Parme, une visite à Busseto s’impose! surtout cette année de commémoration des 150 ans de l’Unité Italienne.
Via Emilia en direction de Fidenza puis une route dans une campagne plate entre des prairies. des panneaux indiquent les fromageries. Nous sommes au pays du parmesan. Les troupeaux sont invisibles. Où sont-ils?sans doute à l’étable. La petite route tortille. les fermes sont cossues avec leurs arcades et leurs granges ouvertes sous des piliers carrés de briques.
A l’entrée du bourg, via Schubert, via Brahms, Gerswin, Sibelius …. nul doute possible, nous voici arrivées à Busseto.
5 sites se visitent, avec deux billets cumulatifs. Le Musée installé dans la Villa Pallavicino a groupé son ticket avec La villa Verdi de Sant’ Agatha tandis que le Théâtre Verdi de Busseto, la Casa Barezzi, la Maison natale de Roncole font partie d’un autre ensemble qui s’achète à l’Office de Tourisme de Busseto. La logique voudrait qu’on procède chronologiquement, Roncole puis Casa Barezzi, Théâtre Verdi et sant’Agatha, enfin La villa Pallavicino. Malheureusement les horaires de fermeture imposent un autre parcours. Seule la Villa Pallavicino reste ouverte de 13h à 15h30 et les visites de Sant’Agatha se terminant à midi, nous ne respecterons pas l’ordre logique.
maison natale de Verdi à Roncole
Verdi naquit à Roncole en 1813, alors française. Il fut baptisé à l’église qui fait face à l’auberge. Le certificat de baptème fut donc d’abord rédigé en français. Les parents de Verdi étaient aubergistes et ajoutèrent à cette activité un relais de poste. On pénètre d’abord dans la cuisine familiale, la table est mise puis dans la salle du restaurant à peine plus grande que la pièce familiale. On visite encore la réserve, l’écurie puis à l’étage la chambre d’enfant où Verdi jouait sur sa première épinette. Sur le lit matrimonial où Verdi eest né : deux bouquets de roses rouges qu’ont déposé les « 27 », cercle de mélomanes en référence aux 27 opéras de Verdi, tous des hommes, redoutés des directeurs d’opéras, des metteurs en scènes et des artistes. Du jugement des 27 dépend le succès ou l’échec d’un opéra à Parme et dans la région. Visite commentée par un guide très gentil et attentionné.
La Casa Barezzi est la maison du premier mécène, un commerçant mélomane de Busseto qui avait remarqué l’enfant, l’avait accueilli et financé ses études musicales. Barezzi devint bientôt son beau-père. Située dans la rue principale juste en face du théâtre Verdi elle renferme toute une collection d’autographes, de gravures, photographies, exemplaires de journaux caricatures. Une mine pour les passionnés du compositeur.
Ici aussi, la visite est guidée. Le conservateur est prolixe en anecdotes. Il raconte le second mariage de Verdi avec la Strepponi dicté par les commérages du village, en Savoie en présence de deux témoins, habitants du cru, réunis au hasard pour la cérémonie. S’appuyant sur la une des journaux d’époque il commente également l’enterrement de Verdi. Tout le monde sait que les rues de Milan furent couvertes de paille pour assourdir les pas des sabots des chevaux à la mort du grand homme. j’ignorais en revanche qu’il eut deux cérémonies d’enterrement, l’une modeste avec un corbgillard de 2ème classe pour respecter ses voeux, une autre de funérailles nationales avec une foule masséeet des centaines de chanteurs qui ont entonné Va Pensiero au passage de son cercueil.
Deux certificats de baptêmes (un français, un en italien) deux mariages,deux enterrements, ai-je compté per devers moi!
En face de la Casa Barezzi, au bout de la place se trouve le château de Busseto, la Roca avec sa tour, remaniée au 19ème siècle où se trouve le théâtre Verdi.
Du temps où Verdi habitait chez son beau-père, il y avait déjà un théâtre où Verdi exerça très jeune ses talents de musicien en dirigeant un opéra. Le théâtre actuel est beaucoup plus récent.il fut aménagé du vivant de Verdi malgré son opposition. Le Maestro jugeait que cet opéra était une dépense inutile et somptuaire pour un si petite ville de 2000 habitants et il refusa obstinément d’y mettre les pieds (bien qu’il ait contribué financièrement et à l’achat d’une loge). Lors de l’inauguration et pour toute la saison où on représenta ses opéras, Verdi prétexta une cure thermale pour s’éloigner de Busseto et fuir les cérémonies inaugurales. Le petit théâtre à l’italienne, tout de velours rouge capitonné est très joli, il ne lui manque rien, même pas sa loge royale. Nous visitons la salle, les loges et le foyer.
Verdi avait acheté la ferme de Sant’Agatha en 1848. Il l’a agrandie, aménagée planté le parc et acheté les terrres environnantes. Verdi était avant tout musicien mais c’était aussi un paysan occupé de l’exploitation agricole. A la fin de sa vieil avit acquis 1200ha fournissant ainsi du travail à des centaines de villageois. De son vivant, les paysans lui trouvaient mauvais caractère et le pensaient avare parce qu’il ne donnait pas d’étrennes comme les propriétaires voisins. La conférencière justifie cette attitude : donner la charité humilie tandis qu’acheter des terres pour fournir du travail leur rend leur dignité!
La Villa Verdi est encore habitée par les héritiers du compositeur. La visite est donc guidée dans trois pièces du rez de chaussée et dans le parc. Si Verdi revenait, dit la guide, il retrouverait le salon de jardin en fer laqué de blanc ainsi que tous ses meubles à l’identique. Nous entrons la chambre de Giuseppa Strepponi, la chanteuse qui fut sa seconde femme, puis dans sa garde-robe où des costumes sont encore exposés ainsi que son forte-piano à 6 pédales. La chambre de Verdi est organisée en fonction de la composition, l’écritoire et le vaste bureau se trouve en face du lit pour que le compositeur puisse consigner immédiatement son inspiration si elle lui venait la nuit. De l’autre côté du bureau, son piano-forte. Da ns la dernière pièce a été reconstituée sa chambre du Grand Hôtel de Milan où il est décédé. Avec les autres visiteurs, nous faisons silence. Cette visite est un pélerinage.
Nous nous promenons ensuite dans le parc que Verdi a dessiné lui-même, où il a planté des essences exotiques comme les cyprès américains aux racines aériennes et le gingko biloba? un petit lac en forme de clé de fa reflète les grands arbres.
Le Musée de la Villa Pallavicino est installé dans un cadre somptueux, lieu de delizia entouré d’eau. on entre par un petit arc de triomphe surmonté d’un rideau d’orchestre. C’est le musée dees 27 opéras de Verdi plutôt qu’un musée dédié au compositeur lui même. rien n’est vrai dans ce que n ous visitons. tout est reproduction des décors, costumes, affiches, tableaux ayant inspiré les opéras. Nous passons de salle tapissée d’or à une salle tapissée de rouge ou de vert dans la musique de Verdi. Un audio-guide est fourni avec le billet d’entrée et raconte les circonstances dans lesquelles chaque oeuvre a été composée ou jouée. Mise en scène d’une époque, celle de l’unité italienne, ou des modes artistiques, ruses avec la censure et transposition dans des contrées lointaines de drames contemporains…les spécialistes apprécient peut-être toutes les nuances. Je suis ravie d’aborder ainsi les 27 opéras! Enfin, dans une petite salle audiovisuelle on peut s’asseoir au spectacle d’opéras filmés dans les arènes de Vérone. pas seulement du Verdi! quand nous arrivons c’est Carmen et nous découvrons un Zorba de Théodorakis surprenant, pas du tout musique de film!
passionnant reportage cela donne envie de se mettre la Traviata pour le lire 🙂
J’aimeJ’aime
Viva Verdi! Une visite passionnante!
J’aimeJ’aime
Bonjour et grand merci pour vos descriptions…on s’y croirait…Amoureuse de l’Italie je vais y faire un périple au printemps entre Parme et Palerme. Fan de Verdi je passerai bien sûr par Busseto dont je regarde avec grand plaisir vos photos et texte. Mais pas facile d’avoir les infos sur le bicentenaire de sa naissance en 2013 pour y participer….En sauriez-vous quelques choses ?
Merci et BRAVISSIMA !
Odile
J’aimeJ’aime
Très belle description de cette rencontre avec Verdi. Je ne peux que confirmer en tous points les sensations que nous avons ressenties dans les divers endroits qui ont marqué la vie du compositeur. J’ai aussi eu l’occasion d’assister à une représentation de la Traviata devant le Casa Natale de Roncole avec la participation des lauréats du concours des Voci Verdiane : impressionnant de qualité musicale et artistique à la tombée de la nuit, sur la place au pied de la petite église de Roncole. Tout différent des opéras à Vérone que nous avons souvent vus, ici tout était ferveur et communion, loin du grand show des arênes. Nous sommes aussi en attente du programme des manifestations du bi-centenaire de la naissance de Verdi l’an prochain.
J’aimeJ’aime
merci à Miriam et son carnet de voyage à Bussetto et bravo ; je ne pense pas pouvoir faire mieux !!! nous avons aussi visité le Roncole et Bussetto (avec bp d’émotion) et j’organise des rencontres afin de mieux faire connaître Verdi sa vie et son oeuvre ; aussi si vous possédez des documents (photos ou textes rares) de ce grand génie musicien, ce serait très gentil de me faire parvenir copies afin d’en faire ,profiter un grand nombre – encore merci
J’aimeJ’aime