Musée de Cluny : Rénovation!

TOURISTE DANS MA VILLE

La Dame à a Licorne

Les Provinciaux et Touristes étrangers visitent Paris mieux que les Parisiens! C’est souvent à l’occasion d’une de leur arrivée que je visite les collections permanentes d’un musée. pour les expositions, l’urgence me presse. C’est donc la visite de Claudine et Francis qui m’a décidée à retourner aux Thermes de Cluny devant lesquels je passe avec indifférence. 

Et ils viennent d’être rénovés!

Je suis passée avec beaucoup de scepticisme par la nouvelle entrée en ferronnerie contemporaine rouillée comme il se doit, en râlant que la jolie cour gothique de l’Hôtel des abbés de Cluny avait quand même plus d’allure!

Frigidarium

Et c’est injustifié parce que cette rénovation met en valeur les Thermes que j’avais toujours négligés. Il est d’ailleurs judicieux de descendre directement au Frigidarium où sont exposés les antiquités romaines : remarquables Piliers des Nautes Les thermes font un hall d’exposition extraordinaire (comme à Rome où j’avais vu dans les Thermes de Dioclétien les œuvres d’Henry Moore). 

Têtes des rois de Juda

Des vestiges provenant des églises et des monastères de la Région Parisienne sont mis en valeur. Ces têtes géantes de Notre Dame de Paris ont été retrouvée relativement récemment. Elles avaient un temps servi de bornes. Toute une série de chapiteaux romans me fascinent.

tissu copte

le parcours est chronologique, logiquement, après les Gaulois et les Romains, la Salle 2 propose un véritable trésor des couronnes d’or et de pierreries du trésor wisigothique  de Guarrazar(7ème siècle) suspendues sont entourés de vitrines contenant des merveilles orientales comme les tissus byzantins ou coptes et surtout les ivoires finement ouvragés.

Ivoire

le XIème -XIIème,  entre Roman et Gothique,  livre ses trésors. mais c’est avec les vitraux qu’on a les plus belles surprises : c’est rare de pouvoir les contempler à hauteur d’homme, généralement on se dévisse le cou sans distinguer les détails que les verriers de l’époque ont soignés.

vitraux

Il faudrait de nombreuses visites pour s’attacher à chaque style, chaque provenance. La Sainte chapelle (1241-1248) nous enchante.

Nous sommes restés longtemps à admirer un coffret en ivoire : l’Assaut du Château d’Amour d’une finesse exceptionnelle et que le sujet profane nous a séduit

L’Assaut du château d’Amour
l’Assaut du Château d’Amour

Ces ivoires (parfois os) sont pour moi un véritable coup de cœur

 

 

 

 

 

 

j’ai aimé ces Saintes Barbe si douces et ces Vierges

Sainte Barbe

Tant de sculptures, lesquelles choisir?

Le chef d’oeuvre du musée est bien sûr la tapisserie de la Dame à la Licorne mais ce n’est pas la seule tapisserie. j’ai bien aimé ces départs à la Chasse

Départ à la chasse

ou les vendanges

Vendanges

et le bain qui racontent la vie quotidienne

Le bain

la tapisserie de la licorne est si merveilleuse qu’elle mériterait à elle-seule un billet de blog. Et que dire de la Tapisserie de Saint Etienne que j’ai tout juste entraperçue, j’était fatigué, comme repue. Il me faudra revenir!

la Saga de Saint Olaf de Snorri Sturluson – Régis Boyer

LIRE POUR L’ISLANDE

Thingvellir

A Thingvellir, à Reykolt où un musée est consacré à Snorri Sturluson, à Borganes  au Musée de la Colonisation où une exposition entière raconte la Saga d’Egill, j’ai eu très envie de lire une saga médiévale. J’ai commandé le livre de Régis Boyer édité dan la Petite Bibliothèque Payot. Couverture sobre noire, sans illustration titre en jaune, 313 pages, des notes, le tout imprimé en très petit caractère. 

Franchement, pas très attirant. Il m’a d’abord un peu effrayée. J’ai préféré les polars d‘Arnaldur Indridason, les romans islandais contemporains, repoussant cette lecture érudite quand la PAL islandaise serait liquidée. Il fallait bien se jeter à l’eau et emprunter le drakkar des vikings (le terme drakkar n’est pas correct, il y a un glossaire des bateaux à la fin de l’ouvrage).

J’ai donc suivi le jeune Olafr, fils d’Asta (je viens de quitter une Asta tout à fait moderne), élevé à la cour de Sigurdr-la-truie dans ses expéditions dès l’âge de 12 ans, au Danemark, puis en Suède,  en

« tu rompis encore, chef du serpent de la tourmente,

le martial pont de Londres ;

La chance t’a souri pour conquérir des pays.

Les écus, rudement heurtés dans le Thing de Gunnr

Jouaient et les vieilles mailles

Sautaient

Bataille s’en accrut« 

Tantôt en prose, tantôt en vers quand il cite les Scaldes qui chantent les héros (aèdes ou griots?) le texte n’est pas difficile à suivre, il faut aller chercher dans les notes la traduction de nombreux titres et surtout les noms de lieux, la géographie viking est bien différente de la géographie moderne comment deviner que Kinnlimasida désigne la Hollande, que Valland est la France, Varrandi, Guérande , Holl Dol de Bretagne ? D’autant plus que les Vikings naviguent très loin, dépassent l’Espagne, vont en Russie.

Les razzias, batailles navales sont un peu lassantes à force…ainsi que les alliances pour atteindre le pouvoir.

Cornes à boire

En revanche je me délecte de détail de la vie quotidienne, comme d’apprendre que le roi lui-même faisait les foins, comment on versait la boisson dans des cornes à boire qui comportaient des mesures, on pouvait boire des rations mesurées ou au contraire à volonté…

Au chapitre XXXII, Asta se prépare à recevoir Olafr, son fils

Asta se lève sur le champ, ordonnant à tout le monde, hommes et femmes de tout préparer pour le mieux. Elle fit prendre par quatre femmes les décorations pour la salle qu’elle fit rapidement orner de tapisseries, aux murs et sur les bancs. Deux hommes couvrirent de paille le plancher, deux autres dressèrent la desserte, deux les victuailles ; elle en dépêcha deux depuis la ferme, deux apportèrent la bière, tous les autres hommes et femmes sortirent de l’enclos….

Malgré le pittoresque des noms comme Einarr Secoue-Panse, j’ai fini par me lasser des batailles et des intrigues où je me suis perdue dans les alliances. Je ne suis pas venue à bout de la saga mais ne regrette pas la lecture du début.