Intemporalité de la tragédie grecque – Antigone, la rebelle, transgressera l’autorité de Créon et accomplira les rites funéraires dûs à Polynice, son frère., au prix de sa vie. Créon – jaloux de son pouvoir royal – ne saura entendre ni la modération du coryphée, ni les supplications d’Hémon, mais se rendra à l’avis de Tyrésias, trop tard. La fin tragique est écrite!
Il est question de l’autorité de l’État, autorité de Créon – ou des Dieux qu’invoque Antigone. Il est question de la malédiction des Labdacides, d’OEdipe. C’est aussi une histoire d’amour, de l’amour de Hémon qui lui fait contester la décision de son père.
Qui mieux que les Palestiniens peuvent jouer une Antigone actuelle?
Le spectacle est en arabe surtitré, ceci peut effrayer quelques-uns, surtout ne pas hésiter, cette mise en scène est extraordinaire.
Extraordinaire de simplicité. Une estrade carrée, quelques chaises, un mur percé de fenêtre, Thèbes ou Ramallah? Mur sur-lequel se projettent des images en noir et blanc et surtout le texte grec qui apparait pour rappeler Sophocle. Les personnages sont actuels. Le chœur antique est vêtu de gris, neutre, sobre. Créon ressemble à ces politiciens que l’on voit à la télévision, testant le micro avant son discours, tantôt matois, tantôt autoritaire. Sobriété aussi d’Antigone et d’Ismène. jeunes femmes d’aujourd’hui, pas de voiles ni de chevelure dénouée, des jeunes filles modernes en robe noire et bottes à talon. Le garde est un vigile, qui bégaie de crainte devant Créon, humain, trop humain quand il jubile d’avoir sauvé sa peau en tirant Antigone enchaînée. Tragédie n’exclue pas humour. On sourit aux mimiques de cet homme simple.
Un grand souffle de Méditerranée soulève la pièce. La parenté entre les cultures paraît évidente. Comme est évidente l’actualité de Sophocle, à qui, la mise en scène est entièrement fidèle. La musique, très belle rythme l’expression des corps. Tout est déjà dit dans le prologue quand les femmes se balancent et secouent leur chevelure.
Qui mieux que les Palestiniens, sait pleurer ses morts? Mes pensées vont aussi jusqu’en Syrie toute proche où l’absurde a dépassé de loin le théâtre.
Un beau spectacle donc! j’avais vu au festival d’Avignon une pièce palestinienne engagée avec surtitrage. C’était très noir mais très bon. Antigone est une pièce sur la résistance au pouvoir (quel qu’il soit) quand il donne des ordres injustes qui vont contre la conscience et l’humanité. Une belle pièce toujours actuelle. Nul doute que les palestiniens la jouent en pensant à leur propre résistance vis à vis d’Israël, non? Qu’en penses-tu?
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Et bien sûr! Cela crève tellement les yeux (Oedipe!) que je n’ai pas jugé utile de l’écrire/
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C’est cette version que je verrais début 2013, j’ai hâte!
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