BÉNIN 2006 : BALLONS DICTIONNAIRES ET BÊTES SAUVAGES
Thierry traverse Cotonou par le chemin de la plage calme entre les jardins, puis par les quartiers des bâtiments officiels avec leurs murs débordant de bougainvilliers et les beaux arbres de l’Ambassade de France. Nous passons devant le port avec sa grande file de camions. Cela me fait plaisir de reconnaître les lieux – je révise Cotonou – Nous arrivons dans la pollution infernale, le bruit, les motos chinoises… enjambons la lagune sur le vieux pont.
La route pour Porto Novo et le Nigeria est encombrée de toutes sortes de véhicules. C’est une route à péage . À l’entrée des villages, des ralentisseurs
– « C’est à cause des Nigérians qui conduisent comme des sauvages ! » s’exclame Thierry.
Sentiment universel que le dénigrement des voisins !
Songhaï : agriculture bio
L’Institut Songhaï,est nommé d’après l’empire prestigieux s’étendant sur les bords du Niger au 15ème siècle.
Le fondateur de cet institut de formation agricole est un dominicain originaire du Nigeria, passé par les Etats Unis. N’importe quel adulte, pourvu qu’il parle le français, peut y étudier. Des stagiaires venant de toute l’Afrique de l’Ouest, y sont également accueillis.
les écoliers de Sakété
Nous faisons la visite avec un groupe d’écoliers de Saketé encadrés par la directrice de l’école, une maîtresse et un informaticien : Monsieur Samson.
Soja

La visite commence par la pasteurisation du lait de soja dans la toute petite cuve d’un four de terre, loin des industries agro-alimentaires modernes. Le principe est que les agriculteurs doivent pouvoir appliquer dans leur village, immédiatement, ce qu’ils ont appris. Dans un autre bâtiment, une petite usine d’embouteillage a un autoclave plus moderne. Songhaï commercialise ses sirops et ses confitures. Ils doivent être excellents puisque Heiner m’a fait une commande. Yaourts et fromage de soja sont fabriqués dans un autre atelier.
pisciculture

Dans les bassins, on élève des tilapias et des poissons-chats. Les oies et les canards, normalement associés à ces bassins, sont enfermés – grippe aviaire oblige.
pas de volailles!

Nous verrons donc les poulaillers à clair voie où on élève les poussins et les pintades, vides .
Les plantes associées à ces élevages sont intéressantes : le Moringa (sorte d’acacia) est très riche en protéines. On donne ses feuilles aux volailles, mais elles sont également consommées par les humains et guériraient même la malaria. Autre recette contre le palu : les feuilles de papayer triturées avec du citron. L’élevage est placé dans son contexte écologique en association avec des plantes.
Digesteur et production de méthane
Tout est recyclé. La fiente des oiseaux dans les cabanes sur pilotis sert d’engrais. Elle sert également à la production de méthane avec les déjections des porcs. L’installation également est « faite maison ». Le manomètre est un simple tube en U. le compresseur relié aux citernes est très simple. Même les brûleurs de la cuisine de la cantine sont forgés à Songhaï. On imagine des villages autonomes du point de vue énergétique avec digesteur à méthane et panneaux solaires !
penisettum et Agoutis
Dans les enclos, la grippe aviaire a chassé dindons et pintades, mais on nous montre la plante dont ils se nourrissent le Pénnisetum qui ressemble à de la canne à sucre. Les agoutis en mangent la tige. Pas de grippe des rongeurs ! On nous montre donc les agoutis. Les plus gros pèsent 8 à 10 kg et ressemblent à s’y méprendre à des ragondins.
cailles
Les cailles sont élevées pour leurs œufs qu’on vend au magasin. Elles sont épargnées des mesures d’éviction qui frappent les poulets puisqu’on assure la reproduction sur place. (Les poussins des poulets sont achetés en France et au Nigeria frappés par H5N1).
Riziculture

La riziculture commercialise un riz coloré, étuvé avec le son puis décortiqué. Culture du soja avec tous ses sous-produits : huile, lait, tourteau.
Retour à la pisciculture avec les alevins de poissons chats, fécondation artificielle, les alevins sont élevés dans les canaux de drainage et dans les eaux usées épurées par les jacinthes d’eau (en fleur : hautes hampes florales bleues rappelant les jacinthes de chez nous) . Les tiges des jacinthes vont dans le digesteur pour la production de méthane. Ici, rien n’est perdu !
Escargots
On élève les escargots sous les bananiers. Cachés sous la paille, ils mangent du son et des épluchures d’ananas.
Asticots
L’élevage des asticots et la production du compost complètent le recyclage.
Le génie de cet institut est la simplicité des techniques reproductibles dans presque n’importe quel village sans avoir recours à un outillage spécialisé, sans engrais artificiel, en parfaite harmonie avec l’environnement et presque en autonomie. Tout à l’opposé de l’agriculture industrielle consommatrice d’engrais et d’énergie polluante. Ici, Tout est recyclé et il y a création d’énergie. Cette visite est passionnante. Je prends des notes sans relâche pour ne rien laisser échapper.
Quand on pense aux dégâts faits par les religieux en Afrique c’est super de voir que certains ont oeuvré dans le bon sens
un billet vraiment intéressant
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Bonjour,
Je cherche à contacter Mr le DG,je suis formateur sécurité incendie à Cotonou et je souhaiterai avoir un rendez-vous afin d’exposer le principe de former le personnel à la lutte incendie dés qu’il y a un départ de feu.
J’ai comme références : SOBEMAP,MATELAS PEB,IBP,PROMOUSSE,IRD etc…
Je suis un expatrié français retraité vivant au BENIN,marié à une bénonoise,j’ai été formé à la lutte incendie par 3 éléments de la Brigade des Sapeurs Pompiers de Paris dans le cadre de mon activité qui était la sécurité industrielle.
Vous pouvez me joindre par mail à : dany86000@yahoo.fr et part tél : 00229 67 17 33 29/00229 66 99 26 18/00229 64 61 58 18.
Dans l’attente recevez,mes sincéres salutations.
Le Formateur
Bernard ORGERET.
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@ Bernard O. :peut être que quelqu’un de songhai vous lira? si ce blog peut être utile, tant mieux!
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