CARNET SARDE

Une demi-journée ne suffira pas pour visiter le Sinis où est situé les site de Tharros .
19km entre Oristano et le Cap San Marco. A l’entrée de Cabras, dans un jardin public ombragé nous pique-niquons notre menu gastronomique composé d’ailes de poulet mexicains et d’aubergines à la parmesane.
La campagne est très plate des champs de maïs alternent avec des champs de blé moissonnés où de grande roues de paille jonchent les chaumes. L’eau est très présente : canaux, lacs lagunes se confondent avec la mer toute proche et l’estuaire du petit fleuve Tirso que l’on ne peut certes pas comparer avec le Pô ou le Danube. Nous aimons bien ces zones humides.
Le site de Tharros au Cap San Marco est très fréquenté. Aujourd’hui, dimanche, les parkings sont pleins. Peut être les gens sont tout simplement venus à la plage : il y en a une belle face à la mer avec de jolies vagues et une autre protégée côté intérieur avec des eaux plus calme. Un petit train touristique va jusqu’au cap, permettant d’atteindre le site archéologique.
Le billet combinativo 9€ donne accès au site, à la tour Espagnole et au Musée de Cabras.

Le site s’étend à flanc de colline. Le port phénicien puis romain est maintenant immergé. De gracieux voiliers permettent d’imaginer les navires antiques. Les structures les plus reconnaissables sont les grandes rues dallées de basalte recouvrant les égouts et les adductions d’eau. L’aqueduc ne figure pas dans les éléments visitables. En revanche la première construction que nous abordons est le château d’eau, une vaste citerne, grand bâtiment sans ouverture soigneusement maçonné. Juste en dessous se trouve l’établissement des thermes. Les thermes (il y en a 3) sont facilement reconnaissables construits de brique ou de petits moellons avec les hypocaustes. Les panneaux évoquent. Sur les panneaux on parle de mosaïques que je n’ai pas vues.

Dans un creux se trouverait le forum avec des temples ( je ne les aurais jamais trouvé moi-même). Le plan romain facilement lisibles dans d’autres sites romains est confus, Les Romains ont bâti sur une ville punique déjà bien urbanisée et le terrain est loin d’être plat. Le cardo maximum et le décumanus font une sorte de fourchette et non pas un angle droit. Les maisons ont gardé le plan punique, je ne vois ni atrium ni peristyle.
Seules, deux belles colonnes blanches à chapiteaux corinthiens tiennent debout. C’est le sujet les plus photographié. Trois touristes posent. Monsieur en Apollon, puis en discobole. Madame et fiston photographient. Monsieur regarde le résultat puis reprend la pose. Perfectionniste, il re-regarde, re-modifie la gestuelle. Cela dure et ..dure tandis que D essaie elle aussi de faire sa photo. Excédée, je les apostrophe : « cela va encore durer longtemps ces singeries ! » . Ils le prennent très mal – je n’ai pas été très diplomate
Un peu à l’écart, en hauteur les cabanes rondes nuragiques sont bien visibles, elles dominaient le port et le marais. On loin, l’emplacement du tophet phénicien et les fortifications romaines.
J’y retrouve la famille Selfie ils m’agonisent de quolibets : « voila la bêtise avec un chapeau rouge ». Ils me donnent rendez-vous à la Tour espagnole. Peu désireuse de les y retrouver et impatiente de me baigner je renonce à cette dernière visite.

Au bas de la colline, près du village composé d’une seule rue de maisons mitoyennes basses, se trouve la très belle église de San Giovanni di Sinis. Avec sa coupole rose, son toit légèrement arrondi, elle ressemble plus à une basilique byzantine qu’à une église romane italienne. Volumes tout en courbes, façade de pierres nues percées seulement d’arcades à l’arrière. Elle est très ancienne. Commencée au 6ème siècle, 10 ou 11ème. A l’intérieur, calme et fraîcheur, des arcades romanes séparent trois nefs verdies par l’humidité. L’autel est fleuri d’agapanthes bleues. Le bénitier est une très belle vasque de pierre.
Retour direct pour profiter de la plage de Torre dei Corsari. Hélas, le drapeau rouge flotte comme hier. Il faudra me contenter d’une promenade le long de la plage. De jeunes téméraires jouent dans les vagues, les surfeurs laissent la planche sur le sable.
Pour terminer cette belle journée nous assistons à un lever de lune spectaculaire au dessus des maisons qui couronnent la colline.
Toutes ces pérégrinations donnent envie d’aller voir de plus près cette Sardaigne à laquelle je n’aurais pas pensé d’emblée comme destination de vacances…
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@Gwenaëlle : destination diverse et variée, l’intérieur de la Sardaigne est particulièrement intéressant et peu touché par le tourisme de masse, en revanche certains endroits de la côte, très renommés, sont les repaires des milliardaires, il faut le savoir et en prendre son parti (cher et difficile d’accès à qui ne possède ni yacht ni villa)
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