du vin a l’eglise, on donne aussi aux pauvres (la plupart, 99% sont ceux connus en France comme: “réfugies” ou “discriminés” de Roumanie qui connaissent bien ce coutume des Roumains de faire l’aumone et de donner aussi de la nourritue, des vêtements, des souliers, du vin et de l’argent pour commemorer leur morts) qui attend à la sortie de l’église et aux membres de la famille, y compris aux voisins et amis/amies pour manger. Celle/celui qui accepte la coliva ne faut pas dire « Multumes »c(Merci) mais: “Bogdaproste”!, une expression ancienne d’origine slave qui signifie :”Merci , Seigneur!”   Le goût de la coliva est très bon.

Coliva (sl. kolivo, gr. Kollyvon)

C’est une préparation de blé bouilli mélangé avec du sucre (ou miel) avec des noix concassées et décoré avec des bonbons et sucre en poudre fin, qui se donne aux funérailles et les services commémoratifs pour faire l’aumone, la charité, après etre sanctifié par le prêtre a l’église,  pendant le service religieux.
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Signification

Coliva est  fait de blé bouilli, sucré avec du miel ou du sucre, et représente le corps humain de celle/celui qui est mort  car la nourriture principale du corps humain est le  blé  (qui est represente par le pain qu’on mange chaque jour).
C’est aussi une expression materielle de notre foi en l’immortalité et la résurrection, étant preparé à partir de grains de blé, dont le Seigneur lui-même les a presenté comme des symboles de la résurrection  des corps humains: comme le grain de blé , qui doit être enterré dans le sol pour germer et porter du fruit, le corps humain est enterré et pourrit d’abord, pour attendre la résurrection…..

Les sucreries et les ingrédients contenus dans la coliva sont les vertus des saints et de ceux qui sont morts, ou la douceur de la vie éternelle que nous espérons avoir acquis apres la mort.

La balance de coliva (par les successeurs du décédé(e) et par le prêtre – en  effet, c’est un mouvement « up-and-down »)avec les mains pendant le service religieux est, d’une part, l’expression de la connexion spirituelle vive et réelle entre les vivants et les morts, d’autre part, encore un signe de la résurrection, semblable à celui de la Sainte Messe, lorsque les prêtres balancent l’air pendant la lecture du « Credo » quand on  dit les mots «et qu’il est ressuscité le troisième jour selon les Écritures», en imaginant le tremblement de terre qui a eu lieu à la mort et la résurrection de Jésus-Christ (Matthieu 27, 51).

Recette de coliva

Ingrédients:
1 kg de grains de ble (en Roumanie on achete: “ARPACAS”,- un sorte de ble pre-emballe –  au marche), 1-2 kg de noix; 200-250 g de sucre, le zeste obtenu de 1 ou 2 citrons et de  ½ ou 1 orange, (fruits qui n’ont pas été traités), la cannelle, le rhum ou d’autres essences, sucre en poudre et, éventuellement:  cacao,  bonbons, du miel …

 

Préparation:
Coliva est fait en deux temps:

La première fois est le soir avant d’aller à l’église, lorsque le blé est bouilli, et la deuxième fois c’est  le matin le jour d’être amené comme une offrande à l’église , c’est pourquoi cette préparation finale va durer approx. une heure avant de aller a l’eglise (ca depend de combien de temps il faut pour appliquer les ornements).
• La première fois, le soir:
Le blé est selecte, on enleve la paille et les morceaux brisés de blé( si on achete Arpacas, il n’y a pas besoin de selecter les grains). Puis, lavez le ble(Arpacas) 9 fois à l’eau tiède  (9 correspondant aux 9 groups des anges)  et faire bouillir dans 3 litres d’eau, de préférence dans une poêle en téflon. Le feu ne doit etre tres fort, et quand l’eau commence à bouillir  il faut le reduire. Pendant le process “bouillant” il ne faut pas mélanger avec la cuillère, mais il faut prendre le  pot entre le mains et il faut l’agiter, de sorte que le blé ne colle pas. Gardez le pot au feu  jusqu’à ce que le niveau d’eau a baissé presque complètement, et ajouter un peu de sel et de sucre, mélanger délicatement avec une cuillère en bois. Laissez  pour 5-10 minutes plus jusqu’à ce qu’il n’y ait pas d’eau et de grains de blé est «fleuri». Après tout ca, on transfere le blé dans une casserole et on couvre d’une serviette humide pour eviter la formation d’une cruste.Attention : la serviette doit etre nouveau et lave seulement avec de l’eau simple. Si cette serviette a ete lave avec des detergents modernes, toute l’odeur du detergent va s’impregner dans la coliva!  Toute le soir vous pouvez enlever les coquilles des noix, afin d’avoir une assiette creuse pleine des noix. La moitié d’entre eux doit etre pasee par une machine pour obtenir une sorte de poudre des grains de noix. L’autre moitié des noix sera coupe avec un couteau en petits morceaux. Il est envisagé de garder 10 ou 20 morceaux des noix pour former une croix sur la coliva.


• La deuxième fois, le matin:

Si la croûte de blé a été formé a la surface il doit etre enlevé. On ajoute les morceaux de noix écrasé, et environ un quart de la quantite qui a ete pasee par une machine pour obtenire une sorte de poudre des grains de noix. On ajoute le zeste de citron. (Vous pouvez également ajouter un zeste cree d’une moitie d’orange). On ajoute aussi le contenu d’une petite bouteille de rhum( qui a seulement quelques mililitres de liquide) (ou une autre saveur/essence) et la poudre de cannelle. Maintenant il faut gouter le contenu et, si pas assez sucré, ajoutez une cuillère à soupe ou deux de miel. La composition entière est pétrie à la main et place sur les assiettes, en on l’arrange /on fait la surface plate. Ajouter le reste du poudre du  noix pour obtanir une couche assez épaisse pour que eviter de mouiller le couche suivant de sucre en poudre fine qui doit etre applique. Le sucre en poudre est applique par une tamis jusqu’à ce qu’il couvre completement la couche des noix . Il faut niveler la surface avec une feuille de papier blanc qui se met dessus et appuyez doucement avec la main. Après obtenir une surface homogene, il faut creer une croix avec des morceaux  de noix ou avec des bonbons ou morceaux de chocolat ou de poudre de de cacao, à l’aide d’un modèle en papier. Si vous préférez, vous pouvez utiliser des bonbons de toute sorte pour décorer .