Hoi An – My Son – mousson

CARNET VIETNAMIEN

 

MySon perdue dans la jungle, dévastée par les bombardements américains


 

  My Son  –  Cité perdue dans la jungle, oubliée pendant cinq siècles –  My Son – la belle montagne – a été redécouverte à la fin du 19ème siècle par les Français qui la restaurèrent et ne dégagèrent pas moins de 70 temples.Ces  temples qui avaient bravé les siècles et les assauts de la végétation tropicale furent bombardés  par les B52 américains. Il ne reste plus grand-chose. Seuls 4 ensembles sont encore debout.

Les Chams

My Son sculpture cham

Lieu de culte très important pour le Royaume Champa pendant plusieurs siècles, il fut abandonné avec l’avance des Vietnamiens vers le sud. Les Chams, venus d’Indonésie occupaient tout le centre de l’actuel Vietnam, les Khmers le sud, le nord, Viet, était sous domination chinoise. A mesure que l’empire vietnamien s’étendait les Chams  reculaient vers le sud. Actuellement, les Chams, pour partie islamisés, sont l’une des 54 minorités ethniques, dans le delta du Mékong. A Po Nagar nous avons vu le sanctuaire Chams du 4ème  siècle. Les Chams étaient alors Hindouistes.

Le Petit Futé et le guide Évasion  présentent la visite de My Son comme une expédition nécessitant un départ aux aurores. Nous nous sommes inscrites pour une excursion. A 8H30, un beau car climatisé vient nous chercher à l’hôtel. Le guide distribue des badges à mettre en sautoir. Ainsi harnachées nous ressemblons aux groupes moutonniers qui descendent des bateaux de croisière. Une transhumance !

La campagne est riante sous le beau soleil, vert vif du riz, plus foncé du manioc, des champs de maïs, des lotus en fleurs roses. Dès que le car quitte la route nationale  les villages sont plus champêtres. Les récoltes sèchent sur le bord de la route à même le ciment du bas côté, ici, du maïs, ici, des piments, plus loin des graines que je n’identifie pas. A côté de chaque maison, un tas de brique est  jeté là au cas où on aurait le temps ou l’argent d’agrandir la maison. Les meules de paille de riz sont coincées contre les maisons. Nous passons de montagnes plutôt pelées au piemont de la jungle. Les rizières en terrasse forment une jolie mosaïque. De nombreuses parcelles sont nues, de boue séchée. Puis nous entrons dans les collines couvertes de jungle.

My Son : accueil musique et danses

A 10 heures, le car se gare sur un parking. Des jeeps, bien militaires et bien rustiques font des navettes jusqu’au site. Nous sommes accueillies par un groupe de musique traditionnel Cham puis trois jeunes filles exécutent une danse ? Observer surtout les mouvements des pieds et des mains ; délicate chorégraphie ou chaque doigt a sa place.

Les briques des temples ont été soudées selon un procédé secret que les restaurateurs aimeraient bien connaître. Selon le guide, la société des Chams était matriarcale, il suffit de regarder les statues des temples pour en être convaincu :aucune figure masculine si ce n’est le linga. Les stèles sont en sanscrit. Les sculptures sont d’une très grande finesse,  figures féminines,  éléphants, soit en argile soit en grès.

My Son : bas-reliefs

Le charme de My Son réside surtout dans sa situation perdue au milieu  de la jungle, opposition entre la brique orange dont on a perdu le secret et la végétation conquérante. Un cratère de bombe près d’un temple que des Italiens sont en train de restaurer montre que les lianes n’ont pas encore cicatrisé les plaies d’une guerre finie il y a trente ans.

En bateau

 

Promenade en bateau long à fond plat:  ces croisières sont extrêmement reposantes. On se laisse glisser sur l’eau, l’esprit vacant. Le déjeuner est servi à bord : une assiette de riz aux fruits de mer et une banane. Une barque passe, suivie d’une troupe de canards blancs formant un groupe compact. Il semble que le batelier soit le berger des anatidés. A plusieurs reprises, nous assistons à la promenade de ces compagnies de canards en semi-liberté gardés de loin par un homme ou un enfant.

Hoi An sampans

Mes photos

J’ai une certaine appréhension quand je vais chercher mes photos.   Je n’ai sûrement pas été assez sélective. Le photographe est en train de les ranger dans des albums. « High quality » répète-t-il. Il est content de son travail et regarde mes photos une à une. Il sélectionne celles qui lui plaisent et préfère invariablement celles figurant un personnage.

A la piscine. Je nage sur le dos des heures durant, fascinée par les lampions.

La pluie

J’attends mon riz frit with seafood depuis un bon moment en écrivant, tranquillement attablée sous l’auvent de tôle du restaurant, quand un crépitement insolite se fait entendre. Je cherche dans la rue le véhicule responsable de ce tintamarre métallique. De grosses gouttes constellent le ciment du trottoir. Brusquement, à la grande joie des enfants, des cataractes tombent devant moi. Les enfants s’approchent de ce rideau liquide. Des éclairs semblent provenir de leur doigt. Oser toucher le ruisseau qui dégouline de chaque creux de la tôle semble provoquer une décharge électrique (physiquement c’est idiot) le hasard fait bien les choses. Les lampions de l’hôtel Thanh Binh, de l’autre côté de la rue se sont éteints d’un seul coup.

Une petite fille a surgi, chapeau vietnamien sur la tête, sous une cape transparente – petite fée – elle brandit d’une main des parapluies, de l’autre une poignée de capes en plastique dans des pochettes. Comment est elle arrivée ici avec tant d’à propos ? Comme personne ne lui achète sa marchandise, elle monte sur le porte-bagages d’un vélo. La voici, la mousson ! La chaussée bombée se partage en deux rivières. Un monsieur sort de Thahn Binh, courageux, il enlève ses chaussures et traverse les cours d’eau pieds nus. Une autre petite fée encapuchonnée survient. Deux cyclopousses attendent devant l’hôtel. Ils ont déplié la belle capote verte, leurs clients seront à l’abri.

Mon riz n’arrive toujours pas. La pluie a distrait l’attention de tous. Les clients de Thanh Binh toujours plongés dans le noir sont aux balcons. Combien de temps l’averse va-t-elle durer ?

 

 

Auteur : Miriam Panigel

professeur, voyageuse, blogueuse, et bien sûr grande lectrice

2 réflexions sur « Hoi An – My Son – mousson »

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