minuit . Au pied des remparts de Rhodes.Comment allons nous trouver notre bateau, le Ierapetra ?
J’avise un beau bateau aux guirlandes d’ampoules.
– « tu crois que, parce que tu prends le ferry, qu’on va te mettre des guirlandes ! »
– « Et oui ! J’en veux, des guirlandes ! »
Quatre lettres grecques s’étalent sur un paquebot blanc : LANE C’est bien la compagnie de notre bateau. Mais ce n’est pas le Ierapetra. Nous le trouvons non loin de là, enguirlandé entre le ferry qui part au Pirée et un magnifique voilier turc avec deux mâts, une longue pointe à la proue et une coque en bois très fine.
Heureusement que j’ai mon coupe-vent. Masque d’avion sur les yeux, capuche fermée. Je me suis empaquetée pour dormir. Le bateau semble vide. Nous sommes seules sur le pont. Nous découvrirons par la suite que les passagers dorment par terre sur la moquette n’importe où.
4 heures précises, le Ierapetra appareille.
5h30 – vers l’est, le ciel rosit. Les îles ou les côtes anatoliennes défilent en passant du noir au marine puis au violet. Vers le sud, je crois deviner une longue ligne lumineuse. Est-ce encore Rhodes ? Cette silhouette changeante, est ce l’île de Symi? Sur l’horizon, la zone orangée se précise. Le spectacle est somptueux. Enfin, le soleil sort des montagnes. Il prend toutes les teintes.. Très excitées nous mitraillons, photo sur photo. Ne pas oublier les reflets sur l’eau !
Sur l’autre bord : une île. Tilos peut être, avec son cône volcanique ? Nous consultons notre carte de la mer Egée. Peut être existe-t- il d’autres îles non répertoriées ? Au loin, encore une silhouette…
La croisière continue. Un petit phare est perché haut dans une montagne. Le drapeau turc rouge est peint à sa base. Si les îles pouvaient avoir une étiquette semblable pour les identifier ! Cette pensée n’est pas si stupide puisque se profile une nouvelle silhouette.
Kos
Quand nous nous approchons, nous voyons un immense drapeau grec peint sur le rocher. Comme il fait jour j’examine le paysage. Cette nouvelle île est rocailleuse, pas un arbre, peut être une maigre garrigue. Caillou aride sur la Mer Egée. Cette île est longue. Finalement : des habitations des immeubles modernes ! toute une cité moderne parée de quelques arbres. En voilà une île que je n’aurais pas voulu choisir comme destination de vacances : un désert avec des buildings ! Je suis bien irréfléchie! Souvent une île présente un visage complètement différent sur chaque côte. Nous ne longeons qu’une face. L’autre versant de la colline est peut être beaucoup plus vert ?j’ai observé ce phénomène aux Canaries, à Madère et à Rhodes. Peut être n’avons-nous vu que la région déshéritée. Le ferry ralentit nous arrivons dans un port : Kos. De fières murailles, un minaret, plusieurs coupoles d’églises. Si l’escale se prolonge je dessinerai la vieille ville et ses remparts. Des palmiers ! Durrell qualifie Kos d’enfant gâtée, verte luxuriante « une île qui ne prend pas la peine de se coiffer ». Pas la peine de sortir le carnet moleskine ! le bateau s’ébranle. La plage est hérissée d’installations balnéaires ; on se croirait en Italie avec ces rangées serrées de parasols et de lits qui s’ordonnent par couleur sur deux rangées. Le tourisme balnéaire a-t-il étouffé le charme de l’île que Durrell a visité en 1945 ?
Le soleil est maintenant haut. La matinée est bien avancée. Pourtant j’ai gardé mon coupe-vent. On m’assure que je suis ridicule. Je trouve le vent très frais. A Kos trois jeunes déguisés en hippies sont montés : pantalons bouffants foulards mauves et oranges, chignons d’un négligé savant pour les filles, boucles folles de satyre pour le garçon qui rapporte un instrument local en forme de mandoline et qui en joue comme d’un violon au son lancinant ni grec ni, agréable.
Kalymnos
Depuis un certain temps nous longeons les côtes de Kalymnos, toujours aussi aride. L’arrivée au port est un enchantement. Les maisons colorées s’accrochent aux pentes. Les taches vert foncées des jardins contrastent avec les teintes pastels des façades anciennes. A quai on souhaite la bienvenue dans l’île des pêcheurs d’éponges. Ces derniers doivent être particulièrement dévots si je me base au nombre d’églises.
Un énorme camion chargé de pneus pénètre dans la cale du Ierapetra. Quelques touristes blonds descendent.
Je ne cherche plus à suivre le trajet sur ma carte. Passons nous près de Leros ou est ce encore Kalymnos?
Et sur la droite, est ce la Turquie, Au micro on annonce déjà Samos. Pourtant l’arrivée n’est programmée qu’à 13heures. La fatigue se fait ressentir. J’ai peur de m’endormir au soleil pour me réveiller toute cuite. A 12H30, des rumeurs circulent. Les annonces se succèdent – en grec ou dans un anglais incompréhensible – nous descendons prématurément les valises dans la cale. Une heure trop tôt ! La croisière s’achève dans la moiteur, le bruit, la fatigue et l’énervemen.
Bonsoir Myriam, à mon tour de venir te rendre visite… Et je ne suis pas déçue de participer, par écrans interposés, à ce voyage en Grèce. C’est un pays que j’aime beaucoup aussi… Bon j’avoue, mon mari est grec! 😉 Allez, je vais lire la suite… Bon voyage!
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merci pour le smiley! reviens quand tu veux
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