CARNET TUNISIEN DU NORD AU SUD

La route de Tunis C33 traverse une plaine entre les champs de blé verts. Seules quelques rangées de cyprès brisent la monotonie. On passe ensuite une zone non cultivée avec des roseaux. De grosses carrières sont reliées à une cimenterie par des kilomètres de tapis roulants (gros nuage de poussière).
Aqueduc de Zaghouan

Construit par Hadrien, il transporte les eaux captées au Zaghouan vers Carthage. Tantôt la canalisation est souterraine tantôt elle affleure ou est soutenue par de hautes arches. Les arches se bordent la route P3 au niveau de l’Oued Meliane. A cet endroit l’aqueduc fait un coude et les arches sont particulièrement hautes. Objectif stratégique, l’aqueduc fut coupé à plusieurs reprises, par els Vandales, les Arabes il fut restauré à plusieurs reprises. Une restauration en 1859 sous la direction d’un architecte français permis d’apporter à nouveau l’eau du Zaghouan à Tunis en remplaçant les canalisations de pierre par de la fonte mais à cause d’un mauvais entretien l’usage en fut abandonné à la fin du 19ème siècle.
La pluie s’est mise à tomber et ne cessera pas de la journée.

Nous continuons la grande route P3 jusqu’à l’autoroute. Sous la pluie nous ne prêtons plus attention au paysage fortement industrialisé et bétonné des environs de Tunis. Nous quittons l’autoroute Tunis/Hammamet à Grombalia, peu attrayante sous la pluie et continuons vers Soliman. Commerces ? gens pressés, éclaboussures, les flaques deviennent géantes. Personne ne connaît le Fort de Jahmi . En revanche tout le monde connaît la plage de Jahmi. A la sortie de Soliman, on traverse une sorte de maris où poussent des salicornes brunes. La petite station balnéaire, malgré la pluie est aimable : maisons basses, murs blancs ou crème, un air de vacances. Les vagues battent les blocs brise-lames. On pique-nique dans la voiture face à la plage.
Les vignes, les vergers ont remplacé les champs de blé depuis que nous sommes au Cap Bon. La presque-ile est aussi boisée : pins et eucalyptus couvrent les hauteurs.
Korbous

Korbous est une station thermale blottie dans une anse. Des sources chaudes jaillissent à 50°C. De petites installations cubiques avec des petites cheminées d’où sort de la vapeur annoncent les établissements. Sur le bord de la route, le propriétaire d’un des restaurants de poisson nous invite à entrer, vous irez à la source après, c’est tout près ! . Enfin, dans le creux, tassés les uns contre les autres, les hôtels et établissements thermaux. Le plus grand, le plus beau est dans un palais beylical près d’un grand minaret carrelé de bleu. A l’entrée, une hôtesse m’explique tous les traitements : fangothérapie, vapothérapie, douche à jets….J’avais juste envie de piscine ! Impossible, il faut choisir une « formule » la moins chère la « relax » est à 55dt et compte trois soins. D’autres sources sont moins médicalisées. Avec la pluie, je n’ai pas envie de chercher plus loin. Nous devons être au gite dans moins de 3heures. Cette étape rapide n’a pas de sens ! Il aurait fallu arriver beaucoup plus tôt pour profiter de l’endroit.
Dar Abdallah à Zougueg

16h, nous sommes devant la borne km29 sur la route C26 qui fait le tour du Cap Bon devant un portail blanc. Notre hôtesse Olfa, est cordiale. Elle nous a réservé le studio VIP de plain-pied face à la piscine. Grande baies vitrées protégées par de solides volets de bois sur deux côtés ; Le studio est vaste : un coin-chambre avec un lit à baldaquin, rideaux blancs, double rideaux oranges et jaune fluo pour une touche contemporaine. Un coin-salon avec de très gros et très confortables fauteuils de ficelle lissée en damier et des coussins multicolores. Une cuisine américaine en pin (style Lapeyre) . Une vaste salle d’eau carrelée dans les gris, argent et miroirs ; Une lampe rouge diffuse une lumière rouge (autre touche contemporaine).

La salle à manger – restaurant est appelée ici coin-repas. Il se trouve dans une cabane en rondins de pin avec l’écorce. Fenêtres rouges, rideaux à carreaux rouge et blancs avec des volants. Quatre solides tables avec des bans, un canapé et trois fauteuils autour de la cheminée où on a allumé une belle flambée. Deux jeunes couples sirotent des bières. Ils viennent de Tunis pour le week-end et ont apporté leur pique-nique. Sous un auvent de cannisses il y a des tables pour les jours ensoleillés. Plus loin, un véritable petit bois d’oliviers avec des allées, des bancs, des statues antiques, des coins et recoins romantiques. Encore plus loin, le potager ! oignons et fenouils en ce moment.
Le dîner est excellent. La soupe est servie dans une énorme soupière. Une belle quiche précède le plat principal. On demande la permission de l’emporter pour le déjeuner de demain. Délicieux légumes dans une petite cassolette et poisson.
On reste au coin du feu encore un bon moment pour profiter de cette soirée.











Curieusement des vitrines de béton surplombent les antiquités : le musée gallo-romain à l’intérieur de la colline s’ouvre directement sur les théâtres. Expérience d’acoustique classique. La petite fille en rose, assise en haut des gradins, fait signe à Clémence bas à l’orchestre qu’elle l’entend.


Elle est dédiée à la Vierge (comme le sanctuaire qui préexistait avant la construction de la basilique). Chaque chapelle contient une statue venant du monde entier. La Vierge philippine ressemble à celle de Saragosse en Espagne, une Vierge noire est italienne, la Libanaise est toute blanche, il y a une polonaise, une mosaïque représente le chemin de saint Jacques. C’est l’œuvre d’une ukrainienne, elle est très récente et amusante à regarder : on peut y reconnaître les différentes étapes du pèlerinage, les églises de Poitiers, de Lyon et bien sûr de Compostelle. Un énorme pèlerin surgit du chemin où cheminent des petits personnages. On peut aussi rencontrer l’histoire de Saint Jacques remontant ses filets, guérissant un malade, pendu…..













