Tenerife – J3 – randonnée dans l’Anaga

CANARIES 2005

La pointe Est de l'île : l'Anaga
La pointe Est de l’île : l’Anaga

La Laguna

Autopista Norte jusqu’à la Laguna que nous passons  facilement grâce aux indications d’un policier. Cela fait plaisir de traverser une vraie ville avec des magasins, des administrations, des maisons anciennes, et pas une station balnéaire. Il est près de dix heures, tout le monde dort ce dimanche matin.

L’Anaga est la montagne qui occupe la pointe Est de Tenerife. En moins d’une douzaine de kilomètres nous avons monté 1000m.

Un mirador offre une vue très étendue de la Laguna à Santa Cruz de Ténérife,  le Teide  dans les nuages. Par temps plus clair on aurait pu voir la Grande Canarie mais aujourd’hui, l’horizon est embrumé.

Laurasylva

la Laurasylva ou Monteverde.  est la forêt des bruyères arborescentes.  C’est une forêt très dense. Les feuillages sont légers mais les arbres poussent très serrés. 1000m, est l’altitude des nuages, il fait  gris avec des bancs de brouillards bien froids. Le Parc Naturel del Anaga entretient très bien les chemins de randonnées. Les petites routes goudronnées ne figurent pas sur notre carte. Je me réfère aux panneaux et finalement nous nous perdons. Une troupe de randonneurs en bonnets, polaires bâtons et gants de jardinage, vient à notre rencontre. Nous nous sommes trompées, il nous faut revenir en arrière chercher la Cruz del Carmen. Nous quittons la forêt pour les villages des Carbonaras – charbonniers ? – dépassons le village pour le site de Chinemada d’où part la randonnée N°20. Autour de nous des ravins vertigineux, des pics pointus se détachent, l’un d’eux ressemble à un tuyau de cheminée portant un pyramidion.

Carbonaras descente vers Punta del Hidalgo

Carbonaras
Carbonaras

Le départ du sentier est bien indiqué, sous des maisons troglodytes encastrées dans la falaise, peintes en blanc avec de petits jardins dans les courettes. Le chemin est bien entretenu, pas question de se perdre. Des marches sont taillées dans la roche orange ou rouge. Le ravin est profond, la végétation, clairsemée. Je descends avec précaution. Mon bâton remplace la rampe d’un escalier. Les pics ont des formes aiguës. L’un d’eux est complètement ajouré. La lave brune est crevée de grottes formant même une sorte de fenêtre.

Sentier de Chinemada à Puerto del Hidalgo
Sentier de Chinemada à Punta del Hidalgo

Je veux photographier cette fenêtre avec au premier plan une sorte de pissenlit géant: un laiteron. Sa fleur ressemble à celle du pissenlit ainsi que la forme de sa feuille, en énorme, et il est perché sur  un tronc. Une asphodèle est en fleur .Je descends seule mais au fur et à mesure je croise de nombreux randonneurs qui montent de Punta del Hidalgo. Si le dénivelé est très important, la montée n’est pas forcément plus pénible que la descente où il faut être très vigilante. Pour ceux qui souffriraient du vertige, des barrières assurent les endroits les plus à pic. C’est une occasion de m’arrêter et de regarder vers le bas.

Asphodèle
Asphodèle

Des miradors ont été aménagés, dominant la mer de plusieurs centaines de mètres en dessous.
Le dernier pic est creusé curieusement d’une sorte d’entonnoir qui le traverse de haut en bas. Cette figure d’érosion me fascine. Impossible d’imaginer une cascade monstrueuse. D’où viendrait l’eau ? Je pense à une cheminée remplie d’un matériau fragile qui aurait été déblayé. Il existe de nombreux filons verticaux. Mais c’est le contraire qui s’est passé avec eux : la lave plus cohérente se trouve maintenant en relief recoupant verticalement toutes les coulées et les cendres. Peut être une faille, due à un séisme,  a été élargie en entonnoir ?

Nous avons rendez vous sur la plage à 13h. Je suis dans les délais.

Anaga

Déjeuner à la plage

Ce n’est pas une vraie plage, plutôt une étendue de rochers bas hérissés de pointes sur lesquelles les rouleaux se fracassent dans une écume blanche qui jaillit. La mer est rayée de vagues blanches. Le vent froid souffle. Nous remettons les polaires pour déjeuner.
Avec les fines herbes du jardin, D a préparé de jolies omelettes vertes au persil et à la menthe .

Courte promenade avant de remonter en voiture le long de l’eau entre les buissons et les figuiers de barbarie. D s’esquive pour laisser passer un Monsieur Pressé, une épine de raquette lui entaille la main qui saigne abondamment.

Punta del Hidalgo

Punta del Hidalgo
Punta del Hidalgo

Dans le projet de boire un café en terrasse, comme à Garachico, nous allons à la station de Punta del Hidalgo, Garons la voiture au pied d’un immeuble imposant formé de deux ailes emboîtées en un V ouvert sur au moins 20 étages.Les appartements donnent sur des coursives ouvertes . Au pied de ce monstre, une digue a été aménagée au dessus d’une très grande piscine arrondie creusée dans la roche .La corniche piétonne peinte en blanc est bordée de jolies maisons sans prétention . Un tout petit port est abritée par une jetée. Les barques colorées sont empilées sur un plan incliné. Le dimanche, le Café des pêcheurs est fermé. Il y a bien un restaurant perché sur une sorte d’estrade, mais à cette heure-ci (16h) toutes les tables sont occupées par des consommateurs qui déjeunent de crevettes, calmars ou moules. Tant pis pour mon café !

J’envoie les SMS assise sur un banc face à l’océan. Le soleil chauffe. Je quitte les chaussures de montagne pour mes sandales. En short, pieds nus, j’ai des sensations d’été. D’ailleurs, on se baigne dans la piscine.

Au retour, nous essayons de longer le rivage. La route traverse des villages, fait des détours. Nous voyons la mer de loin bordée par des bananeraies sous plastique. Ces cultures en serre à grande échelle sont vraiment laides. Nous avons vu la même chose en Sicile, en Crête, à Chypre.

Vers 18h nous nous installons dans notre patio ensoleillé sous la petite tonnelle défeuillée en cette saison. Le groupe des illuminés a déménagé. Malheureusement de gros nuages arrivent. Comme c’est dommage de rentrer avant la nuit, nous retournons au mirador de San Pedro d’où part un chemin dallé qui descend à la mer par un beau jardin de palmier. Nous nous promettons de revenir.

Auteur : Miriam Panigel

professeur, voyageuse, blogueuse, et bien sûr grande lectrice

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