Le Palais des Rois de Porto Novo en compagnie des enfants de Sakété

les enfants de Sakété ont revêtu leurs plus belles tenues pour faire du tourisme

24 dans un minibus!

Les enfants en excursion scolaire,sont arrivés arrivés à bord d’un minibus rouillé où ils se sont entassés  21 enfants, leurs 3 accompagnateurs, le chauffeur et son aide. Les enfants ont revêtu leurs plus beaux atours pour l’occasion. Les petits sont habillés à l’africaine avec des tissus multicolores à grands motifs. L’un d’eux à dominante violette, est à la gloire de je ne sais quel diocèse : églises et croix dans des médaillons de 15 cm de diamètre. Les plus grands sont en costume cravate. Un autre est vêtu de satin blanc. Les filles portent des coiffures sophistiquées, chignons à boucle (à 8 ans !) ou tresses compliquées. Ils sont étonnamment sages et appliqués. Chacun a apporté un cahier et un stylo pour prendre des notes. Leurs accompagnateurs les tancent :« Ecrivez ! » Ils écrivent : les noms des plantes en latin, les variétés des poules pondeuses. Intimidés, aucun ne pose de question, aucun ne bavarde. Ils écrivent sagement.

Ecrivez! dit la Maîtresse

D leur a parlé de la fête d’anniversaire de son collège et du lâcher de ballons . Elle les photographie. L’accompagnatrice en chef est une très belle femme, très bien coiffée, avec une robe africaine aux découpes ingénieuses, et manches à crevés. La dame plus vieille surveille que les petits écrivent bien. Monsieur Samson est beaucoup moins zélé. Il se fait reprendre par la responsable à cause de l’oreillette de son  téléphone qu’il a gardée. Il cherche toutes les occasions pour se distraire en nous  faisant la conversation. Il est informaticien et veut développer un centre de formation à l’informatique. On pourra donc lui envoyer les photos par Internet. Vu le volume ce ne sera pas une mince affaire !
Nous terminons la visite par la case des champignons (pleurotes) et par les caïmans.

 

 

Le Palais des Rois de Porto Novo

 

Sculptures métalliques et photos de groupes dans la cour du Palais
Nous visitons avec les enfants le Musée Royal ou Musée Honmé. Les photos ne sont permises que dans la cour. D organise des séances de photos de groupe autour des sculptures métalliques. Les petits (en particulier deux jumeaux) sont adorables. Les filles avec leurs belles robes et les plus grands sont un  peu gauches. Le guide supporte avec impatience nos initiatives. Il nous les fera payer en refusant de nous raconter l’histoire du chasseur de crocodile et du lapin  (on peut acheter l’opuscule à la boutique).

Dynastie
Les  rois de Porto Novo se sont succédé  de 1688 à 1976 (25 rois).

Arrêt devant une sorte d’autel.
 » Le Palais est encore vivant puisqu’on y pratique encore des cérémonies » annonce le guide.

les épouses du Roi

La visite commence par la cour des Reines, aux arcades ouvertes autour d’un bassin, pour les ablutions. Le roi avait une centaine d’épouses. Tous les 21 jours, la Reine Mère venait chercher 2 reines. Après la toilette les reines, elles arrêtaient le programme de la journée, le soumettaient à la Reine Mère.

A la mort du roi, ses femmes l’accompagnaient dans l’au-delà, empoisonnées et enterrées.

Le Palais date du début du 19ème siècle. A partir de 1882, sous Protectorat français, la royauté est supprimée et devient la Chefferie supérieure qui ne sera abolie qu’en 1976, quand le Bénin deviendra marxiste léniniste.

Cour du Conseil

Les étrangers attendaient dans le Couloir d’attente où l’on détectait  s’ils étaient de bonne ou mauvaise foi. Dans la Cour du Conseil, les ministres étaient réunis sous la divinité protectrice. Dans une cérémonie, on  immolait des animaux pour donner à manger et à boire aux esprits des morts.

Dans la salle des Repas du Roi, seuls partageaient le repas, sur une natte, ceux qui avaient conclu un Pacte de Sang. Dans la cour, le Roi invitait ses amis à jouer à l’awalé. Mais gare à celui qui s’avisait de gagner !

Reine mère et vierges

Un autre personnage important était la Reine Mère qui n’était pas la Mère du Roi mais plutôt une de ses tantes, ménopausée. Salle des Gozins, des jeunes filles vierges en étaient chargées de transporter l’eau sacrée dans des cruches : les gozins.

La Chambre Noire

Enfin, la Chambre Noire était réservée au Roi qui devait mourir après l’avoir visitée. Un seul Roi l’a utilisée : le dernier, dépassé par la Révolution en 1976, trahi par ses propres parents qui faisaient partie des CDR. Il a préféré se suicider pour sauver son honneur.

Pendant cette longue visite, les enfants sont toujours aussi appliqués. D en a marre et s’amuse à semer la pagaille en distribuant des chicklets. Certains se laissent tenter. L’un des petits jumeaux, sage comme un pape, l’ignore et continue d’écrire sagement. Ceux qui acceptent font la révérence en guise de remerciement.

Dans la vaste cour où le roi rencontrait le peuple, est dressée une estrade pour y représenter des spectacles. Le guide montre où se tenait le Roi. Justement un môme vêtu de jaune et vert se tient là.
–    « C’est toi le roi ! » affirme D.
Le gosse se rengorge.
A notre programme : le Musée Ethnographique. Il est passé 13 h, nous avons piétiné et n’avons plus la force ni la patience d’envisager une nouvelle visite. De plus nous sommes accablées de chaleur. Thierry fait un tour de ville en taxi pour chercher les belles maisons coloniales et brésiliennes des cartes postales (vraiment mal conservées).

Nous rentrons à 15h30 à Helvetia. Trop tard pour commander une salade.

Collation de yaourts et de fruits. Les vagues sont toujours aussi impressionnantes. J’attends la vague, laisse l’écume m’éclabousser et me tiens bien droite pendant le reflux. Notre nouvelle voisine est une jeune Allemande qui revient d’un séjour de trois mois dans le nord du pays consacrés à un travail de recherche conjuguant botanique et sociologie : la cueillette du bois de chauffage par les femmes cause-t elle des dégâts écologiques ? Elle croit pouvoir affirmer que non. Le prélèvement serait raisonnable et n’affecterait pas trop les arbres de cette région de savane. Je l’interroge sur le nord. Elle affirme que nous allons voir plein d’animaux à la Pendjari. Je suis ravie.
Comptes avec Moronikê : la location du téléphone portable de Willy nous reviendra à 16 800CFA, l’excursion à Ganvié, 30 €. Nous confions les objets précieux et l’argent des ballons, puis distribuons le pourboire au personnel.
Au menu de notre dernier dîner : avocat, brochettes de bœuf fondantes et une tarte aux pommes digne des meilleures pâtisseries,  Nous restons longuement sur notre terrasse dans l’obscurité. Que nous réserve demain ?

Auteur : Miriam Panigel

professeur, voyageuse, blogueuse, et bien sûr grande lectrice

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