Populonia Parc Archéologique tombes Etrusques, sidérurgie

CARNET TOSCAN -CASALE MARITTIMO

Le but de l’excursion est le petit cap rocheux au dessus de Piombino, port d’embarcation pour l’île d’Elbe. Nos voisins y ont découvert une petite crique sympathique.

Faux départ

Faux départ à 8h, nous passons par les supermarchés de Cecina. Je ne retrouve plus mon porte-monnaie. Retour à la villa Poggetto. Tout a l’air de se liguer pour nous gâcher la journée : un écureuil traverse la route sous nos roues, rien à faire, il a dû s’en sortir vivant.
J’ai retrouvé le porte-monnaie. Nous repartons à 8h50.

Via Aurelia

S1Aurélia, 4 voies gratuite.Jusqu’à San Vincenzo,  station balnéaire : dauphins gonflables, serviettes et autres articles de plage s’exposent dans la rue,  résidences, hôtels et campings ont l’air d’être destinés aux Allemands et aux Hollandais.    San Vincenzo est  plutôt coquette, belles villas, végétation luxuriante. Rien à voir avec Cecina Marina (il semble qu’on ne puisse pas imaginer plus laid !). A la sortie de S Vicenzo : une réserve naturelle : le parc Rimigliano : bande de forêt coincée entre la plage et la route longue de 4km. La forêt est très dense : chênes verts et chênes lièges plantés serrés, plus près de la mer des pins parasols tordus par le vent de la mer, leurs ombrelles penchent vers les terres. Certains sont tout tordus.

Parc Archéologique

Le parc Archéologique de Barati e Populonia n’ouvre qu’à 10h. En attendant, je dessine : au premier plan une prairie fauchée, plus loin les énormes rondelles de paille parsèment un champ. L’allée allant du parking au parc est bordée de jeunes pins et de grands lauriers roses sur tige, comme des petits arbres, vraiment magnifiques qui sentent très fort.
Du côté nord : une belle pinède de pins parasols, vers le sud des maisons basses. Plus loin : la mer d’un bleu intense dans une petite baie arrondie. Pas une vague, pas une ride. Fermant la baie : une colline boisée portant une belle maison et une tour carrée.

L’entrée du parc Archéologique est chère (8€ pour une seule visite, 12€ pour l’ensemble).

Les grands tumulus

tumulus étrusque de populonia

Visite guidée  de l’aire des grands tumulus funéraires et des tombes à édicule. J’essaie de résumer ici l’exposé historique: Populonia, cité étrusque, était composée d’une Ville haute, l’Acropole, où se trouvaient ses temples et où habitaient les gens, et d’une Ville Basse avec son port et ses zones industrielles.

Le fer de l’Île d’Elbe

Le parc se situe dans la ville basse. L’industrie étrusque profitait de la richesse en minerais des monts métallifères : étain, cuivre, on y fondait le bronze. Plus tard, l’industrie du fer provenant de l’île d’Elbe s’est développée . Probablement, la sidérurgie avait ravagé les forêts de l’île d’Elbe et la présence de combustible avait favorisé l’installation des fourneaux. Ne pas imaginer un petit artisanat ! Les scories furent tellement abondantes qu’elles ensevelirent la nécropole sous une épaisse couche d’une dizaine de mètres . Après la 1ere guerre mondiale, l’Italie, manquant de fer, on eut l’idée d’exploiter les scories antiques encore  très riches en minerai. C’est cette exploitation qui a remis au jour les restes étrusques dans la seconde moitié du XX ème siècle
Je pense aux Medullas –mines d’or romaines en Espagne – qui avaient bouleversé le paysage.

Tumulus

Le premier tumulus est en très bon état. Son diamètre mesure plus de 20 mètres .Un tambour d’environ 1m de haut en pierre taillée soigneusement la « panchina » trouvée sur place est protégée par un rebord de calcaire beaucoup plus dur en dalles épaisse de moins d’un décimètre. Un trottoir de ces mêmes dalles entoure la tombe. Il s’agit d’une tombe familiale d’une famille très importante. On y a retrouvé un char étrusque en métal. Un couloir de 12m à section carrée d’environ 1m : le dromos conduit à la chambre funéraire. Il faut se plier pour le parcourir. Cette chambre est à plan carré. Elle contient quatre lits funéraires ornés de colonnes gravées. Dans le dromos, trois cavités. C’est là qu’on a retrouvé le char. Ces tombes ont été pillées depuis l’antiquité. Les archéologues y ont retrouvé de rares objets et pratiquement pas de restes humains. Dans un autre tumulus on a retrouvé une passoire pour le vin. Le vin étrusque très épais, très fort, était aromatisé avec des épices, des fruits et du miel ? On le buvait coupé avec de l’eau. Il fallait donc le filtrer avant de le servir .Certaines tombes « à édicule » ressemblent à de petits temples avec fronton toit à double pente. La décoration en terracotta a été retrouvée : des animaux genre dragon figuraient sur le toit.

Les étrusques plus modestes pouvaient être inhumés dans des sarcophages plus classiques. L’un d’eux a été scellé au plomb (tiens un autre métal !)
Les tumulus les plus anciens ont été datés du VIIème ou du Vième, les plus récents du Vème.

J’essaie de faire le lien avec ce que j’ai vu à Volterra. Impossible! Les rites funéraires précédant les étrusques, les Villanoviens procédaient également à la crémation : les urnes étaient des pots de terre cuite enterrés dans des niches peu importantes ? Les urnes de Volterra paraissent moins anciennes que ce qu’on voit ici.

La conférencière a mentionné la possibilité de crémation à l’époque des tumulus et des lits funéraires. Il ne s’agit pas de chronologie mais plutôt de statut social. Pourtant les urnes en albâtre étaient bien ornées pour correspondre à un statut inférieur. Si j’avais mieux parlé Italien j’aurais interrogé la guide. Je me contente de mon rôle muet. Dans ce cas c’est idiot : elle parle un français parfait sans aucun accent. Forcément, elle est française.

Grottes

Deuxième visite : le circuit des Grottes.

visite de 12h il faut rejoindre le point de RDV situé à 40 minutes. Je fonce, la guide m’indique un raccourci. En compagnie d’une famille italienne nous arrivons en moins de 20 minutes après avoir traversé un bois de chênes verts et de chênes liège. Certains ont une stature imposante. Au sol, des buissons d’arbres à mastic (Pistaccia lentiscus), des salsepareilles. Nous grimpons bien, à l’ombre.

panchina

grottes dans la panchina

Le point de RdV domine une carrière de « panchina » la pierre locale, utilisée pour la construction des tumulus. C’est une calcarénite tendre facile à travailler. Etrange cette calcarénite associée à des nécropoles : à Agrigente, Syracuse, Paphos et Motzia. Il semble que cette roche ait été beaucoup utilisée pour les constructions antiques. Malgré sa relative fragilité à l’érosion, les monuments antiques tiennent toujours debout ! La guide nous montre comment les étrusques sciaient leurs blocs sur place en utilisant la stratification. Puis ils plaçaient des coins de fer pour détacher les moellons. La carrière fut abandonnée à la hâte de nombreuses entailles de blocs presque prêts le montrent. Les visées de Syracuse sur le fer de l’île d’Elbe auraient provoqué la fuite des Etrusques. La conférencière nous montre les traces des outils des carriers, des coins mais aussi des traits verticaux gravés parallèlement : sans doute des comptes.

La falaise de la carrière a été utilisée plus tard comme nécropole : des niches ont été creusées dans la roche tendre. La taille des loges est beaucoup plus petite qu’en bas. Cette fouille est récente, commencée en 1997, les travaux n’ont pas encore été publiés. L’archéologue souligne qu’il s’agit d’hypothèses de travail. En descendant, elle montre des grottes taillées dans la roche. Dans des sortes de fentes  verticales, on a aménagé un escalier. Ces tombes ont été décorées: l’une d’elle avec un motif d’onde ou plutôt de crêtes de vagues dans l’autre on distingue un dauphin et un autre animal marin.

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Auteur : Miriam Panigel

professeur, voyageuse, blogueuse, et bien sûr grande lectrice

2 réflexions sur « Populonia Parc Archéologique tombes Etrusques, sidérurgie »

  1. A propos de la siderugie…il y a 2000 ans, les daces ont prepare le fer le plus pure…La purete des clous et des echantillons trouvees sur place a boulverse les speciaistes des grands laboratoires, de Moscou jusqu’a New York..c’est la structure moleculaire qui les etonne… et nous avons des grottes similaires dans la region de Vrancea…mais ce qui est ettonant sont les murs de ces grottes, couvert par une ecriture inconnue et par des dessins dignes des livres qui ont ete ecrit par Daniken.

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