Tenerife J4 – Le Teide

CANARIES 2005

Teide
Le dôme derrière les pins

 

La Orotava

C’est le premier matin que le sommet enneigé du Teide est visible de la finca. Les jours précédents, on ne faisait que deviner la neige sur ses flancs.

Suivant les indications de Juan, nous quittons l’autoroute à la sortie 33, et traversons la Orotava, cité en pente. Nous parcourons de vieilles petites rues. Comme à La Laguna, nous avons du plaisir à voir une ville ancienne. Une trentaine de kilomètres séparent La Orotava de l’entrée du Parc du Teide. La route passe par une jolie campagne plantée de vignes, des petits champs sont prêts pour les semis. Les arbres bordant la route sont des feuillus défeuillés qui nous rappellent que nous sommes encore en hiver. Nous évoquons des vacances dans les Pyrénées avec les arbres en fleurs sous le sommet enneigé du Canigou.

La Orotava
La Orotava

Vers 1000m nous entrons dans une très belle forêt de pins des Canaries : de beau arbres aux aiguillez très longues et fournies. Le sous-bois est uniquement recouvert d’aiguilles. A chaque tournant le Teide apparaît dans son écrin de verdure, sa pointe blanche se détachant sur le bleu du ciel. Je serais tentée de le photographier à chaque fois.

Monteverde

Plus haut, nous traversons le Monteverde ou, Laurasylva, la forêt de bruyères arborescentes, de lauriers et de houx. Elle est très dense mais moins haute que dans le massif de l’Anaga. Moins impressionnante aussi : les bruyères sont si denses qu’elles ressemblent plus à des buissons qu’à de vrais arbres

La neige

Teide neige - Copie

A 1600m, les plaques de neige font apparition et bordent la chaussée. Plus nous continuons de monter,  plus il y a de neige.
Au Portillo (2020m) le Centre d’interprétation du Parc est très bien organisé. Un garde très aimable nous donne de  beaux dépliants et nous conseille pour les itinéraires. Nous négligeons le petit musée.
Avant toute chose, D me photographie devant un genêt dans la neige. La neige est étonnante à cette latitude comme elle nous avait surprises à Marrakech.

caldera

la caldeira et les formes étranges des dykes
la caldeira et les formes étranges des dykes

La route traverse la caldera très vaste de 17 km de diamètre. Nous avions vu une caldera à Fogo au Cap Vert et à San Antao. Celle de Fogo est tapissée de coulées très récentes, elle est habitée, la vigne y pousse et donne un vin excellent. Celle de San Antao forme un cercle presque parfait, elle est cultivée, une route en fait le tour. Je me souviens des ânes chargés de bidons qui y faisaient la course comme sur une piste de cirque ou dans une arène.
Le rebord sud de la Caldera du Teide ne forme pas un mur vertical comme à Fogo. Il ressemble à un rempart épais en pente comme une forteresse avec son glacis. La neige s’accroche aux pentes. Les sommets sont couronnés de roches déchiquetées sombres qui tranchent avec le blanc de la neige. Le plancher de l’immense chaudron (puisque c’est ainsi qu’on pourrait traduire le mot ) est très plat. Par endroit, le sol paraît poussiéreux, la végétation de buissons épineux et de genêts s’est développée. Ailleurs, différentes coulées s’étalent. Il faut un bon moment pour s’habituer à cet environnement étrange.

Végétaux étranges

Minas de San Jose au 1er plan cendres derrière coulée phonolithique
Minas de San Jose au 1er plan cendres derrière coulée phonolithique

Au premier arrêt aux Minas de San José, je suis plutôt attirée par la silhouette des végétaux, squelettes desséchés des genêts, étrange colonne grise hérissée de longs poils du Tajinaste rojo , Echium Wildpreti, un genre de vipérine. Ces colonnes ébouriffées hautes

Tajinaste fleuri à une autre saison(image prise sur Internet)
Tajinaste fleuri à une autre saison(image prise sur Internet)

d’un mètre à un mètre et demi sont les restes d’inflorescences rouges qu’un panneau présente. En hiver, il ne reste plus que ce squelette. La plante fleurie doit être extraordinaire.

 

imaginer le volcan primitif!

Nous nous arrêtons à chaque mirador. Un panneau très bien fait raconte le volcanisme du Teide. Il faut imaginer l’énorme volcan primitif qui a explosé pour laisser l’énorme caldera en fer à cheval. C’est un exercice intellectuel difficile, comme imaginer le Sancy ou le Plomb du Cantal qui devaient être des édifices énormes. Le Teide avec ses 3718 m paraît tout petit à côté dans le schéma explicatif !

Phonolite, dômes de dykes les Roques de Garcia

Roques de Garcia
Roques de Garcia

On explique également la formation des petits dômes en phonolite. Dans le paysage j’en devine quelques uns.
Nous arrivons enfin près du parador dans la zone la plus spectaculaire :celle des dykes formant des colonnes bizarres multicolores, des pains de sucre ruinés, des dents et des chicots oranges, rouges et violacés . Des cars, des jeeps, des minibus stationnent sur le parking, libérant des hordes de touristes. Ils grimpent sur les Roques de Garcia dont la silhouette est bien connue des Espagnols. Elle ornait l’ancien billet de 1000 pesetas. Le sommet du Teide est encadré par ces rochers pittoresques.
Nous nous mêlons à ces foules indécentes qui parlent fort, s’interpellent, se poussent et se prennent en photo. Des ados espagnols chantent et braillent dans un anglais approximatif.
Le sentier N°3 contourne les Roques de Garcia. Sur la carte ; c’est une petite boucle de 3.5 km faisable en 1h30 d’après le guide à l’entrée du parc. Au début le sentier est encadré par une rangée de pierres, il est très fréquenté. Nous marchons à plat entre des reliefs étranges. A l’arrière d’une immense colonne, le sentier amorce une descente vers le fond de la caldera. Le chemin devient malaisé, les scories ne tiennent pas et roulent. Heureusement, j’ai mon bâton ! De ne veut pas entre parler de bâton .Elle se braque dès que j’ose vanter cet accessoire. Pourtant il est bien utile. Plusieurs fois, j’ai senti les cailloux se dérober sous mes pieds. Entre deux colonnes orange, une coulée fluide noire s’est épanchée. On voit comme d’énormes boudins qui se poussent, se tortillent, s’alignent, se superposent en une lente cascade de macaronis noirs. La surface présente d’énormes phénocristaux de l’ordre du centimètre. Cette coulée s’étale, s’élargit et va se terminer dans la caldera plate. J’imagine la lave, incandescente alors.

Nous pique-niquons sur un de ces boudins noirs qui nous procurent des sièges confortables. De là, la vue est intéressante. Vers le sommet du Teide, on devine le téléphérique.

La cathedrale

la cathédrale : un dyke
la cathédrale : un dyke

Vers le bas, un étrange édifice : la Cathédrale, dyke ressemblant aux Roches Tuilières et Sanadoire du massif Central. Je détaille les prismes de refroidissement. Derrière la Cathédrale, de bizarres rochers hérissés. La promenade contourne la Cathédrale. Puis il faut remonter ensuite une pente très raide. Dominique est partie longtemps avant moi. Le sentier est difficile à trouver. Tout au long de la descente, elle appréhendait la remontée. Finalement c’est raide, on s’essouffle, mais cela se grimpe beaucoup mieux qu’on ne le craignait. La descente était plus difficile.

la cathédrale et la caldeira
la cathédrale et la caldeira

Azulejos

La route qui traverse le cratère passe devant des rochers colorés verts, bleus, turquoise appelés Azulejos. Altération hydrothermale précise le panneau explicatif.

tunnel de lave

A 16h nous sommes au petit musée du Portillo. On y entre par une maquette de tunnel de lave à taille réelle très bien expliqué et très bien fait, on s’y croit ; Je n’ai malheureusement pas le temps d’étudier les lames minces des roches présentes au Teide, du basalte à la phonolite. Un montage me plait bien : cinq cubes de même volume sont accrochés à des dynamomètres montrant ainsi les différence de masse. Lorsque nous sortons du musée il pleut et nous sommes en plein brouillard.

El Portillo Teide

Ce n’est que vers 1000m que le brouillard se dissipe. De temps en temps des pins apparaissent comme par mirage. Quand nous retrouvons une bonne visibilité, nous trouvons aussi les embouteillages. Nous traversons la Orotava au pas  et avons le temps de contempler les constructions. Toute la ville est un véritable chantier : on creuse, on nivelle, on supprime la vigne et les petits jardins.
De retour à Los Realejos, supermarché et photographe.

Auteur : Miriam Panigel

professeur, voyageuse, blogueuse, et bien sûr grande lectrice

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