Plages du sud de Milos : baie de Provatas

CARNET DES CYCLADES – MILOS

 

Plages au sud de Milos

Plage au sud de Milos

Comme le vent souffle du nord, nous allons au sud chercher une plage abritée. Après Adamas, nous longeons la baie bordée de tavernes. De nombreux baigneurs sont installés à l’ombre des tamaris. Ici et là ils y a des lits de plage et des parasols. L’eau est peu profonde et des enfants pataugent.

la saline de Karavas

Karavas : installations portuaires pour l’expédition des minerais et du sel, on a construit une belle « salle de conférence », le long de la mer des hangars font penser à un chantier naval ? Nous dépassons les salines qui ne sont plus exploitées mais qui sont recouvertes d’une pellicule de sel qui brille au soleil. Les grands bassins rectangulaires sont encore intacts. Il reste des tas blancs et des tuiles entassées sur les bords. La route monte légèrement, dominant la mer ; Il y a une grande plage mais il aurait fallu laisser la voiture et descendre une pente raide.

Une route secondaire va à Provatas sur la côte sud en moins de 5km. A un embranchement une voiture s’arrête à notre hauteur ;

« Que cherchez-vous ? je peux vous aider ? » – « la plage » – « suivez-moi ! »

Nous arrivons à un restaurant La Tarentella .

Tarentella

En balcon au-dessus de la plage il faut descendre beaucoup de marches. J’ai acheté à la boulangerie à Plaka des feuilletés aux épinards qui semblent délicieux. Nous avions prévu de piqueniquer.

Et si on gardait les feuilletés pour le soir ? cette taverne est merveilleuse avec sa vue dégagée.

A Milos, il n’y a pas de petite taverne typique comme à Amorgos ou Naxos, plutôt des restaurants, d’ailleurs c’est écrit Estatorio. La carte plastifiée est chic et sobre. Pas de nappe en papier avec la carte de l’île, des sets élégants. Si on veut rester dans un budget serré il faut oublier es plats de poisson et même de viande, il y a un choix de plats végétariens. Nous choisissons des courgettes frites et des aubergines sauce tomate avec le fromage du pays. Les courgettes ressemblent à des chips, croustillantes, aériennes, délicieuses parsemées d’herbes. Les aubergines sont détaillées en longueur comme des frites, nappées de coulis de tomate avec un tas de fromage de chèvre frais décoré d’un brin de thym. (YNOMYZH(TH)PA) je ne sais pas écrire le thêta avec le clavier AZERTY

C’est délicieux et tout à fait suffisant en quantité avec du pain ; A Milos la cuisine est plus chère mais plus élaborée, les serveurs sont stylés et charmants.

La baignade est tout aussi délicieuse, je nage tranquillement jusqu’à la plage de Provatas et remonte par le ponton accessible grâce à un gros rocher qui affleure. Le vent soulève de grosses vagues quand nous rentrons à Pachaina ; une tentative de baignade tourne court.

 

 

 

 

 

 

 

Plaka : Ruines antiques de Mélos et Musée des antiquités

CARNET DES CYCLADES – MILOS

Au dessus de Plaka

Le vent du nord a rafraîchi l’atmosphère. Il agite l’eau de la Baie de Pachaina : pas de bain matinal pour cause de vagues.

Catacombes

Les catacombes se trouvent entre le village de Tripiti et Klima, bien fléchées avec un grand parking. Un escalier descend au guichet. La visite est guidée. Certaines tombes à ciel ouvert permettent d’observer les arcosolia qui sont éclairés dans les galeries. Ils ont été creusés dans la roche : un tuf gris à granulométrie assez grossière facile à creuser. Les tombes sont alignées dans des galeries, trois sont ouvertes à la visite. Connues avant que les archéologues ne s’y intéressent, elles ont été pillées et n’on livré qu’un médaillon et quelques lampes. Une seule porte encore une inscription en grec : le nom des occupants. Une autre est décorée avec une bordure verte et orange. Des graffitis proviennent du vandalisme. C’est une courte visite. Il y a peu de choses à voir après avoir visité des catacombes à Syracuse, Malte, Paphos sans parler de Rome, bien entendu.

L’Aphrodite de Melos

Emplacement où fut trouvée la Vénus de Milo

En remontant la route on voit une grosse tour en épaisses pierres de taille : la Tour Est des remparts de l’antique Melos. Une stèle en ciment marque l’emplacement où Vénus de Milo du Louvre a été exhumée en 1820 par George Kentrotas qui piochait son champ. Cette découverte est le sujet du livre de Theodoropoulos : L’Invention de la Venus de Milo. Des sources écrites décrivent le site antique : la Vénus/Aphrodite se trouvait dans une niche ouverte dans l’exèdre du gymnase dédié à Bacchus, Hermès et Héraclès.

Melos antique et le théâtre de marbre

L’antique ville de Melos fut fondée environ 1.000 av JC Cette cité d’importance avait son port sur l’emplacement de Klima. Des fouilles ont mis à jour des remparts et des tours ainsi que divers bâtiments ainsi qu’un stade. Au Musée des Antiquité on offre gracieusement une brochure illustrée avec un plan.

Continuant le chemin, on découvre le Théâtre de marbre qui contraste par sa blancheur aves les roches volcaniques gris foncé ou noirâtres des tours et des murs de Melos. Melos était une ville riche qui pouvait importer du marbre de Paros ou de Naxos. Ce théâtre est plus romain que Grec d’après la conception du Proscaenium à deux niveaux portant de beaux frontons triangulaires ou arrondis dont on a retrouvé plusieurs exemplaires. Il cessa son activité au 4ème après JC ?

Vénus de MIlo au Louvre

Comme pour l’invention de la Vénus, l’invention de ce théâtre et ses restaurations est romanesque : Le site du théâtre fut reconnu en 1735 par un Jésuite de passage qui avait reconnu trois rangées de sièges de marbre. Carl Haller von Hallerstein réalisa les fouilles en 1817 et acheta le théâtre pour son roi Louis 1 de Bavière qui, après de nouvelles fouilles en fit don à son fils Othon de Grèce, roi de Grèce. De nouvelles fouilles eurent lieu en 1990 – 1995 – 2010 – 2015. Le théâtre fut reconstruit avec des pièces modernes.

Plaka

Vu du Kastro

Plaka fut la capitale de Milos depuis 1207. Les Vénitiens construisirent citadelle : le Kastro sur une hauteur dominant la ville. Aujourd’hui, Plaka se voit de loin, formant une couleur d’une blancheur éblouissante comme une couronne de neige – nous avons eu la même impression à l’arrivée du bateau à Santorin en découvrant la crête blanche des maisons de Oia et de Fira . depuis lors, c’est à Plaka que se trouvent le Lycée, le Stade, la poste et les services officiels.

Nous arrivons par les ruelles de la ville ancienne. . Une rue très pentue puis de nombreuses marches grimpent au Kastro ; je fais une première halte pour découvrir la « petite mer intérieure de Milos » , puis arrêt devant la belle église de pierre (comme la pierre de Volvic) avec les parements en marbre ciselés. Une date sur le linteau 1669. De la citadelle, il ne subsiste de que des morceaux de muraille, remparts ou bâtiments irreconnaissables.

Musée des Antiquités

La Dame de Phylakopi

Il est logé dans un bâtiment néo-classique précédé d’une loggia.

La visite dans l’ordre chronologique commence par une série d’outils en obsidienne.

La salle suivante présente les céramiques de Phylakopi

Le site de Phylakopi se trouve à proximité de notre gite de Pachaina. L’occupation du site a été datée de 3300 av.JC à 1400 av JC. De 1400 à 1300 il était sous influence mycénienne.

jarre à motifs géométriques

Dans les vitrines se trouvent des céramiques « géométriques » , une très belle jarre décorée de vagues et de boutons en relief. Une baignoire avec des vagues et des spirales. Mon préféré est un plat à trois anneaux au décor marin.

Tout un troupeau de bovins à robe tachetée et rayée, rhytons en forme de bovin au museau percé de 2 trous, des figurines, et la star du musée : La Dame de Phylakopi .

Une autre curiosité est présentée : l’alphabet mélien

Alphabet mélien

 

Dans une autre salle sont présentées de grandes statues de marbre provenant de la ville de Melos, des stèles gravées en grec, des bas-reliefs funéraires.

 

Romain

Histoire de Melos

Fondée en 1000 av JC par les Doriens venant de Laconie

6ème siècle : la ville s’entoure de remparts, on a retrouvé des inscriptions avec un alphabet spécifique

5ème siècle : situation florissante. La ville refuse d’entrer dans la Ligue d’Athènes ce qui a entraîné sa destruction en 416 av JC par les Athéniens.

405 av JC :  défaite d’Athènes et reconstruction de Melos

338 av JC : Melos tombe sous domination macédonienne le commerce reprend, basé sur l’exportation des minéraux.

2ème et 1er siècle av JC : grandes sculptures (Venus de Milo, Poséidon (Athènes)

1er après JC statue de généraux romains

4ème siècle Catacombes

 

Une journée autour de Milos à bord du Kapetan Yiangos

CARNET DES CYCLADES – MILOS

kleftiko

Impensable de faire l’économie de la croisière autour de Milos. L’île dévoile les roches de son sous-sol par d’imposantes falaises qu’on ne peut voir que de la mer. L’intérieur est difficile à explorer, les deux tiers interdits aux véhicules légers, desservis par de mauvaises pistes.

Le  Kapetan Yiangos (35€) est moins cher que les voiliers (80€) . Surtout, c’est un gros bateau en bois, confortable équipé de bons sièges. Un voilier est plus chic mais on est installé comme on peut.

kapitan Yangos

8h30 le bateau est presque plein, des enfants blonds  et trois mères suédoises énergiques, s’installent sur le pont supérieur (sièges fixes sous un auvent translucide bleu), nous nous installons sur les banquettes de skaï du pont inférieur. Le public est très divers, quelques jeunes couples grecs, de redoutables russes avec grand-mère, embarrassés de bébés pleurnicheurs, un groupe d’amis italiens, une famille asiatique anglophone très bien organisée, matériel de dessin et coloriage pour les enfants, quelques français, très jeunes ou retraités. L’équipage du Kapetan Yiangos – T-shirts rouges – est parfait, discret et efficace. Seul bémol : la sono inaudible, l’anglais est incompréhensible, je comprends mieux le grec, c’est dire ! Heureusement il y a une carte avec les points remarquables et les arrêts.

Ponctuel, Kapetan Yiangos quitte Adamas à 9h vers le Nord-Ouest ; Nous reconnaissons Klima et les maisons blanches sur les hauteurs de Plaka.

La côte ouest est escarpée et sauvage, quasi déserte. Commence une formidable leçon de Géologie, illustration de tous les faciès du volcanisme de magma acide qui se succèdent, se superposent, se chevauchent. D’épaisses couches grises homogènes offrent un visage austère. Des pitons pointus sortent de l’eau. La lave grise est surmontée des couches très fines des cendres où sont emballées des bombes noirâtres ou rouges de toute taille.

Cap Vani

Au Cap Vani la falaise se teinte de pourpre, de violet, de rouge, d’orange. C’est ici que se trouvaient les mines de manganèse ; Je cherche les traces des installations (peut-être étaient-elles dans l’intérieur ? )Des blocs semblent tenir par miracle en équilibre instable.

La Géologie continue en cinémascope. Je tente de filmer les contacts entre les différentes couches, les contrastes de couleur. Les tufs blancs, cendres très fines, sont protégées par une fine pellicule rougeâtre ou orange, parfois par une accumulation de lapillis noirs. J’imagine des nuées ardentes, des panaches de cendres fines, des projections de gros matériaux. Figures de dépôt. Travail de l’érosion aussi, qui décape les roches les plus fines, les plus friables et laisse en relief les croûtes.

Tufs blancs et lave foncée

Le paysage change si vite que je ne peux m’arrêter à analyser un phénomène. Des failles décalent un niveau coloré reconnaissable plusieurs mètres plus bas. J’imagine les éboulements, les glissements. Si j’enseignais encore, que de photos « pédagogiques » à commenter en classe ! Le volcanisme de Milos a duré des millions d’années. La séismicité est encore d’actualité.

Grotte de Skia

Dans la Grotte de SykiaKapitan Yiangos est trop gros pour passer sous l’arche. Le petit bateau à moteur est entré dans la grotte pour une baignade.

Kleftiko

Nous arriverons avant lui à Kleftiko ! Baignade de rêve dans le site le plus célèbre de Milos : les falaises blanches, les arches, les grottes, les aiguilles pointant dans une eau turquoise ;

Banio!

« Banio ! », deux échelles sont tirées. On prête palmes, masques et tubas. Bien trop pressée de descendre, je m’en suis aperçue après. L’eau est si limpide que le masque n’est pas nécessaire. Cette baignade féérique me rappelle la baie d’Along. Moins de rochers pittoresques mais le même plaisir de nager autour du bateau. On nous laisse une heure pour profiter du site. Les autres bateaux commencent à arriver, rompant la magie et faisant moins regretter le retour sur le bateau.

géologie en cinémascope

Le long de la côte sud de Milos, un nuage s’accroche au sommet du Prophète Elie (750 m) qui a la silhouette du Puy de Dôme. D’autres nuées s’accumulent. Toute occupée à filmer, je ne me suis pas aperçue qu’il a commencé à pleuvoir. Quelques gouttes, d’abord, puis une averse bien drue me fait rentrer dans l’habitacle, suivie de tous les occupants du pont supérieur trempés. Je m’emmaillote dans mon paréo. Les Chinois prévoyants sortent K-Ways et anoraks, la Scandinavie est imperturbable.

La baignade de Tsigrado est annulée.

la plage rose

Le bateau s’arrête pour a suivante devant la plage rose avec sa falaise feuilletée. Le sable rose semble dégouliner en cascade. Sous les nuages, l’eau est opaline, un léger rayon de soleil éclaire des tons pastel. Les enfants suédois n’ont pas hésité. Ils plongent du pont supérieur, leurs mamans les ont suivis. Les jeunes gens rapides à se changer vont à l’eau. J’hésite.la plage rose est vraiment très tentante. Il ne pleut plus. Je reste avec mes regrets. Pas assez chaud (un comble en Grèce).

Nous passons devant de jolies plages aménagées qu’on visitera un autre jour.

Ma pluie reprend. L’attraction suivante, est la mine de soufre. Les bâtiments sont encore là mais je m’attendais à plus de jaune. Il n’y a pas de soufre natif. On extrayait le soufre en le chauffant et on le solidifiait dans l’eau de mer.

installations de la mine de soufre

Nous remontons ensuite la côte orientale vers le nord retrouvons Kastanias où nous étions descendues le premier jour. L’exploitation minière a bouleversé le paysage. Dans ce vaste chantier, je ne reconnais pas la petite plage de galet des naturistes. Tout est remué, creusé, des couches sont déversées en un vaste cône de débris, des gradins creusés. Des usines, des silos dessinent un paysage industriel : c’est la carrière de bentonite !

Milos double-face ; glamour avec les yachts, les résidences de luxe, les petits villages blancs aux portes peintes, Milos industrielle et minière, ballet de camions et engins géants.

Kimolos

Escale 1h15 pour déjeuner. Le débarcadère est vide, en face une cafeteria moderne où je prends les deux derniers feuilletés du comptoir. Deux jolies boutiques de souvenirs, serviettes chapeaux, magnets de frigo, et quelques objets artisanaux : mobiles en coquillage et pinces à linge peinte. Deux restaurants ont installé leurs tables sur la plage sous les tamaris. Cela n’a pas de sens de se dépêcher d’avaler le repas pour remonter à l’heure sur le bateau !

Le village est situé plus haut sur la colline, pas le temps d’aller le visiter. A l’heure de la sieste, tout serait mort. Kimolos propose quelques chambres pour les touristes été une dizaine de moulins sur les crêtes.  Ile tranquille pour les promeneurs. L’escale est un peu longue mais pas assez pour déjeuner et se baigner.

16h15 Kapitan Yiangos reprend son périple vers Pollonia. Juste après deux gros rochers prismatiques ressemblent à Tuilière ou à Sanadoire sorties de l’eau. On  s’approche de l’île de Glaronissa qui a de beaux prismes d’andésite et une petite arche.

Les prismes de Glaronissa

Sarakiniko possède des rochers d’un blanc éblouissant sculptés par l’érosion, carte postale que j’ai achetée hier. Déception, il y a une foule de baigneurs qui s’amusent à plonger des rochers, je n’ai pas l’occasion de contempler ma carte postale. Autre déception : pour se baigner il faut sauter d’une bonne hauteur – je pourrais me forcer, mais comment remonter ?

les prismes de Glaronissa

J’imagine un chien hérissé et furieux ouvrant sa gueule ou une sirène(une sirène d’Ulysse bien sûr pas celle de Copenhague) quand nous passons devant des rocher d’Arkoudes.

comme un chien furieux

Dernière baignade autour du bateau en face d’un village de Sirmatas avec une église juchée sur un rocher.
Retour à Adamas à 19h comme prévu.

 

 

 

 

MIlos : Musée minier d’Adamas et Klima

CARNET DES CYCLADES – MILOS

klima et les sirmatas colorées

La journée commence très bien avec une baignade sur la plage de Pachaina. J’ai mis les chaussons chinois parce qu’il y a quelques galets. Je nage jusqu’à la deuxième plage délimitée par des trois rochers qui émerge de l’eau. Je découvre à l’arrière une troisième plage rocheuse et n’ose pas m’y aventurer. La baignade est plus courte qu’à Naxos, la baie est ouverte sur la mer. L’eau est hérissée de vaguelettes, il faut lutter pour ne pas se laisser entraîner par le courant, pas bien fort, mais quand même, je n’ai pas la même confiance et évite de m’éloigner trop du bord.

Avant l’ouverture du Musée des Mines de Milos (10h) nous allons choisir sur le port un bateau pour l’excursion en mer. Captain Yiangos – gros bateau de bois avec de vrais sièges confortable et une passerelle facile– propose une sortie en mer de 9h à 19h tout autour de Milos avec une escale à Kimolos vers 14h pour déjeuner au restaurant sur la plage.

Musée « Metallico » d’Adamas ou Milos Mining Museum

Cqrte géologique de Milos

Musée géologique mais aussi historique.

Depuis l’antiquité on a retrouvé des traces de galeries et de puits d’exploitation minière.

11.000 ans d’Histoire minière

7000 – 2800 ans av.JC : Néolithique . Utilisation de l’Obsidienne pour faire des outils et des armes

2800 – 1100 ans av.JC : Age de Bronze : Commerce de l’Obsidienne, carrières de kaolin pour la poterie, colonie de Filakopi

1100 – 750 av.JC : Période Géométrique Obsidienne, kaolin

750 – 480 av. JC : Période Archaïque

480 – 323 av. JC : Période classique: aux activités ci-dessus s’ajoute la confection de meules pour les céréales en trachyte, l’exploitation de l’alun et du soufre dans des buts pharmaceutiques, et de la bentonite pour le savon.

323  – 146 av. JC : Période hellénistique

146 – 330 Après JC : Période Romaine exploitation de l’argent et du plomb, de la pouzzolane pour les constructions, de la ponce pour polir le marbre. Construction de salines (salt-pans)

330 – 1204 : Période Byzantine exploitation des minéraux argileux, de la ponce de l’alun et du sel.

1204 – 1566 : Francs et Vénitiens début de l’exploitation du gypse

1566 – 1821 : activité minière limitée principalement kaolin pour la porcelaine

1862 – 1958 Epoque moderne

1884 Galène argentifère

1890 Manganèse (jusqu’en 1928)

1899  Kaolin

1934 Barytine

1952 Bentonite

1954 Perlite

1984 Pouzzolane

Ce tableau énumère les richesses de l’île. Il est précieux pour moi parce qu’il donne un cadre historique avec des dates précises.

La carte géologique de Milos montre une géologie particulièrement complexe. Quelques cratères sont visibles ainsi que des dômes. La coupe met en évidence de nombreuses failles. C’est un volcanisme d’arc insulaire de magma acide (rhyolite, dacite, andésite) Les matériaux pyroclastiques et les dépots de cendres sont en quantité impressionnantes. L’altération de ces cendre en14 argile a donné du Kaolin, de la Bentonite. La Perlite est un matériau vitreux formé par refroidissement.

Sur un mur d’images : 12 photos des mines de Soufre ou plutôt des vestiges qui en restent après leur abandon.

Deux productions sont racontées en détail : celle du Manganèse à Vani et celle du soufre près de Paléochori

Il y a des millions d’années, la région était un cratère submergé le manganèse s’est graduellement déposé dans la boue. Les premières tentatives d’exploitation datent de 1871. En 1898, la compagnie français Serpieri occupait 250 ouvriers. 70% de la production était exportée en Angleterre, en France et aux Etats Unis.

Wagonnets et outils des mineurs

Les mines de Soufre furent exploitées à la fin du 19ème siècle en 1893, 220 personnes y étaient employées. Le souffre était exporté en France pour sulfater la vigne.

Le musée présente la coupe d’un volcan, accompagné des photographies du tuf volcanique blanc de Kleftiko, des prismes de l’Andésite en prisme de Glaronissa , de bombes et les formations pyroclastiques de de rhyolite.

L’activité volcanique s’est étalée de 3 millions d’années à 90.000ans dans le cadre de la subduction de la plaque africaine dans l’arc volcanique sud Egéen.

A l’étage dans des vitrines on peut admirer une collection de minéraux et de très jolis fossiles conservés délicatement dans les cendres.

L’obsidienne a voyagé à partir du 3ème millénaire av. JC dans tout le monde grec jusqu’à l’âge de bronze.

Perlite : pendant des siècles la perlite a été utilisé comme élément de décor : elle se sculpte bien, d’autres usages ont été trouvé récemment : insonorisation, culture dans les serres (petites billes blanches), filtration de jus de fruits, ciments… la Perlite est expédiée par bateau dans le monde entier.

Bentonite : est une argile plastique générée par l’altération in situ des cendres volcaniques. Elle sert pour faire la litière pour les chats, mais aussi dans les forages pétroliers….

Les témoignages de mineurs des mines de soufre et de femmes des carrières de kaolin racontent la vie sur des vidéos passionnantes.

Klima

klima : méduses,

Klima est un village de pêcheurs bâti sur les sirmatas : maisons de pêcheurs bâties sur des garages à bateaux creusés dans la roche. Les pièces d’habitations sont au-dessus et on y accède par un escalier extérieur. Escaliers, fenêtres portes et balcons sont peints de couleurs vives, bleu, rouge orange, rose, violet. Quelques maisons sont transformées en boutiques (2), un artisan fabrique des objets décoratifs, des mobiles avec des méduses en fine céramique blanche et mate dont les filaments sont des dentelles détricotées.

Brin de causette avec une touriste française qui a loué une sirmata (110€/la nuit) joliment décorée ambiance pêche mais confort minimum.

Une vie authentique subsiste encore. Un homme découpe le poisson qu’il a pêché pour un barbecue entre copains ; Une femme repeint la rambarde. Un riverain ramasse des sacs plastiques qui flottent, la voisine le congratule en anglais « l’environnement te le revaudra ! ». Des canards qui viennent se baigner posent pour la photo.

Klima

Déjeuner à la terrasse du restaurant Astrakas (le seul sur place) qui a installé des tables et des parasols près de l’eau. Le menu est assez chichiteux et les prix plus élevés que d’habitude. Boulettes de tomates et sardines à la tomate (10€)Les sardines sont excellentes la tomate est fraîche servie avec des olives et des câpres. On nous offre le dessert :yaourt avec un coulis et un crumble de speculoos(23€ sans eau ni café) Raisonnable !

 

 

 

 

 

 

La Verrerie – Mènis Koumandarèas

LIRE POUR LA GRECE

Koumandarèas est l’auteur d’un charmant livre Le fils du concierge

que j’avais bien aimé. La Verrerie est de la même veine quoique, plus long et plus abouti. La Verrerie est un magasin de luminaires à Athènes situé dans le quartier de l’Usine à Gaz encore en activité, tenu par un couple Bèba et son mari Vlassis. Quand ils étaient jeunes Béba et Vlassis étaient militants. Au début du roman, c’est un couple tranquille qui s’ennuie un peu, vie une vie tranquille avec deux amis célibataires un peu décalés. Vacances à Nèa Makri, samedi soir au restaurant La  Petite Friture, une vie un peu monotone que des tournées chez les fournisseurs en province, Lamia, Patras, Volos ou Thessalonique tendent de ranimer. Parfois Bèba va seule dans une pâtisserie, elle est séduisante et le sait.

Il semble que rien ne peut se passer. Et pourtant Vlassis est hospitalisé, victime d’une grave dépression. Bèba se trouve un amant. Spyros et Vassos se retrouvent aux commandes de la Verrerie. Croyant faire des affaires, ils mènent le commerce à la faillite. Bèba, tentera de sauver son entreprise. Malgré tout, c’est une femme énergique!

C’est donc surtout le portrait de cette femme courageuse. Les personnages secondaires ne sont pas négligés. C’est aussi le portrait d’une époque, de la  Grèce sous la botte des colonels.

C’est un livre tout en finesse. D’où vient son charme? difficile à dire et ce charme opère. Une lecture bien agréable!

 

 

Première journée à Milos, installation, course à Adamas, Pollonia

CARNET DES CYCLADES – MILOS

Vue du balcon du studio : la Plage de Pachaina

La maison d’Hôtes Vesleme surplombe la plage. Les vagues nous ont bercées amis nous n’avons pas encore vu la mer. Du balcon je découvre deux petites plages de sable sur une baie tranquille à moins de 20 m. Une femme sort de l’eau les fesses à l’air, se croyant peut-être sans témoin.

Petit déjeuner sur le balcon de Vesleme : la plage de Pachaina

Notre studio est clair avec des meubles simples et élégants. Le grand lit repose sur un socle de pierre colorée blanche avec des bandes blanches, oranges, roses qui sont les roches de l’île que nous découvrirons bientôt. Le coin-cuisine est tout neuf, plaques vitrocéramiques, le frigo possède un vrai congélateur. Il y a une petite table, un bureau écritoire, et un support pour poser deux valises. Pas de ventilateur, mais un climatiseur. Le balcon est parfait, la vue, bien sûr, avec une jolie table carrée décorée avec des galets et des coquillages sous une plaque de verre. Gentille attention : il y a des sachets de thé, de nescafé du lait du sucre et des biscuits- maison délicieux.

Adamas

Le port s’appelle Adamas ou Adamantas. La capitale historique de Milos est Plaka perchée sur une colline mais l’essentiel des commerces pour les touristes sont autour du port. Port de ferries mais aussi marina accueillant de très gros Yachts et de nombreux voiliers.

Nous avons découvert avec consternation que les 2/3 de l’île sont inaccessibles aux petites voitures de location. Il nous est formellement interdit de nous aventurer sur ces pistes « dangereuses »  « vous n’y serez pas dépanné, vous risquez d’endommager le véhicule ». Au kiosque périptère, j’achète une carte avec les sentiers de randonnée et le relief.

Courses de base chez Vidalis qui a un parking (chaine grecque qui vend des produits Carrefour). On y trouve de tout mais bien cher. Fruits et légumes viennent de Crète, pêches dures et tomates sans goût.

Les petits commerces sont luxe et chers. Les prix des chapeaux, serviettes sont le double de ceux de Naxos. Les cafés du port sont aussi chics et chers.  Milos avec ses yachts est une île chère. Le tourisme est bien développé (beaucoup d’hébergement récents et élégants) peu d’hôtellerie classique.

La carrière de bentonite

Après avoir traversé Pollonia 4km  au nord de Pachaina nous continuons la route au hasard et arrivons dans une énorme carrière à ciel ouvert, découpée en gradins dans une roche colorée du jaune à l’orange en passant par le beige. De grands tapis-roulants conduisent la roche à des silos qui la déchargent dans un bateau. Etranges, ces énormes engins qui ressemblent à des chasse-neiges géants qui étalent la roche plastique en un tapis lisse. Passées ces installations, une très large route est parcourue par de nombreux très gros camions qui foncent. Des panneaux préviennent que, par temps de pluie, la chaussée est très glissante. Evidemment ! elle est enduite d’argile. Heureusement, il n’a pas plus depuis des semaines et la croûte est bien sèche. Du Milos chic des yachts, nous arrivons dans un site industriel moderne. Des maisons cycladiques aux grands silos !

Les couleurs des roches sont inattendues. Le tuf est parfois blanc éblouissant, des roches rouges et oranges, jaunes parfois noires sont intercalées. Certaines sont rubanées. L’extraction a bouleversé le site naturel. J’attends avec impatience la visite au Musée géologique d’Adamas qui m’éclaircira.

Dantesque! l’exploitation minière révèle des roches multicolores

Une jeep blanche tourne sur une piste fléchée Kastanas. Nous avons « oublié » la carte du loueur de voiture et ne savons pas si nous avons pénétré dans la « zone interdite ». En bas nous voyons d’autres voitures, même des petites. La piste est parfois très lisse, parfois traversée par des roches dures en relief. Dans les pentes elle est creusée d’ornières. Quelques voitures sont garées sur un petit plateau, on en voit d’autres en bas mais ce sont toutes des 4×4, sauf une petite Fiat Panda.

roches colorées!

Le site est tout à fait extraordinaire avec toutes ces couleurs vives, les formes étranges, parfois creusées parfois en relief. En bas, des gens se baignent sur une toute petite plage hérissée de rochers bizarres. Ils sont à poil, cela me gêne de photographier.

La remontée est cauchemardesque, surtout vers le début dans la montée escarpée sur un chemin pulvérulent hérissé de blocs qui dépassent. La voiture patine. Nous avons compris le sens de « zone interdite ». On ne nous y reprendra pas. Il faut reculer, prendre de l’élan pour franchir l’obstacle sans s’enfoncer dans un nouveau trou. Finalement cela passe ; Après c’est moins difficile.

Pollonia, dans un endroit très touristique mais tout à fait merveilleux. Dans les rochers des piscines naturelles sont reliées par des digues rocheuses qui avancent dans l’eau. Une résidence toute neuve est installée, on a pratiqué des cheminements, posé des jarres chaulées de blanc, installé des bancs face au coucher du soleil. Tourisme luxueux et séduisant.

J’entre dans un petit bureau de tourisme Travel me to Milos j’ai consulté leur site Internet qui est très bien fait. Très bon accueil : la jeune fille qui parle très bien anglais mais avec le débit d’une mitraillette, me détaille les curiosités de l’île. Comme le loueur de voiture, elle définit une zone interdite, à l’ouest comme à l’est de l’île. Les plus beaux sites de Milos ne sont accessibles que par mer ; elle me convainc donc de faire une excursion en bateau, nous indiquant les prix et les horaires de départ. Une journée en voilier coûte environ 80€ (repas compris), mais i existe aussi des tours en bateau de bois 35€ sans le repas. Pour Dominique, elle nous conseille le bateau en bois plus confortable.

Kastanas

Dîner sur le balcon, attendant le coucher du soleil qu’un nuage a avalé au dernier moment. La lune et l’étoile du berger se reflètent dans l’eau. Milos, la sauvage, peu éclairée nous offre les étoiles.

 

 

 

De Naxos à Milos sur l’Artemis

CARNET DES CYCLADES

10 h nous rendons la Fiat Panda – bien sale – au loueur, souriant. Le bateau pour Milos part à 15h40.

Il reste donc beaucoup de temps pour revoir Hora, me promener dans le Kastro, découvrir de nouvelles rues, des boutiques chics, des arcs gothiques, des portes vénitiennes surmontées d’un blason armorié…Le kastro était un quartier aristocratique où demeuraient Francs et Vénitiens catholiques. Les grecs, arméniens et juifs logeaient ailleurs. Je reviens aux murailles et découvre les tours éclipsées par des bâtiments plus récents comme le couvent des Ursulines qui confère à la citadelle une allure moderne. Je comptais visiter le Musée Vénitien dans la Tour Della Rocca- Barozzi, fermé ! Fermé aussi le Musée Byzantin !

Chora : Kastro, porte vénitienne

Je passe donc mon temps à faire du lèche-vitrines il y a de bien jolies boutiques. Choix d’un restaurant, j’épluche les menus (katalogo). Plus on s’éloigne du port plus le rapport qualité/prix est intéressant ; Mais avec les valises ce sera compliqué. A l’extrémité du quai, un parasol rouge, quelques tables. Le vent est rafraîchissant.

Endroit idéal pour attendre le ferry en regardant passer les bateaux ; Le port de Naxos est animé. Le Sea Jet Champion relie Le Pirée, Mikonos et Heraklion c’est un katamaran hydroglisseur à gueule de requin genre Les Dents de la mer, sous pavillon chypriote. Blue Star Paros et Blue Star Naxos arrivent presque en même temps, puis un bateau de marchandise double le port des voyageurs, des bateaux de croisière…C’est amusant de voir tout ce trafic.

Hora vue du débarcadère des ferrries

Les plats que nous avions choisis n’existent pas en cuisine, on commande une petite friture (excellente) et un « bistec » de chair à saucisse mal cuite, infect.

L’Artémis est en retard ! C’est un relativement petit ferry, presque vide. Le bar est fermé. Nous nous installons sur le pont sur des sièges plastiques oranges en compagnie de touristes jeunes couple ou 3ème âge. Les Grecs, dans des salons confortables regardent le foot à la télé.

l’Artémis

La navigation sur la Mer Egée est un spectacle permanent. Le bateau longe Naxos, j’essaie de retrouver « notre » plage, la petite île de Panaghia Parthena ; on s’approche de Paros. Je me rends compte qu’après 4 ans, je suis incapable reconnaître la côte.

Ios parait bien rocheuse. Le port de Ios est gardé par des falaises sur lesquelles on a construit un complexe touristique avec des palmiers ridicules, et un phare. Le bateau se vide à Ios.

 Sikinos, peu de passagers descendent dans le port minuscule, les propriétaires des chambres viennent chercher les touristes, brandissant des pancartes « chambres à louer » comme autrefois. Nostalgie d’une époque où on avait l’impression d’avoir été « choisi » par l’hôte. Quelques barques de pêche, 2 bateaux de plaisance seulement.

19h il fait drôlement frais sur le pont, on rentre et je lis Le Sourire D’Homère de Jean Soler en attendant l’escale suivante à Folegandros. Le bateau a accumulé les retards. Il s’arrête encore une fois dans la nuit à Kimolos.

L’arrivée à Milos à 23h est chaotique.   Les officines de location de voiture sont encore ouvertes sur le port.   Notre loueur a son bureau ailleurs- fermé.  Son numéro de téléphone est affiché sur sa porte. Les formalités sont interminables, à l’aide de la torche du smartphone on scrute la moindre égratignure sur la carrosserie. Je demande une voiture plus petite. Retour au bureau,  une petite Hyundai  est disponible– re-papier, re-examen …il est presque 1h du matin. Le loueur décide qu’en pleine nuit, on ne trouvera jamais notre hôtel à Pachaina et prend le volant. Il ne le connaît pas non plus. Exceptionnellement j’ouvre les données mobiles sur le téléphone et nous laissons guider par Goggle-maps. Arrivée à passé 2h, nous nous installons épuisées

Offshore – Petros Markaris

LIRE POUR LA GRECE

Je lis avec toujours grand bonheur les polars  de Petros Markaris pour le plaisir d’un bon polar, bien sûr., il n’est pas obligatoire de connaître Athènes et  la Grèce pour suivre l’intrigue bien conduite.

Je me suis attachée au Commissaire Charitos, humain, perspicace, mais surtout tenace, qui ne lâche pas l’affaire même si, plus haut,  on lui intime l’ordre d’abandonner. J’ai vu Katarina, sa fille, se marier, faire carrière comme avocate et juriste, Adriani, sa femme, parfaite maîtresse de maison, mitonner ses petits plats pour réjouir sa famille, même dans les moments les plus difficiles. J’ai suivi Zissis, l’ancien communiste, toujours au service de la bonne cause… Tous ces personnages racontent une Grèce actuelle, plutôt traditionnelle pour Adriani, plus moderne pour Katarina et son mari, aux prises avec la Crise. Comme souvent, l’auteur de polar fait mieux sentir le quotidien que le sociologue ou le journaliste.

Justement! quand Offshore débute, la Crise est terminée!

Par quel miracle économique, le salaire des fonctionnaires est-il augmenté? L’optimisme gagne les consommateurs. Les voitures ressortent et les embouteillages de fin de week-end paralysent les routes comme au bon vieux temps d’avant la Crise.

Ainsi commence le roman, dans l’enthousiasme béat de la Croissance retrouvée. Sauf que les homicides suspects se succèdent : Lalopoulos, impliqué dans des affaires de pots de vin, de marinas et de blanchiment d’argent est une victime bien ordinaire et l’affaire ne semble pas très compliquée. la seconde victime est un armateur, gros poisson, cet assassinat est une affaire plus délicate.

« C’était qui ce Hardakos? – L’un des grands armateurs que nous ayons; Enfin, façon de parler. Ce n’est pas nous qui ‘avons, mais les Anglais.[…] -On se tue à réclamer les marbres d’Elgin aux Anglais. C’est nos armateurs qu’on devrait récupérer. Si nous avion deux sous de cervelle, c’est ça qu’on leur proposerait : gardez les marbres, rendez les armateurs »

Mais quand on trouve mort un journaliste qui, justement enquêtait sur ces disparitions, ces meurtres qui s’enchaînent embarrassent la hiérarchie et Charitos est démis de l’enquête…..Je n’en dirai pas plus.

Roman prémonitoire! En Grec, Offshore est paru en 2016. Les Panamas papers sont parus presque en même temps!

Et pour une coïncidence, ce n’est pas la seule. « La Grèce est sortie de la Crise! » a-t-on pu lire récemment dans la Presse. Sortie, peut être mais exsangue! La TVA à 24% sur les denrées alimentaires, cela plait peut être aux créanciers, moins au consommateur!

Et si on veut continuer le jeu des ressemblances : que dire de ces politiciens quadragénaire du mouvement ETSI qui ont quitté tous les partis, ni-droite/ni-gauche…jeunes affranchis de toute idéologie….qui subventionnent les entreprises , mais pas les retraités…

« tu as des nouvelles pour les retraites? demande Zissis-« elles attendront. On dit qu’on va d’abord stimuler les investissements, pour doter la croissance et l’emploi, quant aux retraites on verra plus  tard. »[….]-« Lambros, toi qui as tout vu et tout vécu, lui dis-je plaisantant à moitié, as-tu découvert quelque part d’où vient l’argent? » – « Toi qui es chrétien, tu ne devrais pas me poser cette question, » répond-il sérieusement – Pourquoi? – « parce que les Écritures saintes ne cessent de répéter qu’on n’a pas besoin de savoir. « crois et ne cherche pas » qu’est-ce que cela veut dire? crois que tu vas recevoir et ne te demande pas d’où. Et « Donne-nous notre pain quotidien »? Seigneur, donne-moi à manger, peu m’importe où tu trouveras mon pain demain …. »

Non seulement Markaris décrit avec vivacité le quotidien des Athéniens, mais il le fait avec humour, et j’ai beaucoup souri et même ri.

 

 

 

 

Lionas

CARNET DES CYCLADES – NAXOS

Lionas

Halte à Halki, dernière occasion de visiter cette ancienne capitale de Naxos. Petites ruelles aux maisons blanches, dallées et ornées. Jolis restaurants et kafénéios qui ont installé les tables dans les ruelles. Boutique de produits locaux : herbes de Naxos conditionnées comme des thés de Luxe, sous de beaux emballages tous les mélanges d’aromates : pour le poisson, pour les grillades, tisanes….Textiles artisanaux. Cartes postales. Il y a même une belle galerie qui expose des photos d’art. Pots de basilic. Un village parfait pour le tourisme.

jardins sur le bord de la route

Nous reprenons la route touristique par Moni, Koronos, Stavros…A Sifones (village invisible de la route) au-dessus de Moni, je m’arrête pour admirer les jardins : haricots ramés, courgettes en fleur, patato naxou, sur des terrasses suspendues. Je me gave du parfum des genêts qui domine. Après Stavros Keramotis une pléiade d’îles se découvrent à notre vue. De là, la petite route descend en lacets vers Lionas.

Tunnels d’émeri

Galeries de l’émeri

Dès les premières centaines de mètres nous passons devant l’ouverture des tunnels des mines d’émeri. Un peu plus loin, nous découvrons les installations similaires à celles de Moutsouna, cables, et bennes, tas de roches noires. La montagne est un véritable gruyère. On imagine entendre les pics résonner. Ce ne sont que les clochettes des chèvres qui recherchent l’ombre. Un chevreau est installé sur le banc de l’abribus. La route dévalle 650 de dénivelé en quelques kilomètres. Je descends à pied pour profiter du paysage ; A un détour, du vert et les maisons blanches agrippées aux pentes : le minuscule village de Lionas.

les mines d’émeri

Le Guide Vert est très injuste. Il expédie son commentaire en une seule expression « la décevante plage de Lionas ». nous n’avons pas été déçues, au contraire ! Des petis galets blancs parsèment le sable gris et le sable noir. L’eau est merveilleuse. Il y a quelques tamaris pour l’ombre. Rien ne vient troubler l’harmonie naturelle.

Deux tavernes ont perché leurs tables sur une estrade. Du haut de la première la patronne nous fait de grands gestes de bienvenue pour nous attirer, nappes rouges à carreaux La seconde carreaux bleus et blancs est mieux placée, plus près de l’eau…

Trois dames du village devisent tranquillement dans l’eau, elles m’accueillent cordialement. Elles sont remplacées plus tard par trois messieurs qui se rafraîchissent pendant que les dames sèchent sous le tamaris. Un peu plus tard, deux jeunes, masques et tubas, nagent le long des rochers. Je fais le « tour de la piscine » de la plage aux rochers qui bornent la baie, puis en face vers les dernières maisons du village. Calme absolu. L’eau ne frémit même pas.

plage de Lionas

Nous choisissons la taverne bleue plus proche de l’eau appelée NTOYZENIA (traduction ?) ; le couple qui tient le restaurant est aux petits soins :  nous apporte deux verres de raki deux grand verres d’eau. Nous commandons tomates et poivrons farcis et un demi kilo de retsina dans une mesure métallique rouge, une carafe d’eau fraiche ; Nous visitons la cuisine décorée de photos des enfants, bébés puis adultes, 5 grands garçons avec des fusils (chasseurs ou militaires ?). Des photos délavées montrent un tsunami qui a envahi la baie. La musique et entraînante comme nous filmons la dame fait mine de danser. On nous offre le dessert : de la pastèque coupée ; c’est un peu gênant : nous n’avons pris que des tomates farcies (5.5€) : On se quitte avec des embrassades Nous avons passé un excellent moment ; Le tourisme de masse n’a pas encore gâché ce coin perdu.

L’arbre sec : notre repère sur la route de Sagri

Grande lessive avant de faire la valise. Je fais mes adieux à l’épicerie Kolona où on nous offre des magnets de frigidaire .

Dernier coucher de soleil sur Paros. Demain le départ !

 

 

Les plages du sud de Naxos

CARNET DES CYCLADES – NAXOS

Studios Kolonna sur la plage de Mikri Vigla
La plage de Mkri Vigla

 

Au sud de Mikri Vigla les plages de sables alternent avec les rochers qui abritent de jolies petites criques à l’écart de la route principale de Hora à Agiassos. Nous longeons la côte par des petites routes et des pistes.

Kastraki

Deux belles plages : Zahara et Glyfada. Les maisons de vacances sont dispersées sans logique apparente dans des jardins ; A l’arrière de Glyfada une lagune asséchée ouo des marais salants s’interposent entre la plage et la route.

Alyko bay

Alyko

La forêt de cèdres

Ce cap rocheux portant une « forêt de cèdres » de 88 ha . Ces cèdres (ceddar en anglais) ne sont pas des cèdres mais des genévriers. Ils ont un tronc épais (jusqu’à 1m de diamètre et 6 m de haut) et une silhouette d’arbre. Du genre Juniperus est-ce un Genévrier cade ou un Genévrier de Phénicie ? les deux sont cités dans la littérature. J’aurais plutôt qualifié de maquis cette « forêt ». Pendant le régime des Colonels dans le début des années 70, le terrain a été cédé illégalement -semble-t-il – à une compagnie étrangère qui a construit une résidence hôtelière ; Après maints procès, le projet touristique a été abandonné mais il reste les structures de béton.

Street-Art

Les graffeurs se font emparés de ce lieu pour y peindre des graffs, des tags et des œuvres de Street-Art. j’ai vu hier à la Tour Bazeos, une photographie d’une installation de WD à Alyko. J’étais loin d’imaginer qu’Alyko était un site naturel à une douzaine de km de la Tour. J’imaginais une banlieue glauque, des usines en déshérence.

Alyko bay

Le baiser des deux singes, à l’entrée du bâtiment est tout à fait saisissant. WD a consacré une de ses œuvres aux migrants. Sur les murs de l’hôtel abandonné, la bienvenue aux migrants est clairement énoncée. Une série montre un cœur sur le drapeau grec, puis un graffiti affirme :

« L’Europe fait naufrage, l’Afrique se noie » suit le dessin d’un bateau de papier plié et enfin une femme entourée de têtes de morts.

Tous les graffitis sont-ils de cette facture ? j’en doute. Cet endroit étrange donne envie d’écrire une dystopie raconter la fin de la civilisation du tourisme. Ou une histoire de migrants qui échouent et s’installent.  Après avoir filmé les murs, je m’engage sur une piste, découvre les falaises et surtout, nichées dans les falaises, les plus jolies petites criques qui soient. Vides parce qu’il est encore très tôt. Une procession de baigneurs arrive, charriant parasols, chaises pliantes et glacières…

Alyko

 

Plus loin, dans la Baie d’Alyko, il y a encore une grande plage de sable. L’urbanisation est en cours, anarchique, accumulation de cubes blancs ou gris.

La piste fait alors un grand détour autour d’une colline (228 m). On devrait voir une Tour. A l’aller comme au retour nous ne l’avons pas trouvée ;

Aghiassos

La plage d’Aghiassos

Fin de la route venant de Hora et fin de la piste côtière carrossable. Théoriquement elle continue jusqu’à Kalados. Elle doit être en bien mauvais état. Nous ne voulons pas infliger cette épreuve à la petite Fiat Panda.

La plage de sable d’Aghiassos est bordée par des roseaux. Le classement Natura 2000 limitera peut- être la construction. La plage est encore vierge d’installations ; Une buvette a installé deux tables, un petit restaurant, sa terrasse à l’écart. Je me baigne sans craint. L’eau est peu profonde, même loin du rivage.

Psilli Ammos

Sable doré, très fin, plage aménagée avec des lits et des parasols tenue par le restaurant élégants à l’arrière de la piste. Après un bain un peu agité par des bourrasques nous faisons une pause apéro. Café frappé que j’attendais depuis longtemps.

Tour Oskelos

Tour Oskelos

Tour carrée d’architecture vénitienne 17ème siècle, la petite sœur de la Tour Bazeos. Carrée puissante maison fortifiée en cours de restauration. On n’en saura rien de plus.

Déjeuner sur la terrasse ; Nous voulions acheter des feuilletés aux épinards du boulanger, Il n’en reste plus. Dolmas en boîte et salade d’aubergine (en barquette), grosse tomates et olives.

Après-midi balnéaire.  Le vent est tombé. Je peux reprendre mes aller-retours à la nage.