Le titre aurait dû être L’Exposition Internationale des arts décoratifs et industriels modernes à Paris 1925 . L’exposition de la Cité de l’Architecture se concentre sur cette Exposition Internationale et présente quelques pavillons réalisés par des architectes de renom. 150 pavillons dont une centaine français et de nombreux étrangers, l’Allemagne exclue, les USA empêchés.
Jiriart Tribout Pavillon des Galeries Lafayette
Ces constructions se devaient être des créations originales et modernes. Plusieurs contraintes pesaient sur leur conception :les pavillons devaient être démontables, la hauteur imposée 5 m, et les arbres et la végétation ne devait subir aucun dégât.
MALLET STEVENS : pavillon des renseignements et du tourisme
Robert Mallet Stevens (1886-1945) a intégré les arts appliqués et a travaillé en collaboration avec des sculpteurs, vitraillistes .
Albert Laprade – Pavillon eu magasin du Louvre
Albert Laprade a commencé sa carrière au Maroc, réalisé aussi le palais de la Porte Dorée. C’est un des premiers inventeurs des jardins contemporains
Le Corbusier (1887-1965) a construit le Pavillon de l’Esprit Nouveau avec un arbre inclus dans la terrasse-jardin (pas facile à photographier j’ai loupé la photo)
PERRET GRANET Théâtre de l’Exposition
Auguste, Gustave Perret et André Granet ont conçu un théâtre très épuré, très clair
Favier décor pour le pavillon de l’Intransigeant
Favier et Brandtont aussi fait des grilles pour la Porte d’Honneur de toute finesse
Favier et Brandt grilles
Il faudrait aussi citer Süeet Mare parmi les fondateurs de l’Art Déco ainsi que Marast qui a aussi imaginé l’église de Vincennes des Jardins, de conception méditerranéenne
Exposition très pointue, pédagogique mais uniquement centrée sur l’Exposition. J’attendais aussi des constructions Art Nouveau dans les environs…
Les textiles, cotonnades, indiennes voyagèrent de l’Inde à la France en nombreux allers-retours, influences s’entrepénétrant, comme chaîne et trame d’un tissage métissé. J’avais déjà vu ces influences à Orange à la présentation de la fabrique Wetter où étaient manufacturées des « indiennes » et au Musée de la Toile de Jouy.
L’Exposition « Ce qui se trame « se déroule sous le patronage des Manufactures nationales, de l’Institut Français, de l’Ambassade de France en Indemais aussi de Louboutin, directeur créatif de l’exposition, de la Maison Lesage Intérieurs et 19M, et enfin, du programme de résidences artistiques à la Villa Swatagam.
L’Antichambre
La visite commence dans l‘Antichambre, exemple parfait de métissage : le mobilier, la cheminée et ses bûches, le lampadaires sont tapissée de cotonnade aux motifs et couleurs indiennes . Tendues, au-dessus de nos têtes, des lanières de tissu figurant la toile d’une tente moghole. Sur le mur d’entrée aux arcades indiennes on a tendu de la toile de Jouy aux motifs bucoliques, images de France…métissage inversé.
Nid contenant une tente moghole
Rouge indien, rouge voisin du corail et bleu de l’indigo, les couleurs indiennes de base. Le nid inversé sur un miroir où est posée une tente moghole est l’œuvre de Lesage, contemporaine et surprenante.
madame de Pompadour et un caraco d’Indienne
Quand Madame de Pompadourfaisait la mode à la Cour, l’indienne était de tous les accessoires, ici en caraco sur une jupe de coton. Le coton venait d’Inde.
Broderies de Sumakshi Singh
La salle suivante est blanche, blanche comme la dentelle d’Alençon, ou la mousseline brodée. Dentelle de France, broderie indienne, s’épousent s’échangent. Le blanc est la couleur de deuil en Inde. Une merveilleuse installation Blueprint of Before and After de Sumakhsi Sing CLIC est composée de très fines broderies sur des modèles végétaux, feuilles de lotus ou d’herbes aquatiques suspendues par des fils presque invisibles. Légèreté, transparence. Les broderies étaient sur un support que la brodeuse a dissous chimiquement pour qu’il ne reste que ces nervures. la disparition de la matière pour ne garder que le squelette correspond à ce thème du deuil. A la fragilité de la vie. Je suis revenue contempler cette oeuvre qui me plaisait beaucoup à la fin de la visite. De la fenêtre venait une lumière rose du coucher du soleil éclairant les motifs et leur donnant un aspect nouveau.
au coucher du soleil la lumière rose colore les broderies de Sumakshi Singh
Rouges panneaux qui se répondent : tentures napoléoniennes de la salle du trône du Palais de Versailles avec les pans des tentes mogholes. Sari brodé, caftan contemporain.
Pan de tente moghole
et au plafond des fils d’or tendus d’un tissage d’une finesse évanescente tandis qu’au milieu de la salle Lakshmi Modhavan CLICa installé une 96 navettes de bois chargées de fil d’or sauf certaines contenant des cheveux noirs de son fils, symbolisant la transmission de la tradition et de son savoir de tisseuse. Le tissage à la main de ces fils d’or est si fin que des mots se lisent par transparence EVERYBODY /ANYBODY/NOBODY:
Fil d’ors fins comme un cheveu et leur ombre portée
suspendus le Kalamkari au cyprès (voir ci-dessus) imprimé au bloc, découpé, appliqué sur un fin voile de coton puis rebrodé au point de chaînette pour dessiner les deux paons, deux tigres et des antilopes.
motifs floraux garance et indigo
Des tissus indiens de légende comme le Chintz peint et teint à la main de délicate fleurs garance et indigo. Shantushsi fin qu’il passe à travers un anneau, pashmina
Un escalier monumental conduit à l’étage : sur un écran un film montre les différentes façons de porter le sari. A Varanasi des pèlerins de toute condition vont vers le Gange, des jeunes élégantes le plissent, le replient, en font un voile ou une étole…
Défilé Haute couture
Nous sommes arrivées dans la salle du défilé Haute Couture où des couturiers européens ou indien ont interprété le thème du sari. La robe satin rose est de Christian Dior, The golden Ascendant de l’Indien Gaurav Gupta, la robe du soir d’Yves Saint Laurent. Tandis que Chanel est en organza orange (tunique et bermuda). Spectaculaires anneaux de saturne de Schiaparelli
Anneaux de Saturne de Schiaparelli
Le décor est une immense tapisserie à fond vert et motifs végétaux The flower we grew de Rithika Merchant, Chanakya, CLIC
motif de la tapisserie
réalisée pour le défilé de Christian Dior au Musée Rodin. Elle est composée de 37 panneaux et a nécessité 144000 heures de travail par 306 artisans.
la salle suivante est sur le thème « Sculpter le corps des femmes »
Made in India – Leila Alaoui
la photographe a réalisé les photographies des ouvrières du textile en faisant leur portrait en pied dans une cabine à fond noir. Elle a gagné leur confiance puis monté 18 photographies de leurs mains ravagées par le travail manuel. (la Haute couture et le Luxe sont loin!)
Dans les sculptures du corps, une très dérangeante Vénus ouverte de Jeanne Vicérial CLIC
Un très grand panneau indigo clôture cette séquence. Indigo de l’Inde. Cascades de fils.
indigo
On entre dans la salle DENIM, denim, la toile des jeans, qui intégre la ville de Nîmes qui lui a donné son nom et l’indigo de l’Inde. Dans cette salle des poufs, canapés invitent à se poser pour regarder le film qui détaille les techniques de teinture au bloc, les broderies avec des paillettes, des perles, les incrustations….
Et pour terminer un retour à la Manufacture de Gobelins avec la grande tapisserie du Corbusier. Le Corbusier a dessiné la ville futuriste de Chandigarth en Inde.
en conclusion : une exposition merveilleuse qui ne restera que jusqu’au 4 janvier. Courrez aux Gobelins!
J’ai parfois un gros coup de cœur pour un personnage découvert lors d’une exposition. Une découverte! Je n’avais jamais entendu parler de la galériste. Et je n’avais plus envie de la quitter sans mieux la connaître.
Disponible sur Kindle, j’ai téléchargé la biographie que lui a consacré Marianne Le Morvan. Elle est la Directrice et fondatrice des archives de Berthe Weill, elle a aussi été une des commissaires de l’exposition de l’Orangerie. La moitié du livre contient des annexes, bibliographie, liste et chronologie des expositions que Berthe Weill a organisé, préfaciers des catalogues etc… Du sérieux, une mine pour les chercheurs en histoire de l’art (que j’ai zappé).
Donc courte biographie qui se lit très vite et avec beaucoup de plaisir.
Kars Portrait de Mademoiselle Berthe
Des illustrations, Montmartre 1900, bals masqués, dessin de Picasso. Des correspondances : lettres de Dufy qui l’a surnommée « La petite mère Weill »(la petite merveille), lettres de Berthe Weill à Picasso, des extraits de textes très amusants de Berthe Weill dans diverses occasions. Et plein de détails sur la vie des artistes à leurs débuts, à Montmartre.
Elle répond aussi à mes interrogations : comment a-t-elle pu être oubliée? Pourquoi ne s’est-elle pas enrichie?
Maintenant, il ne me reste plus que de lire Pan!… dans l’Oeil que la Galériste a publié en 1933.
Vous pouvez aussi écouter les podcasts de RadioFrance : CLIC
Deux bonnes raisons d’aller à l’Orangerie voir cette exposition :
voir de la belle peinture, : toute une rétrospective des meilleurs artistes de la première moitié du XXème siècle : de Picasso à Chagall, en passant par Dufy, Derain, Modigliani et j’en oublie…
Dufy – Trente ans ou la Vie en Rose. A l’occasion des 30 ans de la Galerie B Weill
Faire une très belle rencontre avec une personnalité très originale de l’histoire de l’Art : une femme juive d’origine modeste qui a eu l’audace d’ouvrir une galerie de peinture sans fortune ni grand nom et dès 1898, d’exposer le tableau Zola aux outrages de De groux. Elle a eu le flair de découvrir Picasso à son arrivée à Paris et être la première à vendre ses tableaux, qui a organisé une rétrospective Modigliani en 1917, la seule avant la mort de l’artiste. Elle a exposé des styles aussi différents que les Fauves, les Cubistes, les peintres cosmopolites de l’Ecole de Paris. Féministe, elle a défendu des femmes que les critiques hommes faisaient mine d’ignorer, entre autres Suzanne Valadon.
J’achète les trois premiers Picasso
Picasso : La Chambre bleue(1901)
les Picassosont en très bonne compagnie avec une nature morte de Matisse et la clownesse de Toulouse-Lautrec.
Meta Vaux Warrick Fuller Les Malheurs
Je découvre la sculptrice Meta Vaux Warrick Fuller afro-américaine venue compléter sa formation à Paris qui subit de retour aux Etats Unis de nombreux rejets du fait des préjudices raciaux. Autre découverte pour moi Paco Durrio avec de très beaux bijoux en métal : boucle de ceinture, broche…
Notre Dame des Fauves
La seconde salle montre côte à côte un beau Metzinger – Champ de pavots à côté du paysage aux vaches de Delaunay. Voisinent aussi des Marquet et Dufy, ainsi que le magnifique Pont de Charing Cross de Derain
Delaunay : Le Paysage aux vaches
j’ai aussi bien aimé le cultivateur de De Vlaminck etle Restaurant de la machine à Bougivaléclatant de couleurs
De Vlaminck – Le cultivateur
Moins connu Béla Czobel qu’elle expose en 1908
Bélà Czobel – L’homme au chapeau de paille.
Deux tableaux spectaculaires de Raoul de Mathan rappellent encore l’Affaire Dreyfus =. le peintre a assisté en 1899 au procès et peint deux toiles en écho : La cour d’Assise et le Cirque
Raoul de Mathan – La cour D’Assise
« Le cubisme soulève les passions »
André Lhote – Port de Bordeaux.
Sa galerie les expose : Gleizes, Metzinger, Fernand Léger, Lhote. J’ai aimé aussi la tour Eiffel de Diego Rivera (mais je ne peux pas tout montrer).
« mais qu’ont-ils donc ces nus? »
Modigliani – Nu au collier de corail
Quatre nus de Modigliani font scandale, le commissaire de police demande de les retirer à cause des poils pubiens pour « outrage à la pudeur ».
Groupe plus éclectique
Montre des artistes cosmopolites comme Pascin
Pascin – Portrait de Madame Pascin (Hermine David)
Sans oublier que Madame Pascin était aussi une artiste reconnue, dont quatre dessins sont exposés. Chagall, avec une cage à oiseaux.
Féministe?
Berthe Weill peinte par Emilie Charmy
Berthe Weill découvre Emilie Charmy en 1905. Leur amitié perdurera à travers les années et c’est cette dernière qui abritera Berthe pendant les persécutions antisémites nazie et prendra la galerie à son nom quand il sera interdit aux juifs de tenir des commerces.
Le Musée Marmottan Monet invite des artistes contemporains à dialoguer avec les œuvres de Monet. Sécheret (né en 1957) qui peint souvent à
Trouville a fait se rencontrer deux tableaux de Monet : Camille à la plage et Sur la plage de Trouville avec une collection de ses œuvres
Cherchez Camille!
En face de cet accrochage, plusieurs grands tableaux avec les Roches Noires au premier plan montrent la lumière changeante de Normandie, les nuages toujours différents et à l’horizon Le Havre et ses installations portuaires
Dans le cadre toujours charmant du Musée Marmottan Monet se tient l’exposition thématique sur le Sommeil, point de chronologie ou d’école, les tableaux sont regroupés autour de différents thèmes.
Le sommeil dans la Bible: Les manuscrits enluminés avec la Création d’Eve pendant le sommeil d’Adam, Jean s’endort pendant la Cène sur l’épaule de Jésus tandis qu’en face les trois fils de Noé contemplent leur père endormi . On saute les siècles
La Pisana – Arturo Martini
Peinture et sculpture. Affalée endormie la Pisana occupe le milieu de la salle suivant. Rapide recherche sur le net, La Pisana est interdite de Facebook( raison pour moi de la montrer!) mais son auteur Martini était un sculpteur fasciste officiel (raison de la censurer). Dans une vitrine, de petite taille, un Rodin, un Maillol, très petit, très joli, et d’autres petits chefs d’œuvre comme un dessin de Matisse.
Gravures des petits formats de dessins plus ou moins célèbres, dans les célèbres, un Dürer, un Goya, plusieurs dessins de Victor Hugo, plus loin deux Picasso. Des illustrations des Contes de Perrault, Gustave Doré
Baillements de Beckmann
Hypnos et Thanatos
De nombreux tableaux évoquent le somnambulisme , dont un Courbet spectaculaire, une Ophélie dont j’ai oublié l’auteur. L’ensemble est assez déprimant. Les Préraphaélites ont été inspirés, pluie de coquelicots, pavots, inspirant le sommeil dans la toile d’Evelyn de Morgan
Evelyn de Morgan Nuit et Sommeil (1878)
Le Sommeil et les Rêves
Munch – autoportrait en somnambule
Evidemment, un livre de Freuddans une vitrine
John Faed – Le rêve du poète (dans le brouillard on distingue l’Acropole)
Beaucoup de belles choses dans cette exposition trop fourre-tout à mon goût mais qui m’a permis de voir des tableaux inattendus. En revanche, le détour par Marmottan m’a permis de découvrir un peintre Sécheret en dialogue avec Monet au sous-sol.
Je suis toujours bluffée par la richesse et la sophistication de l’art japonais. Bluffée mais toujours un peu perdue « lost in translation ». Il me manque les codes, les mythes, la manière de lire, et bien sûr les textes.
Pour moi, jusqu’à hier les mangas c’était cela :
Dragon boy
Mes élèves étaient fous du Japon, fans de mangas et j’avais assimilé cet engouement à une culture adolescente d’âge collège qui ne me concernait pas. Petits albums à la couverture souple bon marché, dessins animés de Goldorak, je n’avais guère de curiosité pour les suivre. J’aurais dû!
mode manga
Au dernier pique-nique de Babélio, début septembre, au parc de Bercy, tout un défilé de jeunes gens et jeunes filles costumés en personnages de manga, m’avait interpellée. Perruques roses (ou cheveux teints), tenues militaires, débordements de dentelle ou attitudes stéréotypées, ils m’avaient fait flipper. J’ignorais l’existence d’une mode manga – décidemment j’ignore tout!
journal satirique
Plusieurs origines aux mangas actuels : la rencontre avec l’Occident vers 1850 quand le Japon s’ouvre et l’introduction de la presse satirique avec un Japan Punch, des caricatures et plus tard des bandes dessinées.
kamishibai : théâtre de papier
Une autre source des dessins animés actuels peut être attribuée au kamishibai : des histoires illustrées sur des cartons étaient présentées par des castelets dans des boites de carton pour les gamins des quartiers populaires.
Dans les années 30, norakoru, officier de l’armée des chiens était inspiré de Félix le chat américain et traduisait le militarisme japonais.
Tezuka Osamu avec la Nouvelle Ile au Trésor, Phenix et Astro Boy (1952) révolutionne la bande dessinée et plus tard le dessin animé en faisant entrer une mise en scène cinématographique dans les cases de la BD avec des plongées, zoom et gros plan
Le dynamisme du dessin, sa sophistication me surprend malgré que je n’y comprenne rien.
de Mizuki Shigaru j’admire la finesse des dessins. En regard l’exposition présente des estampes et dessins anciens de l’époque Edo.
album ancien XVIIIème siècle
On devine une belle continuité entre les manga, les estampes et œuvres anciennes
renarde
Il me manque aussi les clés des légendes et mythes anciens que les Japonais identifient d’emblée.
Les mangas sont très diversifiés, mangas pour les filles qui me laissent perplexes. La violence est moins fréquente mais sont-ils féministes? Une série met en scène Marie Antoinette à Versailles.
Admirative de la finesse des tracés, de l’inventivité des cadrages, il me reste encore beaucoup à voir avant de tenter de comprendre!
Troubetzkoy sonne vraiment russe ! Je le découvre italien, né en 1869 en Italie, enfant illégitime d’un diplomate russe et d’une mère américaine pianiste et chanteuse. Plutôt cosmopolite, dans son ascendance et dans sa carrière.
Milan (1886 – 1875)
Bugatti
Sa formation artistique se déroule à Milan où il fréquente les artistes anticonformistes
Moscou – Saint Pétersbourg (1897 – 1898)
Moscou – l’hiver, traineau Le tsar Alexandre III
En 1900, il remporte le concours pour la statue équestre du Tsar Alexandre III. Il rencontre Tolstoï
Moscou calècheTolstoï
1906 installation à Paris
Robert de Montesquiou
Il se promène au bois de Boulogne avec ses loups apprivoisés et fréquente les élites de la capitale. Il parfait le genre du portrait-statuette on découvre dans l’exposition les statuettes de Anatole France, Rodin, Bernard Shaw, Roland Garros aux commandes de son avion,
Anatole France
ainsi que de belles dames souvent en compagnie de leurs animaux familiers
la marquise Luisa Casati
j’ai bien aimé la série de danseuses
danseuses.
Troubetzkoy l’américain
Il fait plusieurs séjours aux Etats Unis (1911 – 1912 et 1914-1920)
Cow boys
Fasciné dès sa jeunesse par le Wild West Show de Buffalo Bill qui s’est produit à Milan en 1890 il représente cow boys et indiens
indien
Troubetzkoy et le monde animal
Comment pouvez-vous me manger?
Il représente volontiers les hommes ou les enfants en compagnie de leurs chiens et à la suite de Tolstoï ou Bernard Shaw s’est engagé pour la cause animale comme le montre le diptyque des dévoreurs de cadavres
Dévoreurs de cadavres
Strictement végétarien, Troubetzkoy s’éteint d’une grave anémie.
j’ai beaucoup aimé les bronzes de petits formats plus que les grands portraits . j’ai été surprise de lire que nombreuses statues proviennent du Petit Palais, je me propose de leur rendre visite quand l’exposition sera terminée.
Le nom de Gustonne m’était pas inconnu; je l’avais rencontré à la Fondation Vuitton lors de l’exposition Nymphéas, les derniers Monet et l’Abstraction Américaineen 2018 CLIC
Guston détail du rouge au centre du tableau
Exposé avec Pollock, Rothko, De Kooning, et d’autres. Je me souviens d’un grand tableau rouge complètement abstrait. je l’ai retrouvé au Musée Picasso.
Avant de peindre des tableaux abstraits, dans les années 50, Guston a peint des grandes fresques murales, des tableaux variés, des œuvres militantes, et il est revenu à la figuration dans les années 70. C’est donc un plasticien très complet, une personnalité américaine marquante que j’ai eu le plaisir de découvrir au Musée Picasso.
Mother and Child (1930)
Philip Guston a tout à fait sa place au Musée Picasso. Mother and Child est exposé en regard de La Jeune fille au chapeau (1921) et les deux tableaux dialoguent parfaitement. On peut aussi noter des analogies avec De Chirico, Max Ernst A propos de Guernica, moins célèbre que celui de Picasso, Bombardement de Guston, traite des horreurs de la Guerre d’Espagne. Il est présenté à côté du cheval du célèbre tableau.
Bombardement (1937)
La construction de ce tableau rond est impressionnante. On perçoit au centre l’explosion de la bombe tandis que les avions nazis survolent la ville. Au premier plan le personnage au masque à gaz à silhouette de Superman et à la cape rouge symbolise-t-il la mort (ou je fais un anachronisme?)
Esquisse pour une fresque murale – Study for Queensbridge Housing (1939)
Murals 1931 dénonce le lynchage judiciaire de 9 afro-américains accusé à tort de viol. -La fresque fut détruite par un groupe de policiers. En 1932, des peintres muralistes mexicains José Clemente Oxoco et Siqueiras l’entraînèrent au Mexique pour réaliser des murals. L’exposition présente une vidéo de la restauration de la fresque de Morelia The struggle against Fascism, fresque de 100 m2 recouverte puis redécouverte et restaurée.
Au temps de l’Action Painting
1947 à Greenwich village, Philip Guston s’engage dans l’abstraction en compagnie de Pollock, Rothkoet de Kooning. Il fréquente également John Cage et Morton Feldman. De cette époque, il réalise aussi des portraits amusants, plutôt des caricatures. je reconnais Cocteau, Apollinaire, Diaghilev et Poulenc.
Philip Roth (1975)
Nixon Drawings
En 1969, il rencontre Philip Roth. A la même époque, il retourne au figuratif et fait toute une série de 73 dessins Poor Richard exposés en face des dessins de Picasso : Songes et mensonges de Franco (1937). A propos de Nixon, du Watergate, et de sa propriété de Kaye Biscayn. Les caricatures sont féroces. je remarque les occurrences fréquentes des lunettes carrées de Kissinger.
Poor Richard!
Je ne peux m’empêcher de penser à Mar-a-Lago de Trump, son golf, qui pourrait maintenant faire une série pareille, insolente et inspirée?
Philip Roth, de son côté a écrit Tricard Dixon et ses copains. Fuyant le scandale, Roth s’installe à Woodstock ainsi que Guston.
Un mandarin qui joue les crétins
Studio Landscape
En 1970, Guston abandonne l’abstraction; expose des personnages encagoulés, esthétique évoquant la bande dessinée. Cet abandon lui est reproché ce à quoi il répond:
Ses tableaux récents venaient résoudre la schizophrénie dont Guston se sentait affecté : « la guerre, les évènements américains, la violence dans le monde. Quel sorte d’homme étais-je donc, assis chez moi, lisant des magazines, m’indignant de ce qui passait, puis retournant dans mon atelier pour accorder un rouge et un bleu »
Autoportrait peignant dans son atelier
Le rose qu’il emploie est une sorte de provocation : il déclare que le rose est la couleur la plus vulgaire symbolisant la bêtise. Guston se représente coiffé de la cagoule du KuKluxKlan qui symbolise le mal. Etrange inversion qu’il compare à la situation d’Isaac Babel se retrouvant avec les cosaques instigateurs des pires pogroms.
La dernière salle de l’exposition : Un monde tragicomique montre un grand tableau Black Sea
Black Sea
Guston se souvient de ses origines. Né Goldstein à Montréal, d’une famille de Juifs d’Odessa dont est originaire Isaac Babel. La Cavalerie Rouge serait pour le peintre « une tragicomédie où les idéaux se fracassent contre les murs du réel dérisoirement prosaïque » l’énorme fer à cheval serait un monument à l’écrivain de la cavalerie rouge.
J’ai découvert un artiste dont je me sens (modestement) terriblement proche, entre Roth, Babel, Pollock et Rothko. Lutte anti-apartheid, fresques sociales. Musique de Cage. Toute une Amérique qu’on aimerait voir se lever contre les horreurs actuelles.
« A l’occasion du vingtième anniversaire de l’ouverture au public du MAC VAL l’exposition « Forever young » se tourne vers le futur : elle réunit 20 jeunes artistes pour quoi la rencontre avec le MAC VAL a constitué un moment pivot, un tournant dans leurs parcours artistique.
Fréquentation et compagnonnages sont peut être les maîtres-mots de ce projet. En effet, elles et Ils ont grandi près et avec le MAC VAL » (extrait du texte du commissaire de l’exposition)
…Proche voisinage. J’aime visiter le MAC VAL, où je me sens presque « chez moi » il y règne une ambiance amicale d’ouverture sur la ville de Vitry, sa population mélangée, le Street-Art dans les rues, le marché du samedi, et non loin, un collège où j’ai enseigné autrefois. Musée d’Art Contemporain très accessible. Ce qui est paradoxal. Pas de snobisme. Des visites guidées passionnantes.
Coco de RinneZ devant son autoportrait en Marylin de Warhol.
J’ai eu le grand plaisir d’échanger quelques mots avec la photographe Coco de RinneZ qui s’est « autoportraitisée » en Che Guevara, Basquiat, ElisabethII d’Angleterre, Frida Kalho, Basquiat, Bob Marley, Polnareff marquant ainsi les identités multiples dépassant les catégories de genre, de race, de culture.
Coco de RinneZ : autoportraitsCoco de RinneZ : autoportraits
je n’avais pas remarqué la série de peintures faciale. C’est Coco elle même qui me les a montrés. Encore plus de cosmopolitisme. Et cela va très bien à Vitry!
Mario D’Souza : Home away from Home
L’installation de Mario D’Souza est plus énigmatique : sur trois tapis fleuris l’artiste a disposé des tissus de couleur vive pliés, des cadres contenant des dessins, des oiseaux en bois, et des répliques de fruits exotiques. Devinette : d’où proviennent tous les objets? Un texte en sanscrit nous donne un indice : Mario D’Souza est né à Bangalore. Home awimpray from Home illustre-t-il l’exil ou le cosmopolitisme?
Dessins de Mario D’Souza : mains cueillant des fruits
Rebecca Topakian née à Vincennes nous transporte avec ses photos en Arménie d’où est originaire sa famille. Certaines sont imprimées sur de curieux supports en verre ou en pierre.
La chambre rouge de Maïlis Lamotte-Paulet (voir plus haut) est plus énigmatique. Quelle chambre a son sol en goudron? et ces parpaings emballés dans des sacs plastiques roses? Le rose fait girly, le rouge, bordel, bonbons, grenades et jus de fruit sur l’écran de télé, étonnent. Se trouve-t-on dehors ou dedans? Feuilletage des métaphores a dit le conférencier.
Agitatrice de Chadine Amghar
Agitatrice cette planche à repasser recouverte de Toile de Jouy? L’écharpe d’un club de foot marocain montre l’ambiguïté de cet accessoire normalement féminin, ambiguïté aussi de la double culture franco marocaine. Chadine Amghar détourne les objets ménagers ainsi que les trottinettes emballées dans du polystyrène : monument à la mobilité douce ou au contraire emballage de ces trottinettes décriées. La présence des pigeons est aussi contradictoire : les pigeons, comme les trottinettes sont des malaimés.
Jordan Roger : Burn them all
Le gentil château de conte de fées en céramique pastel suggère le Chateau de Disney. A première vue, il est bien enfantin et innocent. Si on le regarde mieux, il brûle des flammes de l’enfer. Des inscriptions assassines se découvrent ensuite. C’est une dénonciation de l’homophobie : des contes de Disney où les gays sont les méchants. Rejet même dans la famille de l’artiste qui lui a fait barrer le Roger de son nom.
Je n’ai pas pu étudier, photographier les autres installations. Dommage. A vous de faire le déplacement à Vitry!
Evidemment, il y a aussi les collections permanentes avec des œuvres nettement antérieures. Parmi les noms les plus connus Annette Messager, Agnès Varda, Etel Adnan…. et bien d’autres.