Cotonou marché Dantokpa

JUMELAGE CRÉTEIL/POBE

le marché après la pluie

La pluie a cessé.

Dantokpa  est le plus grand marché de l’Afrique de l’Ouest. Les Béninois en sont très fiers. Selon eux, on viendrait s’approvisionner ici depuis le Togo, le Burkina Faso, le Niger et même du Ghana ou de Côte d’Ivoire. En contrebas, près de la lagune, il devient rapidement un bourbier en saison pluvieuse. Mes jeunes collègues insistent auprès de Thierry pour qu’on  le visite malgré la pluie abondante qui vient de tomber.

Wax

la marchande de pagnes

Des allées couvertes de tôle abritent les marchands de tissu, de sacs et de chaussures. Deux malabars nous emboîtent le pas. D’expérience, je sais ces « guides » tenaces et je présume qu’on aura le plus grand mal à leur fausser compagnie. Ils  nous conduisent dans une boutique de leur connaissance. On nous déplie tous les tissus « wax »  les plus colorés. Pour une jupe, il faut 2 mètres, pour une robe entière 4 mètres. Les Africains achètent des coupons pour toute la famille. On a déjà rencontré des dizaines de personnes vêtues du même imprimé. Le costume a été choisi pour une fête familiale, funérailles ou mariage. Comme nous sommes 3, nous cherchons à négocier un bon prix. Stéphanie voudrait du fuchsia, il n’y en a pas dans la boutique. Ce n’est pas un problème, on nous laisse seules et la marchande revient avec des nouveaux pagnes venant de chez la voisine. Les pratiques commerciales sont différentes de chez nous. On n’hésite pas à s’entraider entre voisins sans faire jouer la concurrence comme en Occident. Nos « accompagnateurs » interviennent, ils veulent nous conduire chez le tailleur ou la couturière qui transformera illico le tissu en costumes. L’altercation avec Thierry est immédiate et violente. Thierry est très doux, il parle à voix basse en riant tout le temps. Mais quand quelque chose ne lui plaît pas il s’emporte très rapidement et crie. Nous n’avons pas le temps de comprendre ce qui s’est passé. Les deux importuns sont congédiés et n’insistent pas. Thierry nous explique que ce sont des bandits.

Alimentation

Dans une partie découverte du marché,  se vendent des produits craignant moins les intempéries. Les marchandes portent des charlottes en plastique sur la tête. les mêmes qu’on trouve dans les hôtels pour la douche. Stéphanie cache son appareil photo dans son K-way et  filme en caméra cachée. Instruite par l’expérience de l’année dernière, je ne cherche même pas à sortir le mien. La vue d’un appareil photo déclenche l’hostilité. Je suis plus occupée à chercher où poser les pieds sans patauger dans une boue noire et grasse et sans bousculer un étalage.

Dès que nous passons devant un tas de tongs, Laure en achète une paire en remplacement de ses sandales en cuir. J’aurais  dû en faire de même. Elles ne coûtent que 300 CFA . Des bouchers découpent la viande en musique, plateaux les vendeuses présentent des tomates, des piments, des carottes en petites pyramides. Même souci du décor avec les poissons qui sont parfois encore congelés, raides de glace. D’autres poissons sont fumés enroulés sur eux même. Parfois les tous petits poissons luisent dans un plateau. On vend même des miettes de poisson fumé. Sans doute pour parfumer la sauce. Ici,  rien ne se perd. Damien remarque vite qu’il est le seul homme des environs. Marchandes et clientes, les hommes ne s’aventurent pas dans le commerce alimentaire sauf en boucherie. On les retrouvera dans les ruelles où se négocient les produits électriques ou les pièces détachées des voitures.

sur la passerelle qui domine le marché

Encore, nous essayons de contourner les flaques. Thierry propose de monter sur la passerelle qui enjambe la route principale pour avoir une vue d’ensemble du marché s’étendant loin. On gagne un « marché aux puces » qui ne propose pas grand-chose après la pluie. Il est déjà largement passé l’heure du repas. Nous achetons des bananes. Rien de mieux que les bananes pour manger dans la rue !

Auteur : Miriam Panigel

professeur, voyageuse, blogueuse, et bien sûr grande lectrice

Une réflexion sur « Cotonou marché Dantokpa »

  1. Ce récit me rappelle un visite dans le souk de Fez au Maroc avec un « guide » qui s’était imposé à nous et qui avait cherché à nous voler! Le marché de Fez (contrairement à celui de Marrakech que nous connaissions bien) était très grand , un vrai dédale, nous nous y serions perdus d’où les difficultés pour se débarrasser de l’intrus!

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