
BENIN 2006 : BALLONS DICTIONNAIRES ET BÊTES SAUVAGES
Vu des fenêtres de l’autocar
Assises aux meilleures places, juste derrière le chauffeur. La porte-avant est ouverte et remplace la climatisation. A 7heures, un pâle soleil sable perce les nuages au dessus de l’Atakora. Le Bénin marche sur le bord de la route : surtout des écoliers, certains portent des balais de chaume. Plus tard, dans la cour d’une école de campagne, les enfants, en ligne, balaient la cour. Derniers tatas sur la route de Djougou. Champs d’ignames, sur les petits monticules coniques on a disposé une branche sèche. Traversant un village, je remarque les pancartes colorées : sur fond blanc
« c’est vrai le SIDA existe, protégeons nous ! »,
« Moi, je dis non au SIDA ! ».
Une banderole annonce Djougou:
« La commune la plus écolo-environnementale ! »
« Jumelée avec Evreux ».
Arrêt. Des vendeuses proposent des galettes et toute sortes de nourriture. Elles doivent être musulmanes, elles sont voilées. Elles portent de grandes scarifications comme si elles avaient été griffées. Des bébés sur le dos, on ne voit que les petits pieds nus.

Les enseignes de Djougou
Je note les enseignes des boutiques:
sur un café « La Joie du Magnificat »,
pour une cabine en tôle : « Au Palais des communications »
et une autre : « Rosaire Mystica » plus énigmatique.
A la station-service : « Bougie à éteindre » ou encore « Délices du carrefour »,
chez la couturière :« Eh vas y voir ! ».
Je note toutes les petites scènes pittoresques observées à la fenêtre du car .
Dans une école le cours de Gymnastique se déroule en rang trois par trois.
Arrêt dans la campagne : une petite fille regarde la car, elle porte de la braise sur un couvercle métallique formant un petit plateau. Comme c’est chaud, elle le pose par terre.
A Savalou, retour du réseau du téléphone portable. J’envoie un SMS à l’hôtel Helvetia. Sur le bord de la route, des cafétérias « luxueuses » presque comme en Europe. Nous traversons ensuite des collines verdoyantes, des forêts de tecks, arbres petits plantés serrés, au sol de l’herbe verte. La végétation est maintenant complètement différente de celle du nord du pays.
Arrêt déjeuner à Dassa dans une sorte de gargote, je mange des bananes. Que faire des épluchures ? Une femme propose de m’en débarrasser, elle les jette de côté. A la sortie de Dassa, sur de hauts comptoirs, des cylindres de gari ressemblent à de gros cierges très blancs, au sol, des sacs de charbon. Chaque étal porte un écriteau au nom du producteur.
Arrivée à 15 heures, à Cotonou, place de l’Etoile Rouge, le bus a une heure d’avance. Nous attendons Thierry. Les zemidjans insistent lourdement à nous prendre en charge malgré nos bagages. Ils ne nous croient pas quand nous disons que notre taxi va venir. 16H, Thierry arrive à pied, son taxi est garé de l’autre côté de la place.