Colle Val d’Elsa :Tana de Lepri -notre gîte – histoire de la maison

CARNET TOSCAN

 

Notre gîte Tana de Lepri, une demeure historique

La dame nous raconte l’histoire de la maison  qui est maintenant un agroturismo:

Au Moyen Age, deux tours de guet surveillaient la route des Pèlerins qui venaient de France à Rome, laVia Francigena.

Au XVIIème siècle, la maison fut donnée par l’Eglise à des Frères très pauvres qui récupéraient les métaux. Trop pauvres pour édifier une église ou un cloître. Notre maison était donc bien un couvent, mais un couvent pauvre.

La maison est devenue un moulin à huile : la pièce abritant actuellement la réception a été rajoutée pour le pressoir à huile.

La propriété est passée dans les mains des propriétaires actuels, les Lepri. Le nom de la résidence Tana de Lepri n’a donc rien à voir avec une garenne comme je le supposais. C’est le nom des propriétaires, nobles avec blason. Des paysans, fermiers, avaient exploité les vignes et l’oliveraie. Il y a 4 ans la ferme a été transformée en résidence et les paysans occupent maintenant la grange transformée en habitation.

San Gimigiano sous la pluie, Cathédrale et musées

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San Gimigiano derrière les tournesols


Une petite route très agréable mène à San Gimignano parmi les champs de maïs et les tournesols fleuris. San Gimignano se voit de très loin, tout à fait reconnaissable avec ses hautes tours.
A 8h45 nous entrons par une belle arche dans le village fortifié endormi. La petite cité est encore plus ancienne que Sienne. Nous voilà au XIIème siècle ! Les maisons sont hautes de trois ou quatre étages et les façades sont toutes simples.

La rue principale monte vers la Place de la Citerne entourée de palais avec leurs hautes tours qui ressemblent aux tours du Magne. La place est en pente. Comme à Sienne, les nervures cloisonnant le pavement de brique rouges en chevron, s’épanouissent en éventail. Ici, le centre est occupé par une citerne posée sur des marches et surmontée d’une sorte de portique de pierre très simple. Une Loggia abritant des bancs de pierre est commune à la place de la Citerne et à celle du Duomo. Le Duomo est une bâtisse romane massive dépouillée posée sur des marches.

A 9h30, ouverture des musées et de la Cathédrale.

La Cathédrale : le Paradis et l’Enfer

Nous étudions à loisir les cycles de fresques. Au dessus de l’entrée : l’Enfer et le Paradis. L’enfer est beaucoup plus amusant que le Paradis. Les péchés sont classés par gravité. On reconnaît facilement l’usurier au ventre gonflé qui vomit ses pièces d’or, la luxure, femme nue à qui le Diable enfonce un pieu dans le sexe, la Calomnie la Médisance ou le Blasphème ? Les pêcheurs se bouchent les oreilles.

En face, solennels : les anges, les saints et les prêtres font une procession monotone. Sur chaque côté de la nef, les épisodes de l’Histoire Sainte sont représentés comme en bandes dessinées.
J’admire la composition des animaux qui entrent deux par deux sagement dans l’arche et qui en sortent joyeusement dans le tableau suivant.

Le Passage de la Mer Rouge est aussi coloré et vivant. Le Peintre a ajouté des pêcheurs, des dauphins et des poissons. Les corps des Egyptiens sont emportés par le courant.
En face la vie de Jésus. Dominique lit à haute voix le Guide Vert. Après 10 jours de visites nous pouvons identifier facilement chacun de ces tableaux mais le Guide nous aide à observer méthodiquement..
Dans une chapelle, nous faisons connaissance avec la sainte locale : Santa Fina, une petite fille paralysée représentée par Domenico Ghirlandaio (celui de l’Adoration des bergers qui m’avaient enchantée à l’Expo Botticelli) j’avais aimé les petits animaux : ici, une souris persécute la petite paralytique.

Palazzo del Podesta où Dante rencontra les représentants du Conseil

Musées

billets cumulatifs pour 5 musées : la Pinacothèque du palazzo del Popolo et la grosse tour.
Le ciel s’est couvert, il tombe quelques gouttes. Ce serait dommage de faire l’ascension de la Tour  sans jouir d’une belle lumière pour apprécier le panorama et prendre des photos!

Il tombe maintenant une pluie battante. Nous nous courrons de porche en boutique, pour rejoindre le Musée Archéologique où se trouve aussi la Galerie d’art Moderne et un petit musée consacré à Santa Fina. A l’autre bout du village, la pluie a cessé mais il faut encore attendre un quart d’heure l’ouverture du Musée. Le Palais qui l’abrite est tout à fait remarquable, les objets exposés beaucoup moins. C’est un vrai « Musée des Pots cassés » avec explications vagues portant surtout sur la localisation des sites archéologiques.

La Galerie D’Art Moderne ne vaut guère mieux. Jolie présentation mais œuvres discutables.

Heureusement une exposition temporaire de photos « Palestine 1929 »vaut, elle, le déplacement. Très belles photos anciennes Noir et Blanc, souvent sépia, portrait de Halutzim, d’arabes, de yéménites, d’enfants…Paysages de Tibériade ou de Saint Jean d’Acre, Yaffo, encore palestinienne, .travaux des champs archaïques… C’est inattendu et très intéressant.

Il est trop tard pour visiter le Palais et la Pinacothèque, il ne fait toujours pas beau pour monter à la Tour. Nous nous promettons de revenir. San Gimignano est proche du gîte. Nous utiliserons plus tard notre billet cumulatif.
Retour sous le ciel gris. Je vole deux tournesols pour égayer notre salle de séjour

Malgré les nuages, je nage 40 longueurs pendant une éclaircie.

Sienne, ville médiévale, Palazzo Publico

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Ville médiévale

La sortie sud de l’autoroute nous mène directement à la Porta San Marco. Sans transition, on passe de la campagne aux murailles de la Ville Médiévale

. Parking souterrain (1.5€h).  9h, nous remontons une petite rue tranquille bordée de maisons de briques aux persiennes vertes orientables.

Une maison au fronton baroque peint en vert fait un angle aigu à une fourchette. Devant, il y a un très joli puits blanc. Belle image, mais photo impossible, on a garé des scooters et des motos près du puits.
Contrades

La contrade de la Chenille, défilé dominical


Aux coins des rues, je remarque les carreaux apposés indiquant la Contrade à laquelle appartient ce quartier. Nous passons de la Contrade de l’Escargot à celle de la Panthère (jolie sculpture moderne sur une placette) puis à celle de la Girafe (oriflamme déployé à une fenêtre) et enfin sur le territoire de l’Aigle.
Les touristes et les habitants de Sienne ne sont pas encore sortis. La promenade est très tranquille. Nous rencontrons seulement deux bonnes sœurs en cornette.

Piazza del Campo

La Piazza del Campo, la belle place en forme de coquille, ou d’éventail, est déjà animée. On est en train de monter un podium pour un spectacle. Les ouvriers sont équipés de matériel d’escalade : baudriers longes et mousquetons Nous les regardons travailler avec intérêt.

Fonte Gaia oeuvre de Jacopo della Quercia (1374-1438)

La Fontaine Gaia (Fontaine de la Joie) située en haut de la place en marbre blanc avec de jolis panneaux sculptés, fait le bonheur des pigeons. Perchés sur les louves couchées, ils prennent une douche dans le jet d’eau.

Palazzo Publico

Le Palazzo Publico qui abrite la municipalité est un intéressant musée. C’est un grand bâtiment de brique rose décoré de parement de pierre blanche .couronné de créneaux et orné de belles fenêtres gothiques trilobées. L’élégante tour de la Mangia domine la ville de toute sa hauteur.

Le Musée n’ouvre qu’à 10h, nous avons tout le loisir de regarder les façades de brique des palais qui entourent le Campo.

Nous traversons rapidement les premières salles du Palazzo Publico pour nous consacrer uniquement aux fresques Le premier cycle raconte le conflit entre Frédéric Barberousse et le Pape : une belle bataille navale entre les Vénitiens alliés du pape et les forces impériales. Malheureusement, la salle est en restauration. Dans la Salle de la Mappemonde (qui a disparu) deux fresques intéressantes : la Maesta(Vierge en majesté de Simone Martini que l’on peut comparer à l’autre Maesta, celle de Duccio exposée au Musée de l’Opéra del Duomo. Je préfère celle de Duccio. L’autre fresque est un portrait équestre du condottiere Guidoriccio da Fogliano (1328) .

le bon gouvernement côté campagne

la Salle de la Paix est occupée par un autre cycle : Les Effets du Bon Gouvernement et le Mauvais Gouvernement.

Le bon Gouvernement.  Toute la vie de Sienne au XIV ème siècle est résumée dans les deux grands tableaux. Sur une moitié la Ville de Sienne est représentée avec toutes ses activités : le cordonnier dans son échoppe avec les bottes suspendue, les maçons sur un toit, l’auberge avec des garçons occupés à jouer. Des jeunes filles dansent une ronde Des cavaliers entrent dans la ville. Dans un coin, on reconnaît ; le Campanile et le Duomo. Les maisons sont peintes en rose vif. Ce sont celles qu’on voit encore dans les rues. Les murailles de la ville découpent en deux le tableau : de l’autre côté : la vie à la campagne. Le seigneur chasse le sanglier, des paysans taillent la vigne, d’autres moissonnent d’autres battent le blé. Au fond, un beau paysage de collines coiffées de villages. On pourrait rester des heures à chercher des détails.

En face les effets du mauvais gouvernement : les murs sont en ruine, les ordures sont dans la rue, les soudards entraînent une jeune fille, scènes de meurtre et de désolation dans la campagne…

Une conférencière me fait prendre conscience de principes simples : les fresques ont été conçues en fonction de la pièce et non pas comme les tableaux peints dans l’atelier de l’artiste. Le rôle de l’éclairage est donc tout à fait remarquable. A cette époque il s’agit, bien sûr, de la lumière du jour venant de la fenêtre. Dans le Bon Gouvernement, le soleil éclaire la ronde des jeunes filles qui jouent le rôle de source lumineuse secondaire du tableau. On vérifie cette théorie en regardant les façades claires ou ombrées. Dans le Mauvais Gouvernement la table où se trouvent le Diable et les Péchés, semblent au contraire jeter de l’ombre sur la ville.

 

 

Sienne : Duomo

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façade du Duomo

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Dans les rues…

Autour du Campo :la Via di Citta épouse la courbe du Campo et serpente autour de la colline où est perché le Duomo. La longue façade gothique du palais Chigi-Saracini suit cette courbe. Nous entrons dans la cour et découvrons une jolie loggia peinte avec des motifs de grotesques rappelant ceux de Vasari au palazzo Vecchio. Nous nous arrêtons près du magnifique puits.

Duomo

Contrairement au Duomo de Florence vaste, mais presque vide, ici, nous avons une impression de surcharge de décoration et d’exiguïté tant il y a de sujets à observer.

Pavement

la nef et le pavement

Le pavement décoré de 56 panneaux de marbre réalisés selon la technique de l’agraffito : silhouettes gravées dans le marbre blanc puis noircies à l’asphalte. A partir de 1518, Beccafumi utilisa la technique de marqueterie de différentes couleurs. Pour éviter l’usure du passage, les deux tiers des panneaux sont protégés par une plancher amovible. On n’en verra donc que le tiers restant. Les Sibylles de Cumes et des autres villes (1491-1498), une Allégorie de la Fortune avec Socrate et Crates qui renverse des pièces et des bijoux, une roue de la Fortune, curieux motifs pour une église. Judith délivrant Bethulie (1473) et le Massacre des Innocents, Hérode chassé du trône  étonnent moins. Dans ce

pavement

dernier, j’ai surtout admiré le dessin des chevaux avec le mouvement bien rendu.

Chapelles

Comme à notre habitude, nous suivons scrupuleusement la visite du guide Vert (le plus méthodique), entrons dans toutes les chapelles, celle baroque du Bernin, celle Renaissance celle de Saint Jean Baptiste avec une statue du saint par Donatello ressemblant à celle du Musée de l’Opéra del Duomo de Florence.

Sienne : Libreria Piccolomini, promenade dans les ruelles

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fresque dela Librairie Piccolomi

Libreria Piccolomini

La Libreria Piccolomini est une grande salle très claire attenante à la nef couverte de fresques de Pinturicchio (1502-1509) racontant, la vie d’Enea Silvio Piccolomini devenu le pape Pie II. Ce sont des fresques très colorées, très vivantes et narratives. Encore une fois, notre regard est plus historique. les fresques racontent le Concile de Bâle, les fiançailles de Frédéric III et d’Eléonor d’Aragon, la décision du pape Pie II de partir en guerre contre les Turcs..

Nous terminons la matinée par une balade dans les ruelles. Nous n’avons pas trouvée la via Galluzzo « la plus typique ». Mais nous avons vu des passages cachés complètement couverts avec des marches. Nous avons abouti à la fontaine de la Contrade de la Selva avec sa forêt miniature de lauriers symbolisant la forêt. Enfin nous sommes rentrées à vive allure pour ne pas payer une heure supplémentaire de parking.

Les Crêtes : comment photographier la campagne Siennoise?

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paysage des Crètes


Nous avons choisi le but de l’excursion d’après une carte postale figuant un paysage magnifique souligné par une allée de cyprès zigzaguant au flanc d’une colline dans les blés. Au dos Monticchiello- Pienza . le guide Gallimard a recommandé d’un cœur l’itinéraire des Crêtes allant de Sienne à l’Abbazia di Monte Oliveto Maggiore. J’ai donc combiné ces deux destinations.

Colle Val d’Elsa-Sienne : voie rapide. Tour de Sienne sur le « périphérique » jusqu’à la dernière sortie. Nous trouvons la S438 en direction d’Asciano qui nous fait découvrir un vaste panorama dans un paysage de champs de blés ondulant, ravinés dans l’argile. La moisson a commencé dessinant de longs rubans de chaumes dans les épis mûrs. Les collines pointues sont coiffées de fermes ? Pas un arbre dans les champs. Seules les belles allées de cyprès conduisent aux grosses fermes. Au loin, la ville de Sienne, et ses tours, domine le paysage. On se croirait dans la fresque des Effets du bon Gouvernement. Le paysage n’a pas changé depuis le XIVème siècle.
Nous guettons les points de vue, impatientes de faire de belles photos comme sur la carte postale. La photo devrait contenir une colline et sa ferme avec son allée de cyprès, si possible avec les découpes de chaume dans les blés et en plus un premier plan.

Vu de voiture, cela paraît faisable. Malheureusement, il faut également un endroit pour garer la voiture. La route tortille. On ne peut pas s’arrêter net au sommet d’une côte ou dans un virage. Encore une fois, je mesure l’écart entre l’image virtuelle construite par notre cerveau et l’image réelle dans le viseur.

Le petit village enchanteur se trouve encombré d’une grue malséante. L’imagination élimine ce genre de parasite, pas l’appareil photo. Le zoom 110 n’est pas assez puissant : le village est minuscule, noyé dans un océan de blé ou de ciel. Le décalage entre le résultat cadré au viseur et l’image rêvée est énorme. Je finis par me décourager. Ce n’est pas que le paysage  ne me plaise pas. Au contraire, il est magnifique, pittoresque ! C’est la difficulté de trouver l’endroit idéal synthétisant toutes les impressions.  J’imagine l’auteur de la carte postale sillonnant à vélo ou à pied la campagne. Photographier de la voiture rajoute une difficulté supplémentaire. La vitesse gomme les imperfections du genre poteaux, panneaux routiers… ensuite, je suis assise en hauteur. Parfois, je retourne à pied en arrière à la recherche de l’image fugitive. Mais où était donc l’endroit exact qui m’a fait demander à Dominique de s’arrêter ? Je suis à la recherche d’un souvenir éphémère que j’ai déjà oublié .Si j’avais le temps, je peindrais. J’aurais alors la possibilité de tricher, de superposer à ce ravin des crêtes, un champ doré éclatant, agrandir le groupe de maisons, faire tourner la rangée de cyprès.

Abbazia di Monte Oliveto Maggiore

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fresques de signorelli

Après Asciano,  la route de l’Abbazia di Monte Oliveto Maggiore est très bien indiquée. On aboutit sur un parking sans la découvrir ? Une belle allée de cyprès plus que centenaires descend vers les bâtiments cachés dans les bois ? Nous passons devant un très vaste bassin rectangulaire rempli d’eau, des petits édifices à coupoles et à frontons pour arriver à l’abbaye énorme et massive en briques rouges ? C’est un monastère de Bénédictins encore habité. Des panneaux nous incitent au silence et au recueillement. Si les bâtiments sont très simples et sans grâce, l’emplacement est admirable. La vue, très dégagée sur une vallée.

Au loin, on devine Sienne. Nous visitons le cloître décoré de fresques de Sodoma et de Signorelli retraçant la vie de San Bernardino, assez peu élégantes et pas très inspirées malgré le renom des peintres. Les Bénédictins ont une boutique très bien achalandée : liqueurs mais aussi tout un choix de fioles et de flacons de phytothérapie. Des gouttes contre le rhume auraient bien été utiles la semaine dernière !

Le trajet de l’Abbazia à Pienza est assez compliqué. Un panneau annonce 33km mais nous nous perdons à chaque croisement. Il faut reculer et revenir en arrière chercher les panneaux quelques fois malencontreusement cachés par les branches d’un tilleul. La verdure fait une apparition dans le paysage. Les montagnes plus hautes sont couvertes de forets ? On retrouve des vignes et des champs de tournesols.

Pienza, Montecchiello

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Pienza vue de Montichiello

la ville de Pie II

Pienza est une très jolie petite ville avec sa rue principale, sa place Pie II bordée de trois palais et de sa cathédrale blanche en travertin, ses murailles et ses portes en ogive, sa promenade le long des murs. Malgré sa taille réduite,on ne pense pas à un village, mais à une ville. Les palais lui confèrent une élégance citadine. La pierre, du travertin, est blanche, elle se sculpte bien. Les chapiteaux corinthiens sont d’une grande finesse.

Nous entrons dans le Palais Piccolomini et admirons sa belle cour. Les décors intérieurs peints sont en cours de restauration. Que cette visite suive celle de la Libreria Piccolomini du Duomo me plaît particulièrement. La vie d’Enea Silvio Piccolomini, devenu le pape Pie II a construit Pienza d’où l’unité de style.

Dans la rue, beaucoup de boutiques pour les touristes, toutes du meilleur goût, principalement des marchands de vin et de fromages proposant des pâtes variées des champignons et des tomates séchées.
Le fromage local pecorino distille un parfum très fort qui me plaît beaucoup. J’achète un petit fromage blanc parfumé à la roquette. Dans une charcuterie un cochon entier est rôti et vendu en panini.

Montecchiello

Montecchielloest le lieu de la carte postale qui a inspiré l’excursion. La moisson est terminée, les énormes meules cylindriques jonchent les chaumes et donnent du relief au tapis jaune paille et or  qui colore les croupes arrondies. Nous croyons reconnaître la strada bianca qui zigzague. Mais comment la photographier ?

Fin du voyage : Montecchiello, petit bourg médiéval perché. Pour une fois nous trouvons facilement le coin pique-nique idéal ; la vue est très étendue, d’un côté Pienza, de l’autre Monticchiello juchés en haut de leurs sommets. Nous sommes sur une butte à côté d’une ferme en ruine dans les chaumes. Il fait un bon petit vent et notre pique-nique est délicieux.

San Gimignano sous le soleil, ses tours, pinacothèque

San Gimignano sous le soleil, ses tours, pinacothèque

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Sous un soleil magnifique, à 8h30, nous nous préparons à prendre les photos de San Gimignano que nous avions vu sous la pluie .Nous flânons dans les ruelles tranquilles, découvrons des passages couverts, des échappées sur la campagne . .Le marché occupe toute la ville, la place de la Citerne avec les étals de fringues, de quincaillerie et de chaussures, celle du Duomo avec les commerces alimentaires…Cette animation me plaît beaucoup. Je photographie les tabliers et les robes se détachant sur les décors médiévaux. J’aime ces anachronismes et cet apport inattendu de couleurs criardes. Cela ne fait pas l’affaire des autres touristes venus pour la matinée.
Des remparts, je dessine la campagne, les vignes, les cyprès en appliquant les principes énoncés hier en raccourcissant les perspectives pour faire entrer tous les sujets intéressants dans le cadre. Je triche donc avec la géographie !

Les tours

tours jumelles

9h30 -Musée civique à l’ouverture. Je monte à la Grande tour de 54 m. Un édit a été publié pour interdire aux particuliers d’édifier des tours qui la dépasseraient. Un malin a contourné l’interdit en érigeant des tours jumelles de 52m. La hauteur des tours revêt une importance insoupçonnée sans aucun rapport avec l’art de la guerre. Il s’agit plutôt de prestige et de prééminence politique. A Sienne, d’après les mêmes considérations, on a pris soin de construire le Beffroi du Palazzo Pubblico de manière à ce qu’il se trouve au même niveau que le Campanile du Duomo. Équilibre politique entre le pouvoir civil et le pouvoir religieux. . Ces tours ont une base carrée, elles sont très hautes et ne comportent que très peu d’ouvertures. Elles ressemblent aux tous du Magne en plus élancé. La Grande Tour a perdu son escalier, elle est évidée. Un escalier métallique moderne qui suit la muraille conduit à la plate-forme où les cloches sont installées. La vue sur la campagne est très étendue. Les collines les plus hautes portent d’épaisses forêts tandis que la vigne est cultivée sur les plus basses.

Pinacothèque

Le Palais Municipal renferme la Pinacothèque qui présente de beaux retables et des polyptiques des peintres de l’école siennoise – plus primitifs –  ou florentine –presque Renaissance. Au premier étage, les grandes salles du Conseil sont encore meublées de bancs et de stalles comme aux grands jours de la cité. Les murs sont décorés de fresques Dans la première pièce, le sujet est original. Un jeune homme s’émancipe. On lui remet une bourse qu’il confie à une femme à l’entrée d’une maison (bordel ?). Puis vient la scène de son mariage. Au centre, les époux se baignent dans un baquet.  Le dernier tableau montre le coucher des époux dans un grand lit recouvert d’une couverture à carreaux, une servante ouvre le lit où l’époux va rejoindre sa femme. Ce sujet profane, très intimiste surprend.

La grande salle du Conseil est décorée d’une Maesta copiée sur celle du Palazzo del  Populo de Sienne, elle même inspirée de celle de la Cathédrale. Encore ici on devine les rivalités, les équilibres subtils. Les autres murs sont peints en l’honneur de Charles II d’Anjou, sur deux registres : en haut les tournois en dessous une scène de chasse avec une battue au sanglier. Les chevaliers des tournois sont très réussis et très colorés. Dante aurait négocié certain accord ici.

San Augustino

Les fresques du chœur de San Augustino retracent la vie de Saint Augustin. Les images sont commentées en latin. Mes souvenirs de latin me permettre d’identifier les scènes mais pas de comprendre les commentaires.
Nous terminons la matinée dans les ruelles à l’écart de la rue principale encombrée de touristes. La forteresse a été aménagée en jardin public. Des oliviers sont plantés sur les pentes, un joli puits, des arcades et quelques cyprès décorent une esplanade où on a installé un cinéma de plein air.

Au retour, l’ itinéraire, « touristique » selon la carte  tortille dans une épaisse forêt de chênes où se camoufle une vaste prison.

Pour une fois, nous déjeunons « tôt »- 13h45 : de la porchetta achetée au camion du marché et des beignets de calamar , salade et ratatouille froide.

Il fait chaud, aujourd’hui. La résidence Tana de Lepri commence à se remplir, la piscine aussi. Incident rigolo : le Monde s’envole et plonge dans la piscine, on le fera sécher sur le fil à linge.
La soirée est très douce, j’écris en regardant se lever les étoiles.

Villages dans la campagne toscane :Casole d’Elsa, Radicondoli, Montereggioni

Casole d’Elsa

Nous partons donc à la découverte des petits villages du Val d’Elsa dans un rayon de 30km.
Casole d’Elsa est perchée sur sa colline. La municipalité fait beaucoup d’efforts pour attirer les promeneurs : un ascenseur va directement du parking au château, des rampes toutes neuves conduisent à des jardins nouvellement aménagés avec une belle fontaine moderne. Des statues de bronze sont assises sur des bancs et dispersées debout dans les rues du village. Le château sert de hall d’exposition de peinture. C’est accueillant, propret, gai et calme. Bien sûr, aucune comparaison avec San Gimigiano qui regorge d’œuvres d’art et de souvenirs historiques. Les tours operators n’emmèneront jamais les troupeaux en car. En revanche, les promeneurs sont les bienvenus. Nous ne devons pas être les seules à arriver jusqu’ici : à la mercerie on vend les journaux étrangers et j’achète le Monde.

Les rues sont désertes, pas de voitures, pas de passants. La pierre aristocratique a été utilisée uniquement au château et au Palazzo qui sert de Mairie, dans les rues, c‘est le domaine de la brique. La promenade ne manque pas de pittoresque : grosses tours rondes, passages couverts, escaliers dérobés et jardins suspendus nous font de minuscules surprises bien agréables  Dans les ruelles, larges comme un couloir, en pente, les arches arrondies et les voûtes se décalent. Un céramiste a décoré de carreaux les murs de brique. Les enfants de l’école ont contribué à cette décoration naïve.

A la sortie du village, une très jolie chapelle est construite près d’un enclos. Un cloître ? Non, c’est tout simplement le cimetière. La toute petite chapelle est décorée de fresques baroques : quatre anges musiciens et une ribambelle de putti dans des tons pastels. Elle est fleurie de bouquets défraîchis mais encore charmants de tournesols, camomille, lierre, carottes sauvages, lavande, du blé  et des feuillages de chêne.

villages perchés

 

Mensano

Sur la route de Casole D’Elsa à Radicondoli, un église surgit de la falaise : Mensano est un tout petit village caché de la route. Deux rues en pente bordées de maisons bien rénovées et fleuries. L’église est toute simple mais elle a de beaux chapiteaux romans sur d’imposantes colonnes. C’est la première fois que j’en vois de pareils en Toscane. Minuscule village, agréable surprise.

Collines Métallifères

Nous reprenons la route dans les collines Métallifères. Nous sommes à environ 500m d’altitude, les champs ont laissé la place à une forêt touffue de chênes et quelques rares pins. De loin, on voit des cheminées industrielles bizarres. En Toscane le modernisme (immeubles et usines) a le bon goût de s’installer à l’écart des centres historiques. Le relief accidenté permet de masquer les artefacts.

Radicondoli

Radicondoli est aussi un village perché. De loi on reconnais sur leur perchoir Casole d’Elsa et San Gimigiano et ses tours .Le parking à l’écart du centre historique de Radicondoli se trouve en contrebas d’une église imposante en briques roses qui curieusement enjambe la route d’accès à la place.. C’est encore un village de briques, tranquille, propret, fleuri décoré de statues de bronze contemporaines d’un goût assez douteux : des prétentions à l’érotisme font relever les jupes des mannequins à talon-aiguilles et lunettes de soleil exagérées. Un palazzo sans attrait particulier (style florentin avec bossage autour des fenêtre) .Et  un Musée de la Géothermie. Nous sommes près de Lardarello. Les installations industrielles entrevues en chemin trouvent ici leur explication. Vers midi nous rentrons en faisant un crochet par Belfonte, encore un minuscule village.

Nous passons l’après midi à la piscine bien au calme. Je nage 70 longueurs et lis le Monde.

Montereggioni

Montereggioni : les tours du mur d'enceite que Dante comparait à des géants

Montereggioni est une place forte enclose dans une enceinte ovale qui a gardé ses 14 tours carrées. De loin, l’ensemble est spectaculaire. Dante avait comparé les tours à des géants. La lumière rasante du soir donne un bel éclairage. Nous sommes déçues : le village a perdu sa vie rurale remplacée par magasins de souvenirs restaurants pour touristes et cartes postales. Une belle place et sa citerne, une petite église, deux rues : on en a vite fait le tour