CARNET BIGOUDEN ET CORNOUAILLES

Une pluie battante tambourine sur la vitre . Nous irons à Quimper !
Le Musée des Beaux Arts, la Cathédrale Saint Corentin, le musée départemental breton sont situés autour des deux places Laennec et Corentin. Il suffit de garer la voiture à la limite de la zone piétonnière; tout est accessible en quelques pas.

Les premières salles du Musée des Beaux Arts sont consacrées aux peintures régionales bretonnes. J’apprécie énormément le côté documentaire : on pénètre dans un Intérieur à Pont-l’Abbé, de Goy sombre mais coloré, le Doux Foyer d’Armor de Vollon montre rouet et fileuse, des Noces de Corentin de Roussin, avec de nombreux personnages en costume traditionnel.
La deuxième salle est sinistre : veuves, femmes éplorées, veillée mortuaire d’un bébé mort, aussi des atmosphères fantastiques, de naufrages, de brumes, fantômes…Les vapeurs de la nuit.

La troisième est consacrée à Max Jacob, poète mais aussi peintre, entouré de ses amis. Je recopie un quatrain de Jean Cocteau :
« En sabots venu
En sabots parti
Cocasse et magnifique
Comme le Rève »
Peintre, Max Jacob, a traité des sujets religieux que j’ai trouvé ennuyeux, mais aussi des thèmes ruraux avec des animaux, des vaches, des paysages traités de manière cubiste.

Son ami Pierre de Belay a fait des toiles très colorées s’inspirant des pêcheurs bretons du Port de Concarneau

A l’étage se trouvent les collections de peinture italienne, flamande, française du 17ème siècle. Comme d’habitude je m’arrête devant les Flamands Une Fête paysanne de David Vickboons rassemble de nombreux petits personnages qui m’enchantent, il y a aussi des marines et même un petit Rubens. Les peintures italiennes qui d’habitude me plaisent beaucoup me retiennent peu. Une Fête à Trianon d’Hubert Robert me plait bien.

Dans une petite salle on a rassemblé des dessins et aquarelles bretons je retrouve Goy et remarque les marines de Johann Berthold Jongkind, des marines de Fromuth et un Port de Brest de Jules Noel.
Plusieurs salles exposent les peintres de Pont Aven. En introduction, nous regardons une vidéo très bien faite qui part de Quimper vers Douarnenez, Locronan, Audierne jusqu’à Concarneau et Pont Aven, présentant les peintres qui se sont inspirés de ces thèmes. La plus grande découverte est celle de Sérusier que je ne connaissais pas du tout . Nous photographions aussi Une Bretonne est ses enfants de Delaunay. Déception ! pas de Gauguin !
Le soleil est revenu et illumine la place Corentin et la cathédrale dont la blancheur des flèches est éblouissante. Le porche gothique est finement travaillé et curieusement bicolore. La nef est impressionnante par sa hauteur mais elle est étrange, comme tordue.

La promenade dans les petites rues avec les maisons à colombage colorées est très agréable. Des boutiques de luxe, librairies et crêperies très nombreuses rendent l’endroit vivant et pas tellement touristique.
Nous achetons des mini-quiches dans la macaronnerie – pâtisserie de luxe et les mangeons sur la place en attendant que le Musée Départemental Breton ouvre ses portes (13h30). Nous avons le temps de faire une promenade sur l’Odet enjambé par des passerelles fleuries de chrysanthèmes (Toussaint oblige) . Un peu plus loin, je découvre le confluent avec le Staer – l’autre rivière de Quimper. Un panneau m’apprend que le nom de Quimper vient du mot breton qui veut dire confluent.
Le Musée Breton offre des expositions variées. On traverse les salles dédiées à la Préhistoire un peu vite : trop vite parce que les menhirs gravés de l’époque romaines et les sculptures gallo-romaines sont très intéressantes. A l’étage les costumes sont présentés de manière très intéressante avec des sculptures de bretonnes en coiffe, et surtout accompagnés de tableaux de Pierre de Belay dont nous avons fait la connaissance ce matin de Lucien Smor entre autres. La variété des tissus, des couleurs, des broderies étonne. Les meubles sont de toute beauté. La taille des coffres et des armoires surprend ainsi que la variété des décors ; Il y a même des meubles à personnages. Deux ensembles différents de meubles Art Déco 1925 l’un marqueté de Paul Fouillon l’autre gravé très Art Déco.

Les faïences occupent tout le dernier étage. Avant d’adopter les fonds blancs et les couleurs vives rouge bleu et jaune, les faïenciers de Quimper ont essayé de nombreux styles et motifs s’inspirant des faïences bleues et blanches, ou des faïences italiennes. Certains plats sont historiques ou ethnographiques, patriotiques même pétainistes.
Nous comptions visiter le musée de la Faïencerie (fermé) ou de la fabrique de Faïence Henriot mais tout est fermé sauf la boutique. Même le 2ème choix est inabordable, une tasse à 30€, une assiette même soldée à 20€ . On renonce.