Météores – Jeudi Saint aux Météores

Pâques aux Météores et une semaine au Pélion

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Réveil au lever du soleil, une belle journée se prépare !  Au kafénéio Apollo,  la patronne m’envoie dehors sur la terrasse . Excellente idée!  Il fait doux. La terrasse est fleurie de géraniums. Des petits arbres poussent dans de gros bidons peints en rouge brique. Deux pommiers terminent leur floraison.

En route pour les Météores

Nous quittons Delphi à 8H30. La route qui passe par Amphissa et contourne le Parnasse,  est excellente, large et bien entretenue. Sur 40 km, nous ne traversons pas un village, aucune culture, pas même un troupeau de chèvres. En revanche, l’exploitation minière est très étendue, à ciel ouvert et en souterrain. Nous descendons sur Lamia et trouvons une plaine très plate et la mer. A nouveau, nous franchissons une petite chaîne montagneuse. La plaine de Thessalie est extrêmement plate, la route est droite, monotone. De nombreux champs fraîchement labourés sont arrosés par des systèmes modernes : canons et machine qui avance toute seule. Qu’ont-ils semé : du maïs ou du tabac ?
Le marché de Trikala cause un embouteillage monstre. Nous traversons cette ville sans aucun intérêt au pas. Seul détail amusant : les plaques des médecins, des juristes qui dépassent des balcons sur 3 ou 4 étages. Kalambaka, au pied des Météores, n’est pas tellement plus attirante : hôtels pour touristes en cars, magasins de souvenirs, commerces d’icônes. Deux kilomètres plus loin : notre village de Kastraki : petites maisons blanches aux toits de tuiles rouges, blotties sous d’énormes rochers gris, verticaux, pilier naturels extraordinaires.

Kastraki

 

Il est moins d’une heure quand nous trouvons la taverne Gardénia qui porte les panneaux « chambres Plakias ». Les chambres ne donnent pas sur la route principale et sont à l’arrière d’une cour. On y entre par une place tranquille. Nous avons un petit balcon sur cour  avec une table ronde et deux chaises.  La chambre carrelée, blanche est toute occupée par un grand lit. Il y a une petite desserte et une armoire. C’est propre, simple et gai.
Les deux jeunes Nikos et Dimitri qui tiennent la pension et la taverne sont très sympathiques et très serviables. Chacun de mes désirs sont comblé : je veux laver du linge, en un clin  d’œil une bassine et une brosse arrivent. Nous désirons manger sur le balcon : pas de problème. Pour les promenades, des conseils. Avec chaleur et gaieté. Nous sommes ravies.

Après le pique-nique sur le balcon et une sieste, nous commençons la découverte du village par l’épicerie qui vend de tout. Nous achetons des cartes postales. Pour les timbres, c’est à la « poste ». Celle-ci est signalée par un panneau qui se trouve sur la porte d’un kafénéio. A l’intérieur du kafénéio : la poste, c’est une table. Nous tombons mal : le patron sert les mézés. Quand il a terminé, il nous vend 3 timbres.

la promenade de Nikos

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Avant de partir en promenade, je demande à Nikos s’il a une carte :

–« la carte, c’est Nikos ! »

Il m’entraîne par le bras au milieu de la rue et pointe du doigt tel rocher, me montre telle maison. Il faut passer par ici puis par là…
Nous remontons donc les rues raides de Kastraki en direction d’un des rochers de Météores et nous fixons comme objectif la petite pointe sur le col. Les maisons du village sont généralement bâties sur un étage avec un balcon de bois. Des tonnelles de vignes, de la glycine agrémentent les façades. Certaines sont très vieilles. On a envie de les photographier avec les rochers et la verdure en toile de fond. Au bout de la rue tellement en pente qu’on a installé une rampe, un sentier s’enfonce dans le bois. Il conduit d’abord au cimetière à l’ombre d’un rocher puis grimpe allégrement. Nous découvrons une église blanche précédée deux grosses citernes de plastique bleu. De l’extérieur on dirait une maison abandonnée. A l’intérieur, les murs sont couverts de fresques en mauvais état mais bien visibles à la lumière du jour. Nous poursuivons notre ascension jusqu’au col à la base de la petite aiguille. De jolies fleurs blanches aux pétales pointus poussent en petits bouquets à ras du sol. Des corbeaux planent. Un de nos guides cite la présence de percnoptères d’Egypte. Saurais-je les reconnaître ?
Le sous-bois embaume. Les odeurs sont différentes de celles de Delphi où cela sentait la Méditerranée, les cyprès, le thym, ici : c’est l’herbe humide et la mousse.

Tour Panoramique des Météores

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Tour panoramique des monastères, sur le conseil de Nikos. Le temps où les moines étaient isolés sur leur piton est révolu. Une route relie tous les monastères habités que l’on peut visiter. Après Kastraki, la route s’élève dans la chênaie. Très vite, on découvre le premier monastère perché, puis un second, quatre monastères nous surplombent !
La lumière est très belle ;  à contre-jour,  les silhouettes des rochers ont un aspect fantastique. Au détour de la route, les monastères sont baignés par une lumière dorée et chaude, se détachant sur un écrin de verdure.
Grand Météore, la marchande de souvenirs nous interpelle et nous vend une brochure de la même collection que celle d’Osios Loukas qui remplacera les photos qu’on ne peut pas prendre dans les églises. Le monastère est fermé pour les touristes mais de nombreux Grecs se pressent, habillés en dimanche, certains, très chic.  Les Grecques portent des couronnes et des bouquets d’œillets blancs et rouges. Une femme passe sur son pantalon de ville une très belle tunique à fleurs, nous sommes perplexes. Un écriteau interdit l’entrée aux femmes en short, pantalon et pantaloon – qu’est ce donc qu’un pantaloon ? –

– «  Faut- il vraiment venir en jupe ?
–     Non, ils en louent.
–     Est-ce que demain, Vendredi saint le monastère est ouvert ?
–    Oui, tous les jours, sauf le mardi.
–    Y aura-t-il quelque chose de spécial pour Pâques ?
–    Rien à part les liturgies. »
Le Grand monastère est accessible par un escalier qui mène à un petit pont sur le vide, ensuite des marches ont été creusées dans le rocher menant à un  tunnel.
De là, nous découvrons Varlam.
Devant le dernier monastère du circuit Hagios Stephanos, nous nous asseyons au soleil couchant . Les crêtes enneigées du Pinde, la verte vallée et la « belle plaine de Thessalie », le fleuve Pénée, encore un torrent dans son lit rocailleux, les grands pics gris, tout cela forme un décor fantastique.
Une cloche se fait entendre au loin. Près de nous, nous entendons les voix féminines chanter la messe (Hagios Stephanos, est un monastère de femmes).
La route descend sur Kalambaka dont le centre est très animé avec ses magasins de souvenirs, ses cafés, ses deux jolies places avec des fontaines. Nous faisons nos courses au supermarché.

Soirée à l’ombre de l’église

J’ai commandé des tomates farcies  et des calamars frits à Nikos que nous mangeons sur notre balcon en entendant la messe. L’église est tellement pleine que les villageois  sont debout dehors sur les marches. Un haut-parleur l’amplifie pour que tout le village puisse en profiter. L’office avait déjà commencé à huit heures quand nous sommes rentrées, il est interminable. Brusquement, l’église s’éteint, une cloche grêle égrène cinq notes lancinantes –la sol fa ré ré bémol – lentement : le glas. Je fonce à l’église. Elle est toujours pleine. Les fidèles sont debout entassés dans le noir, seuls quelques cierges brûlent. Il y a beaucoup trop de monde pour que je puisse voir ce qui se passe. Le noir et cette cloche sinistre me donnent la chair de poule. L’église se rallumera plus tard et à nouveau les chants au haut- parleur de la rue

Auteur : Miriam Panigel

professeur, voyageuse, blogueuse, et bien sûr grande lectrice

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