LIRE POUR LES PAYS BALTES

Roman dans le roman, écriture alerte, ironique…l’ouvrage s’annonce bien! Le lecteur est égaré par une construction étonnante. Le narrateur est le personnage du feuilleton que l’écrivain écrit tout au long du livre. Mais on ne le comprend pas tout de suite. La curiosité est aiguisée par cette habile symétrie. Double action, en 1996 où s’écrit l’action, et 1986, sujet du feuilleton.
Tallinn, Pärnu et la campagne estonienne. La décennie 1986/96 est intéressante : l’Estonie, encore soviétique redevient indépendante.Le feuilleton est censé raconter l’histoire d’un héros de cette Révolution Chantante. August l’auteur, est recommandé à un journal par Eerik, acteur de la Révolution qui a cru le reconnaître à une réception.
Malheureusement tout se gâte quand August rencontre Charlotte, la femme d’Eerik et en tombe amoureux. Symétriquement Théodor, le narrateur du roman estonien, et le personnage du feuilleton »Le Lycéen » , rencontre Carlotta, femme d’un homme d’affaires, Helmut. Le roman vire au mauvais feuilleton, soap ou série télévisée. Exeunt, les allusions politiques, les descriptions d’une Tallinn post-soviétique ou soviétique (selon), l’essentiel du roman se déroule dans la campagne, on va cueillir du tilleul, des groseilles ou des poires, aller à la plage. les amoureux auront bien du mal à se déclarer….les maris vont-ils contrarier les idylles?
Je m’ennuie un peu, j’attends la révolution dans l’histoire de Théodor,plus ou moins lié à un cercle d’étudiants, un carnet découvert par hasard dénonce le scandale écologique des mines de phosphore…Dans l’histoire d’August, une explosion dans l’usine pharmaceutique d’Eerik…
J’attends avec impatience les développements, qui ne viennent pas.Le feuilleton se termine en queue de poisson quand les amoureux seront éconduits après le retour des maris…. Et la lectrice reste avec sa curiosité. Non ce n’est pas un roman historique!
« Nous sommes arrivé, bon gré mal gré, au terme de notre histoire écrite derrière sept monts et cent rivières, dans un minuscule pays en pointillé, qui disparaît des cartes puis réapparaît, dans l’appartement étroit d’August, dans l’hiver qui ne se terminera jamais au milieu d’interminables champs jaune paille, de forêts pleines de bêtes sauvages, où les arbres imitent le bruit de ma mer »