CARNET DE LA FORET FOUESNANT

Sans carte, nous choisissons la balade la plus simple : partir du vieux port du village et suivre le sentier côtier. Depuis des années, je parcours le GR34, par tronçons, du Mont saint Michel à Quiberon, en pointillés.

Marée basse, l’anse est brillante sous le soleil, argentée. Le parcours piétonnier partage la route avec la piste cyclable. J’atteins les viviers qui proposent huitres et moules, « cuisent leurs crustacés à l’eau de mer » (on sera déçues en leur demandant des langoustines pour demain, ils n’en vendent pas sauf dans les plateaux de fruits de mer commandés à l’avance.

A marée basse je préfère marcher sur l’estran . L’anse de Penfoulic est barrée par une petite digue surmontée par une tourelle ronde au dessus d’un déversoir ,( un moulin à marée ) . Au Cap Coz, une flèche s’avance loin. Du côté de la mer s’étend une très belle plage de sable blanc. Les maisons sont blanches à pignons pointus et balcons en bois blanc, très Belle Epoque, aucune fausse note.
Un homme remplit une petite remorque tractée par sa voiture d’algues, mélange de goémon et d’algues vertes qui font un épais cordon au bord du sable sec. Je l’interroge :
– « pourquoi ramassez vous cela ? «
– « Pour le potager, l’hiver cela couvre le sol et empêche les mauvaises herbes de pousser, au printemps après décomposition cela amende le sol »
– « au moins elles servent à quelque chose », je remarque
– « tous les paysans font cela » dit le monsieur étonné de mon étonnement.
A l’extrémité de la plage le GR grimpe sur une falaise se glisse entre les grands pins, les chênes et les belles propriétés bordées de haies d’éléanus qui embaument avec leurs fleurs en clochettes discrètes mais odorantes, les lauriers, les belles maisons sont le plus souvent cachées dans la verdure, on devine des pignons, des tourelles, parfois des gloriettes blanches sont perchées, dominant la mer. Au dessous du sentier, de petites anses sauvages sont enchâssées dans des rochers de granite rose ou orangé, sable blanc à marée basse, inaccessibles sauf parfois par un escalier.
La plage de Kerveltrec est plus accessible . Des véliplanchistes s’y sont donné rendez-vous. Nous y piqueniquons installées sur des rochers.

Beg Meil : de très belles propriétés sont bâties à l’aplomb de la falaise à marée haute il n’est plus possible de rester sur le sable. Le GR emprunte les rues de Beg Meil, c’est moins sauvage, plus urbanisé. Je retrouve la mer près du Sémaphore de Beg Meil devant la plage des dunes. En face à l’horizon se détachent les îlots des Glénans. Je termine la balade pieds nus sur le sable blanc de la très belle plage en bordure de zones humides . Déception, la plage ne va pas jusqu’à Mousterlin : une digue récemment construite barre le passage. Je remonte sur la dune. Derrière se le GR serpente dans le marais, des petits ponts de bois enjambent des canaux; la végétation a roussi et ressemble à un camaïeu de tweed irlandais brun.
Au retour, crochet en voiture jusqu’à la charmante chapelle de Kerballer avec son four à pain et un peu plus loin sa fontaine de dévotion dont on faisait boire l’eau aux enfants faibles sur leurs jambes qui tardaient à marcher.
Courses à Fouesnant : la rue principale est très agréable mais les commerces d’alimentation ont été remplacés par des magasins de fringues, de savons ou de parfumerie. Devant l’église la supérette est bien décevante : nous comprenons pourquoi : un Carrefour tout neuf remplace tous les petits commerces.

Nous achèterons les moules au Vivier à la Forêt Fouesnant et le pique-nique à la magnifique charcuterie traiteur qui ne craint pas la concurrence d’un tout petit Carrefour.
un moulin mer voilà quelque chose de curieux dont je n’avais jamais entendu le nom
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Dans les estuaires et les rias la marée suffit à actionner le moulin et fournir de l’énergie! Évidemment ici, sur un ruisseau ce n’est pas le barrage de la Rance!
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