LIRE POUR LA GRECE

J’ignore pourquoi je suis aussi sensible à la poésie grecque, à celle de Ritsos mais aussi à celle de Cavafy ou Seferis.
Peut-être à cause du Théâtre antique, de la Mythologie, d‘Homère à qui je reviens toujours.
Peut-être aussi à cause de la musique, de Theodorakis qui m’a servi de passeur pour Epithaphios (CLIC lien vers un blog où vous pourrez l’entendre)
Yannis Ritsos ne m’est pas tout à fait inconnu : j’ai aimé le livre de Doucey : Ne pleure pas sur la Grèce (CLIC)
Après avoir lu Ismène , la soeur oubliée de M Serfati (CLIC) j’ai découvert que Ritsos avait écrit son Ismène lue par Adjani au festival d’Avignon 2017 le podcast n’est plus disponible sur l’Appli RadioFrance mais je l’ai trouvé sur YouTube(CLIC)
Et de fil en aiguille, j’ai trouvé cette biographie d‘Inès Dalery que j’ai lue avec grand plaisir.
Du poète, je ne connaissais que la facette de résistant du militant qui a écrit ce poème extraordinaire d‘Epitaphios à la suite de la mort d’un gréviste de Thessalonique 1936. Poète exilé sur les terribles îles-prisons, irréductible.
La biographie d’Inès Dalery raconte la vie de Ritsos dès son enfance à Monemvassia, puis Gythion dans le Péloponnèse, ses liens très forts avec sa sœur Loula, puis la malédiction familiale : la tuberculose qui va toucher son frère, sa mère, et finalement Yannis. Dès l’adolescence : la poésie. Son premier texte est publié à 15 ans!
Yannis et sa sœur arrivent à Athènes en 1925 dans une ville submergée par les réfugiés d’Asie Mineure. Pauvreté et maladie. Sanatorium des pauvres et conscience de classe.
1936, le roi appelle au pouvoir Metaxas qui fait tirer sur les grévistes. la « photographie de la femme agenouillée devant un homme étendu à terre, les bras en croix, mort. » bouleverse Ritsos qui écrit Epitaphios
La biographie de Ritsos se confond avec celle des années noires de la Grèce, occupation allemande, famine, guerre civile. Ritsos rejoint la guérilla dans le nord de la Grèce, participe au théâtre du peuple et écrit pour le théâtre. Ritsos est arrêté en 1948. Arrêté aussi par les colonels en 1967.
Ce sera l’exil dans les îles, travail forcé, coups, tortures mais toujours Ritsos emporte dans sa valise des livres, des lettres et de quoi écrire des poèmes. Limnos, Makronissos, Aï Stratis, Yaros , Leros, Samos…
C’est aussi une histoire d’amour avec Falitsa, médecin . A Samos, l’île de Falitsa Ritsos n’était que le « mari du docteur »
Ne pleure pas sur la Grèce, quand elle est près de fléchir
Avec le couteau sur l’os, avec la laisse sur la nuque
La voici qui déferle à nouveau, s’affermit, se déchaine
Pour terrasser la bête avec la lance du soleil








