Safari à la Pendjari

JUMELAGE CRÉTEIL/POBE

termitière

Lever de soleil sur l’Atakora

Le réveil à 4H45 coïncide avec l’appel à la prière du muezzin.

Petit déjeuner rapide à la Montagne.

Le départ est prévu à 5heures. Michel est en retard. De surcroît, la 4X4 est beaucoup trop petite pour contenir tous nos bagages. Nous avions pourtant prévu cette éventualité mais Michel avait soutenu le contraire. Nous voilà, en pleine obscurité sur le parking en train d’ouvrir les bagages pour laisser tout ce qui n’est pas indispensable.
La 4X4 traverse Natitingou en pleine nuit. Le soleil se lève dans l’Atakora, paysage de montagne magnifique. L’an passé Duran m’avait fait un cours de botanique : caïlcédrats, néré, Karité…je ne sais plus les reconnaître. Illusion du savoir trop rapidement acquis, aussi vite oublié. Plaisir de revoir, de réviser !

Sur le bord de la route, d’énormes camions sont arrêtés. Des branchages annoncent de loin l’obstacle. Sont ils en panne ? Ou est ce la pause pour le conducteur fatigué ?

Et toujours la théorie des femmes qui marchent, une bassine de mangues, un fagot, sur la tête, en route pour le marché de Tanguiéta.

Deux Peuls en longues robes bleues coiffés de leur chapeau de paille pointu, poussent devant eux un grand troupeau de bœufs. Marcel, comme Duran, l’an passé les regarde avec commisération, regard des sédentaires sur les nomades ! Après avoir lu « L’Enfant Peul » d’Hampâté Bâ, je connais leur fierté et leur noblesse.

Villages Betamaribé

Nous quittons le goudron à Tanguieta. La piste traverse de nombreux village aux cases rondes coiffées de paille, aux greniers surélevés sur deux ou trois pieds, à l’ombre d’immenses baobabs. Des puits à balanciers modernes remplacent les anciens puits à margelle. Malgré d’innombrables petites mosquées blanches et vertes, des porcs très nombreux traversent la route. L’Islam est peut être majoritaire mais pas exclusif ! Nous remarquons les buttes coniques des ignames et les pieds de coton desséchés.

Après la pluie….

singes perchés

La végétation est beaucoup plus verte que l’an passé. Il a déjà plu deux fois. La piste est encore humide. Les baobabs portent de petites feuilles. Les karités aux troncs ridés sont couverts de larges feuilles vert tendre.

Nous retrouvons la Pendjari comme si nous l’avions quittée la veille. Le ciel était lourd de menace de l’orage qui allait tomber juste après notre départ. Il me semble que l’orage d’avant-hier était celui que nous attendions et que nous ne faisons que revenir après la pluie !

Instinct de chasse…

Marcel a repéré les pas d’un éléphant solitaire sur la piste. Il a aussi laissé crottes et feuillage. J’étais persuadée que les antilopes se présenteraient les premières. C’est une famille de babouins qui nous accueille à l’entrée de la Réserve. Je sens l’excitation qui grandit en moi. La présence des animaux réveille un instinct préhistorique de chasseur… A tout moment peut surgir une bête sauvage !nous traversons la savane arborée puis la savane arbustive. Les arbres de grande taille sont peu nombreux, caïlcédrats, les karités sont plus petits. Les branchages cassés racontent le travail des éléphants.

Mare Bali

A la Mare Bali, le vieux babouin Nestor n’est pas au rendez vous. Il y règne toujours le même calme. La tribu des babouins est installée sur la rive opposée à gauche du baobab. Deux guibs harnachés viennent boire timidement. Des cobs font leur apparition. Je les dessine. C’est l’occasion d’observer les lignes noires verticales qui confèrent une élégance supplémentaire à cette antilope. Les taches blanches sur le dos des guibs dessinent une selle justifiant leur appellation de « harnachés ». Les 3 grues couronnées sont accompagnées de 3 canards armés – noirs et blancs de très grosse taille.

Marcel connaît bien les oiseaux. J’apprends à reconnaître l’Ombrette qui a une curieuse silhouette : un corps massif perché sur des pattes très fines d’échassier. Sa tête a une forme bizarre, un triangle vers l’arrière et un bec fort. On dirait qu’elle a servi de modèle aux Shadocks. Le Jacana a un joli motif en losanges gris blanc et noir, gorge blanche ailes noires, corps gris. Des vanneaux et des perdrix  sont posés à portée de dent des crocodiles. Ces derniers sont peu actifs. On devine leurs yeux dans l’eau boueuse mais ils refusent de sortir.

Une 4X4 rouge avec une galerie se gare au parking. C’est Duran qui nous reconnaît immédiatement. Il semble ravi de nous retrouver.   Nous  nous croisons, il redescend sur Nati.

Antilopes

Tout le long du chemin nous retrouvons toutes les espèces d’antilopes : Bubales – antilopes ânes, Hippotrague, antilope cheval, mais aussi Damalisques et Waterbocks, plus difficiles à observer et à identifier. Ces derniers sont de  gros animaux.

 

antilopes


Calaos dans les rôniers

Le paysage change un peu. les Rôniers annoncent la forêt galerie qui borde la rivière de la Pendjari. C’est cette rivière qui fait la frontière entre le Bénin et le Burkina Faso. C’est aussi elle qui a donné son nom à la réserve. Les Calaos sont au rendez vous, au même endroit que l’an passé. Ces oiseaux, de la taille d’un Dindon, avec un bec extravagant qui n’a pas l’air de pouvoir se fermer, me fascinent. j’ai lu dans un polar se déroulant au Botwana que dans ce pays, ils sont craints comme oiseaux de mauvis augure portant la mort.

passage clandestin au Burkina Faso

pirogue sur la Pendjari

Marcel arrête la 4X4 non loin de l’eau et nous propose un passage au Burkina sans visa ni passeport. Il appelle les pêcheurs burkinabés qui font sécher leur poisson de l’autre côté de la rivière. un billet de 1000 CFA suffira pour la traversée. On jette un oeil au produit de leur pêche, une photo des charognards  à l’affût d’une aubaine, et nous retournons au Bénin. Ravis de cette aventure imprévue.

Auberge de la Pendjari

auberge de la Pendjari

Rien n’a changé à l’auberge si ce n’est qu’Etienne est parti à la retraite. Nos chambres ventilées nous paraissent luxueuses après les nuits passées à Essouhé et à la Montagne. La piscine  nous appelle.  Sans attendre, je me trempe tandis que D commande une salade au thon. Le petit Félix, notre passager sur la galerie dela 4X4 de Duran, vient nous saluer. Laure Damien et Stéphanie  me rejoignent  dans l’eau.  Nous restons à la piscine jusqu’à 16heures.

pachydermes

16h10, Michel n’a toujours pas apparu. Nous faisons un  coup de force : nous partons sans lui. Marcel, le chauffeur, est un guide très compétent et les animaux n’attendent pas !
En effet, à peine avons-nous quitté l’auberge que deux éléphants se présentent : la femelle plus « fine » (tout est relatif !) pourvue de défenses, le mâle, plus massif, plus ridé. Ils sont très calmes. Marcel descend, marche à leur rencontre. Ils ne prêtent pas attention à nous. Marcel nous invite à nous approcher. Il faut leur « montrer qu’ils sont les plus forts », on leur prête allégeance en marchant à reculons une dizaine de pas. Nous pouvons faire de très jolies photos de près. Les pachydermes cassent délicatement, une branche après l’autre d’un petit karité aux feuilles tendres et fluo.

phacochères
En route vers la Mare Sacrée, nous croisons plusieurs familles de phacochères très affairés. Ils sont aussi drôles de face que par derrière : leurs défenses recourbées, leurs crinières, leurs fesses rebondies et leur fine queue dressée très haute toute droite, les rendent très sympathiques !

Hippos à la Mare Sacrée
Les hippopotames se reposent au milieu de la Mare sacrée. Ils ne se montrent pas disposés à faire des démonstrations de bâillements. Nous devons attendre longtemps avant qu’un ne se décide à ouvrir la gueule. En attendant, je dessine aigrettes et hérons. Bonheur de se retrouver dans la sérénité du parc !
Sur la route du retour, nous croisons un troupeau d’éléphants. Pas question de les approcher ! Les petits sont avec eux. Ils pourraient charger. Les arbres craquent sous leur passage. Marcel s’amuse  à les provoquer. Nous préparons la fonction vidéo de nos appareils. Quel film d’action ce serait que la charge du gros mâle qui agite ses oreilles en signe d’avertissement !
La nuit chaude enveloppe l’auberge décorée comme un sapin de Noël. Au menu : couscous mouton.

 

Auteur : Miriam Panigel

professeur, voyageuse, blogueuse, et bien sûr grande lectrice

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