Une journée à Natitingou, musée, affiches

BÉNIN 2006 : BALLONS DICTIONNAIRES ET BÊTES SAUVAGES

riz et haricots au marché de Nati

Une journée de courses

Une journée pour les courses, la banque, le farniente avant le long voyage en car jeudi. Nous traversons les jardins puis les ruelles poudreuses de notre quartier pour rallier la gare routière. Les bureaux de Confort Lines sont à l’autre bout de la ville. Nous marchons le long de la rue principale bordée de flamboyants très animée avec les zemidjans bruyants, les taxis bondés, les écoliers en route pour l’école, les vendeuses de mangues, les colporteurs de tongs…Les boutiques qui bordent l’avenue sont presque aux standards européens. Le reste est tout rouillé, brinquebalant.

Enseignes
Les enseignes m’enchantent:
–      « Le Crayon de Dieu n’a pas de Gomme », c’est la coiffeuse,

–      les cafétariats ont invariablement un t au bout,
–      « Défense d’urinée sous peine d’amande »…
Tout cela est gai, charmant et sans prétention.

Le bureau de Confort Lines est fermé. Il n’ouvrira qu’à 15H30 . Le réceptionniste de l’hôtel voisin propose de nous inscrire si nous lui laissons nos noms et 1000F. il peut aussi bien empocher l’argent et ne rien faire !

Nous aimerions faire entrer dans le cadre d’une photo, le collège vieillot peint en rose « Ecole de Filles » « Ecole de Garçons », datant de l’époque coloniale avec la mosquée blanche et verte et ses quatre minarets verts. Une branche de flamboyant au premier plan. Evidemment, cela ne colle pas !

marchandes de mangues

   Petit marché : mangues par terre en tas, tomates et piments artistiquement déposés, riz, haricots en cône dans des paniers. J’achète tout ce qui me fait plaisir : deux mangues, deux avocats, un petit ananas à la chair blanche et aux écailles vertes. A la Poste, pas de monnaie – comme d’habitude- la postière rigole « L’important c’est d’avoir l’argent » en détachant bien les syllabes comme les Africains.

A la banque on photocopie les billets de 50€!

La façade de la banque est en marbre, l’intérieur est moins pimpant : un comptoir vieillot flanqué de caisses vitrées, des bancs de bois pour patienter. Seule la moitié des ventilos à grandes pales tourne. Le banquier fait l’important. Il ne changera les Travellers qu’avec le papier de la banque où sont inscrits les numéros, papier que je sépare volontairement des chèques à cause des voleurs. Rien à faire ! Je sors les cinq billets de 100€ et mon passeport qu’il photocopie, je dois même signer la photocopie des billets. On m’appelle pour comparer mon visage à la photo du passeport « Vous avez vieilli !» La caissière compte et recompte les billets. Elle fait des petits paquets de 9 billets qu’elle enveloppe dans le 10ème qu’elle plie.

Musée ethnographique de Natitingou

bas-relief : funérailles

Le musée ethnographique est logé dans une belle maison coloniale, le Cercle des Officiers Français : terrasse avec balustres encadrée par deux escaliers extérieurs, briques à clair voie. Un guide très agréable nous accompagne.

Les instruments de musiques sont présentés dans des vitrines : castagnettes métalliques (crotales), grelots de cheville en feuilles pliées contenant des graines, flûtes comme celles que nous entendons à l’occasion des cérémonies de circoncision que notre guide appelle des cérémonies de passage d’âge. Justement, un de ces orchestres se fait entendre dans la rue. Nouvelles précisions : ce sont les amis et la famille qui accompagnent     le jeune homme qui revêtira un  étui pénien et une serviette pendant plusieurs jours.

Parure et nudité

Des photographies anciennes datent du début de la colonisation française (1917 seulement à Natitingou). Elles montrent la vie avant les vêtements « civilisés », quand les gens allaient nus revêtus de leurs parures de raphia, de perles, de colliers de vertèbres de serpent, de jupettes de raphia, de grelots aux chevilles, de bracelets d’herbes tressées, d’étui pénien, de chapeau à corne…toutes sortes de parures sophistiquées.

Une salle est consacrée aux Tatas Somba. Des petites maquettes donnent une vue d’ensemble. Nous faisons des « révisions ». Nouvelle anecdote : les cornes au dessus de la porte qu’on supprime quand le maître de maison décède.

Exposition sur l’esclavage (venant de Genève), un texte intéressant de Calvin.

Nous mangeons dans la chambre un repas très frais : yaourt avocat, une mangue. Je me suis bien habituée à la chaleur (38°C). Nous passons l’après midi bien tranquille à la piscine.

Les affiches

Je vais faire mes réservations d’une course en zemidjan. Cela m‘amuse de prendre la moto. J’ai écrit tout plein de choses sur les circoncisions, ne pas oublier les femmes et ne pas passer sous silence les grandes affiches à propos « Les fistules gynécologiques ne sont ni des envoûtements, ni des malédictions, mais des maladies qu’on peut guérir ». Cette affection est particulièrement choquante et indigne du 20ème siècle.

D’autres affiches concernent les vaccinations infantiles.

A Bohicon, Cotonou, Porto-Novo :

UNE VRAIE FEMME SAIT ATTENDRE : elle ne vend pas son  amour propre pour des cadeaux et de l’argent 

UNE VRAIE FEMME SAIT ATTENDRE : elle consacre son temps à ses études et pense à son avenir.

UN VRAI HOMME SAIT ATTENDRE il n’écoute pas ses amis pour faire l’amour !

UN VRAI HOMME SAIT ATTENDRE / IL NE FORCE PAS LES JEUNES FILLES.
Lu également dans la rue toutes les panneaux «  publicitaires »  pour les différents cultes. Mosquée face à église. En plus un nombre incroyable d’églises évangélistes « gospel church », « église de la Profondeur Divine »…

J

Auteur : Miriam Panigel

professeur, voyageuse, blogueuse, et bien sûr grande lectrice

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