Hué dernier jour et départ en train

CARNET VIETNAMIEN

Promenade tranquille

Hué : canal et pêcheurs

A 150m de l’hôtel, un canal bordé d’une rue tranquille débouche dans la Rivière des Parfums. Dès que nous avons tourné le coin de la rue, les pétarades des motos, les klaxons, les invitations pressantes des cyclos, tout s’arrête. Les vendeuses de fruits ont posé leurs plateaux et les petits tabourets en plastiques sont disposés autour des cantines. L’ambiance est villageoise. Les enfants font du vélo au milieu de la rue, des poulets traversent, les chiens profitent de la fraîcheur du matin avant de s’affaler écrasés de chaleur.

Filets dans le canal

Les maisons basses sont cachées dans les jardins. Quelques unes surélevées ont un ou deux étages, pas plus. On oblique dans une ruelle à l’ombre de grands arbres. Les maisons sont très soignées. Un monsieur aux cheveux blancs arrose son jardin exclusivement composé de bonsaïs dans de belles poteries. On se laisse inviter à visiter le jardin. Le monsieur fait couler la cascade nous le photographions en compagnie de sa femme, souriante et timide avec ses cheveux blancs attachés en catogan. Ils semblent bien assortis, si doux et si distingués. Nous leur demandons leur adresse pour envoyer les photos. (copiée dans le carnet que je me suis fait voler à Hanoï je ne pourrai le faire).

Hué : un joli jardin

Nous continuons la promenade le long du canal, rencontrons des enfants souriants qui se poussent pour se faire photographier. Ils adorent les bébés et veulent qu’on les prenne en photo.

Dans une ruelle, un homme sculpte une souche avec ses racines d’où sortent des dragons compliqués. Le tronc sera le support d’une table. Le sculpteur nous ouvre sa remise pour nous montrer une table terminée, polie et vernie avec ses tabourets assortis. Ce mobilier lourd nous rappelle un peu celui du Bénin.

L’école est fermée pour cause de vacances mais trois enfants sont là . Garderie ? Ou cours particulier ? Plus son avançons, plus les jardins sont nombreux. Nous arrivons même dans un champ de manioc. Des vaches sont attachées sur le bord du canal. Des filets, immenses carrelets sont suspendus au dessus de l’eau colonisée par les jacinthes.

Hué : la vendeuse de fruits et sa palanche

Au retour, nous trouvons le salon de  thé de jardin, établissement le plus ravissant qui existe, tenu  par des gens adorables qui nous offrent deux thés glacés. J’écris donc attablée à une très belle table de verre posée sur des bambous liés, fauteuils metteur en scène en toile sur du bois de palmier. Le sol est carrelé, des empreintes de mains et de pied décorent le ciment. Chaque table est installée dans une logette de bois de palmier couverte de tuiles. Des parasols abritent des tables-troncs. Entre les tables court un ruisseau avec des nénuphars et des poissons décoratifs. Des potiches perchées sur des briques au milieu de l’eau portent des plantes. Un petit pont arqué de brique et de verre relie les deux rives. Il y a, bien sûr, une « montagne » avec des pagodes de faïence, et un système de brumisation. Autour de l’eau, l’herbe fait de gros coussins avec les touffes de fougères. On  a suspendu des poteries et des noix de coco contenant des graminées décoratives et des pots d’orchidées. Sur les stores en rabane sont collées des calligraphies très réussies. Négligemment jeté, un plateau de vannerie et une palanche.

Hué, un joli café tranquille

Départ en train

Sous la menace de l’orage nous avons pris le taxi avant les premières gouttes. Le train  de 15H35 a une heure de retard. Nous devons donc patienter deux heures dans la salle d’attente sur des sièges de plastiques orange  alignés comme pour un spectacle. Le contrôleur a poinçonné nos billets – petit trou rond comme autrefois. Des dizaines de familles vietnamiennes sont installées, seulement 6 touristes européens. Les enfants chahutent, courent, se poursuivent. Les adultes sont bien patients. Sur la télévision, Cléopâtre avec Liz Taylor et Richard Burton. Je me rends compte que j’ai complètement oublié ce film vu dans mon enfance. J’ai été vaccinée contre l’impatience en Afrique. Attendre, c’est aussi regarder les autres vivre. Imaginer des histoires à leur sujet…

hué sculpteur au travail sur une souche.

16H30, nous nous répartissons sur le quai d’après le numéro des voitures. Le quai est bordé de chariots proposant des marchandises variées, même des bocaux de crevettes, des galettes de riz, des T-shirts…Le train arrive très lentement. Nous montons dans la voiture 9. Notre compartiment a quatre couchettes déjà installées. Dans un sac plastique nous trouvons un oreiller, un drap une couette grisâtre mais propre. Deux jeunes filles sont déjà couchées

Une jeune fille, parle bien anglais, ravie de faire la conversation. Elle est comptable à Hanoï. A 18H, on nous apporte un plateau-repas avec une barquette de riz, une soupe au basilic, des haricots verts et du bœuf bouilli. Le plateau-repas est compris dans le prix du billet. Mais on vend des suppléments : j’achète quatre brochettes de poulet épicées délicieuse pour 20 000VND, on nous propose aussi des gâteaux de sésame et des yaourts.

Le soir tombe sur les rizières. L’orage n’a pas éclaté. Les nuages se colorent en mauve, orange et rose. L’eau omniprésente a des reflets dorés. Magnifique coucher de soleil.

Le compartiment d’à côté est occupé par un couple d’allemands de Berlin qui ont acheté 4 places pour être tranquilles. Brin de conversation pour exercer un peu mon Allemand.

 

Auteur : Miriam Panigel

professeur, voyageuse, blogueuse, et bien sûr grande lectrice

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